Kocel(aussi
Kocel´, Kozel, Gozil, Chozilo, Chezilo, Hezilo, Chezul), mort en 876, fut
le deuxième prince de laPrincipauté
du Balatonde 860/861 à
876.
Il était le fils et
successeur dePribinaet
de sa femme d´origine bavaroise. Son nom, Gozil, est d´origine bavaroise,
il fut utilisé sous sa forme slave. Il est probablement né avant ou juste
après que son père fut chassé de saPrincipauté
de NitraparMojmírIeren
833. En tout cas, il accompagna son père lors de son séjour dans l´Empire
bulgare. Avant d´être prince, il fut d´abord comte, au plus tard en
850, probablement du comté du Balaton, une partie de la principauté du
Balaton. Cette année-là, il était présent àBlatnogradlors
de la consécration de l´église de la Vierge-Marie. Il fut d´abord un
vassal des Francs deFrancie
orientale, puis un allié de laGrande-Moravieavant
de retourner sous l´influence des Francs dans les années 870. Il continua
la politique de christianisation de son père.Adalwin,
l´archevêque deSalzbourgconsacra
plusieurs églises dans son domaine en 865.
Il est surtout connu
pour avoir hébergé les frèresCyrille
et Méthodede Salonique
pendant l´été 867 lors de leur voyage depuis la Grande-Moravie jusqu´à
Rome. Ces deux missionnaires des Slaves ont instruit jusqu´à 50 élèves
dans sa capitale de Blatnograd et ils ont laissé une forte impression sur
Kocel. Ensuite, il soutint et développa la liturgie en langue slave.
Pendant l´hiver 869/870, il demanda au papeAdrien
IIla nomination de Méthode
comme archevêque deSirmium,
responsable de la Pannonie et de la Grande-Moravie. Cette nomination fut à
l´origine de conflits avec l´archevêque de Salzbourg qui perdait le
contrôle de ces domaines et fut une motivation pour la rédaction du livre
« Conversio
Bagoariorum et Carantanorum » qui décrit le rôle des archevêques de
Salzbourg dans la christianisation de la région.
En 876, il prit part
aux campagnes franques contre lesCroatesde
Dalmatie et trouva la mort. Les circonstances de sa mort sont inconnues.
Après son décès, la principauté du Balaton tomba dans les mains d´Arnulf
de Carinthie.
Pribina, aussi
appeléPriwinaouPrivinadans
les chroniques franques, est un prince slovaque de laPrincipauté
de Nitra(v. 825-833)
fondateur de laPrincipauté
du Balaton(v. 840-861). En
Slovaquie, il est considéré comme le premier souverain des Slovaques. La
principale source écrite concernant sa vie est le Libellus deconversione
Bagoariorum et Carantanorumrédigé
àSalzbourgdans
les années 870.
On ne sait pas avec
certitude si Pribina était païen. Dès 828, il laisse construire une église
àNitraqui
fut consacrée parAdalram,
l'archevêque de Salzbourg. C'est la plus ancienne église de Slovaquie.
Elle a pu servir soit à des marchands chrétiens soit à sa femme d'origine
bavaroise. De plus, la construction de plusieurs châteaux est attribuée à
cette période.
Pribina est chassé de
Nitra en 833 par le princemoraveMojmír
Ier. La destruction des châteaux dePobedimetČingovest
attribuée à cette guerre. Pribina se réfugie donc chezRadbod,
le margrave dePannonie,
qui le fait baptiser (ou rebaptiser). Après des disputes avec Radbod, il
s'enfuit enBulgarieet
essaie de persuader le KhanMalamird'attaquer
lesFrancs.
Ayant juste conclu la paix, celui-ci refuse et Pribina repart vers laSlavonie,
chez le princeRatimir,
un membre de sa famille. Mais en 838, Radbod conquiert la principauté de
Ratimir et Pribina fuit chezSalacho,
un prince deCarniole,
une contrée qui était alors probablement déjà soumise à l'autorité de
Radbod. Salacho réconcilia Radbod et Pribina.
En 839 ou en 840,
Pribina reçoit un domaine peuplé par des slaves situé en Pannonie entre leDanube,
laDraveet
laRaabde
la part du roi deFrancie
orientaleLouis
le Germanique. Actuellement, ce domaine est connu sous le nom dePrincipauté
du Balaton. En 846 ou en 847, il en obtint la propriété perpétuelle.
Dans ce domaine, il encouragea la colonisation et fut un missionnaire
ardent. Il fit de sa capitaleBlatnohradune
énorme forteresse, fit construire 15 églises et fut jusqu'à sa mort un
vassal fidèle des rois francs. Il protégea l'empire des Francs des
attaques de laGrande-Moravie,
de la Bulgarie et des princes slaves du sud-ouest.
Pribina est mort en
861 pendant les combats opposantCarlomanàRastislavde
Moravie (Certains historiens supposent qu'il est mort face à Carloman,
lors de sa rébellion contre son père, Louis le Germanique). Son successeur
fut son fils,Kocel,
qui poursuivit le travail de son père.
LaPrincipauté
du Balaton(aussi appeléePrincipauté
de Pribina-Kocel1,Pannonie,
Basse-Pannonie, principauté pannonienne, principauté transdanubienne), est
l'appellation moderne d'une principauté slave située dans la partie
occidentale de la plaine pannonienne, entre leDanubeà
l'est, laDraveau
sud etGrazà
l'ouest, dans la période 839/840-876.
Pribina, le premier prince de la Principauté du Balaton
La principauté a été
l'un des Étatsslavesreliant
les zones habitées par les Slaves du nord et les Slaves du sud avant
d'être divisé par les conquêtes desFrancs,
l'arrivée desMagyarsen
Pannonie.
Les peuples slaves de
l'époque étaient faiblement différenciés, parlant des dialectes
étroitement liés de la même langue commune. Les habitants de la
Principauté du Balaton ont très probablement été étroitement liés à chacun
des peuples slaves voisins : lesGrand-moraves(futursTchèquesetSlovaques)
au nord, lesCarantaniensà
l'ouest (futursSlovènes),
lesCroatesau
sud et lesSorabes
du sud(futursSerbes)
au sud-est.
L'établissement des
Slaves en Pannonie a commencé à la fin duve siècle
après la chute de l'union tribale desHuns.
À la fin duvie siècle,
les Slaves sont devenus des sujets de l'union des tribusavares(khanat
avar). Au début duixe siècle,
à cause de troubles dus à des conflits internes ainsi qu'aux attaques
extérieures des Francs (dirigé parCharlemagne)
et desBulgares(dirigés
parKhan
Krum), le système politique avar s'effondre. Le sud-est de la Pannonie
(le long du cours inférieur de laTisza)
est pris par les Khans bulgares, tandis que la Pannonie occidentale à
l'ouest du Danube tombe sous la domination franque.
Ces marches de l'est
de l'empire
carolingienétaient
initialement gouvernées par le duc deFrioulau
service de l'empereurLouis
le Pieux. Dans les deux premières décennies duixe siècle,
une grande partie de la Basse-Pannonie était dirigée parLjudevit
Posavski, un vassal des Francs.
Lors de la création de
la Grande-Moravie au nord duDanubeen833,Pribina,
jusqu'alors prince de laPrincipauté
de Nitraest expulsé de son
pays par Mojmír I de laPrincipauté
de Moravie. Après plusieurs aventures, il reçut les territoires des
Francs situés en Basse-Pannonie en839ou
il créa la principauté du Balaton. Ce fut un geste calculé de la part deLouis
le Germanique, qui visait à limiter la puissance de son préfet,
Ratbod, ainsi qu'a gagner un allié (et un État tampon) contre les menaces
potentielles de la Grande-Moravie et de la Bulgarie. Sa capitale étaitBlatnohrad(la
vile de la Blatna, appelée plus tard Mosabourg, aujourd'hui Zalavár), une
ville construite sur laZala(Blatna
en slave, la "rivière boueuse") entre le petit et le grand Balaton.
Pribina était un duc au service de Louis le Germanique. Il fortifia la
ville, son État grandit, et il le dirigea pendant deux décennies. Son État
était peuplé deCarantanes,
deFrancs,
d'Avars,
deSlaveset
deGermaniquesdivers.
Pribina permit à l'archevêque deSalzbourgde
consacrer des églises dans la région.
Statue de Kocel (Assemblée nationale de la République de Serbie à
Belgrade)
Après une attaque deCarloman(lors
de sa révolte contre Louis le Germanique),Kocel,
le fils de Pribina, s'enfuit à la cour de Louis. Il fut bientôt rétabli
dans les terres de son père. Pendant l'été 867, le prince Kocel offrit
l'hospitalité aux frèresCyrille
et Méthodelors de leur
voyage de Grande-Moravie jusqu'à Rome alors qu'ils allaient se justifier
envers le pape de l'utilisation de la langue slave comme langue
liturgique. Ils firent ainsi de Blatnohrad un des centres de diffusion de
la nouvelle écritureslavonne,
leglagolitique.
Bien que vassal des Francs, il finira par commencer à résister à
l'influence des féodaux et du clergé germains et essaiera de former un
archevêché slave indépendant.
Finalement, après la
mort de Kocel en876,
la principauté devint à nouveau une marche de laFrancie
orientale, dirigée parArnulf
de Carinthie. Au cours de la guerre de succession dans l'est de
l'empire franc, en 884, la région fut conquise par la Grande-Moravie.
Après quelques années de paix, Arnulf reprit la guerre contre la Moravie
et reconquit la Basse-Pannonie en894.
Après avoir revendiqué la couronne impériale en896,
Arnulf donne la Basse-Pannonie en fief à un autre duc slave,Braslav.
Peu après, en901,
la région fut conquise par les Hongrois qui en restèrent maîtres jusqu'à
nos jours.
temporairement, elle comprenait
également des territoires entre leDanubeet
laTisza,
et au sud de laDrave,
dans lenord
de la Serbieet dans
l'est de la Croatie (Slavonieorientale).
En35av. J.-C.,
la Pannonie est envahie par les troupes d'Octave(qui
ne porte pas encore le titre d’Auguste).
SelonSuétone,
Octave fut blessé deux fois pendant cette campagne. La lutte de pouvoir
contreMarc
Antoineaccapara ensuite
Octave.
En14,
à l’avènement de leur ancien généralTibère,
les légions de Pannonie et deGermaniese
révoltent et exigent une solde égale à celle desprétoriensen
poste àRome.
La discipline est rapidement rétablie parDrusus1,
le fils du nouvel empereur, qui réorganise également la province et lance
la construction de nouvelles voies de communication.
Tacite rapporte
également qu'en50apr. J.-C.,
sous le règne de l'empereurClaude,Vannius(en),
roi desQuades,
fut évincé par ses propres sujets qui avaient demandé l'aide à la fois du
roi desHermundures,
un certainVibilius(en),
et desLygiens.
Claude, préoccupé par ces événements mais refusant d'intervenir
directement dans le conflit, ordonna au gouverneur de Pannonie,Palpiellus
Istrus, « d'occuper la rive duDanubeavec
sa légion et des auxiliaires choisis dans le pays même » afin de garantir
la protection de la faction vaincue et de dissuader les barbares
victorieux d'envahir la province romaine3.
La légion concernée était laXVApollinaris,
et la nouvelle forteresse dans laquelle elle fut installée était celle deCarnuntum(Bad
Deutsch-Altenburg,Autriche).
Par la suite, les fils de la sœur de Vannius, Vangion et Sidon, divisèrent
entre eux le grand royaume desSuèves(Quades
etMarcomans),
mais maintinrent leur loyauté absolue envers Rome, et un conflit fut
évité.
En69,
l’armée
du Danubese soulève de
nouveau, mais pour des raisons politiques : à Rome, les prétoriens
viennent d’assassiner l’empereur légitimeGalba,
l’armée
du Rhina imposéVitellius ;
l’armée du Danube se rallie àVespasien,
et apporte une contribution décisive à son accession au titre d’empereur.
Vespasien se souvint
de l’importance des provinces danubiennes et fonda plusieurs colonies de
vétérans en Pannonie :SirmiumetSiscia.
L’armée devient un facteur de romanisation des populations locales et, en
tant que gros consommateur, un moteur de l'activité artisanale et
commerciale. Les indigènes engagés dans les unités romaines acquièrent la
citoyenneté et prennent le nom de famille de l’empereur régnant, ce qui
expliquerait la présence des Flavius tel que FlaviusConstance
Chlore, des Valérius, des Aurelius. La Pannonie devient un carrefour
des liaisons militaires et commerciales sur les axesRhin–BalkansetItalie–
Balkans, et de laroute
commerciale vers la Baltique. Deux routes importantes traversent
d’ouest en est la Pannonie :
l’autre est la rocade qui longe le
cours du Danube depuis laRhétieet
laNorique.
Ces deux voies se
réunissent àMursaet
se poursuivent parSirmiumvers
laMésie.
Vers105apr. J.-C.,Trajandivise
la province enPannonie
supérieureà l'ouest etPannonie
inférieureà l'est. Ces
qualificatifs ne sont pas seulement déterminés par le sens du cours du
Danube, mais aussi par l'éloignement par rapport à Rome en suivant les
itinéraires routiers : le voyageur venant d'Italie rencontre d'abord la
Pannonie supérieure, puis la Pannonie inférieure. Les villes principales
de Pannonie supérieure étaient :
Carnuntum, la capitale (auj. Petronell-Bad Deutsch-Altenburg) ;
À la fin duiie siècle,
la Pannonie prend une importance stratégique majeure pour les
communications entre l’ouest et l’est de l’Empire
romain, qu’il s’agisse de repousser lesenvahisseurs
germaniqueset autres qui
ont franchi le Danube ou d’aller affronter un compétiteur au titre d’Empereur.
Marc Aurèlerepousse lesQuades,
lesMarcomans,
lesIazygeset
lesSarmates,
puis les affronte sur leurs territoires de167à175,
et de177à180.
Les pertes des Quades et des Marcomans sont telles que la frontière du
moyen Danube resta assurée pour plus de deux générations. Marc Aurèle
décède àVienneen
180.
En193,Septime
Sévèreest proclamé
empereur à Carnuntum par les quinze légions de Germanie,Norique,
Pannonie,DalmatieetMésie.
Arrivé à Rome, il licencie les cohortes prétoriennes et les remplace par
de nombreux soldats illyriens. La force de l’armée du Danube s’impose
contre les autres candidats à l’Empire,Pescennius
NigerpuisClodius
Albinus.
En214,Caracallamène
une tournée d’inspection sur le Danube avant de passer enAsie.
Les frontières entre les deux provinces de Pannonie sont légèrement
modifiées : ainsi la région de Brigetio est attribuée à la Pannonie
inférieure.
En235,Maximinle
Thraceinstalle la
cour impériale à Sirmium pour mieux combattre les Sarmates et lesDaces.
En248,
la pression sur le Danube augmente, la Mésie est envahie par lesGothset
lesVandales,
les Balkans sont pillés. Les légions de Pannonie proclament empereur
leurs généraux,Pacatianus,
en249(mais
il est tué par ses soldats peu après), puisDécius,
qui périt en Mésie dans une expédition contre les Goths.
À partir de249,
les Quades et les Sarmates envahissent la Pannonie, les Goths traversent
la Mésie et ravagent les Balkans et la côte de l’Asie Mineure, tandis
que les légions proclament un peu partout des usurpateurs éphémères.
En258,
l’empereurGalliendécide
l’envoi des troupes de Pannonie en Germanie pour renforcer la défense du
Rhin contre les attaques des Francs. Furieux, le gouverneur de PannonieIngenuuss’insurge
contre cette décision, qui expose sa province sans défense. Gallien est
obligé d’envoyer contre lui son chef de la cavalerieAureolus ;
Ingenuus est vaincu àMursa,
en 258.
En259,
le généralRégalien,
chargé de la défense de la Pannonie, profite de la capture deValérienpar
les Parthes pour se faire proclamer empereur. Les Sarmates, les Quades
et lesRoxolanssaisissent
cette occasion pour franchir le Danube et balayent Régalien.
En270-271,
l’empereurAurélienrétablit
la sécurité en Pannonie par ses victoires sur les Germains.
En278-279,
l’empereurProbusdébarrasse
la Pannonie des dernières bandes de pillards germaniques. En282,
il fait entreprendre à ses soldats des travaux d’assainissement autour
deSirmium,
mais ses troupes se révoltent et le mettent à mort.
Le DalmateDioclétienarrive
au pouvoir en284et
met fin aux usurpations en série en instaurant le système de latétrarchie.
Le PannonienMaximienest
associé au pouvoir en285.
Les tétrarques réorganisent les provinces pour en améliorer
l’administration et la défense :
la Pannonie inférieure est divisée en
deux : au nord laValeria,
du nom de famille de Dioclétien, avec pour capitaleAquincum ;
au sud, laPannonia
Secunda, avec pour capitale Sirmium ;
la Pannonie supérieure est, elle
aussi, divisée en deux : au nord, laPannonia
Prima, avec pour capitale Savaria (auj.Szombathely),
au sud laPannonia
Ripariensisou Savia (du
nom de laSave),
avec pour capitale Siscia (Sziszek).
La Pannonie,
considérée dans son ensemble, conserve son importance dans les luttes de
pouvoir pour l’Empire, grâce à la puissance de l’armée d’Illyrie.
Dans la seconde tétrarchie, un autre
Pannonien,Sévère,
devientCésaren305,
puisAugusteen306.
Contesté en Italie parMaxence,
il est éliminé en307par
Maximien.
En308,
Dioclétien, Maximien etGalère,
réunis àCarnuntum,
nomment Auguste l’IllyrienLicinius.
Celui-ci reste cantonné en Pannonie, en Rhétie et sur les Balkans, avant
de pouvoir s’imposer en Orient contreMaximin
Daïaen313.
En326et327,Constantin,
qui a éliminé Licinius, fortifie la frontière du Danube, menacée par la
pression des Goths, des Vandales et des Sarmates, ces derniers cantonnés
face à la Pannonie. En331/332,
les Goths sont massacrés, tandis que des milliers de Sarmates sont
accueillis dans l’Empire et répartis en Thrace, enMacédoineet
en Italie. La sécurité de la frontière du Danube est rétablie pour
quelques années.
En350,Magnencetue
l’empereurConstantIeret
usurpe le pouvoir en Occident. La Pannonie est de nouveau l’enjeu des
rivalités de pouvoir. La sœur de l’empereurConstance
IIpousse le maître des
milices d’IllyrieVetranioà
se faire proclamer empereur, pour empêcher Magnence de prendre le
contrôle de l’armée d’Illyrie. Vetranio est abandonné par ses soldats
dès l’arrivée de l’armée de Constance II fin350,
et abdique. En351,
la Pannonie est le théâtre des affrontements sanglants entre les armées
de Magnence et deConstance
II, à Sirmium puis à Mursa.
En364,
c’est encore un général d’origine pannonienne qui est proclamé empereur
par l’armée :ValentinienIer.
En375,
il venait d'infliger une défaite cuisante aux Quades et aux Sarmates,
qui avaient franchi le Danube et ravageaient la Pannonie, lorsqu’il
meurt à Aquincum. L’armée du Danube proclame Auguste son filsValentinien
II, un enfant de quatre ou cinq ans, dont la mère Justine est
régente.
Au milieu duive siècle,
la Pannonie inférieure est également impliquée dans le conflit religieux
entreorthodoxesetariens :
les évêques Photin àSirmium,
Valens àMursaet
son voisin Ursace àSingidunumen
Mésie sont ariens ;
En395,
l’ultime division de l’Empire romain attribue la Pannonie à l’Empire
romain d'Occident. En pratique, les Romains ne dominent plus que
quelques îlots de ce territoire, où les barbares se sont installés et
continuent d’affluer. À partir de400,
lesWisigothsd’Alaricne
font que passer, avant d’attaquer l’Italie. Vers440,
les Romains évacuent les dernières villes menacées par lesHuns.
La Pannonie se trouve englobée dans l’éphémère empire d’Attila,
d’où il lance ses raids sur l’empire d’Orient, puis d’Occident. Certains
Pannoniens collaborent, telFlavius
Oreste, comme secrétaire d’Attila.
Après la mort du roi
des HunsAttila,
en453,
la Pannonie est occupée successivement par lesOstrogoths,
lesGépidespuis
lesLombardsau
début desannées
500. Ils s’agglomèrent avec les débris de divers peuples (Sarmates,Hérules,Ruges,
Suèves, etc.). Leur roiWaccho(vers510-540)
entretient de bons rapports avec l'empire d'Orient, qui a repris la
Dalmatie et bataille pour la reconquête de l’Italie. En568,
les Lombards et leurs alliés quittent la Pannonie pour l’Italie.
Ils sont aussitôt
remplacés par lesAvars,
qui occupent le bassin du Danube, et s’emparent de Sirmium en582.
Laromanisationde
la Pannonie est déjà effacée, et leur présence coupe durablement la route
commerciale entre lamer
Adriatiqueetmer
Baltique. Leur royaume fut plus solide et plus durable que celui des
Huns ; il menaça l’empire d’Orient, puis se heurta à l’expansion vers
l’est desFrancsau
milieu duviie siècle.
Ils furent soumis parCharlemagneen811.
Ce peuple n'a laissé
aucun texte et aucune culture archéologique ne peut lui être attribuée
avec certitude à l'heure actuelle. L'existence des Indo-Européens comme
peuple est une hypothèse au second degré. Elle découle de l'hypothèse
d'une langueindo-européenneet
donc d'une communauté linguistique, c'est-à-dire d'un peuple avec une
identité ethnique, culturelle et religieuse, qui parlait cette langue.
C'est l'idée d'un peuple migrateur dont la communauté se serait étendue
depuis l'âge de pierre jusqu'à l'âge
du cuivrequi est
généralement retenue par les spécialistes. En effet, outre les langues
indo-européennes, de nombreux autres indices religieux, culturels,
traditionnels, anthropologiques et même certains savoir-faire
techniques, suggèrent l'existence d'un ancien peuple « indo-européen »
qui se serait répandu avec sa langue, ses connaissances propres, son
identité ethnoculturelle avant de se différencier géographiquement et de
subir des influences diverses dans ses différentes régions d’expansion2,3.
Les hypothèses concernant le foyer originel de ces Indo-Européens sont
discutées.
Carte représentant la migration des Indo-Européens entre 4000
et 1500 av. J.-C. selon l'hypothèse
kourgane.
La thèse aujourd'hui
la plus communément admise, quoique toujours incertaine, est la première
à combiner données linguistiques, archéologiques et désormais
génétiques. Émise par l'archéologue américaine d'origine lituanienneMarija
Gimbutas, elle consisterait à identifier les Indo-Européens avec les
porteurs de la civilisation deskourganesdans
lasteppe
pontique. Cette culture dunéolithiquesituée
dans la steppe pontique, dans la partie sud de l'aire entreVolgaet
fleuves de l'Oural,
se distingue par la domestication précoce du cheval4.,
ce qui en ferait un acteur privilégié d'invasions5.
Les seuls vestiges
de cette civilisation, des tombeaux, ditskourganes(anglais :pit-graves),
indiquent qu'il s'agit d'une société patriarcale et très hiérarchisée.
En effet, ceskourganessont
des tombes collectives, ce qui laisse supposer une immolation des
proches (femmes et serviteurs) en cas de décès du maître, pratique
retrouvé aussi bien dans l'Inde des brahmanes que chez lesMérovingiens6.
Les extensions et
reflux successifs de ces tombeaux enEuropelaissent
imaginer trois vagues d'invasions successives. La première, datée de la
fin duVe millénaire av. J.-C.(vers
- 4200), se serait d'abord limitée auDanubeet
à laMacédoine,
provoquant entre autres l'extinction de laculture
de Tisza. Pour autant, cette invasion demeurera superficielle :
tantôt les autochtones repoussent les envahisseurs comme ce serait le
cas des premiers atteints, les peuples de culture danubienne vivant sur
les bords duDniepr,
tantôt ils les assimilent. La deuxième vague prendra place un millénaire
plus tard (vers – 3300) et aura, semble-t-il, plus de succès, puisque la
moitié de l'Europe est touchée : Balkans, Italie du Nord et du Centre,
Allemagne du Sud et de l'Est, Europe centrale, Turquie du Nord. Si, dans
les marges, l'indo-européen ne se maintient pas, il s'implante par
contre durablement ailleurs. Du fait de leur ancienneté, ces premières
vagues d'invasions n'ont pu être à l'origine des subdivisions
linguistiques que l'on connaît aujourd'hui, entre branchesgrecque,celtiqueou
sanskrite. Il s'agit en fait d'une forme primitive d'indo-européen,
antérieure aux reconstitutions effectuées par les méthodescomparatistes,
et d'où est issue la branche précoce de l'anatolien7.
Ce n'est qu'à partir
de la troisième vague (vers – 2800), de plus grande extension que la
précédente, qu'ont dû commencer à se fixer les premières langues
proprement indo-européennes, différenciées les unes des autres (comparer
avec les origines des langues romanes) : d'un côté les langues
italo-celtiques (proto-romanes) qui très tôt se tourneront vers l'ouest
par le Danube alors que le grec se positionnera plus au sud, et d'un
autre côté les langues germano-balto-slaves (aire thraco-cimmérienne),
longtemps séparées par lesCarpates,
et qui à partir duDnieprse
déplaceront vers le nord-ouest, contrairement aux langues
indo-iraniennes qui iront occuper l'aire sud-est7.
Par la suite, Marija
Gimbutas précisera encore sa thèse. Elle évoquera un secondhomelandou
habitat primitif secondaire en Europe centrale d'où seraient parties les
préformes du celtique, du germanique, du balte, du slave, de l'italique
et du grec8.
Selon elle, « l'expansion à partir de l'Europe centrale et en direction
de l'Ouest, du Sud et du Sud-Est fut d'une énorme importance pour
l'élaboration ethnique de l'Europe »9.
Plusieurs études
génétiques réalisées depuis 2009, dont la première étude systématique
paléogénétique de l'ADN des populations préhistoriques européennes
publiée en 2015, semblent confirmer l'hypothèse kourgane10.
Une migration très importante s'est produite depuis les steppes
pontiques vers le centre de l'Europe puis les autres parties de l'Europe
autour de -3000, en particulier de laculture
Yamnavers le centre de
l'Europe ce qui a donné la naissance de laculture
de la céramique cordée. Ces deux cultures jouent un rôle central
dans l'hypothèse kourgane11.
Cette étude est considérée comme un tournant majeur dans l'étude de la
préhistoire européenne12.
La thèse des
kourganes demeure à l'heure actuelle la plus probable des thèses
indo-européennes13.
Cette hypothèse,
développée parColin
Renfrewen 1984, situe le
foyer originel des Indo-Européens enAnatolie(actuelle
Turquie), dans la zone où le blé pousse toujours à l'état sauvage. Les
Indo-Européens auraient été à l'origine de la culture du blé. Depuis ce
berceau, l'expansion indo-européenne se serait faite à partir d'environ8000 av. J.-C.,
de manière pacifique, soutenue par l'explosion démographique que permet
l'agriculture, qui aurait submergée les populations environnantes de
chasseurs-cueilleurs mésolithiques, peut-être cinquante fois moins
nombreux, à raison d'une trentaine de kilomètres par génération.
Cette hypothèse de
la migration d'un peuple paysan a trouvé peu d'échos chez les linguistes
et les comparatistes, qui rappellent que la tradition formulaire des
Indo-Européens n'a strictement rien à voir avec un peuple de paysans,
mais montre au contraire l'image d'un peuple guerrier dont les idéaux se
rapprochent de ce qu'on appelle la société héroïque de l'âge du bronze.
Enfin, le refus de tenir compte des indications du vocabulaire pose des
problèmes insurmontables pour cette hypothèse. Ainsi, par exemple, le
substantif désignant le cheval est présent dans les différentes langues
indo-européennes alors que Renfrew fait venir les Indo-Européens d'une
région où le cheval a été introduit beaucoup plus tard.
Marcel Ottesoutient
l'idée d'une longue continuité des peuples européens depuis l'arrivée
des premiers hommes modernes s'imposant sur les populations
néandertaliennes. Les premières manifestations duGravettien14,
précurseur desmicrolithesdu
Magdalénien qui se généralisent auMésolithique,
proviennent de cette région avec le site deKozarnika(Kozarnikien),
qui semble également le berceau de l'haplogroupe
Idu chromosome Y15.
Récemment[Quand ?],
Renfrew s'est rallié à la proposition d'Igor
Diakonov(en)qui
suggèrait en 1985 le sud-est de l'Europe comme berceau des
Indo-Européens aunéolithique16.
La région balkano-danubienne a en effet l'avantage d'être le centre des
différentes voies d'une immigration progressive des Indo-Européens.Kalevi
Wiik(en)est
aussi un des tenants de cette théorie17.
L'hypothèse de la culture des gobelets en entonnoir de l'Europe du Nord[modifier|modifier
le code]
Cette hypothèse,
mise en avant parHermann
Hirtet d'autres
chercheurs, a été reprise par Carl-Heinz Boettcher. La présence du nom
ducuivredans
le vocabulaire reconstruit tend à resserrer les possibilités dans une
culture du néolithique final oucuprolithique.
Pour Boettcher, le
mouvement des populations qui aboutit à la formation du peuple
indo-européen commence dès la fin dupaléolithique,
lorsque le réchauffement du climat permet aux chasseurs de rennes de
suivre le gibier dans la partie nord de l'Europe, débarrassée des
glaces. Ils sont à l'origine de laculture
proto-germanique de Hambourg(13500
ansà) et desgroupes
proto-celtiques à Federmesser. Dans ces régions, ils font la
connaissance des phénomènes boréaux qui marqueront leurs mythes18.
Ces groupes de chasseurs pêcheurs sont à la base de laculture
de Maglemose(environ
9000 à). La remontée du niveau des mers en Europe du Nord
entraîne la submersion de certains territoires occupés par les
Maglemosiens (Doggerland)
et les repousse vers le sud. Les héritiers de cette culture créent lescultures
d'Ertebölleet d'Ellerbek19.
Boettcher compare leurs activités à celles des vikings quelques siècles
plus tard. Il décrit une société guerrière qui développe le
compagnonnage, qui se livre au commerce et à la piraterie en remontant
les cours d'eau des contrées occupées par des agriculteurs qu'ils
rançonnent d'abord puis soumettent ensuite en devenant leurs chefs. Ils
constituent avec eux une nouvelle culture celle desgobelets
en entonnoir(-4 200 à -2
600 ans) qui constitue selon lui l'habitat originel des Indo-Européens,
ce qui expliquerait les mythes de « guerres de fondation » étudiés parGeorges
Dumézil(Enlèvement
des Sabinesà Rome,
guerre entre lesAseset
lesVanesde
la mythologie nord-germanique...) qui montrent l'union d'un groupe de
guerriers avec ses chefs à un groupe de « producteurs ». La première
culture indo-européenne serait ainsi issue de la néolithisation de
culture d'Ertebölle et de la soumission de formes récentes de laculture
de la céramique linéaire20.
Lathéorie
de la continuité paléolithique, développée par le linguiste italienMario
Alineiprésuppose une
évolution continue des populations européennes depuis lepaléolithique
récent. Les cultures se seraient engendrées au fil des temps sans
apport extérieur impliquant une rupture dans l'évolution, qu'aucune
recherche archéologique ne confirmerait.
Alinei rejoint les
anciennes conclusions du linguisteNicolaï
Troubetzkoy, qui voit dans la famille des langues indo-européennes
un ensemble d'isoglossesne
présupposant pas l'existence d'une langue-mère ou les migrations d'un
peuple porteur de cette langue et de sa culture. L'anthopologue allemandLothar
Kilianpenche aussi pour
une origine européenne des Indo-Européens datant du Paléolithique,
toutefois avec quelques distinctions21.
Une thèse proche est
soutenue par le préhistorienMarcel
Otteet avance :« Les
Indo-Européens sont arrivés en Europe avecCro-Magnon »et
pour lequel« aucune
vague migratoire ne peut expliquer la gigantesque extension des
Indo-Européens. »Ainsi,
l'Aurignacien(et
encore plus sûrement leGravettienqui
lui succède),« cette
culture radicalement différente », élimine les cultures
antérieures en quelques milliers d'années (35 000-30 000
ans) en étant homogène dans tous ses aspects22.
C'est
essentiellement par l'étude de l'héritage littéraire indo-européen que
les spécialistes, linguistes,comparatisteset
philologues se sont penchés sur la vision du monde que cet héritage
transmettait, notamment pour l'organisation sociale avec les travaux deGeorges
Dumézil, les institutions (Émile
Benveniste) ou encore la religion (Jean
Haudry),
Nikolaï Troubetskoïdans
les années 1930 ou le linguiste italien Vittore Pisani dans les années
1960-70 ont remis en cause l'existence d'unindo-européen
communet d'une
communauté linguistique23.
Troubetskoï écrit ainsi en 1939 : « L'hypothèse d'unindo-européenprimitif
n'est pas totalement impossible. Mais elle n'est nullement nécessaire,
et on peut très bien s'en passer »24.
Il avance que les correspondances entre les langues indo-européennes
s'expliqueraient par emprunt mutuel.
Plus récemment
(2013), sans contester le modèle indo-européen comme modèle d'origine
linguistique et de relations entre langues, le linguisteJames
Clacksonse dit très
réservé sur les hypothèses proposées concernant le foyer originel des
Indo-Européens : « à partir des seules données linguistiques, sans tenir
compte de la preuve de l'archéologie ou de textes anciens, il est
impossible de tirer des conclusions définitives sur lehomelanddes
locuteurs du proto-indo-européen, ou même sur l'âge de la famille des
langues »25.
Ces vues ont été discutées par d'autres linguistes26.
L'archéologueJean-Paul
Demoulea fait valoir à
plusieurs reprises que l'existence d'un foyer unique des Indo-Européens
reposait sur des postulats non démontrés. Après avoir publié en 1980 un
article intitulé « Les Indo-Européens ont-ils existé ? »»27,
puis en 1998 un autre article intitulé « Les Indo-Européens, un mythe
sur mesure »28,
il souligne en 2014, dans un essai intituléMais
où sont passés les Indo-Européens ?, ce qu'il estime être les
faiblesses, notamment au plan archéologique, des deux principales thèses
contemporaines, l'hypothèse
anatolienneet l'hypothèse
kourgane29,30.
↑(en)Marija
Gimbutas, « Remarks on the ethnogenesis of the Indo-Europeans in
Europe », dansEthnogenese
europäischer Völker, sous la dir. de W. Bernhard et A.
Kandler-Palsson, Stuttgart – New York, Gustav Fische, 1986, p.9 et
s.
↑(de)Marija
Gimbutas,Die
Ethnogenese der europäischen Indogermanen, Innsbruck, Institut
für Sprachwissenschaft der Universität Innsbruck, 1992, p. 25
↑Marcel
Otte, « Les Indo-Européens sont arrivés en Europe avec
Cro-Magnon », in Daniel Le Bris (dir.),Aires
linguistique Aires culturelles. Étude de concordances en Europe
occidentale : Zones Manche et AtlantiqueCRBC/UBO,
Brest, 2012, pp. 19-51[texte
intégral [archive]]
↑Lothar
Kilian,Zum Ursprung
der Indogermanen: Forschungen aus Linguistik, Prähistorie und
Anthropologie, Habelt, 1983, 178 pages
↑Marcel
Otte,« Les
Indo-Européens sont arrivés en Europe avec Cro-Magnon »,
dans Daniel Le Bris (dir.),Aires
linguistique Aires culturelles. Étude de concordances en Europe
occidentale : Zones Manche et Atlantique, Brest, CRBC/UBO,(lire
en ligne [archive]),p. 19-51.
↑Asya
Pereltsvaig et Martin W. Lewis,The
Indo-European Controversy. Facts and Fallacies in Historical
Linguistics, Cambridge University Press, 2015, p. 37 et suiv
↑Jean-Paul
Demoule, Les Indo-Européens ont-ils existé ?,L'Histoire,
28 novembre 1980
↑Jean-Paul
Demoule, "Les Indo-Européens, un mythe sur mesure",La
Recherche, Avril 1998
↑(en)GérardFussman,« Mais
où sont passés les Indo-Européens? Le mythe d’origine de
l’Occident »,Journal
of Indo European Studies,vol. 43,no 3-4,
↑Jean-LoïcLe
Quellec, « Mais où sont
passés les Indo-Européens ? - Le mythe d’origine de l’Occident »,Science
et pseudo-sciences,(lire
en ligne [archive])
(en)DavidAnthony,The
Horse, the Wheel, and Language : How Bronze-Age Riders from the
Eurasian Steppes Shaped the Modern World, Princeton, Princeton
University Press,(ISBN0691058873)
(de)Carl-Heinz
Boettcher,Der
Ursprung Europas : Die Wiege des Westens vor 6000 Jahren,
Röhrig,(ISBN3861102005)
Jean-PaulDemoule,Mais
où sont passés les Indo-Européens ? : Le mythe d'origine de l'Occident,
Paris, Éditions du Seuil,coll. « La
Librairie du XXIesiècle »,,
742 p.(ISBN978-2-02-029691-5)
(en)Russell
D.Grayet
Quentin D.Atkinson,« Language-tree
divergence times support the Anatolian theory of Indo-European origin »,Nature,no 426,,p. 435-439
(de)HaraldHaarmann,Die
Indoeuropäer : Herkunft, Sprachen, Kulturen, Munich, C. H.
Beck,(ISBN9783406606823)
(en)The
Linguistic Roots of Europe : Origin and Development of European
Languages, sous la direction de Robert Mailhammer, Theo Vennemann
et Birgit Anette Olsen, Copenhague, Museum Tusculanum, 2015.
Marc vander Linden, « An
impossible dialogue? On the interface between archaeology,
historical linguistics and comparative philology », p. 1–28.
Joseph Salmons, « Language shift
and the Indo-Europeanization of Europe », p. 103–126.
James PatrickMallory,À
la recherche des Indo-européens, Paris, Seuil, 1998 (édition
française)(ISBN2020143909)
AndréMartinet,Des
steppes aux océans : l'indo-européen et les Indo-européens,
Paris, Payot,
(en)Asya
Pereltsvaig et Martin W. Lewis,The
Indo-European Controversy : Facts and Fallacies in Historical
Linguistics, Cambridge University Press, 2015
(en)Indo-Europeans
in the Fourth and Third Millennia : Proceedings of the Conference Held
Feb 4-5, 1980 in Austin, Tx (Lin), sous la direction d'Edgar C.
Polomé, Ann Arbor (MI), Karoma, 1982(ISBN0897200411)
ColinRenfrew,L'énigme
indo-européenne : Archéologie et langage, Paris,Flammarion,coll. « Champs
Flammarion », 1990 (édition française)(ISBN978-2080813039)(Compte
rendu critique par plusieurs spécialistes dansTopoin°2,
1992.[lire
en ligne [archive]])
Bernard Sergent, « Penser - et mal
penser - les Indo-Européens », dansAnnales.
Économies, sociétés, civilisations,37e année,
n°4, 1982,p. 669-681.[lire
en ligne [archive]]
Gabriel Bergounioux, « ‘Aryen’,
‘indo-européen’, ‘sémite’ dans l'université française (1850-1914) »,
dansHistoire
Épistémologie Langage, vol. 18, n⁰ 1, 1996,p. 109-126.
GérardFussman,
JeanKellens,
Henri-PaulFrancfortet
XavierTremblay,Aryas,
Aryens et Iraniens en Asie Centrale. : I : Grammaire comparée et
grammaire historique : quelle réalité est reconstruite par la
grammaire comparée? (Xavier Tremblay). II : Entre fantasme, science et
politique (Gérard Fussman). III : Les Airiia ne sont plus des Aryas :
ce sont déjà des Iraniens (Jean Kellens). IV : La civilisation de
l'Oxus et les Indo-Iraniens et Indo-Aryens en Asie Centrale (Henri-Paul
Francfort)., Paris, Collège de France,,
346 p.(ISBN2-86803-072-6)
MerrittRuhlen(trad. Pierre
Bancel,préf. André
Langaney),L'origine
des langues : sur les traces de la langue mère[« The
Origin of language: tracing the evolution of the mother tongue »],
Paris, Belin,coll. « Débats »,(ISBN9782701117577)
W.Haak,
I.Lazaridis,
N.Patterson,
N.Rohland,
S.Mallick,
B.Llamas,
G.Brandt,
S.Nordenfelt,
E.Harney,
K.Stewardson,
Q.Fu,
A.Mittnik,
E.Bánffy,
C.Economou,
M.Francken,
S.Friederich,
R. G.Pena,
F.Hallgren,
V.Khartanovich,
A.Khokhlov,
M.Kunst,
P.Kuznetsov,
H.Meller,
O.Mochalov,
V.Moiseyev,
N.Nicklisch,
S. L.Pichler,
R.Risch,
M. A.Rojo
Guerraet C.Roth,
« Massive migration from the steppe
was a source for Indo-European languages in Europe »,Nature,(DOI10.1038/nature14317,lire
en ligne [archive])
Vue de l'hémisphèreest
de laTerredepuis
l'espace. L'Eurasie est au nord de la photographie.
L'Eurasieest
un terme géographique désignant conjointement l'Europeet
l'Asieen
tant quecontinentunique,
plutôt que deux continents séparés. Cesupercontinents'étend
ainsi sur plus de54millions
de km2entre
l'océan
Atlantique, à l'ouest, et l'océan
Pacifique, à l'est.
Au sens géographique,
l'Eurasie est unsupercontinentformé
de l'Europeà
l'ouest et de l'Asieà
l'est. L'Eurasie est parfois elle-même incluse dans un supercontinent plus
vaste encore comprenant également l'Afriquecommunément
désignéAfro-Eurasie.
Au sens géopolitique,
l'Eurasie se réfère à une conception politique : l'eurasismequi
ancre la Russie (autrefois l'URSS) dans la masse continentale et tente de
rebalancer vers l'Asie l'eurocentrismetraditionnel
des élites russes. Selon cette doctrine le termeEurasiene
désigne pas l'ensemble formé par l'Europe et l'Asie mais la zone
intermédiaire entre l'Europeet
l'Asie.
Au sens
ethno-anthropologique, l'adjectif « eurasien » (ou « eurasienne » au
féminin) peut désigner une personnemétisse,
née de parents respectivementblancetasiatique.
Le terme a été forgé enIndochine
française1.
Le groupeMusea
repris le concept politique et littéraire de l'Eurasie dans la chansonUnited
States of Eurasiatirée de
leur sixième album,The
Resistance.
Le termeAlbanais(enalbanaisShqiptarët)
peut désigner :
sur le planpolitique,
l'ensemble des citoyens de l'Albanie,
quelles que soient leurs origines, langues et cultures ;
sur le planculturel,
ungroupe
ethniquequi partage une
culture albanaise commune, parle l'albanaiscomme
langue familiale et est d'ascendance illyrienne. La tradition populaire
albanaise, s'est assez fermement attaché à ses origines illyriennes.
L'histoire de l'Illyrie est scrupuleusement enseigné dans les écoles et
dans la culture albanaises. Les habits traditionnels illyriens (que l'on
connaît bien grâce aux différents tableaux datant de l'époque romaine)
ont été assez fortement portés en Albanie jusqu'à l'avènement du régime
communiste en 19461.
Au niveau génétique, les Albanais sont
membres en majorité de l'haplogroupe
E2,2.
L'illyrien appartient,
avec un certain degré de certitude, au même groupe de langues
indo-européennes que l'albanais, l'albanais étant classé comme étant un
groupe de langues indo-européennes à lui seul dans les langues
indo-européennes encore parlée aujourd'hui, il est fort probable de dire
que l'albanais est le descendant direct de l'illyrien3.
Le rapprochement entre
l'albanais et l'illyrien a été fait dès1709parLeibniz,
qui appelle l'albanais « la langue des anciens Illyriens ». Plus tard, le
linguisteGustav
Meyer(1850-1900)
déclara « Appeler les Albanais les nouveaux Illyriens est aussi juste que
d'appeler les Grecs actuels "Grecs modernes". » La langue albanaise
constituait pour lui l'étape la plus récente de l'un des dialectes
illyriens. Lesindo-européanistesmodernes,
par contre, ne souscrivent guère à l'hypothèse d'une filiation immédiate4.
La plupart des
linguistes actuels soutiennent que l'albanais descend de l'illyrien5,6
La parenté directe
entre les deux langues est également admise dans des ouvrages historiques7.
On avance même parfois l'hypothèse que la frontière linguistique entre les
dialectesguègueettosquetrouverait
son origine dans la limite entre les domaines des dialectesépiroteet
« illyrien proprement dit » de l'illyrien8.
À l'appui de ces théories, on mentionne quequelquesanthroponymesalbanais
actuels sembleraient également avoir leur correspondant illyrien : c'est
ainsi qu'à l'albanais Dash (« bélier ») correspondrait l'illyrien Dassius,
Dassus, de même l'albanais Bardhi (« blanc ») correspondrait à Bardus,
Bardullis, Bardyllis.[réf. nécessaire]9,10Quelquesethnonymesde
tribus illyriennes sembleraient aussi avoir leur correspondant albanais :
c'est ainsi que le nom desDalmatescorrespondrait
à l'albanais Delmë (« brebis ») ; de même le nom desDardanienscorrespondrait
à l'albanais Dardhë (« poire, poirier »)11.
Mais l'argument principal en faveur de cette thèse est géographique : les
zones où est parlé l'albanais correspondent à une extrémité du domaine
« illyrien »12.
En 2012 une étude du
New York Times classa l'Albanais comme l'une des plus anciennes langues
d'Europe apparu au même moment que le grec et l'arménien13.
Cela conduit à
conclure que les langues albanaise et illyrienne, sont de toute évidence
parentes, et sont issues directement l'une de l'autre. De plus,
l'appartenance de l'albanais au groupe linguistique centum alors que
l'illyrien appartient au même groupe constitue une preuve supplémentaire à
cette hypothèse9.
Environ 55% des
Albanophones actuels vivent enAlbanie,
25% auKosovo,
10% enMacédoineet
10% dans ladiaspora,
souvent ancienne, répartie sur de nombreux autres pays, notamment dans les
pays voisins de l'Albanie : l'Italie,
laTurquieet
laGrèce ;
mais si l'on compte comme « Albanais » tous les Italiens (« Arberèches »),
les Grecs (« Arvanites »)
et les Turcs d'origine albanaise passés respectivement à l'italien,
augrecet
auturc,
les proportions changent et il y a dans ce cas plus d'Albanais dans la
diaspora qu'en Albanie, Kosovo et Macédoine.
En Turquie, estimer le
nombre d'Albanais est une question délicate : le chiffre de 7 500 000
descendants d'Albanais en Turquie est souvent avancé. Cette population est
de nos jours totalement assimilée aux autres Turcs, et ces Albanais sont
Musulmans, et parlent le Turc. Seuls une faible minorité parle l'Albanais.
On reconnait souvent un descendant d'Albanais à son nom, ou patronyme, ou
à ses traits, plutôt Européens Balkaniques. La Turquie, pour des raisons
historiques, reste le premier pays de la diaspora Albanaise. Ils sont
localisés surtout à Istanbul, en Thrace orientale, et sur la côte nord et
ouest de la Turquie. Ils sont moins présents en Cappadoce, et dans
l'intérieur des terres.
↑Par
exemple, Serge Métais écrit : « [...] il ne fait guère de doute qu'il
y a continuité entre la langue [que les tribus illyriennes] parlaient
et l'albanais moderne. » (Serge
Métais,Histoire
des Albanais : des Illyriens à l'indépendance du Kosovo,
Fayard,,p. 98).
Albert Doja,Naître
et grandir chez les Albanais : la construction culturelle de la personne,
L'Harmattan, Paris, Montréal, 2000, 322 p.(ISBN2-7384-8879-X)
(en)Edwin
E. Jacques,The
Albanians : an ethnic history from prehistoric times to the present,
McFarland, Jefferson, N.C., 2009, 2 vol., 730 p.(ISBN978-0-7864-4238-6)
Michel Roux,Les
Albanais en Yougoslavie : minorité nationale, territoire et
développement, Ed. de la Maison des sciences de l'homme, Paris,
1992, 546 p. (texte remanié d'une thèse)
LesArméniens(enarménienՀայեր,Hayer)
sont une nation et un groupe ethnique originaire duCaucaseet
duHaut-plateau
arménien. Ils forment également une importantediasporaautour
du monde. Ils furent les premiers à accepter lechristianismeen
tant que religion nationale créant et conservant une branche distincte de
cette religion, l'Église
apostolique arménienne. Le christianisme est adopté comme religion
d'État du royaume arménien en 301 ap. J.-C.
Ils parlent deux
dialectes différents mais intercompréhensibles : l'arménien
orientalutilisé enArménie,
dans le Caucase et en Iran, et l'arménien
occidentalutilisé ailleurs
dans le monde. Située entre l'Europe et l'Asie, la nation arménienne a été
maîtresse d'une culture unique et endurante. La danse et la musique
arméniennes sont parmi les plus anciennes et sont encore pratiquées
aujourd'hui. La cuisine, étant aussi ancienne que le peuple, est une riche
combinaison de divers mets et arômes originaire du plateau arménien.
Historiquement, le nomArménienestexonyme.
Les Arméniens, en effet, se nomment eux-mêmes,Hay(Հայ,
pluriel : Հայեր,Hayer).
Ce nom est traditionnellement dérivé deHayk,
patriarche légendaire des arméniens. Hayk, selonMoïse
de Khorène, a battuBêl,
géant de Babylone, en l'an 2492 av. J.C. Il a établi sa nation dans la
région duMont
Araratet sur lehaut-plateau
arménien. Il est aussi mentionné par certaines historiens que le nom
Hay provient de l'un de deux états confédérés de l'empire Hittite,Hayasa-Azzi(1600-1200
av. J.C.). Moïse de Khorène a également écrit que le mot arménien pourrait
provenir d'ArmenakouAram.
Les Arméniens sont
considérés comme une branche du vaste rameauindo-européen.
Certains spécialistes rattachent les Arméniens auxHittites,
même siHérodotesemble
exprimer une proximité avec lesGrecs,
cette hypothèse se distinguerait des autres : ils feraient partie de la
branche thraco-phrygienne qui se seraient déplacés vers l'Asie mineure à
la fin duIIe millénaireav. J.‑C.Un
rameau proto-arménien se serait séparé des Phrygiens et déplacé vers l'est
jusqu'à l'Euphratedans
la région de la ville actuelle deMalatya ;
les proto-Arméniens auraient pénétré en « Arménie historique » à la
charnière desviie – vie sièclesav. J.-C.Enfin,
les théories critiquées de Colin Renfrew sur les Indo-européens affirment
que l'Anatolie,
selon lui le berceau des Arméniens, est le lieu d'origine de l'ensemble
des Indo-européens.
L'histoire de
l'Arménie et des Arméniens est constituée de périodes d'indépendance
interrompue par les conquêtes d'autres peuples. Le premier État arménien
est établi vers le début duvie siècleav. J.-C.,
sous suzerainetéperse.
À son apogée sous l'ArtaxiadeTigrane
II, leroyaume
arméniens'étend du Caucase
jusqu'à ce qui est maintenant la Turquie centrale, leLibanet
l'Irandu
nord-ouest. Le règne de Tigrane II le Grand est la seule période de
l'histoire arménienne durant laquelle l'Arménie est perçue comme une
rivale sérieuse par ses puissants voisins. Par la suite, l'Arménie fait
brièvement partie de l'Empire
romain.
Vers l'an301,
sous lesArsacides,
l'Arménie devient la première nation à adopter le christianisme en tant
que religion d'État, déclenchant ainsi une nouvelle ère dans l'histoire du
peuple arménien20.
Pour affirmer l'identité nationale arménienne,Mesrob
Mashtotsinvente l'alphabet
arménienen 405 ; cet
alphabet est encore utilisé aujourd'hui. Dès lors, l'âge d'or de la
culture arménienne commence ; plusieurs livres étrangers sont traduits en
arménien, devenant donc plus accessibles. L'Arménie perd sa souveraineté à
la suite de son rattachement aux empiresbyzantinet
perse en428.
En885,
les Arméniens rétablissent une entité souveraine sous l'égide d'Achot
Ierde
la dynastiebagratide.
Après l'occupation de l'Arménie par les Byzantins en1045puis
par les Turcsseldjoukidesen1064,
une portion considérable de la noblesse et de la population arméniennes
quitte l'Arménie pour s'installer enCilicie,
une région dans laquelle des Arméniens étaient déjà présents depuis
l'époque romaine. Ainsi, en1080,
leroyaume
arménien de Cilicieest
créé. Il devient le nouveau centre du nationalisme arménien. Les Arméniens
développent des relations sociales, culturelles, militaires et religieuses
avec lescroisés.
Ce royaume succombe en1375aux
invasionsmameloukes.
Auxvie siècle,
l'Arménie orientale est conquise par les Persesséfévides,
alors que l'Arménie occidentale tombe sous la tutelle ottomane. En 1828,
le territoire correspondant à la république moderne est incorporé dans
l'Empire russe, l'Arménie occidentale faisant toujours partie de l'Empire
ottoman. Durant ces périodes tumultueuses, les Arméniens ont pu
protéger leur identité grâce à l'Église.
L'origine du
peuplement arménien est légendairement associée à la victoire deHaïk,
patriarche arménien, face àBêldeBabylone.
Cette présence continue des Arméniens dans cette région du monde, s'est
brusquement estompée à la suite des persécutions ottomanes, et dugénocide.
Aujourd’hui, l’Arménie est réduite à un dixième de son territoire
historique et s'étend sur une partie du Caucase. Elle compte une
population de 3,2 millions d'habitants, constitués d’Arméniens à 97 %. Des
Arméniens sont également présents dans la province deSamtskhe-DjavakhetienGéorgieet
auHaut-Karabagh,
territoire actuellement contrôlé par des indépendantistes arméniens.
L’ensemble de ces Arméniens, ainsi que ceux d'Iranet
de laRussie,
parlent le dialecte oriental de la langue arménienne. Le pays est laïc du
fait des décennies de domination soviétique. La quasi-totalité de ses
citoyens demeure cependant chrétienne.
Depuis plusieurs
siècles, de petites communautés existent hors de l'Arménie.
Une communauté s'est ainsi installée enTerre
sainte, et un des quatre quartiers de Jérusalem s'appellele
quartier arménien22.
On retrouve également des traces de communautés arméniennes enIndeet
auMyanmar,
ainsi que dans d'autres régions de l'Asie du Sud-Est (dont les frères
Sarkies, qui ont fondé une chaîne d'hôtels, dont les plus connus sont leStranddeRangoon,
leRafflesdeSingapouret
leMajapahitdeSurabaya).
La diaspora moderne, elle, s'est créée à la suite dugénocide
arménien.
Les Arméniens de la
diaspora parlent ledialecte
occidentalde la langue
arménienne, sans que le dialecte oriental leur soit incompréhensible. L'arménien
orientals'utilise plutôt
enIran,
enRussieet
dans d'autres pays de l'ancienneURSScomme
laGéorgieet
l'Ukraine.
Dans certaines communautés où des Arméniens provenant de divers pays
vivent ensemble, il existe une tendance des différents groupes à
s'entremêler.
↑Estimation
2005. La page « Arménie » du site(en)Nationmaster.com
page on Armenia [archive]indique
93 % d'Arméniens sur une population estimée à 3 326 448 (juillet
2003), soit 3 093 000.
↑Ce
chiffre est celui généralement admis par la communauté des
historiens ; mais comme leur caractère génocidaire, le bilan des
massacres et déportations des Arméniens ne fait cependant pas
l'unanimité, les extrêmes allant de quatre cent mille à presque deux
millions de victimes arméniennes.
LesBaltessont
un ensemble de peuplesindo-européensdu
nord de l'Europe,
identifiés par le fait qu'ils parlent des langues de la branche deslangues
balteset qui ont conservé
la langue vivante la plus ancienne desIndo-Européens.
Ils sont actuellement installés sur le pourtour sud-est de lamer
Baltique.
Au sein de la familleindo-européenne,
les Balto-Slaves et les Protogermains faisaient partie d'un même ensemble[réf. souhaitée].
Ces deux groupes se sont progressivement séparés[réf. souhaitée].
Il semblerait que les
Balto-Slaves aient habité, vers3000
av. J.-C., des environs deBerlinjusqu'àMoscouet
de laMer
Baltiquejusqu'àKiev1.
Grâce aux influences des autres cultures, les Balto-Slaves périphériques
se séparent en formant les Protoslaves vers leixe siècleav. J.-C.2.
Cette parenté explique les similitudes qui existent entre leslangues
slaveset leslangues
baltes[réf. souhaitée].
Au début duxiiie siècle,
c'est-à-dire à l'époque descroisades
baltes, laVistuleforme
la frontière entre peuples baltes et slaves.
À partir de 3000av. J.-C.,
les Protobaltes commencent une vaste expansion[réf. souhaitée].
Vers les années 1000av. J.-C.les
Protobaltes tiennent ainsi la plupart des territoires de l'Europe de
l'est. Mais à cause de la dissidence de peuples périphériques, le
territoire diminue[réf. souhaitée].
En 150apr. J.-C.Claude
Ptoléméea noté que les
Baltes, notammentGalindiensetSudoviens,
sont intégrés à la ligue des peuples deSarmatia
Europeaqui se situe plutôt
sur le territoire des Baltes et des Slaves3.
Une fois installés sur les pourtours de lamer
Baltique, entre laVistuleet
legolfe
de Riga, les Protobaltes se sont divisés, vers leve siècleav. J.-C.,
en deux sous-groupes : lesBaltes
orientauxet lesBaltes
occidentaux[réf. souhaitée].
Ces deux sous-groupes se sont eux-mêmes progressivement divisés à partir
duve siècle[réf. souhaitée].
L'ordre
militaro-monastique desChevaliers
Porte-Glaiveest créé en
1202 pour conquérir et christianiser les peuplespaïensautour
dugolfe
de Riga. Les peuples baltes septentrionaux sont soumis avant 1216.
Après des tentatives
en997et114pour
soumettre les Baltes occidentaux, leduché
de Mazovieintensifie ses
attaques, à partir de 1209, pour soumettre ces peuplespaïens.
En représailles, ceux-ci font des incursions enMazovie.
Ne parvenant pas à les vaincre, le ducConradIerde
Mazovieinvite, d'abord,
les chevaliers de l’Ordre
Teutoniqueà s’installer en
Pologne, à la frontière avec lesprussiens,
puis les encourage, en 1231, à pénétrer sur les territoires de ceux-ci. En
une cinquantaine d'années, les Chevaliers teutoniques - qui ont fusionné,
entre-temps, avec lesChevaliers
Porte-Glaive- vont vaincre
tous les peuples baltes occidentaux. Les peuples baltes seront soumis par
les moines-soldats allemands, avant l'an 1300, sauf lesLituaniensqui
conserveront leur indépendance.
Le sous-groupe des
Baltes occidentaux, plus proche géographiquement desPolonaiset
desAllemands,
a subi la pression militaire puis linguistique et culturelle de ceux-ci et
s'est fondu en eux. Une partie a aussi été assimilée par lesBiélorusses.
Les dernières personnes parlant levieux
prussienont disparu au
cours duxviiie siècle.
Cet
article a pour sujet la civilisation celtique antique jusqu'à la
conquête romaine et la christianisation de l'Irlande. Pour plus
d'informations sur les nations celtiques contemporaines, voir
l'articlePays
celtiques. Pour plus d'informations sur les différents peuples
celtes, voir l'articlePeuples
celtes
LesCeltesétaient
unpeupleindo-européende
l'âge
du feret de l'Europemédiévale,
qui parlait leslangues
celtiques, et avait des similitudes culturelles1,
bien que la relation et les facteurs culturels dans le monde celtique
demeurent incertains et controversés2.
La répartition géographique exacte des anciens Celtes est également
contestée; en particulier, la manière dont les habitants de l'âge de fer
deGrande-Bretagneet
d'Irlandedevraient
être considérés comme des Celtes, est devenue un sujet de controverse3,4.
La culture celtique
insulaire, des périodes médiévales et modernes, s'est diversifiée en
celle desGaels(irlandais,écossaiset
mannois), et des celtes britanniques (gallois,corniquesetbretons).
Une « identité celtique » moderne a été construite dans le cadre de la
renaissance celtique romantique, en Grande-Bretagne, en Irlande et dans
d'autres territoires européens, tels que lePortugalet
laGalice
espagnole11.
Aujourd'hui, l'irlandais,
legaélique
écossais, legalloiset
lebretonsont
encore parlés dans certaines parties de leurs territoires historiques,
et lecorniqueet
lemannoisconnaissent
unerenaissance.
La première
utilisation écrite du nom de Celtes - comme Κελτοί - pour désigner ungroupe
ethnique, a été réalisée parHécatée
de Milet, un géographe grec, en517
av. J.-C.12,
en parlant d'un peuple vivant près deMassilia(actuelleMarseille)13.
AuVe
siècle av J.-C.,Hérodotese
référait auxKeltoivivant
autour de la tête duDanube,
et aussi dans l'extrême
ouest de l'Europe14.
L'étymologiedu
termeKeltoin'est
pas claire. Les racines possibles incluent l'indo-européen*kʲel« cacher »
(ou dissimuler) (présent aussi dans levieil
irlandais:ceilid),
I.E *kʲel« échauffer »
(ou mettre en colère) ou *kel« pousser »15.
Plusieurs auteurs ont supposé que ce terme était d'origine celtique,
tandis que d'autres le considèrent comme un nom inventé par lesGrecs.
LalinguistePatrizia
De Bernardo Stempel tombe dans ce dernier groupe, et suggère le sens
"les grands"16.
AuIer
siècle av. J.-C.,Jules
Césara rapporté que les
personnes connues des Romains commeGaulois(Galli)
se sont appelées Celtes17,
ce qui suggère que même si le nomKeltoia
été accordé par les Grecs, il a été adopté dans une certaine mesure
comme unnom
collectifpar lestribus
de Gaule. LegéographeStrabon,
écrivain sur laGaule,
vers la fin du premier siècle avant J.-C., se réfère à la « race qui
s'appelle maintenant à la fois gauloise et galate », bien qu'il utilise
également le terme celtique commesynonymede
Gaule, qui est séparée de l'Ibérie par lesPyrénées.
Pourtant, il rapporte des peuples celtiques en Ibérie, et utilise
également les noms ethniquesCeltiberietCelticipour
les peuples là-bas, à la différence deLusitanietIberi18.Pline
l'Anciena cité
l'utilisation du terme Celtici, enLusitanie,
comme nom de famille tribal19,
ce que les découvertesépigraphiquesont
confirmé20,21.
LelatinGallus(pl.Galli)
pourrait provenir à l'origine d'un nom ethnique ou tribal celtique,
peut-être emprunté en latin, pendant lesexpansions
celtiques en Italie, au début duVe
siècle av. J.-C. Sa racine peut être leproto-celte*Galno,
signifiant « puissance, force », d'où leVieil
irlandais« audace,
férocité » etgallois« être
en position, pouvoir ». Les noms tribaux deGallaeci,
et dugrecΓαλάται
(Galatai, latiniséGalatae,
voir la région deGalatieenAnatolie)
ont très probablement la même origine22.
Lesuffixe-ataipourrait
être uneflexiongrecque
ancienne23.
Les auteurs classiques n'appliquaient pas les termes Κελτοί ouCeltaeaux
habitants de laGrande-Bretagneou
de l'Irlande,
ce qui a conduit certains savants, par préférence, de ne pas utiliser le
terme pour désigner les habitants de l'âge
du fer britannique.
"Celt" est un mot de
l'anglais
moderne, d'abord attesté en1707,
dans l'écrit d'Edward
Lhuyd, dont le travail, avec celui d'autres savants de la fin duXVIIe
siècle, a attiré l'attention sur les langues et l'histoire des
premiers habitants celtiques de Grande-Bretagne24.
La formeanglaise"Gaul"
(d'abord attestée auXVIIe
siècle), et "Gaulish", viennent dufrançais"Gaule"
et "Gaulois", emprunt duFranc*Walholant,
« terre des étrangers ou des Romains » (voirGaule#Étymologie),
dont la racineproto-germaniqueest
*walha-,
"étranger, romain, celte", d'où le mot anglais gallois (vieux
anglaiswælisċ<
*walhiska-, leWelchesud-allemand
signifiant "locuteur celtique", "locuteur français" ou "locuteur
italien" dans différents contextes, et levieux
norroisvalskr,pl.valir,
"gaulois, français"). Le proto-germanique *walha, est, en
définitive, dérivé du nom desVolcae25,
une tribu celtique qui a vécu primairement dans le sud de l'Allemagne,
et en Europe centrale, et a alors émigré en Gaule26.
Cela signifie que le terme "Gaul",anglais,
en dépit de sa similitude superficielle, n'est pas en réalité dérivé dulatinGallia(qui
aurait dû produire **Jaille, enfrançais),
bien qu'il se réfère à la même région ancienne.
"Celtique" se réfère
à unefamille
de langueset, plus
généralement, signifie "des Celtes" ou "dans le style des Celtes".
Plusieurscultures
archéologiquessont
considérées comme celtiques en nature, basées sur des ensembles uniques
d'objets. Le lien entre langage, et l’artefact, est facilité par la
présence d'inscriptions27.
L'idée relativement moderne d'une identité culturelle celtique
identifiable ou « Celticité » se concentre généralement sur les
similitudes entre les langues, les œuvres d'art et les textes classiques28,
parfois aussi parmi les artefacts matériels, l'organisation
sociale, lapatrieet
lamythologie
celtique29.
Les théories antérieures ont soutenu que ces similitudes suggèrent une
origine raciale commune, pour les divers peuples celtiques, mais des
théories plus récentes soutiennent qu'elles reflètent unpatrimoine
culturelet linguistique
commun plus qu'unpatrimoine
génétique. Les cultures celtes semblent avoir été très diverses,
l'usage d'unelangue
celtiqueétant la
principale chose qu'elles ont en commun.
Consensus scientifique actuel se dégageant quant à l'origine de la
Civilisation celtique[modifier|modifier
le code]
Les Celtes sont
rattachés aux peuplesindo-européens.
Cette parenté linguistique entre peuples celtes et les autres peuples
indo-européens n'a jamais été remise en question31.
Le consensus
scientifique les fait apparaître au début du premier millénaire avec lacivilisation
de Hallstatt(début vers
-1200) de l'antiqueNorique32,
une civilisation qui s'étend en Europe centrale dans un vaste périmètre
depuis les régions actuelles de l'Autriche, de la Suisse, du sud de
l'Allemagne, de la Bohême, de la Moravie, de l'ouest de la Hongrie et de
la Slovaquie, du nord-est de la France.
Néanmoins comme pour
d'autres civilisations proto-historiques proches telles celles des
Germains ou des Slaves, la celtisation est un processus amplement engagé
bien avant l'entrée des Celtes dans l'histoire33.
C'est la raison pour laquelle on a proposé de repousser beaucoup plus
loin le processus de formation progressive du phénomène celtique. Laculture
de la céramique cordéecorrespondrait
à l'établissement auIIIemillénaire
en Europe centrale de populations à partir desquelles se formeront les
Celtes protohistoriques des périodes suivantes34.
Ils s'imposeront dans le vaste espace de laculture
campaniformequi a été
suggérée comme candidate pour une culture proto-celtique ancestrale, une
culture proto-italique, ouitalo-celtique35.
Le Hallstatt (de
-1200 à environ -400, âge du bronze final) ou premierâge
du ferest une période
succédant à l'âge du bronze final. Il tire son nom de celui d'un site
archéologique qui se trouve àHallstattdans
le Salzkammergut en Autriche.
Cette période est
caractérisée par des épées de bronze et de grandes épées de fer. Les
cavaliers à longue épée, ordre jusqu'alors inconnu, apparaissent
sporadiquement dans les tombes, entourés de rites et accompagnés
d'éléments (service à boisson, produits exotiques importés, tombe à
char, or) qui préfigurent les symboles de la nouvelle classe dirigeante.
L'utilisation du cheval est l'un des attributs qui distinguent les
détenteurs du pouvoir. Les tombes féminines offrent de nombreuses
parures, des fibules volumineuses, typiques du goût exubérant de
l'époque. Les sépultures riches possèdent très souvent d'impressionnants
services en bronze constitués de seaux,situles(seaux
aux bords refermés), bassins et tasses.
Les Celtes
établissent des citadelles sur desoppidums(oppidaen
celte) dominant de vastes étendues. Parmi les plus importantes, une
douzaine semble jouer un rôle économique et politique, et constituent
une puissante fédération de communautés organisées sur le même modèle,
en Allemagne du Sud (Heuneburg),
enSuisseet
dans l'Est de la France (Oppidum
Saint-MarcelauPègue,Tombe
de Vix).
Il semble y avoir eu
une classe œuvrant dans les mines de sel contrôlée par une classe
dominante, peut-être en lien avec deux ethnies distinctes comme en font
foi certaines découvertes36.
La Tène ou second
âge du fer, succédant au Hallstatt, marque la fin de la protohistoire.
Elle tire son nom de celui d'un site archéologique découvert en 1857 à
Marin-Epagnier, sur la pointe nord-est du lac de Neuchâtel, à
l'embouchure de la Thielle, dans le canton de Neuchâtel en Suisse. Elle
est attestée en Europe centrale et de l'Ouest. Elle est caractérisée par
un armement nouveau dont notamment une épée plus longue34.
Certains auteurs, comme Massimo Guidetti37,
contestent le rattachement de la péninsule ibérique à cette culture. La
transition d'une civilisation celtique à l'autre semble être le fruit de
modifications sociales au sein des sociétés plus que d'une invasion par
d'autres groupes celtes.
Conséquence d'une
crise interne, de la réorganisation des circuits commerciaux ou des
luttes entreGrecsetÉtrusquespour
le contrôle des échanges, les citadelles des Celtes du Premier âge du
fer, « poumons » des relations commerciales, sont abandonnées les unes
après les autres vers-500au
profit d'un mode de vie plus rural, dominé par une chefferie guerrière.
Des régions se distinguent comme les nouveaux centres de la civilisation
celtique auve siècle :
laRhénanie,
laBohême,
laChampagneet
lesArdennes.
Une lente évolution se produit dans les coutumes et les productions. En
Gaule, auiie siècle
avant notre ère, la civilisation des oppidums connaît une première
urbanisation au mont Beuvray (Bibracte)
ou àCorenten
pays averne34.
Si, à l'ouest, les
Celtes sont défaits par les Romains menés par Jules César38,
à l'est, les Celtes sont également progressivement écartés : les
fouilles montrent que l'oppidum deStradonice(Bohême)
est incendié, probablement par les Germains en-9ou-6 ;
les sépultures laissent à penser que se développe une civilisation
germanique sur ces terres.
Auxiie siècle-ier siècles
avant notre ère, les Celtes sont soumis sur le continent à la pression
conjuguée desGermainsau
nord, desRomainsau
sud et à la poussée de l'empiredaceà
l'est.
À la suite d'un
appel à l'aide deMarseille,
menacée par les peuplades celtiques voisines, Rome annexe laNarbonnaisedurant
le dernier tiers duiie siècleav. J.-C.
Les invasions de
bandes armées (migration desCimbreset
desTeutonsen
113av. J.-C.)
et la pression démographique des Germains entraînent des migrations de
peuples celtiques vers l'ouest, comme celle desHelvètesconduits
par leur roiOrgétorix,
et suscitent des tensions avec les peuples gaulois. C'est ce dernier
facteur qui provoque laguerre
des Gauleset marque la
fin de l'indépendance celtique sur le continent à partir de-58.
L'intervention de César aurait alors été motivée, écrit-il, par le désir
de renvoyer les Helvètes chez eux afin de ne pas laisser des peuples
germaniques d'outre-Rhin occuper le plateau suisse. Alors qu'en réalité
la principale motivation de César était d'empêcher, comme il l'écrit
lui-même, l'installation des Helvètes en Gaule de l'ouest, d'où ils
pouvaient menacer la Provincia (Gaule du sud, conquise par Rome vers 120
av. J.-C.).
Occupée par le
conquérant romain qui s'est immiscé dans la politique gauloise, une
partie de la Gaule se soulève en janvier-52.
Après la défaite àAlésiadu
chef de la coalition gauloise,Vercingétorix,
la Gaule est entièrement occupée. Les derniers opposants sont vaincus en-51àUxellodunumoù
ils s'étaient réfugiés.
Auier siècle
de notre ère, l'île de Bretagne (aujourd'huiGrande-Bretagne)
est partiellement conquise (à l'exception de l'Écosse)
à son tour : dès lors, la civilisation celtique ne survit plus qu'enIrlandeet
dans le nord de l'Écosse. L'Helvétie est en partie germanisée entre leveet
levie siècle[réf. nécessaire].
Les populations bretonnes — dont une partie au moins avait conservé
l'usage de la langue celtique — et irlandaises se christianisent après
leiiie(levepour
l'Irlande) et évoluent pour donner naissance aux Irlandais, Écossais,
Bretons, Gallois et Cornouaillais modernes.
Devant migrer dans
un premier temps vers l'Ouest, puis devant affronter les entreprises
guerrières de Rome, les population celtes ont été absorbées dans des
ensembles politiques plus vastes et plus cohérents32.
C'est la conversion
desGaëlset,
en premier lieu de leurs élites, auchristianismequi
fait entrer l'Irlande dans leMoyen
Âgeeuropéen. Changement
de religion mais pas de classe sacerdotale : si ledruidismedisparaît,
les druides sont les premiers convertis et deviennent lesprêtresde
la nouvelle Église. L'apport des nouveaux enseignements au substrat
celtique va donner naissance à ce que l'on appelle lechristianisme
celtique.
Les conditions de
l'évangélisation sont mal connues et les sources dont nous disposons
sont largementhagiographiques.
En431,
le papeCélestinIerenvoie
unGaulois,
nomméPalladius,
évangéliser les « Scots ».
En452,
c'est leBritto-romainMaewyn
Succat, connu sous le nom desaint
Patrick, qui débarque dans l'île. Il semble que le premier ait
essentiellement œuvré dans leLeinsteret
que le second ait évangélisé dans l'Ulsteret
leConnaught.
Patrick est réputé pour avoir chassé les serpents de l'île et expliqué
lasainte
trinitépar l'exemple de
la feuille de trèfle.Lasociété
celtiqueétant de typethéocratique[réf. nécessaire],
la conversion n'a pu se faire que par la classe sacerdotale et Patrick
aurait « démontré » aux druides que samagieétait
plus puissante que la leur. Si certains traits de la tradition celtique
n'ont pas totalement disparu, les Irlandais vont se trouver confrontés à
la fin duviiie siècleà
une autre culture, celle desVikings.
Le contact entre le
monde celtique et germanique reste difficile à mettre en valeur. La
première énigme apparaît lors de laguerre
des Cimbres :ce
peuplesemble avoir migré
du nord de l'Europe (plus précisément duJutland)
auiie siècleav. J.-C.,
puis avoir été défait à labataille
d'Aix. Bien que généralement considéré comme germanique en raison de
sa région d'origine, des incertitudes sur sa langue ou sa culture ont pu
apparaître, notamment du fait de nombreux anthroponymes celtiques parmi
ses chefs39.
LesTeutonsn'apparaissent
dans les textes que lors de labataille
de Noreia(sud de
l'Autriche). La jonction entre les deux groupes aurait eu lieu39en
Allemagne centrale près duMain,
région celtique avant sa germanisation au milieu du premier millénaire
avant notre ère. Il est donc possible que ces migrations aient pu donner
lieu à des confédérations de tribus mêlant Celtes etGermains,
d'où l'incertitude.
C'estJules
Césarqui définira
précisément quelques décennies plus tard40,
par leRhin,
la limite entre Celtes et Germains. Le but politique paraît établi,
d'une part par le caractère trop simple de cette limite, d'autre part
par le fait que Celtes et Germains ont pu coexister au-delà ou en deçà
de cette limite41.
Serge Lewuillon qualifie cette limite d'aberration, dans un contexte où
Celtes et Germains ont pu se côtoyer et échanger culture et coutumes42.
SelonLucien
Bély, les Celtes étaient présents au-delà du Rhin43.
Le cas desBelgesillustre
bien le problème dans la mesure où personne ne peut aujourd'hui affirmer
à quel groupe culturel se rattachaient les peuples de la région. César
entretient lui-même l'incertitude en ne classant la région ni dans la
« Celtique », ni dans la « Germanie ». Les études toponymiques,
linguistiques ou anthroponymiques n'ont jamais pu éclaircir la question.
Les différents auteurs sont partagés entre l'option celtique (Jean
Loicq), l'option germanique avec aristocratie celtique (Ugo Janssens),
et d'autres encore penchent vers une théorie plus récente dénomméeNordwestblock,
défendue notamment parRolf
Hachmann,Georg
Kossack(de)ouHans
Kuhn(de),
et où le nord-ouest de l'Europe
continentaleaurait connu
une culture distincte des Celtes et des Germains. Au demeurant,
l'étymologie même deGermainproviendrait
(sans certitude) d'une tribu belge de langue celtique, degairsignifiant
« voisin », etmaonsignifiant
« peuple » (Conrad Gessner), hypothèse qui est réfutée par leChambers
Dictionaryof Etymology44(voirLe
nom des Germains).
La Gaule, ou Gallia,
était le nom romain de la région située entre le Rhin et les Pyrénées.
Vers 400av. J.-C.environ,
tous les Gaulois appartenaient à la culture de La Tène. Les Romains
s'emparèrent du Sud du pays au cours duiie siècle,
et les contacts avec la Méditerranée "romanisèrent" en partie les
Gaulois, avant que Jules César ne conquière le pays tout entier dans les
années 50av. J.-C..
LesPictesétaient
un peuple vivant dans l'actuelleÉcossedans
l'Antiquité
tardive. L'origine et la culture des Pictes sont obscures, dans la
mesure où peu de textes leur ont été consacrés (Constance
Chloreles mentionne auiiie siècle).
Souvent considérés comme celtes, les Pictes sont peut-être de culture
pré-indo-européenne. Les partisans de la théorie pré-indo-européenne
mettent en avant le fait que le missionnaire irlandaisColomba
d'Ionaaurait affirmé
avoir besoin d'un traducteur pour convertir le roi picteBrude
mac Maelchon. Ce qui n'est pas une preuve puisque
l'inter-compréhension n'existe pas toujours entre deux langues d'un même
groupe. L'assimilation par lesScotsvenus
d'Irlandes'est
faite au début du Moyen Âge.
Plusieurs auteurs
sont sceptiques sur l'emploi du terme « celtique » pour lapéninsule
Ibérique, qui ne dispose que d'un faible héritage archéologique, et
où les langues vernaculaires celtiques ne sont que faiblement attestées.
Si les
interrogations touchent l'Europe du Sud en général, elles visent
particulièrement la péninsule Ibérique. S'il est établi que des tribus
celtiques ont pu traverser ou se fixer dans ce qui est aujourd'hui l'Espagne,
lePortugalet
laTurquie,
leur impact sur les cultures pré-existantes reste sujet à caution sur le
plan archéologique ou historique. Quelques inscriptions en langue
celtique ont pu être mises au jour enCastilleet
enGalatie,
mais on en ignore encore l'utilisation.
Sur le plan
archéologique, de nombreux auteurs et chercheurs ont encore des doutes
aujourd'hui sur le lien réel entre les cultures celtiques attestées
d'Europe centrale et les éléments archéologiques trouvées en Espagne.
Graves-Brownet
al.utilisent le
terme de « mythologisation » concernant la problématique celtique dans
le Nord de l'Espagne45.
La culture descastrosdu
nord-ouest de l'Espagne n'est pas formellement reconnue comme étant
rattachée aux oppida celtiques d'Europe centrale et de Grande-Bretagne46.
La répartition des chars celtiques se concentre en Europe Centrale et de
l'Ouest, alors que le matériel archéologique est très rare ou absent en
péninsule Ibérique ou en Italie47.
La même
problématique existe sur le plantoponymiqueou
historique. La toponymie celtique tend à se raréfier dans le sud-ouest
de la France, région où étaient établis lesAquitains,
peuple de culture pré-indo-européenne, ou aussi appelés lesProto-Basques.
Se basant sur le faible nombre de toponymes celtes dans le nord de
l'Espagne, Hector Iglesias conclut que les Celtes ont probablement formé
dans cette région des groupes épars ou aristocratiques, mais jamais
majoritaires48.
De nombreux noms de lieux galiciens sont à rapprocher de la toponymiebasqueet
pyrénéenne, notamment l'étymologie-même de « Galice »
et l'on ne dénombre pas davantage de toponyme celtiques dans ces régions
qu'en Aragon ou en Castille, où l'on a retrouvé par ailleurs des
inscriptions en langue celtique écrites en alphabet ibérique. Si des
éléments toponymiques celtiques sont indubitablement attestés dans une
grande partie de l'Espagne, hormis dans la partie est de peuplement
ibère, on y relève curieusement, par exemple, la faible occurrence du
suffixe*-āko-(latinisé
en-acum, -acusdans
les textes), pourtant répandu dans les zones de peuplement ou d'ancien
peuplement celtique. Cela pourrait indiquer une disparition précoce deslangues
celtiques, ce suffixe ayant eu une fonction toponymique tardive. La
rareté de ce suffixe en Espagne est comparable à sa rareté dans le sud
de l'Aquitaine en dessous de la Garonne jusqu'aux Pyrénées et dans l'est
de la Provence, qui suggère quant à lui la présence d'un fort substrat
non celtique ou une disparition précoce du gaulois.
Le concept même de
« Celtibère »
est sujet à caution : ainsi,Dominique
Garcia, faisant une analyse grammaticale des anciens textes romains
et grecs, conclut que l'expression « Celto-ligures », utilisée par les
mêmes auteurs qui emploient le terme de « Celtibères », désignait dans
les faits des peuplesLigures52.
Même dans des
régions se réclamant d'un héritage celtique comme la Galice, Beatriz
Díaz Santana53ou
Hector Iglesias48expriment
de sérieux doutes sur l'impact des Celtes. L'apparition auxixe siècle
dugalléguismen'est
peut-être pas entièrement étrangère à l'éveil d'une conscience celtique
de circonstance auquel Graves-Brownet
al.font référence54.
Si des sources
antiques utilisent parfois le terme de « Celtes » pour désigner certains
peuples vivant enItalie
du Nordou enpéninsule
Ibérique, aucune n'indique réellement que ces peuples étaient de
langue celtique. De fait, établir un lien entre l'archéologie et la
culture est déjà source de controverses. Pour Venceslas Kruta55,
faire un lien entre la présence d'un matériel archéologique et une
culture relève de la« spéculation ».
Pierre-Yves Milcent a une opinion similaire56.
Si l'on sait
maintenant queBresciaa
été fondée par les Celtescénomans,
ces interrogations peuvent persister pour le reste de l'Italie, où il
apparaît que les grandes villes du nord du pays ont été fondées pour la
plupart par lesÉtrusquesou
lesRomains.Bologne,MantoueouVéronesont
notamment des fondations étrusques57,58.
ConcernantMilan,
plusieurs sources assimilent le site de Melpum, un site étrusque, avec
le site actuel de la ville de Milan, notamment Jean Gagé59,Barthold
Georg Niebuhr60,Jean-Jacques
Prado61,
l'Encyclopédie
Larousse62et
Marcel Le Glayet
al.63.
De même, la ville deMelzoétant
réputée pour être l'ancien site étrusque de Melpum,Sergio
Villa[Qui ?]conteste
ce fait sur des bases linguistiques64.
Selon des études
génétiques récentes, les populations celtiques seraient caractérisées
par différents sous-groupes de l'haplogroupeduchromosome
Y,R1b-M269introduit
en Europe par les migrations indo-européennes il y a environ 4 500 ans65.
L'haplogroupe R1b-M269, qui représente 60 % des lignées masculines en
France, pourrait être associé aux Proto-Indo-Européens arrivés en Europe
durant l'Âge
du bronzeet qui auraient
remplacé une grande partie de la population néolithique masculine
existante66,67.
Ces études
permettent de mieux comprendre les relations spatio-temporelles70,
les processus de diffusion ainsi que les associations avec un certain
nombre de groupes de populations voisines71,72,73.
Les guerriers
utilisaient des armes plutôt modernes pour leur époque. Ils ont été les
inventeurs de la cotte de maille et étaient d'excellents cavaliers. Les
Celtes développent une tactique de charge frontale en hurlant en
essayant d'effrayer au maximum l'adversaire. La guerrière celte
(phénomène exceptionnel ?) existe aussi bien dans la mythologie
(exemple :Medb)
que dans l'histoire (Boadicée)74.
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète.Votre
aideest la bienvenue !Comment
faire ?
Les sociétés celtes
étaient régies par des classes : clergé, noblesse, peuple. Le clergé,
composé de prêtres, nommés druides, et la noblesse, composée des
guerriers les plus riches et les plus braves, dirigeaient le peuple.
Les Celtes ont connu
l'institution royale. Le nom du roi issu de l'indo-européen*rēg-dénonte
la « rectitude »75.
Le roi est d'abord l'énonciateur du droit. Il est pacificateur qui
protège ses sujets comme l'indique le théonymeToutiorix75.
Il est garant du succès militaire et, pour cette raison, sa présence est
indispensable dans la bataille75.
Il est enfin celui qui assure la fertilité des terres et du bétail75.
Aussi, sa position
est-elle risquée. Le roi qui manque à ses obligations est « souvent
victime d'une mort tragique proche dans certains récits du sacrifice ou
de ladevotio »75.
La terre des Celtes
regorgeait de métaux tels que l'étain, le plomb, le fer, l'argent et
l'or. Les forgerons et ferronniers pouvant les transformer en objets de
valeurs, armes ou bijoux.
Certaines pièces
d'or furent frappées à l'effigie deVercingétorix,
sur son verso on peut apercevoir un croissant, un étalon et une amphore.
Les sépultures
prouvent l'étendue du commerce des Celtes avec tous les peuples de
l'ancienne Europe. Étaient exportés fer, étain, sel, bois, lin, laine,
des armes, des outils, des textiles et des chaussures. Les importations
étaient principalement le verre, le vin et d'autres produits de luxe de
la région méditerranéenne et du Moyen-Orient.
Les tribus celtiques
sur le continent ont repris le système monétaire des Grecs et des
Romains, et, dès la fin duiiie siècle
avant notre ère, ont frappé leurs propres pièces en or. Les premières
pièces en or étaient initialement utilisées probablement seulement comme
objets de valeur. Au plus tard au début duier siècle
avant notre ère, l'Ouest gaulois au moins avait adopté un système de
monnaie avec trois métaux. Outre des pièces d'or et d'argent, des pièces
depotinont
été frappées. Les pièces d'argent semblent avoir été utilisées pour les
échanges inter-régionaux, tandis que les pièces de potin étaient
utilisés comme menue monnaie pour le commerce local et régional.
L'économie des
Celtes était basée sur l'agricultureet
l'élevage.
Dans des petits champs clos étaient cultivés des céréales (amidonnier,épeautre,orge,millet)
et des légumineuses (haricots, pois, lentilles). Étaient également
consommés le pissenlit, l'ortie, le navet, le radis, le céleri, l'oignon
et le chou. Des découvertes archéologiques (restes de repas) àHallstatton
peut déduire que les Celtes mangeaient un plat encore courant en
Autriche, leRitschert(de),
ragoût d'orge et de fèves avec accompagnement de porc fumé.
Du fait que le mot
latin pour labière(cervisia)
est un mot d'emprunt celtique, on a supposé que les Celtes maîtrisaient
lafabrication
de la bière. Les auteurs romains décrivent, cependant, la boisson
avec un fort dégoût. À Hochdorf etGlauberg,
de l'hydromela
été détecté dans les trouvailles de pollen sur les sites archéologiques.
L'animal domestique
principal était lebovin,
qui en plus de la fourniture de la viande, du lait (fromage) et du cuir
était indispensable pour le travail des champs. Lesmoutons(laine)
et lesporcsétaient
également élevés ; les chiens étaient utilisés en tant que chiens de
troupeau comme pour lachasse.
Les chevaux étaient un symbole du statut social et étaient importants
pour les campagnes militaires. Ils ont probablement été élevés de
manière intensive par certaines tribus.
Les Celtes n'ayant
laissé que très peu de traces écrites de leur civilisation, celle-ci
nous est avant tout connue grâce à leur art, largement redécouvert
durant la deuxième moitié duxxe siècle.
L'art des Celtes
présente une grande diversité selon les époques et les régions
considérées. Il n'est pas, non plus, exempt d'influences extérieures :étrusque,grecque,scythique,
puislatine,
et enfingermaniqueetchrétienne.
Toutefois, quelques caractéristiques majeures le distinguent nettement
de l'art des autrescivilisationsqui
étaient en contact avecl'aire
culturelleceltique :
Les représentations des divinités
semblent avoir existé, mais les témoignages en sont rares, d'époque
gallo-romaine ou difficiles à identifier (L'une des sources les plus
connues est lechaudron
de Gundestrup).
Si l'on excepte le cas de laHesseet
celui du midi de la Gaule (voir plus loin), il semble également
que la statuaire de pierre n'ait pas été le domaine de prédilection
des Celtes.
Une caractéristique
majeure de l'art celte est la domination de motifs anthropomorphes ou
issus de la nature, tels que les entrelacs, et une tendance à
l'abstraction. Issue du schématismehallstattien,
cette tendance atteint son apogée à travers les enluminures desmanuscritsceltiques
d'Irlande et d'Écosse de la période chrétienne insulaire, tels que le
célèbrelivre
de Kells(voir aussi
le monastère deIona).
La statuaire retrouvée sur certaines
tombes représente des hommes debout dotés d'excroissances de part et
d'autre de la tête évoquant une feuille de gui.
Les Celtes n'ayant
pas laissé de traces écrites, la connaissance que nous avons de la
religion et de la culture celtes est tributaire des textes laissés par
les Grecs, les Romains et les auteurs chrétien
s. hypothese :
religion celtique, bazé sur la mythologie etc.76.
La religion présente
les mêmes caractéristiques générales que l'on retrouve chez les peuplesindo-européens.
Les comparatistes ont montré que les éléments essentiels présents dans
les récits mythologiques, les formules, les schèmes notionnels et les
éléments du culte s'inscrivent dans une « tradition indo-européenne »77.
Le vecteur de cette conception du monde et de cette tradition est une
« classe sacerdotale » - les druides - comme en Inde ou en Iran ou plus
simplement, comme chez les Germains, la noblesse guerrière77.
On y retrouve notamment les « traces très nettes » de la religion
cosmique indo-européenne qui inclut le cycle des saisons, de l'année.
Celle-ci forme le cadre général qui détermine l'histoire de l'univers77.
Puis, dans quelques épisodes légendaires, le schéma triparti étudié parGeorges
Dumézil, c'est-à-dire la tripartition de la fonction juridique et
religieuse, de la force notamment guerrière, enfin de la richesse et des
valeurs de re/production77.
Les Celtes avaient
un système religieuxpolythéiste.
Ils devaient disposer d'un panthéon au moins aussi développé que celui
des Grecs et des Romains (près de quatre cents figures de divinités
celtiques sont recensées), mais rien n'indique que ce panthéon ait été
homogène sur l'ensemble du domaine celtique, ni qu'il ait possédé une
structure unique. Cependant, les principaux dieux gaulois décrits par
César se retrouvent, sous leurs noms propres, dans les textes
mythologiques irlandais du Moyen Âge, avec les mêmes fonctions.
Parmi les
principales divinités, leDagda« Dieu
bon », issu visiblement du Ciel diurne indo-européen, patronne l'aspect
juridique de la fonction souveraine. Il a été rapproché duJupitergaulois77.
Il est opposé à son frère Ogme -Ogmios,
dont certains des traits dérivent directement du Ciel nocturne, lié à la
magie77.
De nombreuses dééesse et héroïnes (Belisama,Morrigan,Bodb,Macha...)
présentes dans les mythes sont issues de l'Aurore indo-européenne77.
Il existe également un *Lugus panceltique (leMercuriusde
César). Issu du couple indo-européen desDioscures,
les Jumeaux divins, une des plus anciennes figures du panthéon
indo-européen,LugSamildanach« aux
multiples arts », par son intervention restaure l'ordre et le droit
lorsque les autres dieux sont tombés dans l'oppression77.
Son nom se retrouve dans ceux de plusieurs grandes cités (Lyon,Laon,Legnica)
et dans la grande fête irlandaiseLugnasad77.
Les auteurs latins
et grecs citent quelques divinités gauloises, sans énoncer les motifs
qui dictent leur sélection :Épona,Taranis,Esuset
Lug sont ainsi connus.Cernunnosest
attesté par quelques inscriptions gallo-romaines.
Détail d'un panneau intérieur duchaudron
de Gundestrup, Musée national du Danemark, Copenhague.
L'immortalité de
l'âme était une des croyances des anciens Celtes, ce qui explique
peut-être les témoignages sur leur vaillance et leur intrépidité au
combat, puisque la peur de la mort était absente. En revanche, la notion
de laréincarnationdoit
être écartée de leur religion, cette suggestion étant due à des lectures
erronées78.
Les Celtes croyaient
également en un au-delà. Dans la tradition irlandaise transmise à
l'époque chrétienne, leSidhdésigne
l'Autre Mondeceltique, il se situe à l'ouest, au-delà de
l'horizon de la mer, dans des îles magnifiques ; sous la mer, dans les
lacs et les rivières où se situent de somptueux palais de cristal aux
entrées mystérieuses ; sous les collines et les tertres. C'est le séjour
desTuatha
Dé Danann.
Dans le domaine des
rites, les sacrifices humains, leculte
des têtes coupées[réf. nécessaire],
ou encore l'utilisation abondante du sang dans les lieux de culte sont
les traits qui ont frappé les auteurs antiques. L'un d'entre eux,Pausanias,
évoque aussi la pratique de l'anthropophagie.Jules
Césarécrit quant à lui :
« Ils[les
Celtes]se servent pour
ces sacrifices humains du ministère des druides ; ils pensent, en
effet, que c'est seulement en rachetant la vie d'un homme par la vie
d'un autre homme que la puissance des dieux immortels peut être
apaisée. Ils pratiquent des sacrifices de ce genre qui sont une
institution publique. Certains ont des mannequins de très grande
taille, dont ils remplissent d'hommes vivants la carapace tressée
d'osiers, on y met le feu, et les hommes périssent enveloppés par la
flamme. »
Aux témoignages
grecs et romains, on doit ajouter celui de la littérature celtique
elle-même et des récits médiévaux, lesMabinogionde
Pwyll et Branwen, évoquant plusieurs sacrifices humains. De nombreuses
découvertes archéologiques corroborent l'existence de sacrifices
humains : culte des têtes àEntremont(Bouches-du-Rhône),
réminiscent dans le décor des tympans d'églises de l'Irlande médiévale[réf. nécessaire],
rites sanguinaires àRibemont-sur-Ancre,
sacrifices par noyade, égorgement, strangulation,overkill[pas clair]desHommes
des tourbières, etc.
Si les Celtes
connaissaient l'écriture et l'ont parfois utilisée, ils ont privilégié
l'oralité pour la transmission du savoir, quel qu'en soit le domaine, de
sorte qu'il faut étudier le domaine celtique à partir de sources
externes ou tardives.
La construction de
sanctuaires à usage religieux est un fait très tardif dans le domaine
celtique puisqu'ils n'apparaissent qu'auiiie siècleav. J.-C..
Aux époques précédentes, le culte régi par la classe sacerdotale desdruides,
se faisait dans des espaces sacrés en pleine nature (nemetonen
langue gauloise signifie « sacré »,nemeden
gaélique), comme les clairières, la proximité des sources.Lucain,
dans laPharsale(III,
399-426), nous donne la description d'un de ces lieux avec un endroit
strictement interdit, réservé aux dieux. Le site deBurkovák(cs)(Bohême)
recèle de très nombreux objets à caractère votif, mais est exempt de
toute construction. Il est possible aussi que des ensembles
mégalithiques, telsCarnac(département
duMorbihanen
Bretagne) ouStonehenge(comté
duWiltshire,Angleterre)
aient pu être réutilisés par les druides dans un but cultuel.La
construction de palissades autour d'enclos et de bâtiments intervient à
une époque où la civilisation celtique entame son déclin[réf. nécessaire].
Le plus célèbre de ces sites est celui deGournay-sur-Aronde.
Le druidisme est une
institution pan-celtique. De manière comparable à d'autres sociétés
indo-européennes, les druides forment un corps professionnel issu de
l'aristocratie, de spécialistes des techniques du droit et du culte
associés à la fonction souveraine. Auxiliaires de la royauté, ils
veillent aux activités de parole et d'enseignement en assurant la
transmission du savoir traditionnel75.
À l'époque précédant
la conquête romaine de la Gaule, et, semble-t-il, par la suite dans les
îles, la caractéristique majeure de la pratique religieuse des anciens
Celtes est le druidisme. Le mot druide qui est spécifiquement celtique
provient de*der-w/dr-ewqui
se comprend comme « celui qui sait fidèlement, celui qui a une vision
vraie, certaine »79.
L'existence du clergé druidique est attestée chez plusieurs auteurs
antiques, pour différentes époques et en différents lieux du monde
celtique. En Gaule, les druides paraissent avoir joué un rôle clef dans
l'insurrection de-52et,
par la suite, dans les révoltes gauloises duier siècle :
celle desequites,
menée par l'ÉduenJulius
Sacroviren21apr. J.-C.et
rapportée par Tacite dans sesHistoires,
aurait conduit au déclenchement des hostilités de Rome à l'égard des
druides gaulois.
Le « clergé »
druidique avait en charge la célébration des cérémonies sacrées et des
rites cultuels : lui seul avait le droit de pratiquer les sacrifices,
parfois humains, mais plus généralement d'animaux ou symboliques (comme
l'attestent les ex-voto en bois inventés aux sources de la Seine). C'est
d'ailleurs la pratique des sacrifices humains qui servit de prétexte à
l'interdiction des druides sous l'EmpereurTibère(ouClaudepour
certains historiens). Les autres prérogatives des druides comprenaient
logiquement l'enseignement, la diplomatie, l'histoire, la généalogie, la
toponymie, la magie, la médecine et la divination. Le druide, grâce à
son savoir (dont l'acquisition pouvait nécessiter vingt ans d'études,
selon César) et grâce à sa maîtrise des pratiques magiques, était un
intermédiaire entre les dieux et les hommes.
Le druide avait
aussi un rôle de conseiller politique auprès du roi avec lequel il a pu
former un binôme dans lequel le roi exerçait la souveraineté sous
l'inspiration du druide. Le druideDiviciacos,
contemporain deCicéronet
directement à l'origine de la conquête romaine de la Gaule, apparaît
notamment comme le chef politique des Éduens.
Sans entrer dans les
spécifications de la classe sacerdotale, trois types de « professions »
à caractère religieux sont connus dans le monde celte :
Le druide qui désigne tout membre de
la classe sacerdotale, dont les domaines d'attribution sont la
religion, le sacrifice, la justice, l'enseignement, la poésie, la
divination, etc. ;
Lebardeest
spécialisé dans la poésie orale et chantée, son rôle est de faire la
louange, la satire ou le blâme ;
Levateest
un devin, il s'occupe plus particulièrement du culte, de la divination
et de la médecine. Les femmes participent à cette fonction de
prophétie.
Selon les sources
irlandaises, l'année celtique était rythmée par quatre grandesfêtes
religieusesau caractère
obligatoire, dont deux majeures :Samainau
31 octobre ou1ernovembre
(selon notre calendrier) etBeltaineau
30 avril ou1ermai,
et deux de moindre importance :Imbolcle1erou
le 2 février etLugnasadle1eraoût80.
La source majeure qui nous renseigne sur le calendrier celtique est lecalendrier
de Coligny, qui date de l'époquegallo-romaine.
Laceltomanieest
une mode littéraire, qui s'est développée à la fin duxviiie siècle
et au long duxixe siècle
dans certains milieux intellectuels et littéraires, notamment enBretagne.
Elle pare de toutes les vertus les Celtes de l'Antiquité.
Elle aura une grande influence sur la perception des Gaulois ou des
Celtes et sur les recherches historiques effectuées à la fin duxixe siècle
d'autant plus dans un contextenationalisteoù
les qualités des Celtes sont exaltés face aux envahisseurs "germains".
En France,
l'archéologie s'empare des Celtes à partir des travaux d'Alexandre
Bertrandà la fin duxixe siècle.
Au cours duxixe siècle,
la phrénologie a été abondamment utilisée pour démontrer des liens de
parenté entre des populations proto-historiques et contemporaines. Les
Celtes, objet d'études archéologiques, n'échappent pas à la règle.
Après avoir étudié
des dizaines de crânes issus de sépultures celtes, le SuédoisAnders
Retziuspropose de
classer les Celtes parmi les populationsdolichocéphalesorthognates,
avec les Germains et les Scandinaves81.
Cette thèse permet à ses continuateurs de reprendre la thèse de
populations conquérantes blondes, ayant asservi des populations
bracycéphales ; cependant, cette thèse est rapidement réfutée, notamment
parPaul
Broca82,83.
En Allemagne, dans
les années 1930, fortement influencés par les méthodes de l'archéologie
du peuple, développée parGustaf
Kossinna, les archéologues allemands, appuyés sur une prétendue« apparence
nordique »des Celtes84,
affirment que ces derniers appartiendraient en réalité aux peuples
germaniques85.
Comme le résume le
spécialiste des Sociétés protohistoriques Stéphane Verger, il existe
deux manières extrêmes d'aborder le début des Celtes. « La première,
positiviste, consiste à remonter dans le temps au-delà du second âge du
fer, voire jusqu'au début des âges de Métaux, dans les régions censées
avoir été occupées anciennement par des “populations celtiques” pour
déterminer, d'après les données archéologiques, à partir de quel moment
et dans quelle zone de l'Europe les caractéristiques culturelles que
l'on attribue traditionnellement aux Celtes peuvent être mis en
évidence. La seconde, hypercritique, est celle qui consiste à considérer
que la notion de Celtes est une construction moderne ». Selon cette
thèse, les Celtes n'auraient pas existé avant leur conceptualisation auxviie siècle.
L'historienJean-Louis
Brunaux, spécialiste des Gaulois, est assez proche de cette deuxième
vision92.
Il doute de la réalité d'une civilisation celte. À ses yeux, l'idée
d'une langue celtique est un postulat non démontré. Les ressemblances
entre breton, gaélique, gallois... s'expliqueraient davantage par les
contacts et les influences entre des peuples voisins que par l'existence
d'une langue mère. Brunaux s'accorde avec l'idée émise parTolkien :« Les
Celtes [...] sont un sac magique dans lequel on peut mettre ce que l'on
veut et d'où on peut sortir à peu près n'importe quoi93 ».
Ce d'autant plus facilement qu'ils n'ont presque pas laissé d'écrits.
Plus qu'un peuple ou
une civilisation, il considère les Celtes à l'origine comme une
confédération de tribus vivant autour duMassif
centraldans le but de
commercer avec lesPhénicienspuis
les Grecs. De commerciale, cette association aurait pris un caractère
diplomatique puis politique. Les Celtes se seraient étendus à travers
l'Europe, à partir non pas d'Europe centrale mais du centre sud de la
Gaule. Extension faite sous forme de colonisation et non de migrations92.
Cette interprétation se situe à l'opposé des travaux de la plupart des
spécialistes du monde celtique, qui commeVenceslas
Krutasoulignent au
contraire l'existence d'une civilisation spécifique, immédiatement
identifiable par sa langue, les vestiges matériels qu'elle a laissés,
les croyances et les mythes que les spécialistes de la mythologie
comparée ont pu reconstituer34.
Comme le signale
bienClaude
Sterckx, le cinéma et la bande dessinée actuels n'offrent qu'une
« parodie invraisemblable » de ce que sont les Celtes. Il qualifie la
plupart des films de « grotesques ». Les albums d'Astérix,
qui forment la représentation la plus connue du public, sont selon lui
une « caricature de tous les poncifs ». Les représentations basées sur
lalégende
arthurienne, là aussi bien connues du public, sont très
anachroniques et davantage issues d'un fonds littéraire fictionnel que
de données historiques94.
Christian Y. M. Kerboul,Les
royaumes brittoniques, copublication éditions du Pontig/Coop
Breizh, Sautron & Spézet(ISBN2-9510310-3-3)et(ISBN2-84346-030-1).
Xavier Delamarre,Dictionnaire
de la langue gauloise, Errance (2001), (2003), (2008,3eéd.
revue et augmentée).
Xavier Delamarre,Noms
de lieux celtiques de l'Europe ancienne (-500 / +500) - Dictionnaire,
Errance, 2012.
Stephan Fichtl,Les
peuples gaulois,IIIe-Iersiècles
av. J.-C., Paris, Errance, 2004(ISBN2-87772-290-2)
Dominique Garcia,La
Celtique méditerranéenne. Habitats et sociétés en Languedoc et en
Provence.VIIIe-IIesiècles
av. J.-C., Paris, Errance, 2004(ISBN2877722864)
Dominique Garcia,Les
Celtes de Gaule méditerranéenne : Définition et caractérisation,
Bibracte,(lire
en ligne [archive])
Christian Goudineau,César
et la Gaule, Errance, coll. « De la Gaule à la France : histoire
et archéologie », 2000
Christian Goudineau,Regard
sur la Gaule, Errance, 2000
Renée Grimaud,Nos
ancêtres les Gaulois, Rennes, Ouest-France, 2001(ISBN2-7028-4542-8)
Danièle
Roman et Yves Roman,Histoire
de la Gaule,Fayard,
Lionel Pernet, Réjane Roure, Bibiana Agusti, Michel Bats, Maria-Carme
Belarte, Alexandre Beylier, Philippe Boissinot, Helena Bonet, Lidia
Colominas, Jean Chausserie-Laprée, Elsa Ciesielsky, Ferran Codina,
Aurélien Creuzieux, Anne-Marie Curé et Claire-Anne de Chazelles,Des
rites et des hommes : Les pratiques symboliques des Celtes, des Ibères
et des Grecs en Provence, en Laguedoc et en Catalogne, Paris,
Éditions Errance,coll. « Archéologie
de Montpellier Agglomération AMA 2 »,, 288 p.(ISBN978-2-87772-460-9)
Daniele Vitali,Les
Celtes : Trésors d'une civilisation ancienne, Éditions White
Star,,
207 pages p.(ISBN978-88-6112-467-7)
Emmanuel Arbabe,Du
peuple à la cité : Vie politique et institutions de la Gaule chevelue
depuis l'indépendance jusqu'à la fin des Julio-Claudiens,
Université ParisIPanthéon
- Sorbonne, École de Doctorat d'Histoire; sous la direction de
François Chausson., thèse de doctorat en histoire soutenue le 12 mars
2013, 619 p.(lire
en ligne [archive])
Christian-J. Guyonvarc'h,Magie,
médecine et divination chez les Celtes, Bibliothèque scientifique
Payot, Paris, 1997(ISBN2-228-89112-6)
Françoise Le Roux et Christian-J. Guyonvarc'h,Les
Druides, Rennes, Ouest-France Université,(ISBN2-85882-9209)
Françoise Le Roux et Christian-J. Guyonvarc'h,Les
Fêtes celtiques, Rennes, Ouest-France Université,coll. « De
mémoire d'homme : l'histoire »,(ISBN978-2-7373-1198-7)
Jean-Paul Demoule,Mais
où sont passés les Indo-Européens ? : Le mythe d'origine de l'Occident,
Paris,Seuil,coll. « La
Librairie duxxie siècle »,,
742 p.(ISBN978-2-02-029691-5).
Laurent Olivier,Nos
ancêtres les Germains : Les Archéologues au service du nazisme,
Paris,Tallandier,,
320 p.(ISBN978-2-84734-999-3).
Colin Renfrew(trad. Michèle
Miech-Chatenay),L'énigme
indo-européenne : Archéologie et langage[« Archaeology
and Language: The Puzzle of the Indo-European Origins »], Paris,
Flammarion,coll. « Champs »,(1re éd.1987)(ISBN978-2082111850)—
Cet ouvrage a fait l'objet d'un
compte rendu [archive]très
sévère deBernard
Sergent,Annales
ESC, 1992, p. 388-394.
↑NoraChadwicket
J. X. W. P.Corcoran,The
Celts, Penguin Books,,
28-33 p.
↑Barry
Cunliffe,The
Ancient Celts, Penguin Books,,
39–67 p.
↑John
TKoch,Celtic
from the West Chapter 9: Paradigm Shift? Interpreting Tartessian as
Celtic – see map 9.3 The Ancient Celtic Languages c. 440/430 BC –
see third map in PDF at URL provided which is essentially the same
map, Oxbow Books, Oxford, UK,(ISBN978-1-84217-410-4,lire
en ligne [archive]),p. 193
↑John
TKoch,Celtic
from the West Chapter 9: Paradigm Shift? Interpreting Tartessian as
Celtic – see map 9.2 Celtic expansion from Hallstatt/La Tene central
Europe – see second map in PDF at URL provided which is essentially
the same map, Oxbow Books, Oxford, UK,(ISBN978-1-84217-410-4,lire
en ligne [archive]),p. 190
↑David
Stifter, « Old Celtic Languages »,ADDENDA,,p. 24-37(lire
en ligne [archive][PDF])
↑(en)Barry
Cunliffe,The
Celts – a very short introduction, Oxford University Press,(ISBN0-19-280418-9),p. 109
↑(en)Kerry
Ann McKevitt,Mythologizing
Identity and History: a look at the Celtic past of Galicia,vol. 6,
E-Keltoi,(lire
en ligne [archive][PDF]),p. 651-673
↑John
T. Koch (ed.),Celtic
Culture: a historical encyclopedia. 5 vols. 2006. Santa Barbara,
California: ABC-CLIO, p. 371.
↑P.
De Bernardo Stempel (2008). “Linguistically Celtic ethnonyms:
towards a classification”,Celtic
and Other Languages in Ancient Europe, J. L. García Alonso
(ed.), p. 101-118. Ediciones Universidad Salamanca.
↑Jules
César,La
Guerre des Gaules,1.1:
“Toute la Gaule est divisée en trois parties, dont l'une est habitée
par les Belges, l'autre par les Aquitains, la troisième par ceux
qui, dans leur langue, se nomment Celtes, et dans la nôtre,
Gaulois.” Trad.Désiré
Nisard.
↑(es)« Hispania
Epigraphica »,Inicio,
Universidad Complutense de Madrid,vol. 20,(lire
en ligne [archive][PDF])
↑Fernando
De Almeida,Breve
noticia sobre o santuário campestre romano de Miróbriga dos Celticos
(Portugal): D(IS) M(ANIBUS) S(ACRUM) / C(AIUS) PORCIUS SEVE/RUS
MIROBRIGEN(SIS) / CELT(ICUS) ANN(ORUM) LX / H(IC) S(ITUS) E(ST)
S(IT) T(IBI) T(ERRA) L(EVIS).
↑John
ThomasKoch,Celtic
culture: a historical encyclopedia, ABC-CLIO,,
794–795 p.(ISBN1-85109-440-7)
↑Andrew
and Arnold MSpencer
and Zwicky,The
handbook of morphology, Blackwell Publishers,(ISBN0-631-18544-5),p. 148
↑Lhuyd,
E.Archaeologia
Britannica; An account of the languages, histories, and customs of
the original inhabitants of Great Britain.(reprint
ed.) Irish University Press, 1971, p. 290.(ISBN0-7165-0031-0).
↑John
ThomasKoch,Celtic
culture: a historical encyclopedia, ABC-CLIO,(ISBN1-85109-440-7),p. 532
↑a,b,cetdPhilippe
Conrad, « L'Europe des Celtes »,Nouvelle
Revue d'Histoire, Hors-Série, n°11H, Automne-Hiver 2015, p. 21.
↑(es)Almagro-Gorbea
- La lengua de los Celtas y otros pueblos indoeuropeos de la
península ibérica, 2001p. 95.
In Almagro-Gorbea, M., Mariné, M. and Álvarez-Sanchís, J.R. (eds)
Celtas y Vettones,p. 115-121.
Ávila: Diputación Provincial de Ávila.
↑Chambers
Dictionary of Etymology, Edinburgh, 1988, p. 429a.
↑(en)P.
Graves-Brown, Siân Jones et C. S. Gamble,Cultural
Identity and Archaeology: The Construction of European Communities,(lire
en ligne [archive]),p. 189-190.
↑(en)Raimund
Karl(de),« Iron
Age chariots and medieval texts: a step too far in "breaking down
boundaries"? »,e-Keltoi:
Journal of Interdisciplinary Celtic Studies,vol. 5,,p. 1-29(lire
en ligne [archive]).
↑aetbH.
Iglesias, « Toponymes portugais,
galiciens, asturiens et pyrénéens : affinités et problèmes
historico-linguistiques »,Nouvelle
revue d'onomastique,,p. 105-151(lire
en ligne [archive]).
↑Venceslas
Kruta, « La formation de l'Europe celtique - état de la question] »,Revista
de Guimarães, vol. especial I, 1999, p. 51-85 - voirp. 5et
11 du.pdf [archive].
↑P.-Y.
Milcent,« Premier
âge du Fer médio-atlantique et genèse multipolaire des cultures
matérielles laténiennes », dans D. Vitali,Celtes
et Gaulois, l'archéologie face à l'Histoire : la préhistoire des
Celtes, Actes de la table ronde de Bologne-Monterenzio, mai 2005,
Glux-en-Glenne, Bibracte 2(12)(lire
en ligne [archive]),p. 81-105.
↑Jean-Jacques
Prado,L'invasion
de la Méditerranée par les peuples de l'Océan :xiiie siècle
avant Jésus-Christ,L'Harmattan,,p. 212.
↑« Milan » [archive],
surLarousse en ligne(section
« La ville antique »).
↑(en)Marcel
Le Glay, Jean-Louis Voisin et Yann Le Bohec,A
History of Rome(lire
en ligne [archive]),p. 6.
↑(it)Sergio
Villa,« Storici
ticinesi sulle tracce di Melpum »,Storia
in Martesana,vol. 1,,p. 1-3(lire
en ligne [archive]).
↑Jean
Chaline,Généalogie
et génétique – la saga de l'humanité : migrations, climats et
archéologie, Paris,Ellipses,,p. 254.
↑« L'un
des plus importants mouvements migratoires serait celui des
proto-Indo-Européens caractérisés par les haplogroupes de l'ADN-Y
R1a et R1b provenant des peuples des steppes pontiques et asiatiques
utilisant des sépultures recouvertes de tumulus, les kourganes »,Chaline
2014,p. 307.
↑(en)« R1a
and R1b are the most common haplogroups in many European populations
today, and our results suggest that they spread into Europe from the
East after 3,000 BCE. »,Haaket
al., « Massive
migration from the steppe was a source for Indo-European languages
in Europe »,Nature,vol. 522,,p. 207-211(DOI10.1038/nature14317).
↑(en)Brian
McEvoy, Martin Richards,Peter
Forster(en)et
Daniel G. Bradley,« Thelongue
duréeof genetic
ancestry: multiple genetic marker systems and Celtic origins on the
Atlantic facade of Europe »,Am.
J. Hum. Genet.,vol. 75,no 4,,p. 693-702(lire
en ligne [archive]).
↑a,b,c,d,eetfPhilippe
Jouët,L’Aurore
celtique dans la mythologie, l'épopée et les traditions, Yoran
embanner, Fouesnant, 2007,(ISBN978-2-914855-33-4),
p.42 et suiv.
↑a,b,c,d,e,f,g,hetiPhilippe
Jouët,L’Aurore
celtique dans la mythologie, l'épopée et les traditions, Yoran
embanner, Fouesnant, 2007,(ISBN978-2-914855-33-4),
p.22 et suiv.
↑Le
Roux et Guyonvarc'h 1986, section glossaire, p. 414, sont
catégoriques :« La
tradition celtique ne contient aucune trace d'une croyance à la
réincarnation. ».
↑G.
Pinault,r Yezh revue,no 46,
décembre 1965,p. 23et
suivantes.
Mieux connus dans le
monde latin à partir duier siècle,
principalement à travers l'œuvre de l'historienTacite,
l'expansion originelle des Germains est attestée à l'âge
du bronze danois. C'est à cette période que la linguistique fait
remonter ladifférenciation
linguistiqueen trois
grands groupes : Germains orientaux, Germains occidentaux et Germains
septentrionaux. Cette communauté linguistique est constitutive duparadigmede
« Germains ».
Différents auteurs
décrivent l'aspect et les caractéristiques physiques des Germains tel
leurs contemporainsTacite,Suétone,
etSénèque.
« IV. Du reste je me range à l'avis de ceux qui
pensent que le sang des Germains ne fut jamais altéré par des mariages
étrangers, que c'est une race pure, sans mélange, et qui ne ressemble qu'à
elle-même. De là cet air de famille qu'on remarque dans cette immense
multitude d'hommes :des
yeux bleus et farouches ; des cheveux roux ; des corps d'une haute statureet
vigoureux pour un premier effort, mais peu capables de travail et de
fatigues, et, par un double effet du sol et du climat, résistant aussi mal
à la soif et à la chaleur qu'ils supportent facilement le froid et la
faim.1,2 »
– Tacite,Germanie
« XI. 1. Quant aux premiers occupants de l'île,
on ne peut savoir avec certitude, comme toujours dans le cas de peuples
barbares, s'ils s'agit d'autochtones ou s'ils sont venus d'ailleurs. 2.
Les Bretons présentent plusieurs types physiques, ce qui permet d'étayer
autant d'hypothèses.Par
exemple, les cheveux roux des Calédoniens et leurs membres allongés
attestent une origine germanique. Basanés et souvent crépus, les
Silures, dont le territoire est opposé à l'Espagne, donnent à penser
qu'autrefois des Ibères ont traversé la mer et se sont fixés sur leurs
terres. Ceux qui vivent le plus près de la Gaule ressemblent à ses
habitants : soit l'origine ethnique reste marquante, soit le climat a
conditionné le type humain dans ces régions qui se font face. 3. En
examinant la question dans ses grandes lignes, on peut, malgré tout,
concevoir que des Gaulois ont occupé l'île du fait de sa proximité : 4. On
peut y retrouver les rites et les croyances religieuses propres à la
Gaule ; la langue n'est pas très différente ; aussi téméraires que les
Gaulois, les Bretons aiment prendre des risques, mais devant le danger ils
paniquent tout autant et fuient. Toutefois, on trouvera plus combatifs les
Bretons qu'une pacification de longue date n'a pas encore amadoués. Nous
savons que les Gaulois, eux aussi, étaient de brillants guerriers. Par la
suite, la paix les rendit nonchalants, car ils avaient perdu leur bravoure
avec leur liberté. 5. Il en va de même pour les Bretons vaincus de longue
date, alors que tous les autres sont encore comme les Gaulois d'autrefois3 »
– Tacite,Agricola
« (1) Occupé ensuite du soin de son triomphe, il
ne se contenta pas d'emmener les prisonniers et les transfuges barbares,
il choisit les Gaulois de la taille la plus haute, et, comme il le disait,
la plus triomphale, quelques-uns même des plus illustres familles, et les
réserva pour le cortège.Il
les obligea non seulement à se rougir les cheveux, mais encore à apprendre
la langue des Germains et à prendre des noms barbares. (2) Il fit
transporter, en grande partie par la voie de terre, à Rome, les galères
qui lui avaient servi sur l'Océan. (3) Il écrivit à ses intendants de lui
préparer son triomphe avec le moins de frais possible, et néanmoins de le
faire tel que jamais on n'en eût vu de pareil, puisqu'ils avaient le droit
de disposer des biens de tout le monde4. »
– Suétone,Vie
des douze Césars
« XXVI. Je ne puis, dis-tu, m'y résigner :
souffrir une injure est trop pénible. » Mensonge que cela : qui donc ne
peut souffrir l'injure, s'il souffre le joug de la colère ? Ajoute qu'en
agissant ainsi, tu supportes l'une et l'autre. Pourquoi tolères-tu les
emportements d'un malade, et les propos d'un frénétique, et les coups d'un
enfant ? C'est, n'est-ce pas, qu'ils te paraissent ne savoir ce qu'ils
font.Qu'importe quelle misère morale nous aveugle ? L'aveuglement commun
est l'excuse de tous. — Quoi ! l'offenseur sera impuni ? — Non ; quand tu
le voudrais, il ne le sera pas. Car la plus grande, punition du mal, c'est
de l'avoir fait ; et la plus rigoureuse vengeance, c'est d'être livré au
supplice du repentir. Enfin il faut avoir égard à la condition des choses
d'ici-bas pour en juger tous les accidents avec équité ; et ce serait
juger bien mal que de reprocher aux individus les torts de l'espèce. Un
teint noir ne singularise point l'homme en Éthiopie,non
plus qu'une chevelure rousse et rassemblée en tresse ne messied au
guerrier germain. Tu ne trouveras étrange ou inconvenant chez personne
ce qui est le cachet de sa race. Chacun des exemples que je cite n'a pour
lui que l'habitude d'une contrée, d'un coin de la terre ; vois donc
combien il est plus juste encore de faire grâce à des imperfections qui
sont celles de l'humanité. Nous sommes tous inconsidérés et imprévoyants,
tous irrésolus, portés à la plainte, ambitieux. Pourquoi déguiser sous des
termes adoucis la plaie universelle ? Nous sommes tous méchants. Oui, quoi
qu'on blâme chez autrui, chacun le retrouve en son propre cœur. Pourquoi
noter la pâleur de l'un, la maigreur de l'autre ? La peste est chez tous.
Soyons donc entre nous plus tolérants : méchants, nous vivons parmi nos
pareils. Une seule chose peut nous rendre la paix : c'est un traité
d'indulgence mutuelle. Cet homme m'a offensé, et ma revanche est encore à
venir ; mais un autre peut-être l'a été par toi, ou le sera un jour.5 »
L'origine des peuples
germaniques étant probablement liée à laculture
rubanéeet à laculture
de la céramique cordée, c'est à partir de l'âge du bronze danois,
d'après l'archéologie allemande et scandinave, que desculturesdu
Sud de laScandinaviese
diffusent progressivement vers le sud. Elles se répandent dans lagrande
plaine européenne, pour gagner au début du secondâge
du fer(v.500
av. J.-C.) les franges du mondeceltique(civilisation
deLa
Tène) : leRhin
inférieur, laThuringeet
labasse
Silésie. Il est courant d'attribuer un caractère germanique à laculture
de Jastorf(Sud du Danemark
et Nord de l'Allemagne) bien que l'espace recouvert par cette culture ne
corresponde pas nécessairement à des frontières linguistiques6.
Au phénomène de
diffusion correspondraient probablement le bon accès au fer en Scandinavie
et un climat refroidissant. Il est possible qu'une expansion démographique
y contribua également, engendrant un peuplement nouveau de régions
jusque-là presque vides d'hommes. Les Grecs ou les Romains n'en ont laissé
aucun témoignage écrit. En effet, ils n'avaient aucun contact direct avec
les Germains, puisqu'ils en étaient séparés par les Celtes. Les Germains
sont cependant souvent confondus avec les Celtes par les historiens de
l'Antiquité, ce qui fait dire que l'ancien nom des Germains pouvait être
celui des Celtes, les Germains n'ayant été mentionnés que tardivement7.
En tous cas, à partir duiiie siècleav. J.-C.,
a lieu une période de formation de peuples qui s'achève quand les Germains
entrent dans l'Histoire.
Des découvertes
récentes réalisées depuis les cinquante dernières années et prises en
charge par des universités allemandes dans les sections archéologiques
permettent d'en révéler les traits, ce qui bouscule la manière dont cette
civilisation était présentée jusqu'alors à partir des chroniques rédigées
par ceux que ces peuples avaient envahis8.
Les diverspeuples
germaniquesmigrent
progressivement sur les territoires desCelteset
entrent en contact avec les Romains, qui nomment cette terre laGermanie(d'après
Tacite). Cette carte compare chronologiquement leur expansion,
jusqu'en300,
avec celle de l'Empire
romain, jusqu'en117.
Le contexte de ce
paragraphe est donc chronologiquement duiieauve siècle
apr. J.-C. ; il commence par l'arrivée de peuples en Germanie provenant de
Scandinavie ou d'îles hypothétiquement originelles (Bornholm,Gotland)
situées enmer
Baltique. Géographiquement, il comprend laGermanieconnue
des Romains étendue jusqu'à la Pologne et les limites primitives de la
Russie historique (Novgorodétait
connue desSvears9,
voire fut développée par eux).
Leurs emplacements enGermaniesont
aujourd'hui reconstitués par le relevé descultures
archéologiques, travail plutôt ardu attendu que les traces d'une hutte
en bois et pierres ne permettent pas de distinguer si elle fut bâtie par
desBurgondesou
desAlamans.
On peut éventuellement parler deprotohistoirepour
décrire leurs implantations précédant leur contact avec lacivilisation
romaine, dans la mesure où après325les
annalistes de Rome n'ont plus d'éléments pour les relater dans leurs
écrits.
La dynamique
d'expansion du monde latin sous l'égide de l'Empire n'a pas fonctionné
pour ces peuples, là où elle avait marché pour lesCeltibèreset
lesGaulois,
pour ne citer qu'eux ; les provinces taillées au-delà des frontières
naturelles que forment leRhinet
leDanubetelles
que laRhétiene
se sont pas stabilisées et ont été régulièrement ravagées.
L'origine du nom des
Germains a toujours divisé les spécialistes, et la question n'est pas
résolue à ce jour. Une seule chose semble sûre : c'est enlatinque
le mot apparaît pour la première fois, sous le stylet de César10,
lorsque ce dernier évoque, au tout début de sesCommentaires
sur la Guerre des Gaules, les différents peuples d'Europe
occidentale en58av. J.-C. :
« Les Belges sont les plus braves de tous ces peuples, parce qu'ils
restent tout à fait étrangers à la politesse et à la civilisation de la
province romaine, et que les marchands, allant rarement chez eux, ne leur
portent point ce qui contribue à énerver le courage : d'ailleurs, voisins
desGermainsqui
habitent au-delà du Rhin, ils sont continuellement en guerre avec eux.»11.
Ce nom est repris sous la même forme dans le traité queTaciteconsacra
aux Germains vers l'an98,De
Origine et SituGermanorum(La
Germanie). César crée également le concept géographique deGermania6.
Comme le font
justement remarquer les auteurs duChambers
Dictionaryof Etymology12,
les peuples germaniques eux-mêmes n’ont jamais employé à date ancienne le
nom deGermanipour
s’auto-désigner (ce terme, avant d’être emprunté par d’autres langues, ne
se rencontre qu’en latin) : ils ont généralement utilisé pour ce faire le
produit dugermanique
commun*þeudiskaz« du
peuple », adjectif formé sur *þeudō« peuple »,
lui-même issu de l’indo-européen*teut-eh₂-« tribu » :
de ce terme procèdent, par exemple, l’allemanddeutsch« allemand »,
lenéerlandaisDuits« allemand »,Diets« néerlandais
médiéval » et legotiqueþiudiskō« païen »13,14,15.
Il est aussi indirectement à l’origine de l’ancien
françaistieis,tiois(féminintiesche),
qui a désigné de manière générale toute personne ou tout peuple de langue
germanique16,17,
ainsi que du françaistudesqueet
de l'italientedesco« allemand »,
par l’intermédiaire dulatin
médiévaltheudiscus18.
Le germanique commun *ϸeudō« peuple »
est par ailleurs apparenté au dérivé *ϸeudanōz(de
l’indo-européen *teutonōs« ceux
de la tribu »), nom tribal passé en celtique puis latinisé enTeutoni.
Le français en a tiré le nom desTeutonset
l’adjectifteutonique,
souvent employé par le passé (comme en anglais, d’ailleurs) au sens de
« germanique »13,14,15.
La forme singulière de ce mot en indo-européen, *teutonos, « celui
de la tribu », est en outre à l'origine du motgotique*ϸiudans« roi »,
littéralement « (chef) de la tribu », par l'intermédiaire du germanique
commun *ϸeudanaz19.
La plupart des
spécialistes actuels rejettent implicitement une étymologie germanique du
mot latinGermanus. Ils
font état, selon les cas, soit d'une origine inconnue12,20ou
du moins très controversée21,22,
soit d'une étymologie celtique ou latine. Néanmoins, il a été fait par le
passé diverses tentatives dans ce sens, en dépit du fait que le nom ait
été inconnu des langues germaniques à date ancienne.
La plus fréquente
consiste à y voir un composé des éléments germaniquesgair->gēr-« lance »
etman« homme »,
qui fait du Germain un « homme à la lance ». Cette étymologie populaire
est au mieux qualifiée de « traditionnelle » dans les ouvrages de
référence23.
Elle est formellement infirmée par la phonétique : en effet, la première
attestation connue du nom desGermanidatant
duier siècleav. J.-C.,
sa création se situerait nécessairement à l'époque du germanique commun,
où le mot pour « lance », *gaizaz, a encore sa diphtongueaiqui
n'évoluera enēque
bien plus tard. Il ne peut en aucun cas être transcrit parGer-à
cette date24,25,26,27.André
Cherpillod28rapporte
également diverses interprétations hautement fantaisistes telles queger-man« main
avide » ou encore « chef des hommes »29,
mentionnées ici pour mémoire seulement.
L'idée que César, en
citant lesGermānī, ne
fait que reprendre un terme employé par les Gaulois pour désigner leurs
voisins les Germains cisrhénans (terme ensuite appliqué à l'ensemble des
peuples de langue germanique) a séduit plusieurs auteurs. C'est
l'explication que l'on voit le plus régulièrement évoquée, parfois en
alternance avec la suivante, dans bon nombre de dictionnaires
étymologiques. Il est à noter cependant qu'elle n'est pas envisagée par la
majorité des spécialistes du gaulois30,31,32,33,34.
Dans la plupart des
cas, le mot est rapproché avec prudence duvieil
irlandaisgair« voisin »
+maon,man« peuple »35,29,36,23 :
avec prudence, car l'équivalent de ces mots n'est pas attesté en gaulois34.
Dans cette hypothèse, les Gaulois auraient nommé leurs voisins germaniques
de la rive droite du Rhin de la manière la plus simple qui soit : « les
hommes voisins, le peuple voisin ». Le nom desGermānīa
également été interprété, toujours de manière hypothétique, par « ceux qui
crient », « les hurleurs », étymologie suggérée par le vieil irlandaisgáirmet
le galloisgarm« crier,
hurler »37.
Dans ce second cas, le terme est bien attesté en gaulois par le radicalgaro-et
le substantifgarman« cri »38.
Cependant, ces deux explications sont réfutées de manière assez
convaincante par leChambers
Dictionary of Etymology12pour
des raisons phonétiques (quantité des voyelles ; évolution des groupes
consonantiques). Les auteurs de cet ouvrage considèrent plus prudent de
laisserGermānīinexpliqué.
La solution
alternative consiste à penser que Jules César, en parlant desGermānī,
a tout simplement employé le mot latingermanus,
dont les sens sont multiples : « naturel, vrai, authentique ; de la (même)
race », et aussi « germain, de frère germain », puis « frère ». Dans cette
optique, César décide d'appelerGalliaetGermaniadeux
régions qu'il sépare plus ou moins arbitrairement par leRhin,
ainsi que l'a présenté par exempleChristian
Goudineau39.
Étant donné qu'aux yeux duproconsul,
il n'y avait pas de différence fondamentale entreGermānīetGalli(sinon,
pour ces derniers, un contact plus poussé avec la civilisation romaine),
certains auteurs ont choisi d'interpréter le nom des Germains par « (le
peuple) frère »37,40.
Une analyse
différente, proposée entre autres parLouis
DeroyetMarianne
Mulon41,
s'appuie sur le fait que ces derniers, plus belliqueux et réfractaires,
étaient restés davantage à l'écart de la civilisation méditerranéenne, et
donc fidèles à leurs propres origines : de ce point de vue, les Germains
étaient « les vrais », « les authentiques », « les naturels »42,
par opposition aux Gaulois déjà partiellement colonisés et romanisés. Les
auteurs mettent ce sens de l'adjectifgermanusen
parallèle avec son emploi chez divers écrivains latins, tels quePlauteévoquant
les femmesexgermanaGræcia43,
« de la Grèce propre » (et non de l'une de ses colonies), ou encoreCicéronparlant
deilli veteresgermanique
Campani44,
« ces anciens et authentiques Campaniens »41.
Si cette dernière explication ne fait pas plus l'unanimité que les autres,
elle a l'avantage de ne poser aucun problème phonétique.
Les peuples
germaniques sont divisés endeux
ou trois branches principales[précision nécessaire],
selon la période considérée et pour des raisons ethnolinguistiques :
le rameaunordiqueouScandinaves ;
le rameauwestiqueouGermains
occidentaux ;
le rameauostiqueouGermains
orientaux.
Leur population est estimée de 1 à 4 millions d'individus[Quand ?].
Les tribus sont indépendantes les unes des autres et il n'y a pas d'unité
politique.
Voici une liste de ces
principaux peuples, ainsi que les dates auxquelles leur existence est
connue par les sources historiques.
Dans l'état actuel des
connaissances, il est admis que des populations habituellement qualifiées
de « germaniques » formèrent le premier peuplement du Sud de la
Scandinavie à l'âge
du bronze, tandis que le Nord de celle-ci (majeure partie de la Suède,
de la Norvège et la Finlande) était peuplé de Finnois (voirLapons).
Toutefois, le rattachement des premiers Scandinaves aux « Germains »,
terme qui ne les engloba jamais, doit beaucoupa
posterioriaux
historiographies nationales à caractère mythologique du haut Moyen Âge et
à l'historiographie allemande duxixe siècle.
Aussi, le qualificatif de « scandinaves », plus précis et moins connoté,
est plus adapté pour ces populations.
Paradoxalement, ce
sont ceux dont la préhistoire et la protohistoire sont les moins bien
connues à cause des mouvements de populations dont il a été question
précédemment et des brassages de populations que ces mouvements
entraînèrent à la lisière du monde romain. En raison de leur diversité,
les Germains occidentaux sont subdivisés en trois sous-groupes par les
linguistes : lesGermains de
Rhénanie(établis entre le
Rhin et leWeser),
lesGermains de l'Elbeet
lesGermains de la mer du
Nord. Les principales sources dont nous disposons sur ces peuples sont
les sources romaines, notamment l'œuvre à caractère ethnographique deTacite(LaGermanie)
et les écrits dePline
l'Ancien.
Certains de ces Germains formèrent
au début de l'ère chrétienne une confédération de peuples importante
pour l'histoire du haut Moyen Âge : lesFrancs(franci,
à l'étymologie incertaine : les « hardis, vaillants » ou « hommes
libres »). LesSaliens,
une partie de ceux-ci, servirent comme auxiliaires de Rome sans être
réellement soumis à l'Empire auve siècle.
Depuis les provinces de Belgique première et seconde, où certains de
leurs « rois » avaient un commandement militaire (dux), ils
constituèrent ensuite un royaume qui s'étendit auvie sièclesur
la majeure partie desGaules.
D'autres, les Marcomans, alors
établis enBohême,
prirent le nom deBavarois(Baio-warii :
les légataires desCeltesBoïens),
à une date indéterminée. Ils franchirent le Danube sur son cours moyen
vers la fin duve siècleet
furent successivement soumis aux Alamans, aux Ostrogoths, puis aux
Francs avant de gagner leur indépendance à la fin duviie siècle.
Certains de ces Germains, notamment
des Quades et des Marcomans désignés sous le nom deSuèves(« Souabes »),
prirent part à l'invasion de la Gaule aux côtés desVandaleset
desAlains,
en406–409,
avant de gagner la péninsule Ibérique et de s'établir enGalice.
D'autres, demeurés au-delà de la
frontière romaine dans lesChamps
Décumates, entre Danube et Rhin supérieurs, formèrent la ligue desAlamans(Allmannen :
« tous les hommes »), mentionnée pour la première fois au début duiiie siècle.
Cette ligue étendit considérablement son territoire auve siècle,
après la destruction de l'empire desHuns ;
les Alamans se heurtèrent ensuite aux Francs et furent vaincus à
plusieurs reprises, notamment lors de labataille
de Tolbiac, en496.
Placés sous protectorat franc, ils se révoltèrent en vain avant de
disparaître en tant que nation à la suite d'une dernière défaite en746et
aumassacre
de Cannstatt.
Certaines de ces tribus, notamment
des Angles et des Warnes se regroupèrent auive sièclepour
former la ligue desThuringes.
Établis entre l'Elbe et le Main au début duve siècle,
ils furent soumis au protectorat desHunsavant
de créer un éphémère royaume en Germanie intérieure, une fois
émancipés de la domination de ces derniers (ap.453) ;
se heurtant aux Francs au début duvie siècle,
ils disparurent en tant que nation avant la fin duviie siècle.
D'autres s'établirent dans l'île de
Bretagne à partir du premier tiers duve siècle ;
ils y fondèrent lesroyaumes
anglo-saxonsdurant le
haut Moyen Âge avant de donner naissance à la nation anglaise,
principalement au contact des autres peuples de l'île, entre leviie siècleet
lexe siècle(voirAnglo-Saxons).
Il s'agit du groupe le
plus homogène qui réunit les peuples qui conservèrent le mieux leurculture,
leurlangueet
leur unicité durant leMoyen
Âge. Des histoires ouHistoriæà
caractère ethnique rédigées durant cette période nous renseignent sur les
origines de certains d'entre eux, tandis que d'autres disparurent
précocement. Il est communément admis que ces Germains, ou du moins une
partie d'entre eux, sont originaires deScandinavie.
Il semble que dans les sources antiques le terme deGermanin'ait
jamais été appliqué aux Germains orientaux6.
Il est propre à chaque
peuple. Il n'y a pas d'administration, éventuellement un conseil des sages
sur le mode scandinave, mais cette assertion provient plus d'une déduction
propre à l'origine de certains des peuples.
La manière d'élire les
chefs des tribus et peuples est très différente de celle issue de l'Empire
romain, et forme la base des futures structures monarchiques et de
l'aristocratie en expérience lors duhaut
Moyen Âgequi va s'ouvrir.
La transmission héréditaire d'un titre n'est absolument pas un trait
identifié à ce moment, ceci relevant vraisemblablement d'une construction
ultérieure par dévoiement des titres de l'administration romaine.
Les chefsconduisentleur
peuple (liredux)
parce qu'ils sont les plus aptes (braves) pour le faire, et reconnus par
l'aristocratie
dominantede ce peuple.
Les sociétés
germaniques, jusqu'à la période desGrandes
Invasions, ont une structure sociale assez souple. Les rois, les chefs
de guerre, les prêtres n'ont qu'un pouvoir de circonstance fondé sur le
consensus. L'instance supérieure est l'assemblée des hommes libres, autour
d'un sanctuaire commun, où les décisions se prennent à l'unanimité par
acclamations. Le groupe familial est très solidaire et collectivement
responsable, notamment pour l'exercice de la vengeance et le paiement duwergeld(prix
du sang).
La coutume reconnaît
une stratification hiérarchique fondée sur la liberté : les nobles (vx.
sax.aðali) (ceux
qui, probablement, fournissent les rois et les chefs de guerre), les
simples hommes libres (baro), les lètes (m.
nl.læt,anc.
fr.culvert)
(affranchis ou demi-affranchis) et les serfs (vx.
h. all.dio). Le
tarif duwergeldet
les autres pénalités sont déterminés en fonction du rang social. Les
esclaves n'ont aucune personnalité juridique, ils n'ont ni biens ni liens
familiaux et sont une simple propriété de leurs maîtres. Dans les royaumes
germaniques du haut Moyen Âge, les rois s'efforcent de maintenir
l'identité légale du peuple conquérant, considéré comme la classe
guerrière qui élit le roi et l'accompagne au combat. En fait, il y a une
fusion sociale progressive entre les descendants desGoths,Burgondes,Lombards,
etc., et ceux des peuples conquis.
L'esclavage n'est pas
étranger aux sociétés germaniques. En effet, elles distinguaient les
personnes libres, semi-libres (peuples conquis) et les esclaves.
Les Germains sont
principalement des agriculteurs sédentaires, à bien distinguer des nomades
des steppes avec qui ils sont en contact. Ils pratiquent une agriculture
extensive avec de longues jachères, qui leur permettent d'entretenir un
bétail nombreux. En plus de l'agriculture, il y a des artisans tels que
forgerons, potiers et charpentiers. Les dialectes germaniques ont deux
mots pour désigner laroue,
connue depuis les temps indo-européens. Les Germains ne connaissent pas
l'argent, le commerce est limité à l'échange de produits naturels. Le bien
principal est constitué comme pour les Romains par le bétail. Ainsi la
signification du mot anglaisfee« frais
(à payer) » provient précisément du vieil anglaisfeoh« bovins ;
biens meubles ».
Parmi les cultures, l'orgetient
un rôle particulier. Diverses espèces de blé, de seigle, d'avoine et de
millet le complètent selon des différences régionales. Surtout sur les
côtes de la mer du Nord, la fève a été cultivée. On cultive le petit pois,
lelinet
lechanvre.
L'horticultureest
bien exploitée, mais probablement pas l'arboriculture.
On cueille les fruits sauvages, les glands, diverses baies (framboises,
mûres) et des herbes sauvages telle que laspergule.
Le miel des abeilles sauvages est recueilli. L'apiculturedans
le sens moderne n'existe pas encore. Les Germains réalisent certains
progrès techniques comme la culture duseigle,
mieux adapté que le blé aux climats frais.
Sont élevés
principalement les bovins, également les moutons, les porcs, les chèvres
et de la volaille, ainsi que les chevaux, les chiens et les chats. Les
Germains savent comment fabriquer du fromage. Les langues germaniques ont
un mot pour le fromage à pâte fraîche, non-affiné, qui survit dans les
langues nordiques ; cf.suéd.ost« fromage ».
Pour le fromage affiné, à pâte dure, ils ont emprunté le mot latincāseus ;
cf. néerl.kaas, all.Käse« fromage ».
L'araireest
connu depuis l'avent de l'agriculture ; lacharrueest
d'usage sporadique à la veille des migrations. De même, laherseest
connue ainsi que la bêche, lahoue,
le râteau, la faucille et la faux. Ils laissent les terres enjachèrerégulièrement
connaissant les avantages de la fertilisation. Le grain est mangé
principalement sous la forme debouillie,
le pain étant réservé à la classe supérieure jusqu'au Moyen Âge.
La productivité est
significativement plus faible que chez les Romains. Il y a des famines et
de nombreux Germains souffrent demalnutrition,
résultant en une espérance de vie considérablement réduite. L'état de
santé des Germains est souvent médiocre ; les troubles articulaires et les
troubles de disques intervertébraux sont monnaie courante.
Tacitenous apprend que
chaque tribu créent autour d'elle de vastes espaces déserts, afin
d'assurer sa propre sécurité.
Le traitement du cuir
est le fait des hommes, tandis que les textiles (filature et tissage) sont
produits par les femmes. Les manufactures ne dépassent habituellement pas
le stade local. Inversement, les objets de luxe romain peuvent être
trouvés partout sur le territoire germanique. Sont exportésambre,
fourrures et les cheveux des femmes blonde très appréciés par les femmes
romaines. La monnaie romaine est en possession de beaucoup, mais elle ne
sert pas pour des transactions.
Selon les dernières
découvertes, dans le voisinage de l'actuelleBerlin,
une sorte demétallurgieest
déjà développée. L'acier produit devait être de grande qualité et a été
principalement exporté vers l'Empire romain. La construction navale (Hjortspring,bateau
de Nydam…) est déjà très développée.
Du point de vue
religieux, la connaissance de leurpaganismeest
réduite. Elle ne vient que deJules
Césaret deTacite45.
Lepaganisme
norroisdes années 1000 est
connu, mais il a probablement évolué dans le temps. Certains se sont
convertis avant même d'avoir été en contact avec les Romains. Lechamanismeet
les pratiques divinatoires sont le fait de certaines femmes, lesvölvas.
Jules Césarréduit la
religion des Germains au culte des éléments naturels, mais c'est plutôt
une vision philosophique.Tacitea
une information plus précise, et certains éléments, comme les sacrifices
humains dans les marécages, sont confirmés par l'archéologie. Comme dans
d'autres religions indo-européennes, elle est polythéiste, avec une
complémentarité entre les divinités chtoniennes (Nerthus/Erda,
la Terre) et les divinités célestes. Celles-ci sont connues par les jours
de la semaine, usage romain adopté probablement vers leive siècle :
Lundi (jour de la
lune) =Monday, Montag(même
sens) ; mardi (jour de Mars) =Dienstag,
Tuesday(jour de
Tyr/Tuiston, dieu des assemblées) ; mercredi (jour de Mercure) =Wednesday(jour
de Wotan/Woden/Odin, dieu suprême) ; jeudi (jour de Jupiter) =Donnerstag,
Thursday(jour de
Donner/Thor, dieu de la foudre) ; vendredi (jour de Vénus) =Freitag,
Friday(jour de Freya,
déesse de l'amour) ; samedi de*sambati
dies(hébreusabbat),
anciennementdies Saturni(jour
de Saturne) sans équivalent germanique : l'allemandSamstagprésente
la même mutation phonétique /b/ > /m/ à partir du motsabbatque
le français et l'anglaisSaturdayest
un calque du latinsaturni
(dies) ; dimanche dedies
domenicus, anciennementdies
solis(jour du soleil) =Sonntag,
Sunday(même sens).
Certaines dynasties
royales desGrandes
Invasionsfont remonter
leur lignée à Wotan.
Conquérants de
l'Empire romain auve siècle,
les Germains sont « conquis par leur conquête ». Ils adoptent
progressivement la religion des vaincus, lechristianismeet
leur langue écrite, lelatin(sauf
enBretagne
romaineoù les peuplesanglo-saxonsconservent
leurslangues
germaniques). Leurs structures politiques et leur droit sont
profondément modifiées au contact du modèle romain. L'expansion de l'Empire
carolingienvers laSaxe,
l'action des missionnaires chrétiens dans lesroyaumes
anglo-saxonspuis enScandinavie,
font tomber dans l'oubli une grande partie de la civilisation germanique
primitive, sans l'effacer tout à fait.
Tacite,Origine et
territoire des Germains, ditLa
Germanie(latinGermaniæ-
édition électronique commentée avec cartes disponible surBibliotheca
Classica Selecta [archive]).
(de)Bruno
Bleckmann,Die Germanen.
Von Ariovist zu den Wikingern, Munich, C. H. Beck, 2009,(ISBN978-3-406-58476-3).
Jan de Vries,Die
Geistige Welt der Germanen, Halle a.d. Saale: Niemeyer, 1943 (2eéd.
1945,3eéd.
Darmstadt, 1964). Traduction française :L'univers
mental des Germains, Paris, éd. du Porte-glaive, 1987.(ISBN9782906468078).
Georges Dumézil,Les
Dieux des Germains, essai sur la formation de la religion scandinave,
Paris, Presses universitaires de France, 1959.
(de)Alberto
Jori,Hermann Conring
(1606-1681) : Der Begründer der deutschen Rechtsgeschichte,
Tübingen, 2006.(ISBN3-935625-59-6).
(de)T.
E. Karsten,Die Germanen,
eine Einführung in die Geschichte ihrer Sprache und Kultur,
Wiesbaden, Marix-Verlag, 2004, nach der Ausgabe Berlin/Leipzig, 1928,(ISBN3-937715-65-7).
(de)Arnulf
Krause,Die Geschichte der
Germanen, Francfort-sur-le-Main, Campus, 2005,(ISBN3-593-36885-4).
(de)Ernst
Künzl,Die Germanen
(Theiss WissenKompakt), Stuttgart, Konrad Theiss, 2006,(ISBN3-8062-2036-0).
(en)MalcolmTodd,The
early Germans, Malden, Blackwell Publishing,coll. « Peoples
of Europe »,,2e éd.,
266 p.(ISBN978-1-4051-1714-2).
James PatrickMalloryet
Jean-LucGiribone,À
la recherche des Indo-Européens : langue, archéologie, mythe,
Paris, Seuil,,
363 p.(ISBN978-2-02-014390-5).
MichelBalardet
Jean-PhilippeGenêt,Des
Barbares à la Renaissance,t. 20,
Paris, Hachette,coll. « Initiation
à l'Histoire »,,
280 p.(ISBN978-2-010-06274-2).
↑Certains
indices suggèrent cependant que le premier utilisateur du mot pourrait
avoir étéPosidonios
d'Apaméedans sonHistoireen
52 livres. La disparition quasi totale de l'œuvre de ce savant grec,
rédigée au début duier siècleav. J.-C.,
ne permet pas de lui attribuer avec certitude la paternité du terme.
↑Frédéric
Godefroy,Dictionnaire
de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes duixes.
auxves.,
Bouillon, Paris, 8 vol., 1881-1902 (réimpression Kraus, Vaduz, 1965).
↑Xavier
Delamarre,Dictionnaire
de la langue gauloise, Errance, Paris, 2003,p. 294.
↑Calvert
Watkins,The American
Heritage Dictionary of Indo-European Roots, Houghton Mifflin
Company, Boston, 1985.
↑Serge
Losique,Dictionnaire
étymologique des noms de pays et de peuples,Klincksieck,
Paris, 1971,p. 106.
↑« […]
in spite of repeated efforts it still has no accepted etymology », dit
Benjamin W. Forston IV au sujet du latinGermanidansIndo-European
Language and Culture, Blackwell Publishing, 2004,p. 300.
↑Calvert
Watkins,The American
Heritage Dictionary of Indo-European Roots, Houghton Mifflin
Company, Boston, 1985, p. 20b.
↑Don
Ringe,From
Proto-Indo-European to Proto-Germanic, Oxford University Press,
Oxford, 2006,p. 145et
suiv., § 3.2.7.
↑Jay
H. Jasanoff, « Germanic (Le Germanique) », dansLangues
indo-européennes, sous la direction de Françoise Bader, CNRS
Éditions, 1997,p. 262et
suiv.
↑Cette
étymologie est cependant invoquée par certains ouvrages, contre toute
évidence, pour expliquer par exemple le prénom frisonGermanconsidéré
comme un nom germanique; cf. dr J. van der Schaar et dr. Doreen
Gerritzen,Voornamen,
Prisma woordenboek, Utrecht, 2002, p. 166b.
↑Cet
auteur n'est pas un linguiste, mais un simple amateur. Ses ouvrages
étymologiques ne font que recenser les diverses hypothèses
recueillies, malheureusement sans citer aucune source, ni fournir
aucune analyse critique des données.
↑aetbAndré
Cherpillod,Dictionnaire
étymologique des noms géographiques, Masson, Paris, 1986,p. 188.
↑T.
F. Hoad,The concise
Oxford dictionary of English etymology, Oxford University Press,
Oxford, 1986, p. 192b.
↑Alain
Rey (sous la dir. de),Dictionnaire
historique de la langue française, Dictionnaires Le Robert, Paris,2eéd.,
1998, p. 1 582a/b.
↑aetbP.
A. F. van Veen et Nicoline van der Sijs,Etymologisch
woordenboek : De herkomst van onze woorden,Van
DaleLexicografie,
Utrecht / Antwerpen, 1997, p. 330a.
↑Christian
Goudineau,César et
la Gaule, Seuil, collection Points, Paris, 2000 ;Par
Toutatis ! que reste-t-il de la Gaule ?, Seuil, L'Avenir du passé,
2002, (ISSN|1631-5510).
↑On
notera l'emploi, à l'époque
coloniale française, de ce même terme denaturels,
pour désigner, avecprimitifs,natifs,indigènesouaborigènes,
diverses populations autochtones.
Le nom du pays
« Inde » est dérivé de la version en vieux persan, « hindu », du motsanskrit« Sindhu »,
l'appellation du fleuveIndusensanskrit.
Laconstitutiondu
pays utilise également le mot « Bharat » (mothindidérivé
du nomsanskritd'un
roi aryen antique dont l'histoire peut être trouvée dans leMahabharata).
Un troisième nom,
« Hindustan » ou « Hindoustan »écouter
le motest
employé depuis la période de l'Empire
mogholet est encore
utilisé aujourd'hui par les Indiens dans le langage courant.
En français, le
pluriel « les Indes » était couramment utilisé pour désigner tant la
région géographique que l'État au moment de ladomination
britannique(« Empire
des Indes ») ; cette tournure est tombée en désuétude depuis l'indépendance
du pays.
Les plus anciennes
traces humaines trouvées en Asie du Sud remontent à environ 30 000 ans3.
Autour de 7000 av. J.C., la première installationnéolithiqueapparait
sur le sous-continent àMehrgarhet
dans d'autres sites dans l'ouest du Pakistan4.
Ceux-ci se développent pour former laCivilisation
de la vallée de l'Indus, la première culture urbaine de l'Asie du Sud3qui
existe entre 2500 et 1900 av. J.C. au Pakistan et dans l'ouest de l'Inde4.
Centrée autour de villes commeMohenjo-daro,Harappa,
Dholavira, et Kalibangan, et reposant sur différents moyens de
subsistances, la civilisation s'engage dans la production artisanale et le
commerce à grande échelle3.
De 2000 à 500 av.
J.C., en termes de culture, beaucoup de régions du sous-continent passent
duChalcolithiqueà
l'âge
du fer3.
LesVédas,
les plus vieux textes de l'hindouisme3,
sont, selon certaines hypothèses, composés pendant cette période et les
historiens les ont analysés pour en déduire l'existence d'uneculture
védiqueauPendjabet
dans la hauteplaine
du Gange3.
La plupart des historiens considèrent cette période comme celle de
plusieurs vagues de migrations indo-aryennes vers le sous-continent depuis
le nord-ouest3.
Lesystème
des castes, créant une hiérarchie entre les prêtres, les guerriers et
les paysans libres, mais en excluant les indigènes en déclarant leurs
occupations impures, aurait émergé à cette période. Sur leplateau
du Deccan, des preuves archéologiques suggèrent l'existence d'une
organisation politique basée sur les chefferies3.
Dans l'Inde du Sud, une progression de la vie sédentaire est indiquée par
le nombre de monumentsmégalithiquespendant
cette période ainsi que par des traces d'agriculture, de bassins
d'irrigation et de traditions d'artisanat3.
À la fin de la période
védique, vers leve siècle
av. J.C., les petites chefferies des plaines du Gange et du nord-ouest se
consolident autour de seize oligarchies et monarchies importantes connues
comme lesMahajanapadas3.
L'émergence de l'urbanisation et des orthodoxies religieuses pendant cette
période est à l'origine des mouvements de réforme religieuse que sont lebouddhismeet
lejaïnismequi
deviennent tous deux des religions indépendantes. Le bouddhisme, basé sur
les enseignements deGautama
Bouddhaattire des fidèles
de toutes les classes sociales et les chroniques de la vie de Bouddha sont
centrales dans les débuts de l'histoire écrite de l'Inde. Le jaïnisme
devient important durant la même période, lors de la vie deMahavira3.
Alors que dans cette période, la richesse urbaine augmente, ces deux
religions font de larenonciationun
idéal3et
toutes deux établissent des monastères3.
Politiquement, au cours duiiie siècle
av. J.C., le royaume deMagadhaannexe
ou réduit d'autres États pour émerger comme l'Empire
Maurya3.
On a longtemps pensé que l'empire contrôlait la totalité du sous-continent
à l'exception de l'extrême sud, mais il apparaît que ses régions les plus
importantes étaient probablement séparées par de grandes zones autonomes.
Les rois maurya sont connus pour la construction de leur empire et pour
leur gestion de la vie publique, notammentAshokaqui
renonce au militarisme et propage ledharmabouddhique3.
La littératuresangamentamoulrévèle
qu'entre 200 av. J.C. et 200apr. J.-C.,
le sud de la péninsule est contrôlé par lesChera,
lesCholaet
lesPandya,
qui commerçent avec l'Empire
romain, l'ouest et lesud-estde
l'Asie3.
Dans le nord de l'Inde, l'hindouisme développe le contrôle patriarcal de
la famille3.
Au cours desiveetve siècles,
l'Empire
Guptacrée dans la plaine
du Gange un système complexe d'administration et de taxation qui devient
un modèle pour les royaumes suivants3.
Sous les Gupta, un renouveau de l'hindouisme, basé sur la dévotion plutôt
que les rituels, commence à émerger. Ce renouveau s'exprime dans lasculptureet
l'architecture3.
La littérature sanskrite se développe, lessciences,
l'astronomie, la médecine et les mathématiques font d'importantes avancées3.
Le début du Moyen Âge
indien, entre 600 et 1200, se caractérise par des royaumes régionaux et
une grande diversité culturelle. QuandHarshadeKannauj,
qui contrôle la majeure partie de la plaine du Gange de 606 à 647, essaye
d'étendre son royaume vers le sud, il est défait par ladynastie
Chalukyaqui contrôle le
Deccan. Quand son successeur entreprend de conquérir l'est, il est défait
par l'Empire
PaladuBengale.
Quand les Chalukya eux-mêmes tentent de s'étendre au sud, ils sont défaits
par lesPallava,
qui à leur tour s'opposent aux Pandya et aux Chola plus au sud. Aucun
dirigeant de cette époque n'est capable de créer un empire et de contrôler
des territoires au-delà du cœur de son royaume. Dans le même temps, les
peuples pastoraux, dont les terres sont utilisées pour la croissante
économie agricole, sont intégrés dans la société de castes, à la suite de
quoi le système des castes commence à voir émerger des différences
régionales.
Auxvieetviie siècles,
les premiershymnes
de dévotionsont créés en
tamoul. Ils sont imités à travers toute l'Inde et provoquent une
résurgence de l'hindouisme et le développement deslangues
modernes du sous-continent. Les rois indiens et les temples qu'ils
financent attirent des fidèles en grand nombre. Des villes de pèlerinage
de tailles diverses apparaissent un peu partout et l'Inde s'urbanise à
nouveau. Au cours desviiieetixe siècles,
la culture et le système politique indiens se répandent en Asie du
Sud-Est, dans ce qui est aujourd'hui laThaïlande,
leLaos,
leCambodge,
laMalaisieetJava.
Des marchands indiens, des érudits et parfois les armées sont impliqués
dans cette expansion alors que dans le même temps des envoyés d'Asie du
Sud-Est séjournent en Inde et traduisent les textes bouddhistes et hindous
dans leurs langues.
Après lexe siècle,
les clans nomades musulmans d'Asie centrale, avec leurcavalerieet
leurs vastes armées, pénètrent régulièrement dans les plaines du
nord-ouest, ce qui aboutit en 1206 à la création duSultanat
de Delhi. Le Sultanat réussit à contrôler la majorité de l'Inde du
Nord et à pénétrer dans le Sud. Cette invasion est d'abord perturbante
pour les élites locales, cependant le Sultanat s'accommode de sa
population majoritairement non-musulmane et en préserve les lois et
traditions5,6.
En repoussant les raidsmongolsauxiiie siècle,
le Sultanat protège l'Inde des dévastations connues dans l'ouest et le
centre de l'Asie. Pendant des siècles, des soldats, érudits, mystiques,
commerçants, artistes et artisans de ces régions trouvent refuge dans le
sous-continent, contribuant à l'émergence d'une culture indo-islamique
syncrétique dans le nord5.
L'affaiblissement des royaumes du sud par le Sultanat permet l'émergence
de l'Empire
de Vijayanagara5.
Adoptant une forte traditionshivaïteet
apprenant des traditions militaires du Sultanat, l'empire parvient à
contrôler la majorité de l'Inde péninsulaire6et
influence fortement la culture du Sud de l'Inde5.
Au début duxvie siècle,
l'Inde du Nord tombe aux mains d'une nouvelle génération de guerriers
d'Asie centrale. L'Empire
mogholqui en résulte ne
supprime pas la société locale mais, au contraire, l'équilibre et la
pacifie par de nouvelles pratiques administratives5et
l'émergence d'une nouvelle élite diverse et inclusive6,
amenant à un gouvernement plus systématiquement centralisé et uniformisé5.
Le commerce avec l'Occident se développe viaAnvers,
première place financière mondiale, qui fait transiter vers l'Inde les
métaux précieux de l'Amérique.
Grâce aux liens
tribaux et à l'identité islamique, spécialement sousAkbar,
les Moghols unifient leur État par la loyauté, exprimée par une culture
persanifiée, à un empereur au statut quasiment divin6.
L'Empire moghol tire la plupart de ses revenus de l'agriculture5et
ordonne que les impôts soient payés dans une monnaie d'argent bien
régulée, permettant aux paysans et artisans de pénétrer des marchés plus
importants5.
La paix relative maintenue par l'empire durant presque tout lexviie siècle
est un facteur d'expansion économique pour l'Inde5et
voit émerger des nouvelles formes de peinture, de littérature, de textiles
et d'architecture5.
Des groupes sociaux cohérents émergent alors dans le nord et l'ouest de
l'Inde, comme lesMarathas,
lesRajputset
lesSikhs6.
Le commerce s'étend sous le règne moghol et permet la création de
nouvelles élites commerciales et politiques le long des côtes sud et est
de l'Inde6.
Quand l'empire moghol
commence à se désagréger, beaucoup parmi ces élites parviennent à prendre
contrôle de leurs propres affaires5.
Au début duxviiie siècle,
les clivages entre la domination commerciale et la domination politique
disparaissent et des compagnies de commerce européennes, notamment laCompagnie
anglaise des Indes orientales, établissent des comptoirs sur les côtes5,6.
Le contrôle de la Compagnie anglaise sur les mers, ses importantes
ressources et son avance militaire et technologique lui permettent de
prendre le contrôle duBengaleen
1765 et de mettre sur la touche les autres compagnies européennes5,6.
En aggravant par de lourdes taxes lafamine
au Bengale, qui cause, en raison de mauvaises récoltes de riz et d'un
conflit armé avec les pouvoirs locaux7,
de sept millions à dix millions de morts, cette compagnietraverse
une profonde crise dès 1772. Ses actions chutent àLondresetAmsterdam8.
Plusieurs de ses actionnaires sont enfaillite,
comme l'Ayr
Banket laBanque
Clifford.
Au cours desannées
1820, la Compagnie s'appuie sur les richesses du Bengale pour
accroître la puissance de son armée et annexe ou domine la majeure partie
de l'Inde6.
Cette domination marque le début de la période coloniale : l'Inde cesse
d'exporter des biens manufacturés et devient un fournisseur de matières
premières pour l'Empire
britannique5.
Dans le même temps, les pouvoirs économiques de la Compagnie sont réduits
et celle-ci s'engage de plus en plus dans des domaines non-économiques,
comme l'éducation, les réformes sociales et la culture5.
L'Empire britannique des Indes dans l'édition de 1909 duImperial
Gazetteer of India. Les zones gouvernées directement par les
Britanniques sont en rose ; les États princiers sous suzeraineté
britannique sont en jaune.
La nomination en1848deLord
Dalhousiecomme Gouverneur
général de la Compagnie des Indes orientales marque le début d'un certain
nombre de réformes de modernisation de l'État. Parmi ces changements, des
avancées technologiques comme les chemins de fer, les canaux et letélégraphe,
qui sont introduits en Inde peu de temps après l'Europe6.
Entre 1840 et 1860, l'Angleterre multiplie par huit ses importations de
coton indien: 463 000 balles contre 56 9239,
mais avec des inconvénients: elle a introduit le coton américain en Inde,
avec ses maladies végétales, et parasites, comme lever
de la capsule. De plus, le coton américain (Gossypium hirsutum)exige
beaucoup plus d’eau et d’intrants que le coton indien (Gossypium
herbaceum), et il épuise les sols plus vite.
Cependant, le
mécontentement envers la Compagnie grandit pendant cette période et
aboutit à laRébellion
indienne de 1857. Nourrie par divers ressentiments, notamment par les
réformes sociales des Britanniques, de dures taxes foncières et les
traitements sommaires des propriétaires et des princes, la rébellion
traverse de nombreuses régions du nord et du centre de l'Inde et menace la
domination de la Compagnie6.
Matée en 1858, la rébellion conduit à la dissolution de la Compagnie et à
l'administration
directe de l'Indepar la
couronne britannique. Proclamant un État unitaire et un système
parlementaire limité, le nouveau régime protège les princes et
l'aristocratie comme garde-fou féodal contre de futures rébellions6.
Dans les décennies qui suivent, une vie publique commence à émerger et, en
1885, est créé leCongrès
national indien6.
Les avancées
technologiques et la commercialisation de l'agriculture dans la seconde
moitié duxixe siècle
sont marquées par des problèmes économiques - de nombreux petits paysans
étant devenus dépendants de marchés lointains. Le nombre de famines de
grande échelle augmente et peu d'emplois industriels sont créés.
Cependant, l'agriculture commerciale, notamment au Pendjab nouvellement
irrigué par des canaux, conduit à une augmentation de la nourriture pour
la consommation interne6.
Le réseau de chemins de fer est essentiel dans la lutte contre les famines6,
réduit les coûts des transports de biens6et
aide à la naissance d'une industrie indienne6.
Après la Première Guerre mondiale, dans laquelle un million d'Indiens
servent, une nouvelle période commence, marquée par des réformes des
Britanniques mais également par une législation répressive et des appels
répétés pour l'autodétermination et les débuts du mouvement non-violent de
non-coopération dont leMahatma
Gandhidevient le leader et
le symbole6.
Ce mouvement aboutit dans les années 1930 à quelques réformes législatives
et le Congrès gagne les élections qui en résultent6.
Mais la décennie qui suit est marquée par les crises : le gouvernement
colonial engage l'Inde dans la Seconde Guerre mondiale, le Congrès pousse
plus en avant la non-coopération alors que le nationalisme musulman
s'intensifie.
Le mouvement pour
l'Indépendance aboutit le 15 août 1947. Mais le pays subit unepartition
sanglanteet le
sous-continent est divisé en deux États : l'Inde et le Pakistan6.
Après avoir été unemonarchie
constitutionnellependant
trois ans, laconstitution
de l'Indeentre en vigueur
en 1950, elle fait alors du pays une république parlementaire fédérale et
démocratique6.
Depuis, l'Inde est demeurée une démocratie, la plus peuplée du monde : les
libertés civiles sont protégées et la presse est largement indépendante6.
La libéralisation économique commencée dans les années 1990 a permis la
création d'une large classe moyenne urbaine et a fait de l'Inde l'un des
pays au taux de croissance le plus élevé au monde. Le cinéma, la musique
et les spiritualités d'Inde jouent un rôle de plus en plus important dans
la culture globale6.
Cependant l'Inde est toujours touchée par une importante pauvreté urbaine
et rurale6,
par des conflits et violences religieuses ou de caste6,
par les rébellions desnaxaliteset
des séparatistes auJammu-et-Cachemire6.
Des conflits opposent toujours l'Inde avec la Chine et le Pakistan au
sujet des frontières. Ces conflits ont abouti à laGuerre
sino-indiennede 1962 et à
trois guerres indo-pakistanaises en1947,1965et19716.
LePrésident
de l'Indeest le chef de
l'État, mais ses pouvoirs sont avant tout symboliques. Avec leVice-président,
il est élu au suffrage indirect pour un mandat de cinq ans.
L'essentiel du pouvoir
exécutif est dans les mains duPremier
ministreet duConseil
des ministres de l'Inde. Celui-ci est responsable devant laLok
Sabha(« Chambre du
peuple »), élue tous les cinq ans au suffrage universel direct. LeParlementcomprend
également laRajya
Sabha(« Chambre des
États »), une chambre haute élue au suffrage indirect et renouvelée par
tiers tous les deux ans.
LaCour
suprême de l'Indeest la
plus haute juridiction du pays. Elle est à la fois tribunal fédéral, cour
d'appel et cour constitutionnelle. Au fil des ans, la Cour s'est dotée
d'un très important pouvoir de contrôle de constitutionnalité des lois et
même des amendements à la Constitution. Elle dispose également de pouvoirs
particuliers pour remédier aux atteintes auxdroits
humains. Ses membres sont nommés par le Président de l'Inde.
Après l'Indépendance,
lesÉtatsont
été organisés sur la base des anciennes provinces etÉtats
princiersqui existaient
pendant leRaj
britannique. En1956est
adopté leStates
Reorganisation Act, qui réorganise les États selon des baseslinguistiques.
Cette politique se poursuit dans les années qui suivent par la création de
nouveaux États pour atteindre le chiffre actuel de 29.
Dans chaque État, le
pouvoir exécutif est détenu par ungouverneurnommé
par le Président de l'Inde, et dont le pouvoir est surtout symbolique, et
unministre
en chefresponsable devant
la législature de l'État. Celle-ci comprend uneVidhan
Sabha(Assemblée
législative) et, pour sept États plus importants, unVidhan
Parishad(Conseil
législatif). En cas d'instabilité dans un État, le gouvernement central
peut imposer lePresident's
rule : les institutions représentatives de l'État se voient
retirer leurs pouvoirs au profit du Gouverneur, normalement pour un temps
limité.
Lesterritoires
de l'Unionsont au nombre
de sept. À la différence des États, ils sont directement gouvernés par
l'État central. Toutefois, deux d'entre eux,DelhietPondichéry,
ont obtenu le droit d'élire leur propre Vidhan Sabha et Chief Minister.
Depuis1992,
un amendement à laConstitution
de l'Indeoblige tous les
États à mettre en place despanchayats.
Tous les cinq ans dans chaque village, est élu au suffrage universel ungram
panchayatprésidé par unsarpanch.
Ces institutions sont chargées de l'administration locale et de préparer
les plans de développement économique et pour la justice sociale.
En fonction de leur
nombre d'habitants, lesvillessont
administrées par un nagar panchayat (conseil municipal), nagar palika
(municipalité) ou nagar nigam (corporation municipale) élu tous les cinq
ans au suffrage universel.
Pour ces institutions
locales, un système de quotas existe afin d'assurer la représentation des
femmes, desDalits(intouchables)
et desAdivasis(aborigènes).
Depuis, le paysage
politique indien se caractérise par la montée progressive de partis
régionaux, contraignant les principaux partis à s'engager dans des
coalitions parfois instables. En1999,
leBharatiya
Janata Party(BJP, droite
nationaliste), devenu au fil des années 1990, le principal opposant au
Congrès, parvient à former ungouvernement
de coalitionqui, pour la
première fois, se maintient au pouvoir jusqu'au terme de son mandat de
cinq ans. Cependant, en2004,
le Congrès remporte les élections et forme l'Alliance
progressiste unie. Cette coalition est largement défaite par le BJP en2014.
L'actuel président de
l'Inde estRam
Nath Kovind, pourvu de fonctions essentiellement protocolaires, depuis2017,
tandis que le Premier ministreNarendra
Modidirige, pour sa part,
le gouvernement central depuis2014.
Tous deux sont issus duBharatiya
Janata Party.
L'ancien Premier ministre indien,Manmohan
Singh, avec l'ancien président des États-Unis, George Bush.
Aujourd'hui, l'Inde
est reconnue comme une puissance émergente. Après avoir lancé leMouvement
des non-alignéssous
l'impulsion deJawaharlal
Nehru, elle tisse désormais des partenariats stratégiques avec toutes
les grandes puissances : lesÉtats-Unisdans
le cadre du programmeNext
Steps in Strategic Partnership (NSSP)11,
laChineavec
laquelle elle progresse sur la voie d'un règlement du contentieux
frontalier qui oppose les deux pays. L'Inde, depuis son ouverture au
commerce mondial dans les années 1990, a aussi cherché à nouer des liens
plus forts avec les pays membres de l'ASEAN,
au travers de la politique duLook
East. Le pays a également avancé sa candidature auprès du G4 (Allemagne,Brésil,
Inde,Japon)
afin d'obtenir un siège permanent auConseil
de sécuritéde l'ONU.
Cependant, les
relations extérieures de l'Inde sont marquées par le conflit persistant
avec lePakistanvoisin
au sujet duCachemire.
Tout comme le Pakistan, l'Inde n'a pas signé letraité
de non-prolifération nucléaireet
s'est dotée de l'arme atomique. Elle a procédé à une explosion
« pacifique » en 1974 et à des essais en mai 1998.
Trois avions d'entraînement de l'armée de l'air indienne.
L'Inde a l'une des
plus grandes armées du monde : les forces armées indiennes disposaient en
2017 d'un effectif de 2 700 000 militaires et 535 000 réservistes.[réf. nécessaire].
Le budget pour la
défense s'élève à 51 milliards de dollars, soit 7,2 % du produit national
brut (PNB).
Les forces sont
réparties de la manière suivante :
Armée de terre : 2 400 000 hommes;
Armée de l'air : 210 000 hommes;
Marine : 65 000 hommes.
Elles disposent de
3 000chars
de combat, 1 900 autres blindés, 850 avions de combat (ainsi que des
forces aéronavales), 16 sous-marins, 3porte-aéronefset
8 destroyers. L'Inde vient de commencer le remplacement de 126MiG-21.
L'Inde dispose d'armes
nucléairesdepuis 1974
réparties dans l'aviation ou dans des missilesIRBM.
Le, l'Inde prévoit de sécuriser sesports
militairesavec des
clôtures électriques contre les menaces clandestines maritimes12.
L’Inde occupe la
majeure partie dusous-continent
indien, qui est placé entre la plaque tectonique de l’Inde et la
partie nord-ouest de la plaque indo-australienne. Une partie du territoire
des États du nord et du nord-est de l’Inde est située dans le massif de
l’Himalaya. Le reste de l’Inde septentrionale, centrale, et orientale est
occupé par la zone fertile de la plaine indo-gangétique. Dans la partie
occidentale, bordée par le Pakistan du sud-est, se trouve ledésert
du Thar. L’Inde méridionale se compose presque entièrement du plateau
péninsulaire du Deccan, flanqué de deux massifs côtiers au relief
accidenté, lesGhats
occidentauxet lesGhats
orientaux.
De grands fleuves et
rivières, tels leGange,
leBrahmapoutre,
laYamuna,
laGodavari,
laNarmada,
laKaveritraversent
le pays. L’Inde possède par ailleurs trois archipels : lesîles
Laquedives, qui se trouvent au large de la côte du sud-ouest ; la
chaîne volcanique des îles d’Andaman et de Nicobar au sud-est, et les
Sundarbans dans le delta du Gange au Bengale occidental. Leclimat
en Indevarie, de tropical
dans le sud à plus tempéré dans le nord de l’Himalaya et où les régions
montagneuses reçoivent les chutes de neige continues en hiver.
Les îles Andaman.
Le climat de l’Inde
est fortement influencé par l’Himalaya et le désert du Thar. L’Himalaya et
les montagnes de l’Hindu
Kouchau Pakistan, font
obstacle aux ventscatabatiquesvenus
d’Asie
centraleet les empêchent
ainsi de pénétrer dans le continent, ce qui préserve la chaleur dans la
majeure partie de ce dernier, contrairement à la plupart des régions
situées à la même latitude. Le désert du Thar, quant à lui, attire les
vents humides de la mousson d’été qui, entre juin et septembre, est
responsable de la plus grande partie des précipitations de l’Inde.
L'Inde est une zone endéficit
hydriqueNote
2. 230 milliards de mètres cubes d'eau sont prélevés chaque
année en Inde13.
La plaine duPendjab,
à cheval entre l'Inde et le Pakistan, présente un déficit eneauqui
concerne l'ensemble de l'Inde, car on y cultive dubléen
hiver et durizen
été, avec un surplus qui s'exporte dans les autres États de l'Inde. Dans
cette région d'agriculture
irriguée, les paysans puisent de l'eau dans lanappe
phréatique, dont le niveau baisse de0,6
mètrepar an14.
Selon laBanque
mondiale, 60 % des nappes phréatiques de l'Inde seront dans une
situation « critique » d'ici 203415.
Au niveau national,
les activités agricoles sont les principales consommatrices d'eau
souterraine, représentant 85 % de l'eau extraite du sous-sol. La politique
d'électricité gratuite ou à bas prix mise en place par les gouvernements
des États indiens incite en effet les agriculteurs à privilégier
l'extraction des eaux souterraines grâce à un système de pompage pour
irriguer leurs cultures15.
Autrefois présent de laGrècejusqu'aux
confins duBengale,
lelion
d'Asiene vit plus à
présent que dans l'enceinte du Parc national de la Forêt de Gir (Gujarat).
Beaucoup d'espèces
indiennes descendent directement destaxonsprovenant
du supercontinentGondwana,
duquel l'Inde est originaire. Le supercontinentLaurasiaa
permis un large échange d'espèces lors de son mouvement en direction de laplaque
indienne, et de leur collision. Cependant, levolcanismeet
les changements climatiques survenus il y a 20 millions d'années ont causé
l'extinction de beaucoup de formes endémiques en Inde. Peu après, les
mammifères entrèrent en Inde depuis l'Asie au cours de deux passages
zoogéographiques de chaque côté de l'Himalaya naissant. En conséquence de
cela, on compte parmi les espèces indiennes seulement 12,6 % de mammifères
et 4,5 % d'oiseaux qui sont des espèces endémiques, contrastant avec les
45,8 % de reptiles et 55,8 % d'amphibiens.
Les endémiques notables sont le singesemnopithèque
du Nilgiriet le crapaud
brun ou carmin de l'espècebufo
beddomiidesGhats
occidentaux16.
L'Inde contient 172 soit 2,9 % d'espèces menacées selon l'UICN,
parmi lesquelles on retrouve lelion
asiatique, letigre
du Bengale, et levautour
chaugounindien, qui fut
très proche de l'extinction à cause d'ingestion de charognes debétailtraités
audiclofénac.
Depuis les dernières
décennies, la faune de l'Inde a été sérieusement menacée par la forte
augmentation démographique humaine. Pour contrer cela, le gouvernement a
considérablement étendu sa liste des secteurs protégés et desparcs
nationaux(liste
initialement établie en 1935). En 1972, l'Inde a mis en place un plan de
sauvegarde de la faune, et un projet spécialement consacré à la
préservation du tigre et de son habitat naturel. Ce plan de sauvegarde fut
étendu par d'autres protections fédérales promulguées dans les années
1980. En plus des 500 zones de sauvegarde de la faune, l'Inde accueille
maintenant 14réserves
de biosphère, dont 4 font partie duréseau
mondial des réserves de biosphère. 25zones
humidessont protégées par
laconvention
de Ramsar.
Dès la fin duxixe siècle,
voyant les ressources naturelles diminuer, les Britanniques ont mis en
place des lois et des organismes afin de gérer l'immense territoire que
représentent les Indes. LeIndian
Forest Serviceest créé
en 1866, laIndian
Forest Actest édicté
en 1878. Les britanniques cherchaient alors avant tout à préserver le
couvert forestier sur ces zones de façon à assurer une pérennité pour
l'exploitation dubois
d'œuvre, le principal levier étant le prélèvement des taxes de douane.
Accessoirement, ces dispositions permettaient de préserver également le
gros gibier qui peu à peu disparaissait. C'est ainsi que plusieurs aires
protégées ont vu le jour comme leParc
national de Kazirangaen
1905. Les mesures de protection se sont renforcées avec l'Indian Forest
Actde 1927.
Devant la dégradation
continue des zones protégées, le gouvernement indien a fait promulguer leWildlife
Protection Acten 1972 sur
la protection de la faune et de la flore sauvages. La loi relative à la
conservation des forêts, leForest
Protection Actde 1980,
stipule qu'aucune superficie boisée ne peut être soumise à des
utilisations non forestières sans l'approbation préalable du gouvernement
indien. Cette loi, adoptée rapidement avec peu de concertation, a servi de
façon très efficace à interdire la conversion des zones forestières.
Cependant, elle pose localement des difficultés aux petites communautés
rurales. Dans la foulée, leForest
survey of india, un organisme destiné à évaluer les résultats de la
protection du couvert forestier, a été créé en 1981.
La loi relative à la
protection de l'environnement, l'Environment Protection Actde
1986, a joué un rôle crucial dans la conservation et la gestion des
écosystèmes notamment dans le traitement des eaux et des déchets. En 2008,
leForest
Rights Actfait
craindre à certains protecteurs de l'environnement une perte d'autorité de
l'État sur les zones protégées.
Il existe plusieurs
niveaux de protection, le plus élevé étant lesparcs
nationauxet le plus petit
lesVillage forests. En
outre, certaines zones protégées peuvent l'être par des personnes privées.
4 % de la surface du pays doit, d'après une décision gouvernementale, être
protégée. À ces aires protégées, se superposent des zones où des moyens
complémentaires sont offerts pour protéger une espèce particulièrement ou
unbiomeimportant.
C'est le cas par exemple desTiger
Reserveset desElephant
reserves, qui peuvent le cas échéant se superposer. Ces réserves sont
pilotées dans le cadre de plans comme leProject
Tiger, leProject
Elephant, l'Asiatic
Lion Reintroduction Project. LeYamuna
Action Plana pour objectif
à réhabiliter larivière
Yamuna.
L'Inde est ledeuxièmepays
le plus peuplé du monde après laChineet
compte plus de 1,3 milliard d'habitants, dont 215 millions dans l'Uttar
Pradesh (Kanpur, Agra) et 120 millions dans le Maharashtra (Bombay, Pune).
C'est un pays jeune
avec 560 millions de personnes de moins de 25 ans17.
En 2004, un Indien sur deux avait moins de 25 ans et 70 % de la population
habitait à la campagne.
On prévoit que l'Inde
deviendra le pays le plus peuplé du monde aux alentours de 202518.
Cinq ans à peine après
l'Indépendance,
en 1947, l'Inde fut le premier pays à mettre en place une politique de
contrôle de la population. Depuis, le gouvernement s'est fixé des
objectifs ambitieux aussi régulièrement qu'il les a manqués. L'Inde, du
fait de la nature démocratique de son régime politique, axe sa politique
sur la responsabilisation individuelle, avec par exemple des centres
d'information sur lacontraception.
Cette politique non contraignante diffère de celle del'enfant
uniquede laChine.
Adoptée en 2000, une politique nationale appelait le pays à atteindre
avant 2010 leseuil
de renouvellementde 2,1.
Il n'y parviendra sans doute pas avant une décennie au moins. Les facteurs
qui semblent avoir eu le plus d'impact sur la natalité semblent être
l'amélioration générale du niveau de vie ainsi que l'alphabétisation des
femmes dans certains États (par exemple, auKérala).
Ainsi, l'Inde connaît
une augmentation rapide de sa population. La population indienne augmente
d'environ 19 millions d'individus par an (conséquence d'une fécondité de
2,4 enfants par femme en moyenne — contre 1,5 pour laChine).
L'espérance
de vieest passée de 38 ans
en 1952 à 64 ans en 2011.
Néanmoins, l'Inde est
aujourd'hui confrontée à un phénomène problématique : la baisse du nombre
de femmes par rapport au nombre d'hommes, en raison de l'élimination
prénatale des fœtus féminins. Le ratio dans la population est de l'ordre
de 9 femmes pour 10 hommes. Dans certaines parties de l'Inde, il n'y a
plus que 8 femmes pour 10 hommes.
En conséquence, de
nombreux hommes vivent aujourd'hui un célibat forcé, en même temps que se
développent de vastes trafics de filles à marier étrangères, que l'on fait
venir des Philippines, de Birmanie ou d'Indonésie.
La cause souvent
avancée pour expliquer l'élimination des fœtus féminins est d'ordre
socioculturel : le destin d'une fille en Inde est de quitter sa famille à
son mariage pour vivre dans celle de son époux et contribuer ainsi à
enrichir le foyer de ses beaux-parents.
En outre, la famille
de la fiancée doit s'acquitter d'une dot envers la belle-famille,pratique
autrefois circonscrite aux familles de caste brahmane[réf. nécessaire]mais
qui tend à s'étendre à l'ensemble de la population malgré une loi
l'interdisant, et qui donne parfois lieu à des abus. Son versement peut
ainsi entraîner de graves difficultés financières, voire la ruine, pour la
famille de la mariée. Les cas de meurtres de jeunes mariées perpétrés par
leur belle-famille sont souvent dénoncés dans la presse indienne et sont
présentés comme la conséquence d'un défaut de paiement de la dot par leur
famille d'origine.
En 2006, on estimait
ainsi officiellement qu'un cas dedowry
deathétait rapporté à la
police toutes les 77 minutes19,
soit près de 6800 jeunes mariées, insuffisamment dotées, assassinées par
an.
L’Inde a réalisé
d’énormes progrès économiques depuis l’Indépendance. En 2015, l'Inde était
la9e puissance
économique mondiale avec un PIB de 2 074 milliards de dollars22.
L’objectif du
gouvernement indien consiste à accélérer le développement économique en
réduisant la pauvreté, en développant davantage les infrastructures,
notamment en zone rurale, et en facilitant l’accès à l’éducationainsi
que l'accès aux soins pour la population.
Hyderabad, le nouvel eldorado du secteur quaternaire en Inde.
La classe moyenne
indienne compte plus de 120 millions de personnes et est en constante
évolution23.
Les secteurs qui tirent profit de la conjoncture sont, avant tout,
l'informatique, le BTP, les services, dont le tourisme et les industries
manufacturières.
Les travaux publics
emploient à eux seuls plus de 30 millions d'Indiens et représentent
environ 10% du PIB avec de gigantesques projets d'élargissement de routes,
d'aéroports et de barrages pour les années 2016-202524
Dans le domaine
spatial, le pays a réussi à lancer en janvier 2007, une fusée transportant
une capsule qui a ensuite été récupérée sur Terre, dans le cadre de la
préparation d’un vol spatial habité.
La fusée indiennePSLV(Polar
Satellite Launch Vehicle) a placé sur orbite quatre satellites, une
première pour l’Inde, dont deux satellites indiens, un indonésien et un
argentin.
Aujourd’hui, avec neuf
satellites géostationnaires opérationnels, le pays a mis à profit son
succès technologique spatial pour créer la télé-éducation ainsi que des
réseaux de télé-médecine au service de la population. L'Inde compte plus
de 3 millions de nouveaux abonnés au téléphone mobile chaque mois et a
dépassé début 2016 plus d'un milliard d'abonnements de lignes mobiles25.
Des jeunes du monde
entier, dont un nombre croissant d'Européens, viennent étudier en Inde et
effectuer des stages dans le pays.
L’Inde est aussi le
premier producteur et exportateur de médicaments génériques du monde. La
capitale de l’industrie pharmaceutique estHyderabad.
La première entreprise du secteur estRanbaxy,
avec plus de 10 000 salariés et 1,5 milliard de dollars de chiffre
d’affaires. Les exportations indiennes se chiffrent à plus de 2 milliards
de dollars.
D’après une étude deJean-Joseph
Boillot, ancien conseiller financier à la Mission économique deNew
Delhi, la croissance de l’Inde dépassera celle de la Chine à l’horizon
2010-2015. Et dans son livre « L'économie indienne », il pronostique que
l'Inde sera le grand rival de la Chine vers 2020.
Le journal indien
Economic Times26annonce
ainsi une croissance de 7,6% pour l'Inde du 1er avril 2015 au 31 mars 2016
contre 6,5% affichés par la Chine.
Un autre indice est
l’équipement des foyers entéléviseurs.
Le nombre de foyers équipés était de 88 millions en 2000 contre 105
millions en 2007 (50 % des foyers).
Lejaïnismeest
une religion de l'Inde qui rassemble à peu près 4,4 millions de fidèles
(environ 0,4 %) de la population et dont la majorité des pratiquants
habitent auMaharashtra,
auKarnatakaet
auGujarat.
Il existe toutefois actuellement des communautés jaïnes auxÉtats-Unis,
auCanada,
auRoyaume-Uni,
enThaïlande,
auNépal,
auJapon,
enBelgique(Anvers),
enMalaisie,
auKenyaetc.
Le jaïnisme se caractérise par un respect absolu de toute forme de vie.
Alors que lebouddhismeest
originaire d'Inde, il est pratiqué à l'heure actuelle par une minorité de
la population, notamment par les habitants duLadakh,
duLahaul-et-Spiti,
de l'Arunachal
Pradeshet duSikkim.
Il y a également lesTibétainsréfugiés
depuis l'intervention
au Tibetpar laChine,
et les communautés d'ex-intouchablesduMaharashtra(5 %
de la population) qui se sont convertis en suivant l'exemple deBhimrao
Ramji Ambedkar, un grand leader intouchable de l'indépendance. Mais
depuis quelques années, l'élite urbaine et la classe moyenne indiennes
commencent doucement à s'intéresser de plus en plus au bouddhisme avec
l'arrivée des écoles bouddhistes duJapon.
Statue du DieuShiva.
L'hindouismeest
la religion dominante de l'Inde.
La populationzoroastrienne,
qui forme la deuxième population de cette religion derrière l'Irandécroît
rapidement à cause du taux de fécondité extrêmement bas (environ 116 569
individus). Les zoroastriens indiens se divisent en deux communautés
issues de deux périodes d'arrivées différentes : lesParsis(établis
en Inde vers l'an 717 suite aux invasions musulmanes en Perse) et lesIranis(venus
d'Iran durant le règne de ladynastie
Kadjarauxixe siècle).
Le gouvernement indien organise des campagnes de sensibilisation auprès de
ces groupes au sujet de la contraception et du planning familial, incitant
les couples à avoir de nombreux enfants afin de sauver leurs ethnies de la
disparition.
Les tensions
interreligieuses peuvent être vives en Inde. Après l'indépendance en1947,
les déplacements forcés de populations entre l'Inde et lePakistanavaient
provoqué des émeutes extrêmement violentes entre les communautés hindoues
et musulmanes, qui firent, selon certaines estimations, un million de
morts28.
En1984,
après l'assassinat d'Indira
Gandhi, lespogromstouchent
la communauté sikh (5000-50000 morts dont beaucoup de brûlés vivants[réf. nécessaire])
. En1992,
la destruction de la mosquée historique d'AyodhyaNote
3par des hindous
avait entraîné des violences entre musulmans et hindouistes, notamment àMumbai,
faisant plus de 2 000 morts dans le pays.
Enoctobre
2001, un attentat suicide frappe le Parlement duJammu-et-CachemireàSrinagar(38
morts)29.
Le,
le Parlement fédéral subit une attaque suicide qui provoque la mort de 14
personnes29.
En2002,
desaffrontementsentre
hindous et musulmans font plus de 250 morts en trois jours àAhmedabad,
et plus de 2 000 au Gujarat30.
Les émeutes font suite à l’incendie, le27
février, d’un train ramenant des pèlerins hindous, dans un climat de
tensions liées à la destruction de la mosquée d'Ayodhya en1992.
Enoctobre
2005, trois explosions attribuées aux islamistes provoquent la mort de
66 personnes àDelhi31.
Le,
la ville deVaranasiconnaît
un triple attentat, revendiqué par le Lashkar-e-Qadar29.
Le,
l’explosion de trois bombes près de la mosquée de Malegaon, dans le
Maharashtra, fait 37 morts29.
Le,
deux attentats à la bombe frappent la ville d'Hyderabad,
tuant au moins 43 personnes32.
Le,
les villes deBénarès,LucknowetFaizabad,
sont touchées par des attentats contre des tribunaux, faisant au moins
treize morts et une cinquantaine de blessés33.
Ces attentats arrivent au moment où les avocats de l'Uttar
Pradeshannoncent ne pas
assurer la défense des militants islamistes dans leur région. Le,
plusieurs attentats dans la ville deJaïpurfont
au moins 80 morts et 200 blessés34.
Une bombe a explosé dans un temple hindou. Les25et,
les attentats revendiqués par des islamistes àBangaloreetAhmedabadprovoquent
la mort de 51 personnes31.
À la fin du mois d'août
2008, des hindous s'en prennent aux chrétiens dans l'état d'Orissa,
à l'est du pays : les violences font au moins une dizaine de morts et 25
églises ont été incendiées35.
Le,
plusieurs explosions touchentDelhi31.
Ces derniers attentats sont revendiqués par lesMoudjahidines
indiens, un groupeislamiste.
Le,
c'estMumbai(Bombay)
qui est touchée par une série d'attaques faisant au moins 100 morts, et
environ 300 blessés36.
Ces attentats sont revendiqués par l'organisation islamiste des
Moudjahidines du Deccan.
Plus récent encore,
les tensions inter-communautaires de l'ouest de l'Assamdurant
l'été2012,
a opposé les populations indigèneshindousbodoset
lesbengalismusulmans.
Ces tensions ont provoqué un regain de violence dans l'ensemble du pays.
Les grandes villes, dont Bangalore, étaient très exposées aux risques
d'attentats terroristes de la part des extrémistes hindous et musulmans.
Les valeurs indiennes
traditionnelles de la famille sont encore aujourd'hui respectées, bien que
dans certains milieux, le modèle de la famille change pour diverses
raisons : migration, mondialisation, changement de mœurs, etc.
Aujourd'hui encore la
plupart des mariages sont arrangés. La coutume est que la femme quitte le
foyer de ses parents pour celui de son mari, qui reste vivre auprès de ses
parents.
L’Inde est le pays le
plus touché par le travail des enfants. Les estimations varient entre 44
et 110 millions d’enfants actifs, mais l’évaluation la plus couramment
citée est de 60 millions tandis qu’officiellement, ce chiffre est de 20
millions. Selon l’UNICEF, 14 % des enfants âgés de 5 à 14 ans travaillent
en Inde (chiffres 2000). Environ 20 % de ces enfants travaillent dans la
rue en tant que chiffonniers, mendiant, conducteurs de vélos taxis et
cireurs de chaussures. Ils sont aussi exploités par les exploitations
agricoles telles que les rizières et les plantations de jasmin, thé, noix
de cajou, etc. Un travailleur agricole sur dix est un enfant. L'industrie
est elle aussi touchée par ce travail infantile, particulièrement dans les
mines, les usines de textiles, les verreries, les usines de feux
d'artifice, de cigarettes, et encore d'autres. Plus de 400 000 enfants
seraient exploités sexuellement par la prostitution et la pornographie.
Les conditions de
travail des enfants sont des plus déplorables. Ils peuvent passer entre 12
et 20 heures par jour dans des lieux malsains et dangereux pour leur
santé. Dans les usines de textile, les enfants sont parfois enchainés à
leur machine à coudre et sont forcés de dormir sur place. L'hygiène de
base n'est que très rarement respectée et les soins de santé sont
inexistants. Les enfants sont souvent soumis à l'exposition de produits
toxiques et, dans bien des cas, doivent les manipuler. En plus de ces
mauvaises conditions, les enfants sont sous salariés puisqu'ils ne
connaissent pas la valeur de l'argent. De plus, les trois premières
années, sous prétexte d'apprentissage, ils ne sont pas rémunérés37.
Actuellement, on
compte plus de 10 millions d'enfants qui sont en position de servitude. La
plupart du temps, ils ont été échangés contre du bétail ou pour effacer
les dettes des parents envers les compagnies38.
Le,
l'instruction scolaire du premier degré est devenue obligatoire pour les
enfants de 6 à 14 ans. Les frais sont pris en charge par l'État pour les
familles démunies39,40.
L'espérance de vie
indienne est de 66,80 ans (2011). À noter, encore en 2011, le taux de
natalité est de20,97‰,
alors que le taux de mortalité est de7,48‰,
créant ainsi une augmentation importante de la population chaque année.
En Inde, 2,5 millions
de personnes sont séropositives.
Les accidents de la
route constituent la première cause de mortalité, tuant en moyenne
dix-huit personnes chaque heure, soit plus de 160 000 victimes en 2011. Or
80 % des blessés ne reçoivent aucun soin au cours de la première heure,
cruciale dans bien des cas. Comme il n'existe pas deservice
d'aide médicale urgente, ce sont les policiers qui sont les premiers
sur les lieux, mais ils ne sont pas préparés au secours d'urgence.
Beaucoup de groupes culturels composent la société indienne.
La culture indienne
est le résultat de traditions qui ont combiné des éléments hétérogènes de
civilisations présentes sur le territoire à la suite d'invasions, de
mouvements migratoires et de colonisation qui ont marqué le pays à un
moment ou à un autre de son histoire.
La musique indienne
est très diversifiée. La musique classique compte principalement lestraditions
hindoustaniesdu Nord etcarnatiquesdu
Sud.
La musique populaire
est généralement régionale. Elle inclut de très nombreuses musiques de
film (dontA.R.
Rahmanauteur et
compositeur) et de la musique folklorique comme leBhangra.
Les danses sont
également variées, selon les régions et les communautés. Parmi les danses
classiques les plus connues : lebharata
natyam, lekathakali,
lekathak(qui
partage ses racines avec leflamenco
d'Espagne), lekuchipudi,
lemanipuri,
l'odissiet
le yakshagana. Ces danses sont habituellement imprégnées par des éléments
religieux et de dévotion.
La tradition
littéraire la plus ancienne, leVéda,
fut composée et transmise oralement. La littérature religieuse hindoue
écrite en sanskrit, tels que leRamayana,
leMahabharataou
lesPurana,
tient une grande place dans la culture indienne, et donne lieu à des
réminiscences et des adaptations jusque dans les œuvres contemporaines de
fiction, de théâtre ou de cinéma. Une autre littérature importante de la
période est la « Littérature
du Sangam » de langue tamoule produite dans leTamil
Nadu, également très ancienne. Lesanskritcomme
letamoulclassique
sont des langues savantes qui ne sont accessibles qu'à un groupe très
restreint d'individus cultivés. Les littératures en langue vernaculaire
(telle que l'hindi,bengaliouourdoupar
exemple) se développent quant à elles à partir duxe siècle.
Les textes sont en vers ou en prose, d'essence religieuse et bien souvent
inspirés de légendes anciennes ou d'épopées. Sous l'influence de la
colonisation britannique, les auteurs indiens de l'ère moderne, dont le
bengaliRabindranath
Tagore, écrivent en anglais comme dans leur langue maternelle.
À partir duxxe siècle
et à l'époque contemporaine, beaucoup d'écrivains, dont certains jouissent
d'une audience internationale (Salman
Rushdie,Anita
Desai,Amitav
Ghosh,Vikram
Seth,Arundhati
Roy,Vijay
Singh,Tarun
Tejpal,Rohinton
Mistry, etc.) ont contribué au développement d'une fiction indienne de
langue anglaise en rupture avec la narration classique caractérisant leurs
prédécesseurs (et notammentR.K.
Narayan, considéré comme l'un des pères du roman indien écrit en
anglais). Leurs œuvres portent l'empreinte du courant postcolonialiste, où
les thèmes de l'identité nationale, de l'histoire, de la réflexion sur
l'oppression coloniale s'allient à une interrogation sur ce qui fonde
l'identité de l'individu, sur la difficulté à vivre la rupture entre la
tradition et la modernité, sur le conflit des cultures et des influences
qui se joue dans la conscience de l'homme de l'Inde indépendante. Cette
recherche d'identité passe par le recours à la langue anglaise, langue du
colonisateur réinventée et réappropriée, qui témoigne par ailleurs de la
volonté de créer un langage et une esthétique propre, et par là même de
s'exprimer en dépassant la difficulté de se dire avec des mots « venus
d'ailleurs », suivant l'expression de R.K. Narayan45.
Auteur de fiction, de poèmes et d'essais littéraires, dont plusieurs ont
obtenu des prix internationaux, Amit Chaudhuri46occupe
également un rang notable dans la toute jeune génération de la littérature
anglo-indienne. Dans un registre intimiste, il s'attache à la description
des mutations de la famille et à une réflexion sur la conjugalité dans les
foyers de la classe moyenne émergente. De même,Hari
Kunzru47a
récemment publié une épopée comique sur le thème de la recherche de
l'identité, illustrant le surgissement de tendances individualistes qui
semble à l'œuvre dans cette même classe moyenne résidant dans les
métropoles indiennes. On peut enfin citerKiran
Desaiqui a remporté leMan
Booker Priceen 2006 avec
un récit illustrant la tension vécue par la génération actuelle, entre
héritage familial et aspirations individuelles48.
Lepostcolonialisme,
mouvement littéraire de grande ampleur qui a touché à la fois les pays du
sud et l'Occident, en amorçant un détachement des formes élitistes, a
également favorisé en Inde l'expression littéraire de groupes minoritaires
qui traditionnellement se voyaient dénier la capacité de produire des
œuvres culturelles. Ainsi des écrivains, dramaturges et poètesdalits(ou
« hommes brisés » enmarathi,
nom que se sont donné les individus originaires des castes intouchables
pour contester leur statut social issu de leur position hiérarchique dans
la société hindoue) ont également ébranlé les formes littéraires
classiques, par l'usage d'un langage inhabituellement concret, voire cru,
pour décrire leur condition d'opprimés, contribuant ainsi au
renouvellement des thèmes et des formes de la littérature nationale.
Bollywood est la plus grande industrie cinématographique du
monde.
L'industrie
cinématographique indienne est la plus prolifique du monde. Son fleuron
est constitué par la production deBollywood(mot
valise dérivée deBombay,
l'ancien nom deMumbai,
etHollywood),
dont les studios sont situés dans la capitale duMaharashtra,
et qui réalisent principalement des films commerciaux en hindi.
L'industrie est également importante dans la région deKolkata,
deChennai,
et auKérala.
Il existe ainsi une production non négligeable de films en telugu (Tollywood),
kannada, malayalam (Mollywood),
tamoul (Kollywood),
penjabi, bengali ou marathi. Le cinéma est un art et une distraction
particulièrement populaire en Inde. Les acteurs les plus connus jouissent
ainsi d'un grand prestige et les liens entre l'industrie du film et la
politique sont parfois très étroits. Ainsi, certains acteurs ont occupé
des postes gouvernementaux importants, commeM.
G. Ramachandran, acteur tamoul populaire devenuministre
en chefduTamil
Nadu49.
En marge de cette
production de masse, il existe également un cinéma d'auteur, dont le
représentant le plus connu hors des frontières de l'Inde est le bengaliSatyajit
Ray. On peut également citer parmi les réalisateurs classiquesGuru
Dutt,Raj
Kapoor(également acteur),Adoor
GopalakrishnanetYash
Choprapour ses grands
succès.
Parmi les réalisateurs
indiens contemporains ayant connu le succès,Mira
Nair, figure de proue du cinéma indien indépendant, a récemment obtenu
plusieurs récompenses internationales, dont unLion
d'orà Venise en 2001 ; ses
films sont travaillés par les thèmes de l'exil et de la fracture entre les
générations, ou aussi par ceux de la sexualité féminine et de sa censure.
Citons égalementShyam
Benegal,Deepa
Mehta,Sudhir
Mishra(en)ou
encoreVijay
Singh, cinéaste indien vivant à Paris, dont les films touchent à la
fois à l'Inde et à la France. Sur un mode plus léger,Karan
Johar, issu d'une famille de réalisateurs deBollywood,
possède sa propre société de production et tente de renouveler les codes
du genre en introduisant des thèmes de réflexion sur les mœurs familiales
en mutation dans ses intrigues par ailleurs très représentatives du cinéma
commercial produit à Mumbai.
Lacuisine
indienneest extrêmement
diversifiée selon les régions, les communautés, les religions ou les
familles, et inclut de nombreusesépicessouvent
moulues et mélangées dans des assortiments appelés masalas (oucurryen
anglais ou en français,curryà
l'origine signifiant « sauce »
enhindi) :tandoori
masalade la cuisineislamique
moghole,rasam
masalade la cuisine du sud
de l'Inde,garam
masalade la cuisine du
nord de l'Inde, etc. Les épices et les méthodes changent de région en
région. Leriz,
leslentilleset
leblésont
la base alimentaire de lanationindienne.
On consomme en Inde également 2,6 millions de tonnes par an de bœuf, 1,4
million de tonnes de porc et 600 000 tonnes de mouton50.
Le pays est connu pour sa grande variété de cuisinesvégétariennes(l'Inde
a le plus grand pourcentage de végétariens dans le monde) et
non-végétariennes. La nourriture et les bonbons épicés sont populaires. Il
existe également une grande variété de plats sucrés et de boissons qui
varient de région en région.
Si le sport national
est lehockey
sur gazon, c'est lecricketqui,
en Inde, est élevé au rang de véritable passion nationale. L'équipe
indienne joue au plus haut niveau international, et certains joueurs, telSachin
Tendulkar, sont extrêmement populaires dans tout le pays et au-delà.
Certains matches sont suivis avec ferveur par tout le pays, notamment les
rencontres entre l'Inde et son voisin lePakistan,
ou les confrontations de la sélection nationale avec l'Angleterre.
Une équipe indienne de hockey sur gazon.
Dans quelques États,
en particulier dans le nord-est et les États côtiers du
Bengale-Occidental, de Goa et du Kérala, le football — dont le berceau en
Inde est la ville deKolkata—
est largement répandu. LeChampionnat
d'Inde de footballexiste
depuis 1996. Récemment, le tennis a gagné en popularité, en particulier
grâce à la joueuse professionnelleSania
Mirza. L'Inde est par ailleurs présente dans le monde de la course
automobile avec les pilotes de F1 commeKarun
ChandhokouNarain
Karthikeyanau volant de
l'ex Jordan qui aujourd'hui se nomme « Force
India », constructeur détenu par le milliardaire indienVijay
Mallya. On peut enfin citer le catcheurGreat
Khali.
Le jeu d'échecs,
réputé originaire de l'Inde, progresse également du fait de l'augmentation
du nombre de grands maîtres indiens, à commencer parViswanathan
Anand, régulièrementclassénuméro
un mondial et sacré champion du monde le 29 septembre 2007 à Mexico, qui
conservera son titre en 2008, 2010 et 2012, avant de s'incliner devantMagnus
Carlsenen 2013. Les autres
sports traditionnels comprennent leKabaddi,
leKho-Kho,
et leGilli-Danda,
qui sont joués dans tout le pays. L'Inde est la source de la discipline
historique et religieuse du yoga, et également de l'art martial antique,
leKalarippayatt.
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète.Votre
aideest la bienvenue !Comment
faire ?
Les diyas sont les lampes à huile traditionnelles allumées pour
la fête deDivali.
Les fêtes indiennes
sont nombreuses et variées. En plus des trois jours fériés nationaux, la
plupart des fêtes sont d'origine religieuse. Certaines sont fêtées partout
dans le pays, commeDivalià
l'automne ouHoliau
printemps, d'autres sont plus régionales, commePongalauTamil
Naduou Onam au Kérala.
↑Lehindiest
la langue officielle du gouvernement central et l'anglaisest
langue officielle associée. Au niveau des États, 22 langues
officielles sont reconnues dont lehindi.
↑La
structure qui fut détruite le 6 décembre 1992 ne fonctionnait plus en
tant que mosquée depuis des décennies, mais comme un temple hindou
depuis 42 ans.
↑(en)« List
of countries by number of mobile phones in use »,Wikipedia,(lire
en ligne)
↑« India's
growth at 7.6% in 2015-16 fastest in five years - The Economic Times »,The
Economic Times,{{Article}} :
paramètre « année »
ou « date »
manquant(lire
en ligne [archive])
↑« Les
musulmans en ligne de mire »,Courrier
international,no 1114,,p. 36(ISSN1154-516X)
↑a,betc« Série
d'explosions à New Delhi, revendiquées par un groupe islamiste », dansLe
Mondedu
13-09-2008,[lire
en ligne [archive]]
↑« Une
série d'attentats font au moins 43 morts dans le sud de l'Inde », dansLe
Mondedu
25-08-2007,[lire
en ligne [archive]]
↑« Des
explosions simultanées tuent au moins treize personnes dans trois
villes du nord de l'Inde », dansLe
Mondedu
23-11-2007,[lire
en ligne [archive]]
↑Julien
Bouissou, « Des attentats font 80 morts à Jaïpur, centre touristique
indien », dansLe
Mondedu
15-05-2008,[lire
en ligne [archive]],
mis en ligne le 14-05-2008
↑Henri
Tincq, « Nouvelles violences anti - chrétiennes dans l'est de
l'Inde », dansLe
Mondedu
29-08-2008,[lire
en ligne [archive]]
↑"Plus
de 100 morts et des otages occidentaux dans une série d'attaques à
Bombay", dansLe
Mondedu
26-11-2008,[lire
en ligne [archive]]
↑L'Inde
promulgue une loi promettant l'accès à l'éducation pour tous les
enfants, dépêche AP reprise parLe
Nouvel Observateur, 01/04/2010,dépêche
en ligne [archive]
Christian Bardot, L'Inde au miroir du
monde. Géopolitique, démocratie et développement de 1947 à nos jours,
Ellipses, septembre 2007.
Véronique Beneï,La
dot en Inde. Un fléau social ? Socio-anthropologie du mariage au
Mâhârâstra, Paris, Karthala, 1996. Pour une lecture critique de cet
ouvrage, on pourra utilement se référer à la recension de Gilles
Tarabout :[6] [archive]
Jean-Joseph Boillot,L'économie
de l'Inde, Paris, La Découverte, 2006 et 2009 pour la2e édition.
L’ouvrage le mieux référencé sur l'économie indienne, court et complet à
la fois.
Denise Coussy,Le
roman indien de langue anglaise, Paris, Karthala, 2004
Bernard de Give,Les
rapports de l’Inde et de l’Occident des origines au règne d’Asoka,
Paris, Les Indes savantes, 2006.
Christophe Jaffrelot, (dir),L’Inde
contemporaine. De 1950 à nos jours, Paris, Fayard CERI, 1997, rééd.
2006. Ouvrage fondamental pour l’Inde contemporaine dans toutes ses
dimensions.
Mira Kamdar,Planet
India, l'ascension turbulente d'un géant démocratique, Actes Sud,
2008
Jaffrey Madhur,A
Taste of India(un grand
livre classique avec une collection de recettes culinaires authentiques)
Liliane Jenkins,L'Inde
au féminin, Mille et une femmes, France, Mercure, 1998
Larry Collins,Cette
nuit la liberté, Paris, Pocket, 2004. Roman historique sur l’épopée
de l’indépendance indienne. L’ouvrage est le mieux référencé sur la
question et reste un véritable plaisir à la lecture.
Bénédicte Manier,Quand
les femmes auront disparu. L’élimination des filles en Inde et en Asie,
Paris, La Découverte, 2006. Une enquête très complète sur le déficit de
femmes en Inde et en Chine.
Claude Markovits(dir),Histoire
de l’Inde moderne (1480-1950), Paris, Fayard, 1994
Eric Paul Meyer,Une
histoire de l'Inde. Les Indiens face à leur passé., Albin Michel,
2007
(en)Chindia :
The next Decade [archive]Pete
Engardio, Responsable Asie de Business Week, compare les progrès de
l'Inde et de la Chine dans cette conférence en ligne de mars 2006.
Lespeuples
iraniens(ouiraniques,
voire ci-dessous) sont un groupe qui se définit premièrement selon son
usage des langues iraniennes en addition d'autres traits4,5,6.
Les peuples iraniens
vivent principalement auMoyen-Orient,
en Asie centrale et dans leCaucaseainsi
que dans une partie de l'Asie
du Sud. Ils parlent différentes langues iraniennes, qui au cours de
l'histoire furent en usage dans une zone géographique bien plus large
qu'aujourd'hui : dans toute la zone sud de l'Eurasie,
desBalkansjusqu'à
l'ouest de laChine.
Comme les peuples
iraniens — en ce sens historique, culturel et linguistique — ne sont pas
confinés dans les limites de l'État d'Iran,
l'expression depeuples
iraniquesest parfois
utilisée pour éviter la confusion avec les citoyens de l'Iran moderne7,8.
Le terme Iranien est
dérivé du terme étymologiqueIran(lit.Terre
desAryens)9,10.
On pense que le terme proto-indo-iranienAryafait
référence à une série de dénominations utilisées par les Aryens, une
branche des Proto-Indo-Européens, pour se démarquer par leur noblesse (le
terme Aryen semble avoir pour sens « noble »), au moins dans les zones
peuplées par desAryensayant
migré vers le sud de l'Asie centrale et le sud de laRussie.
Leur territoire d'origine est désigné par le termeArianaet
varie dans sa zone couverte de la simple province deFars(d'aprèsÉratosthène)
ou du territoire autour deHerat(selonPline)
jusqu'à englober la totalité du plateau iranien (point de vue du géographegrecStrabon)11.
D'un point de vue
linguistique, l'expressioniranienoupeuples
iraniensest proche, dans
son emploi, de termes commegermanique,
qui inclut différents peuples qui partagent des langues germaniques telles
que l'allemand,
l'anglais,
ou lenéerlandais.
Ainsi, lespeuples iraniensincluent
non seulement les Perses ou les Tadjiks d'Iran, d'Afghanistan,
et duTadjikistan,
mais aussi lesHazaras,Arméniens,Kurdes,Ossètes,Baloutches,
et d'autres minorités. L'usage académique de l'expressioniranienoupeuples
iraniensest ainsi distinct
de l'État d'Iranet
de ses citoyens qui sont tous Iraniens de nationalité (et se considèrent
ainsi comme Iraniens), mais ne sont pas nécessairement membres despeuples
iraniensau sens ci-dessus.
L’extension du complexe archéologique de Bactrie-Margiane
(d’après l’encyclopédie de la culture indo-européenne).
La langue iranienne
forme une ramification des langues ditesindo-iraniennes,
qui sont une branche de la famille deslangues
indo-européennes12.
La souche des peuples iraniens est un groupe connu spécialement sous le
nom de « Proto-Iraniens », qui sont eux-mêmes une branche des
Indo-Iraniens qui s'est divisée en deux rames, l'une vers l'Asie
centrale, l'autre vers l'Afghanistan, autour duxixe siècle
avant notre ère, dont on a trace dans le complexe archéologique de
Bactrie-Margiane. La zone entre le nord de l'Afghanistan et lamer
d'Aralest supposée être la
région d'où les Proto-Iraniens ont émergé pour la première fois, suivant
la séparation indo-iranienne. Les tribus saka[réf. souhaitée](scythes)
stagnèrent principalement dans le Nord[Où ?][réf. souhaitée]et
se répartirent aussi bien vers l'Ouest[Où ?][réf. souhaitée]que
dans les Balkans, l'Est[Où ?][réf. souhaitée],
et la région duXinjiang.
Les ramifications postérieures reliées auxScythesincluent
lesSarmatesdisparus
à la suite des invasions slaves notamment en Russie méridionale, Ukraine,
et dans les Balkans, vraisemblablement assimilés par d'autres tribus13.
Des écrits les plus
vieux, on n'a retrouvé que des références limitées des anciens Assyriens
et Babyloniens, concernant ces premiers envahisseurs Proto-Iraniens. Deux
de ces premières ramifications des Proto-Iraniens sont connues : l'avestiqueparlé
en Afghanistan et levieux-persanparlé
dans le sud de l'Iran. L'avestique et les textes reconnus comme tels sont
liés àZoroastre,
le fondateur duzoroastrisme,
tandis que levieux-persanse
révèle avoir été établi par écrit à la suite de l'adoption de l'écriture
cunéiforme, apprise desSumériens.
C'est à partir de
vieilles inscriptions que l'on entend parler pour la première fois, venant
d'une tribu iranienne, deleur[Qui ?]lignée
« aryenne ». Ainsi, la déclaration de Darius, connue sous le nom d'« inscription
de Behistun », proclamait qu'il était de lignée aryenne, et que sa
langue, écrite en cunéiforme, était une langue aryenne (et ceci lie les
langues iraniennes à l'utilisation du terme Arya, dans les premiers textes
indo-aryens). Trois langues officielles sont reconnues des anciens
Perses : l'élamite,
lebabylonien,
et levieux-persan,
signe d'une société multiculturelle14.
On ne sait pas dans quelle mesure d'autres tribus proto-iraniennes se
considèrent comme des peuples aryens, ni sice
terme[Lequel ?]a
la même signification dans d'autres langues iraniennes. Alors que les
tribus iraniennes du Sud[Où ?][réf. souhaitée]sont
mieux connues à travers leurs pendants modernes, les tribus restées pour
majeure partie dans l'étendue eurasienne sont essentiellement connues pour
leurs rapports avec les Grecs anciens aussi bien que par les recherches
archéologiques.Hérodotefait
référence à une peuplade nomade qu’il suppose être desScythes,
et qui aurait migré vers ce qui est aujourd’hui le sud de laRussie.
Il est certain que ces Scythes ont été conquis par leur cousins de l’Est[Où ?][réf. souhaitée],
lesSarmates,
considérés parStraboncomme
étant la tribu dominante contrôlant les steppes du sud de la Russie auIermillénaireav. J.-C.Ces
Sarmates étaient aussi connus des Romains, qui avaient conquis leurs
tribus desBalkans,
et avaient de là envoyé des auxiliaires de ces mêmes tribus, incorporés
dans la légion romaine, vers des territoires aussi éloignés que laBretagneromaine.
On identifie aussi certaines de ces tribus comme les Amazones des légendes
grecques, des femmes guerrières vivant suivant un système matriarcal dans
lequel hommes et femmes prenaient part à la guerre, et dont l’existence
est aujourd’hui appuyée par de récentes découvertes archéologiques et
génétiques. Les Sarmates de l’Est[Où ?][réf. souhaitée]devinrent
lesAlainsdont
la dispersion s’étend jusqu’à l’Europede
l’Ouest et l’Afriquedu
Nord, alors qu’ils se joignirent auxVandalesgermains
durant leur migration. On pense que les Ossètes modernes sont les
descendants directs des Alains étant donné que le reste de ce peuple a
disparu à la suite des invasions germaniques, hunniques, et finalement
slaves15.
Quelques-unes des tribus dites « saka » (« scythes »)[réf. souhaitée]de
l’Asie
centralese déplacèrent
plus tard vers le sud et envahirent le plateau Iranien et le nord de l’Inde.
LesParthes,
issus d'une dynastie qui gouverna laPersedurant
les premiers siècles de l’ère chrétienne, devenaient les plus grands
adversaires de l’empire
romainà l’est. On peut
conjecturer que beaucoup de tribus iraniennes,Khwarizmiens,MassagètesetSogdiensinclus,
furent soit assimilées soit repoussées d’Asiecentrale
par les migrations turques en provenance deSibérie16.
Extension géographique de l’influence iranienne auier siècleav. J.-C.L’empireparthe(principalement
dans l’Iran occidental) en rouge. Les autres régions, dominées par
lesScythes(principalement
vers l’Orient) en vert.
Les anciens Perses
s’établirent dans la portion ouest duplateau
Iranienet ont
manifestement échangé de manière considérable avec lesElamiteset
lesBabyloniens,
tandis qu'une partie desMèdess'est
mélangée à l’ouest avec les peuples sémites locaux. Les restes de la
langue mède et du vieux persan montrent leurs racines proto-iraniennes
communes, soulignés par les analyses deStrabonet
d’Hérodote,
révélant une similitude certaine avec les langues parlées par les
Bactriens et les Sogdiens de l’Est17,10.
À la suite de la fondation de l’empire
achéménide, la langue persane se répandit jusqu’à la province deFarset
à d’autres régions de l’empire. Les dialectes modernesfarsi,dari,
ettadjikdescendent
duvieux-persan.
L’impact principal de
l’avestiquefut
surtout religieux et liturgique, les premiers habitants de l’empire
perseayant adopté lezoroastrisme.
Les autres peuples importants tels lesKurdessont
supposés être de souche iranienne, mélangés avec des peuples caucasiens
comme lesHourrites,
vus les quelques uniques aspects trouvés dans lalangue
kurde, reflétant ceux des langues caucasiennes18.
Les Iraniens orientaux contemporains les plus importants sont représentés
par lesPashtouns
ou Pachtounes, qui auraient pour origine le sud de l’Afghanistan d’où
ils commencèrent à se répandre jusqu’àHeratà
l’ouest, et l’Indus à l’est[réf. souhaitée].
Le pashtoun a des similitudes avec le bactrien, et on pense que les deux
langues sont originaires du centre de l’Iran. Lebaloutcheest
lié à une tradition orale, en considération de sa migration depuisAleppo(Alep,
enSyrie)
autour de l’an milleapr. J.-C.,
alors que les preuves linguistiques lient lesBaloutchesauxKurdeset
aux Zazaki[réf. souhaitée].
Les Ossètes modernes prétendent être les descendants des Alano-Sarmates,
fait appuyé par leur langue, originaire du nord de l’Iran, alors que leur
culture les lie plutôt à leurs voisins caucasiens, les Kabardiens, lesCircassienset
lesGéorgiens.
Différents peuples iraniens aujourd’hui éteints vivaient dans leCaucaseoriental,
alors que d’autres restèrent dans la région, ainsi que les Talyshs[réf. souhaitée]19et
lesTatis20(et
les Judéo-Tatis21largement
émigrés enIsraël)
dont retrouve la trace enAzerbaïdjanet
auDaghestan.
Dans les temps
anciens, la majorité des peuples du sud de l’Iran adhérèrent auzoroastrisme,
aubouddhisme(dans
certaines parties de l’Afghanistanet
de l’Asie centrale), aujudaïsmeet
auchristianisme(principalement
parmi les Kurdes et les Perses vivant enIrak)22.
Les Ossètes ont adopté le christianisme plus tardivement, l’orthodoxie
russe devenant dominante à la suite de leur annexion par l’empire
russe. D’autres ont préféré se tourner vers l’islam, suivant
l’influence ottomane.
Le sultan kurdeSaladin,
représenté dans uncodexarabe
duxve siècle.
Au commencement du
règne d’Omaren634,
les Arabes musulmans commencèrent la conquête du plateau Iranien(voirConquête
islamique de la Perse). Ils conquirent l’empire
SassanidedePerseet
annexèrent une partie de l’empire
byzantinpeuplée entre
autres par desKurdes.
Finalement, les divers peuples iraniens furent convertis à l’islam.
Certains s’orienteront ensuite vers diverses sectes. Les Perses par
exemple suivirent la sectechiite,
la majorité des autres peuples d’Iran restant fidèles au sunnisme. Les
identités évoluant, comme celles des peuples iraniens, beaucoup d’entre
eux assimilèrent des cultures et des peuples étrangers23.
Plus tard, durant le
deuxième millénaire, les peuples iraniens jouèrent un rôle prééminent
durant la période de l’expansion de la foi islamique. Adversaire
remarquable descroisés,Saladinétait
un Kurde ethnique, alors que les divers empires centrés en Iran (Safavidey
compris) rétablissaient un dialecte moderne de Perse comme langue
officielle parlée dans tout ce qui est aujourd'huil'État
d'Iranet les régions
adjacentes de l'Asie centrale. L’influence iranienne s’étendit à l’empire
ottomanoù lepersanétait
souvent parlé à la cour, de même que dans l’empire
moghol, s’étalant de l’Afghanistanà
l’Inde.
Tous les peuples iraniens majeurs réaffirmèrent leur utilisation des
langues iraniennes après le déclin de la domination arabe, mais certains
d'entre eux ne recommenceraient pas à former des identités nationales
modernes avant lexixe siècle
et le début duxxe siècle
(alors que lesAllemandset
lesItaliensformaient
eux aussi leur identité nationale).
Les locuteurs des
langues iraniennes adhèrent principalement aux religions abrahamiques
telles l’islam,
lejudaïsme,
leyezidismeet
lechristianisme,
en addition aubahaïsme,
ainsi qu’un nombre inconnu sans affiliation religieuse. Des peuples
iraniens musulmans, la majorité estsunnite,
alors que la plupart des Persans et des Hazaras sontchiites.
La communauté chrétienne est largement représentée par l’orthodoxie russe
suivie par la plupart des Ossètes. La religion d’origine de l’empire
perseétait le
zoroastrisme, dont on trouve de nos jours encore des fidèles, notamment en
Iran, au Pakistan et en Inde où on les désigne par le nom deparsis.
Les premiers peuples
iraniens ont probablement voué un culte à des divinités issues de cultures
extérieures où l’envahisseur indo-européen s’était établi13.
La première des importantes religions iraniennes était lezoroastrisme,
qui s’étendait à presque tous les peuples vivant sur le plateau Iranien.
Il est probable que les premiers Iraniens se mélangèrent et assimilèrent
des cultures locales durant une longue période. Aussi, ils n’eurent jamais
besoin de créer une identité decaste,
en contradiction nette avec les Indo-Aryens. La culture iranienne qui
émergea des conquêtes d’Alexandre
le Grandet des Arabes fut
très différente de celle des anciens Iraniens.
D’autres traits
communs peuvent être soulignés parmi les peuples iraniens. L’événement dit
« Norouz »,
par exemple, est une célébration pan-iranique à laquelle participent
presque tous les Iraniens, à l’exception des Ossètes[réf. souhaitée].
Ses origines remontent aux premiers temps des peuples iraniens, il y a
plus de trois mille ans.
Quelques-uns se
distinguent des autres par différents traits. Ainsi les Pachtounes ont-ils
un code d’honneur appelé « Pashtounwali », similaire au « Mayar » des
Balochs, plus hiérarchique24.
C’est en grande partie
au travers des similitudes linguistiques que les peuples iraniens trouvent
une unité. En outre, d’autres traits communs ont été reconnus, et un
courant de faits historiques partagés a souvent lié le Sud de l’Iranen
incluant les conquêtes helléniques, les différentsempires
perses, lescalifats
arabes, et les invasions turques.
Alors que la plupart
d’entre eux se sont installés dans la région du plateau iranien, beaucoup
se sont étalés dans la périphérie, étendue duCaucaseet
de laTurquieà
l’Induset
à laChineoccidentale.
Ils se sont souvent mélangés avec d’autres peuplades. On a, pour exemple
notable, lesHazarasqui
affichent un contexte turco-mongol distinct de la plupart des peuples
iraniens25.
De même, les Baloutches se sont mélangés avec les Dravidiens, locuteurs dubrahui(qui
ont profondément changé les envahisseurs iraniens eux-mêmes[réf. souhaitée]),
tandis que lesOssètesse
sont invariablement mélangés avec lesGéorgienset
les peuplades caucasiennes. De même, les Kurdes sont un peuple iranien
éclectique qui, bien qu’affichant quelques attachements ethnolinguistiques
avec d’autres (en particulier leur langue iranienne et d’autres aspects
culturels) sont supposés s’être mêlés aux Caucasiens et à des peuplessémites.
Les Perses modernes eux-mêmes sont aussi un groupe hétérogène descendant
de différentes anciennes tribus iraniennes et indigènes du plateau
iranien, les Elamites inclus. De là, comme on l'a vu précédemment avec les
peuplesgermainsimpliquant
lesAnglais,
qui sont d’origine celtique et germanique mêlée, l’Iranien est un groupe
ethnolinguistique et les peuples iraniens affichent différents degrés
d’ascendances communes et de similitudes culturelles révélant leurs
identités respectives.
Pour ce qui concerne
le culturel, les diverses minorités d’Iran(issues
d’Azerbaïdjan)
et d’Afghanistan(OuzbeksetTurkmènes)
turcophones sont souvent familiers des langues iraniennes, en plus de
leurs propreslangues
turques. Ils ont assimilé la culture iranienne à tel point que l’on
peut parler deTurco-persan[Quoi ?][réf. souhaitée]26,
mot dont l’utilisation s’applique dans différentes circonstances invoquant
une interaction historique, un mariage, une assimilation, un chevauchement
ou une vulgarisation culturelle, un bilinguisme. On peut citer comme
exemple notable les Azéris dont la culture, la religion et les périodes
historiques importantes sont liées aux Perses27.
Certaines théories suggèrent même que les Azéris descendent des anciens
Iraniens mais aurait perdu leur langue iranienne à la suite des invasions
turques d’Azerbaïdjanauxie siècle.
En fait, dans toute une grande partie de l’Asie
centraleet duMoyen-Orient,
la culture turque et iranienne a fusionné dans beaucoup de cas pour former
diverses populations et cultures hybrides aussi fameuses que les
différentes dynasties gouvernantesGhaznévides,SeldjoukideetMoghol.[réf. souhaitée]Les
influences culturelles iraniennes ont aussi eu de l’importance en Asie
centrale où l’on pense que l’envahisseur turc s’est en grande partie
mélangé avec des autochtones iraniens, desquels restent seulement les
Tadjiks, en termes d’utilisation linguistique. Le secteur de l’ancienneUnion
soviétiqueadjacente de l’Iran,
l’Afghanistan,
et les régionsKurdes(telles
que l’Azerbaïdjanet
l’Ouzbékistan)
sont passés au travers du prisme soviétique qui les a modifiés jusqu’à un
certain point.
Les tests génétiques
sur les peuples iraniens révèlent en majeure partie plusieurs gènes
communs, mais avec de nombreuses exceptions et variations régionales.
Certains marqueurs génétiques communs prennent certainement souche chez
les anciens Proto-iraniens et mettent en parallèle la diffusion des
langues iraniennes, ce qui peut aussi provenir d’un processus
d’assimilation venant des indigènes, et de là rend compte de la diversité
des peuples iraniens. Néanmoins, quelques tests génétiques préliminaires
suggèrent une relation commune parmi la plupart d’entre eux.
Les populations
situées à l’est du basin de l’Indus,
et celles de l’Iran,
d’Anatolieet
duCaucase,
montrent une composition commune de l’ADN mitochondrial, principalement à
l’ouest de l’Eurasie[réf. souhaitée],
avec un très faible taux au sud de l’Asie[réf. souhaitée]et
en Eurasie orientale. En effet, les différentes populations iraniennes
montrent un degré frappant d’homogénéité. Cet état de fait est appuyé non
seulement par les valeurs FST et les relevés PC, mais aussi par les
résultats SAMOVA28,
dans lesquels une barrière génétique importante sépare les populations à
l’ouest du Pakistan de celle du nord de la vallée de l’Indus (résultats
non communiqués). Ces observations suggèrent soit une origine commune des
populations iraniennes modernes soit un niveau étendu de gènes coulant
parmi eux.29
À la base, les
résultats de cette étude révèlent plusieurs marqueurs génétiques communs
parmi les peuples iraniens de la région duTigrejusqu’à
l’Ouest de l’Indus.
Ceci concorde avec les aires linguistiques, les langues iraniennes étant
parlées du Caucase aux zone kurdes de la région deZagroset
du côté est du Pakistan et du Tadjikistan occidental ainsi que dans des
parties de l’Ouzbékistan en Asie centrale. Le courant de gènes étendu est
peut-être une indication de la diffusion des locuteurs de langues
iraniennes, dont les langues sont désormais parlées principalement sur le
plateau iranien et dans les régions adjacentes. Ces résultats montrent les
relations des peuples iraniens entre eux, tandis que d’autres tests
comparatifs révèlent diverses origines pour des populations telles que les
Kurdes, qui ont des liens génétiques avec leCaucaseà
un niveau considérablement supérieur que tous les autres peuples iraniens,
excepté les Ossètes, liés aussi bien à l’Europeet
aux populations sémites vivant à proximité comme les Juifs et les Arabes.
Finalement, des tests
génétiques révèlent certes que les peuples iraniens ont tous de nombreux
gènes communs, mais que nous avons aussi des indications de l’interaction
avec d’autres groupes, de variations régionales, et des cas de dérive
génétique. De surcroît, les populations indigènes ont peut-être survécu
aux vagues des invasions aryennes, l’assimilation culturelle les menant à
un large remplacement de la langue (de même qu’avec les Kurdes, les
Hazaras, etc.). Des tests plus poussés élucideront sûrement les relations
entre les peuples iraniens même, et avec les populations avoisinantes.
Des liens historiques
avec les anciens Iraniens et des liens culturels avec les Perses,
plusieurs sources incluent aussi lesAzériscomme
peuple iranien, bien que leur langue soit de l’ensemble linguistique
turc ; la question est largement débattue.[réf. souhaitée]
Durant l'Antiquité,
de nombreux peuples vivaient dans la péninsule à l’époque
préromaine. Ces peuples n'avaient pas tous la même langue ni la même
origine ethnique. Certains parlaient unelangue
italique, d'autresgrec,celtique,
ou même des langues nonindo-européennes.
La classification des ethnies est souvent inconnue ou très disputée.
Ils représentent
actuellement plus de 50 % du territoire de l'Europe, et leurterritoireoccupe
un peu plus de 10 % de la surfaceterrestredu
monde, dont la majeure partie est celle de la Russie1.
Les ancêtresindo-européensdes
Slaves, proches desBalteset
desGermainssur
le planethnolinguistique,
sont connus depuis la fin duIer millénaireavant
notre ère. Ils sont situés le plus souvent au nord de l'Ukraineet
au sud de laBiélorussie,
dans une région située à la confluence duDniepret
de la rivièrePripiat.
Mais, les auteurs anciens ne commencent réellement à les mentionner
explicitement qu'à partir duvie siècle
de notre ère.
AuMoyen
Âge, les Slaves constituèrent des principautés et des royaumes
puissants enEurope
centraleet enEurope
orientale, dont certains existent toujours, sous d'autres formes
aujourd’hui :
legrand-duché
de Lituanie(gouverné par
lesLituaniens,
qui sont desBaltes,
mais beaucoup plus étendu vers le sud-est que l'actuelleLituanie,
et majoritairement peuplé de Slaves orientaux) ;
laRus'
de Kievou Ruthénie, dont
sont issues plusieurs principautés, unifiées ultérieurement par laMoscovie,
dont est issu l'Empire
russe, transformé enURSS,
dont la fragmentation a donné laRussie,
laBiélorussieet
l'Ukraine,
ainsi que douze autres États non-slaves, mais comportant d'importantes
minorités de colons russophones.
Auxxe siècle,
trois États slaves constituèrent des fédérations :
l'URSS(constituée
de plusieurs États fédérés, dont trois slaves, mais c'étaient les plus
peuplés et dans toutes les républiques, ce sont les Slaves qui
gouvernaient, à l'exception notable de dirigeants d'originegéorgiennecommeStalineetBeria) ;
Du point de vue
linguistique, certaines langues slaves sont assez proches, mais cela ne
veut pas dire que l'intercompréhension soit facile. On distingue3,4:
On trouve aussi des
populations slaves très anciennement présentes enLusaceet
enAllemagneorientale,
patrie desSorabes,
dans certaines parties de laCarinthieet
duBurgenland,
enAutricheet
le long de la frontière nord de laGrèce.
La Slavie , enlangues
Slaves"Slavija"
pour l'orthographe bosniaque, croate, macédonienne, serbe, bulgare et
slovène, ou "Slavia" pour les Slaves orientaux, slovaques et tchèques, est
un terme général pour qualifier lemonde
slave5.
Angela Merkel(née Angela
Dorothea Kasner , fille de Horst Kasner (né Kaźmierczak), et sa femme
Herlind (née Jentzsch), àGdansk(aujourd'hui
Gdańsk,Pologne).
Masha Meril(
Maria-Magdalena Wladimirovna Gagarina, est née princesse, fille d’unprincerusse,
Validimir Gagarine, et d’une femme issue de lanoblesseukrainienne).
M. Pokora( née Matthieu
Tota, d'ascendance Polonaise)
Les Slaves sont tous
en majorité issus de l'haplogroupe
R1a (Y-ADN), sauf une partie des Slaves du Sud, à savoir les Serbes
(41,89 %)8,
les Croates et les Bosniaques qui sont en majorité issu de l'haplogroupe
I, avec une pointe de 70 % des habitants de l'Herzégovine(peuplée
de Croates, Serbes et Bosniaques) avec 70 % de ses habitants membres de l'haplogroupe
I, tout en ayant entre 20
et 30 % de membres de l'haplogroupe
R1a (Y-ADN), 25 % pour les Serbes9.
Procope de Césaréedécrit
les Slaves comme "grand[s]
et fort[s]"10.
Actuellement, le pays où la population est la plus grande est lesPays-Bas.
Cela dit, le peuple qui a la plus grande taille en moyenne sont les Slaves
avec plus de1,80m11,12.
Lesslaves
du sudsont généralement
plus grands que les autres Slaves, lesmonténégrinssont
les plus grands avec une moyenne de1,85m13.
Trois hypothèses sont
généralement retenues pour expliquer le motslave,
bien qu'il en existe d'autres :
la plus évidente et la plus simple
consiste à rattacher le nom auvieux-slaveslava,
avec le sens derenommée,gloire.
Autrement dit, les Slaves se seraient eux-mêmes qualifiés deglorieux(comme
lesCeltes,
le motkeltayant
le sens denoble) ;
une autre hypothèse part du
vieux-slaveslovo(=
mot, parole), les Slaves se définissant entre eux comme ceux qui savent
parler, dont le langage est compréhensible : cette hypothèse s’appuie
notamment sur le fait que dans les langues slaves le terme désignant unAllemandest
dérivé d’un adjectif signifiantnon-parlant :
enukrainien,
enpolonais,
enbosniaque,
enbulgare,
encroate,
enserbeet
entchèque,
les motsnijem,niemy,němý,nemtsisignifientmuet,
etNijemci,Niemiec,Němecsignifient
« Allemand ».
l'hypothèseprotochronisteprétend
queSlavaserait
le nom originel du fleuveDnieprautour
duquel les premières traces des Slaves en Europe sont accréditées.
Le nom de « slaves »
daterait duve sièclelorsque
lesByzantins,
et plus tard lesOccidentaux,
commencèrent à entrer en relations directes avec eux. Lorsque pour la
première fois auier siècle
de notre ère,Pline
l'AncienetTaciteparlent
desVeneti(→Vénètes),voisins
orientaux des Germains, il est très probable qu'ils se réfèrent aux
Slaves. Auiie siècle,Claude
Ptolémée, énumérant les peuples d'Europe
centrale et orientale, cite le nom desuovenoiproche
dugrecsklavenoiplus
tardif, il s'agit très probablement de la première mention de la racine du
mot « slave ». On suppose que le nom de « Vénètes » est une formelatinedu
nom de « Wendes »
que leur donnaient lesGermains14.
Selon l’éminent
historien byzantinProcope
de Césarée, chaque année à partir du début du règne del’empereur
Justinien,les Slaves
attaquèrent, prirent de nombreux captifs et transformèrent la terre en« désertscythe ».Les
écrivains grecs présentent les Slaves comme ceux« qui
ne peuvent pas être réduits en esclavage ni subjugués dans leur propre
pays ». Il est donc difficile d’imaginer comment le mot à l'origine de« esclaves »pourrait
venir de« slaves ».
Pendant leur
expansion, les Slaves, attaquèrentl’Empire
byzantindans lesBalkans,
détruisirent des palais grecs et réduisirent en esclavage de nombreux
habitants. Les historiens, comme entre autres le célèbre chercheursoviétiqueet
russe Igor Froïanov, soulignent que de nombreux esclaves furent capturés
par les Slaves. Comme le montrent les sources citées par l’historien, les
esclaves de cette époque et dans cette partie du monde étaient
principalement grecs.
Comment expliquer
alors cette similitude entre« Slaves »et« esclave »en
grec byzantin ? L’une des explications est que les deux mots sont de
simpleshomonymes :
ils sonnent pareil, mais ont des significations différentes.
Dansl’Empire
byzantin, les Slaves étaient désignés par le mot sklävеnoi. En parlant
d’esclaves, lesGrecsduMoyen
Âgeutilisaient le terme
σκλάβος, devenu sclavus en latin. Pourtant, il existe un autre mot
similaire, « σκυλεύω » (« skyleuein »), qui
signifiait « piller » ou « prendre un butin de guerre »15.
Les Proto-Slaves (ou
Balto-Slaves) auraient été les porteurs de laculture
de Milograd(en)(viie siècle
avant notre ère auier siècle
de notre ère) du Nord de l'Ukraine et du Sud de la Biélorussie, dans une
région située à la confluence duDniepret
de la rivièrePripiat.
Les Proto-Slaves
seraient les porteurs de laculture
de Chernoles(en)(750-200
avant notre ère) du nord de l'Ukraine, et plus tard de laculture
de Tsaroubintsyou culture
de Zarubinets (iiie siècle
av. J.-C. auier siècle
de notre ère) établie depuis la haute et moyenne vallée duDniepret
la vallée de laPripiatjusqu'au
sud de lavallée
de la Bugà l'ouest16.
Les Proto-Slaves
auraient été présents dans le Nord-Est de l'Europe centrale, au moins
depuis la fin duIIemillénaire
avant notre ère, et auraient été les porteurs de laculture
lusacienne(1 300–500 av.
J.-C.), et plus tard laculture
de Przeworsk(iie siècle
av. J.-C. auive siècle
ap. J.-C.).
Concernant leurs
ancêtres, la plupart des historiens slaves s’accordent à penser que les
premiers d’entre eux (lesProtoslaves)
auraient pu être enrôlés dans les confédérations de divers autres peuples
en migration au nord de lamer
Noire : ainsi, il a pu y avoir des Protoslaves parmi lesHunsturcophones,
parmi lesAlainsiraniens
(ive-ve siècle),
parmi lesGothsgermanophones
(ve siècle),
et on sait avec certitude (grâce aux chroniqueurs byzantins) qu'il y en
eut parmi lesAvarsturcophones
auxvieetviie siècleet
surtout parmi lesVarègues.
Le berceau originel
des Protoslaves à la fin de l’Antiquité,
si l’on en croit les témoignages archéologiques, pourrait se situer dans
le bassin duDniepr,
dans les régions comprises entre, au nord, laDvina
occidentale, à l’ouest leSan,
au sud leBoug
méridional, et à l’est leDon.
Ces régions de plaine boisée, situées enUkraineoccidentale
et enBiélorussie,
sont celles qui portent les témoignages les plus anciens d’une présence
slave (culture
de Tcherniakov).
Il est possible que
les Protoslaves aient également été apparentés auxScytheset
auxThraces,
dont la langue était « satem »
comme celles des Slaves.
Selon la théorie de la
« patrie de l'Est », avant d'être connus du mondegréco-romain,
lestribusdelangue
slaveont fait partie des
nombreuses confédérations multi-ethniques de l'Eurasie,
telles celles desSarmates,
desHuns,
desAvarset
desBulgares.
Les Slaves sont sortis de l'ombre auxveetvie siècles
lors desgrandes
migrations, lorsqu'ils s'étendirent sur les territoires abandonnés par
les tribus germaniques fuyant les Huns et leurs successeurs. Les Slaves
apparaissent alors dans le pays entre l'Oderet
la ligneElbe–Saale,
dans le Sud de laBohême,
enMoravie,
dans une grande partie de l'Autricheactuelle,
dans la plainepannonienneet
lesBalkans,
tandis que près de leur terroir d'origine, ils occupent tout le bassin
supérieur duDniepr.
D'autres arrivent jusqu'auPéloponnèse,
tandis que des groupes passent leBosphoreet
sont sédentarisés enAsie
Mineure.
Autour duvie siècle,
les Slaves se présentent en grand nombre aux frontières de l'Empire
romain d'Orient, dont la partie européenne était alors peuplée deGrecssur
les côtes, et dans l'intérieur deProto-Albanaiset
deThraces
latinisés. Les chroniques byzantines (Jordanès,Procope
de CésaréeetThéophylacte
Simocatta) notent que : « l'herbe ne repoussait pas dans les endroits
où les Slaves avaient défilé, si grand était leur nombre ».
Le caractère tardif
des migrations slaves explique que des peuples parlant des langues
différentes portent des noms apparentés, commeSlovènesetSlovaques,
ouSerbesetSorabes.
Dès leier siècle
apr. J.-C.,Pline
l'AncienetTaciteparlent
deVeneti(→
Vénètes), voisins orientaux des Germains.
Auiie siècle,Claude
Ptolémée, tirant des informations des voisins méridionaux des Slaves,
fait mention deSuovenoî,
première apparition de la racine du mot « slave ».
Jordanèsécrit que les
trois ethnonymes, lesVeneti,SclavenesetAnte,
étaient un seul et même peuple. Cela sera confirmé plus tard par entre
autresWawrzyniec
Surowiecki(pl),Pavel
Jozef Šafáriket d'autres
historiens.
Procopeécrit en 545 que « Les
Antes et les Sklavènes ont eu un seul nom dans un passé lointain, car ils
étaient tous appelés Spori dans les temps anciens ». Il décrit leur
structure sociale et leurs croyances : « ils ne sont pas dirigés par un
homme, mais vivent depuis les temps anciens dans unedémocratieoù
tout ce qui concerne leur vie, que ce soit en bien ou en mal, est décidé
par le peuple assemblé. Ces deux peuples barbares conservent depuis les
temps anciens les mêmes institutions et les mêmes coutumes, car ils
estiment que seulPéroun,
le créateur de la foudre, est maître de tout, et on lui sacrifie des
bovins et toutes sortes d'autres victimes ».
Procope mentionne
aussi qu'ils étaient grands et robustes : « Ils vivent dans de misérables
hameaux qu'ils mettent en place de loin en loin, mais, généralement, ils
sont nomades. Quand ils entrent dans la bataille, la majorité d'entre eux
va à pied contre de leurs ennemis, portant peu des boucliers et des
javelots dans leurs mains, et jamais de cuirasse. Certains d'entre eux ne
portent pas même une chemise ou un manteau, mais juste des braies. Les
deux peuples ont la même langue, tout à fait barbare. En outre, ils ne
diffèrent pas du tout les uns des autres en apparence : ce sont tous des
gens exceptionnellement grands et vigoureux, aux cheveux clairs ou blonds,
à la peau rose, mais assombrie de crasse. Pauvres, ils vivent une vie
difficile, ne prêtent aucune attention au confort, ni même aux lésions
corporelles… ». Les étudesarchéologiquesetpalynologiquesconfirment
ces dires : une péjoration climatique de l'hémisphère
nordsemble en effet être à
l'origine desgrandes
invasionsauxiiieetviie siècles
depuis les confins de l’Asie(où
sévit durant des dizaines de décennies, une terrible sécheresse avec des
gels prolongés, attestés par les pollens fossiles) et depuis le Nord de
l’Europe (où l’absence d’été provoqua des famines détectables par l’état
des personnes alors inhumées)18.
Jordanèsprécise qu'au
début, les Sklavènes s'installaient d'abord près des marécages et des
forêts, qui leur rappelaient leur pays d'origine. Par la suite, leur
nombre croissant, ils occupèrent progressivement toutes les plaines,
tandis que les populations antérieureshellénophones,latinophonesoualbanophonesse
repliaient sur les côtes ou les piémonts et devenaient minoritaires.
Ménandre Protectormentionne
un Sklavène nomméDaurentius(en)qui
tua en 577–579 un envoyé dukhanavarBayan.
Les Avars ayant demandé aux Slaves de devenir leurs vassaux, ce Daurentius
aurait dit : « Qui voudrait notre terre, perdra la sienne, car c'est nous
qui viendrons le soumettre ». Finalement, Avars et Slaves semblent s'être
alliés sur un pied d'égalité.
L’expansion des Slaves
vers le sud est assez bien documentée, puisqu’elle a fait vaciller
l'autorité de l’Empire
byzantinsur lesBalkans,
au profit desAvareset
desBulgares.
DeschroniqueurscommeJean
d'Éphèseen ont fait lerécit :
« Trois ans après la mort deJustin,
en581,
le maudit peuple desSclavènesparcourut
toute l’Hellade,
les provinces deThessaloniqueet
deThrace,
ravagea quantité de villes, prit d’assaut de nombreuses forteresses,
dévasta et brûla, réduisit la population en esclavage et se rendit maître
du pays tout entier. »
La poussée des Slaves
vers l’ouest,
à partir duvie siècle,
leur permit de peupler des territoires qui avaient été auparavant peuplés
par lesGermains.
Latoponymierévèle
l’emprise des Slaves sur l’Est de l’actuelleAllemagneorientale.
Les Slaves habitant cette région ont été lesObodriteset
lesSorabes.
Beaucoup de noms de lieux ont ici desétymologiesslaves,
à commencer par le nom de la ville deBerlin,
qui, selon lesétymologuesslavisants,
ne viendrait pas de l'allemandBär(« ours »)
mais du slaveberlo(« bâton,
pieu »).Berlinétait
donc la « ville entourée de pieux ». Cette étymologie est d’autant plus
probable que, pour les Slaves, lespieuxconstituaient
non seulement les éléments de base des remparts, mais aussi les fondations
des habitations en zone marécageuse (et Berlin en est une). Quant àLeipzig,
c’était la « ville destilleuls »,Lipsken
slave.
L'Alaskaest
la version Slavisé (Аляска) du motaléouteAlakshak
signifiant « terres » ou « grande péninsule », avant la vente de cette
dernière auxÉtats-Unisen
1867. Les Slaves, touchèrent également le nord de laCalifornie,
entrant ainsi en compétition avec les Espagnols établis au sud19.
À partir duIXe sièclelesgermaniquesconstru===
Arrêt de l'expansion slave en Europe de l'Ouest ===aFrancie
orientale) allant du nord au sud de l'Europe pour empêcher
l'expansions des Slaves à l'ouest.
La marche Sorabe
Louis le germaniquefut
celui qui commença ce travail de renforcement des frontières( la marche
Sorabe) qui au fil du temps contribua a stopper l'avancer des Slaves sur
les territoires germanique20,21.
Le commerce d'esclaves,
nom dérivé de Slaves, a amené certains beaucoup plus loin de leurs terres
d'origines, jusqu'enEspagne
musulmaneoù des esclaves
de cour ont fondé des dynasties :Saqālibadésigne
les Slaves, en particulier les esclaves et lesmercenairesdans
lemonde
arabemédiéval22.
Le Saqālib avait la réputation d'être « le plus courageux et violent des
guerriers ». Dans lemonde
musulman, les Saqālib, très prisés notamment en raison de leur
blondeur, ont servi ou ont été forcés de servir d'une multitude de
façons :fonctionnaires,harem,eunuques,
artisans,soldats,
et même gardes personnelles ducalifedeCordoue.
Convertis à l'islam, certains Saqālib sont devenus dirigeants destaïfas(principautés)
dans lapéninsule
Ibérique, après l'effondrement ducalifat.
LeStrategikonou
Strategicon (en grec : Στρατηγικόν) est un traité de stratégie militaire
qui aurait été rédigé pendant leVIe siècleet
le plus souvent attribué à l'empereur byzantinMauriceIeret
qui est certainement la source la plus importante pour la stratégie
militaire slave. Il est d'une telle importance parce qu'il a été écrit par
des soldats, pour les soldats, comme un livre de référence pratique. C'est
pourquoi nous pouvons le considérer comme fiable. Tout le chapitre de ce
livre est dédié aux slaves. Au tout début, l'auteur souligne que les
Slaves sont très durs. Il dit aussi que l'une des stratégies militaires
slaves se cache sous l'eau, tout en utilisant la paille pour respirer.
C'était une sorte de camouflage sous-marin, puisque l'observateur de la
rive ne pouvait voir les pailles. Maurice a également décrit le
comportement Slave pendant la bataille. Il prétend qu'ils exécutent de
manière désordonnée et totalement éviter les terrains plaine et plate. Il
confirme plus tôt cité Procope et Simocatta. Maurice affirme clairement
que les Slaves, lors de l'entrée dans la bataille, "Avance en faisant
beaucoup de bruit " Si cette peur de l'ennemi réussit, ils attaquent, mais
sinon, ils se replient immédiatement d'où ils sont venus. Ici, nous
apprenons que les tactiques d'intimidation d'un ennemi était connu des
Slaves. Il y a une dimension psychologique à cette stratégie à laquelle je
vais revenir plus tard dans le texte. Pour l'instant, il est important de
souligner que les Slaves ont été qualifiés dans ce segment de la guerre.
En l'an 586 ce, slaves
etAvarsattaquéThessalonique.
Il ya un enregistrement de cet événement dans le "Miraculi Sancti
Demetrii" ("miracles de Saint-Demetrius"). Cette source apporte des
informations très importantes sur les Slaves en utilisant les moteurs de
siège tout en conquérant les villes. Les dispositifs mentionnés sont
helepolis,Bélier,catapulteset
soi-disant tortues. Contrairement aux exemples précédents, nous voyons
maintenant les Slaves et les Avars utilisaient des outils de combat avancé
pour assiéger. Et ce n'est pas tout. Nous avons également lu que les
Slaves et Avars ont tenté de traverser l'eau en utilisant des
échafaudages, afin d'envahir le port de la ville. Cependant, il semble que
les Slaves n'étaient pas habiles dans la manipulation des moteurs de
siège. Selon l'auteur des "miracles", ils ont continué à jeter des pierres
énormes de l'aube jusqu'au soir, mais pas une pierre a frappé le mur de la
ville. Il est évident que cette technologie était encore nouvelle pour les
Slaves, qui ont été habitués à une manière différente de conquérir les
villes.
Une autre façon dont
les Slaves ont atteint les villes entourées d'eau a été l'utilisation de
bateaux fabriqués à partir d'un tronc de bois-monoksils. Ils ont été
utilisés lors de l'attaque de Constantinople en 626 EC, et plus tôt, dans
l'invasion de Thessalonique 614-616 ce. Dans ce dernier cas, les Slaves
ont même protégé leurs bateaux par le cuir cru, pour les rendre résistants
aux flèches et aux pierres.
"les miracles de
Saint-Demetrius" mentionnent un certain artisanat Slave habile à façonner
des engins de combat en bois. Cette information se réfère à l'année 677 .
Ainsi, nous voyons que les slaves en moins de 1 siècles ont appris à
produire des moteurs de siège de leur propre chef, et sans doute, comment
les utiliser d'une manière plus efficace. Cela ne veut certainement pas
dire que cette nouvelle technologie a mis un terme à leur stratégie
d'embuscade préférée. Il devait être utilisé pendant une longue période,
comme un système de guerre efficace.
D'après ce qui a été
dit précédemment, nous pouvons conclure que la tactique militaire
principale des Slaves était une attaque sournoise. Selon les sources, les
Slaves étaient très habiles dans la clandestinité, au cours de laquelle
ils pouvaient également utiliser différents types decamouflage.Il
leur a permis de vaincre les ennemis mieux équipés et formés.Les
Slaves ont également été en mesure d'utiliser des élémentspsychologiquesdurant
les batailles, en faisant des efforts pour effrayer l'ennemi. Cacher et
camoufler a donné un avantage psychologique aux slaves. L'ennemi ne
pouvait pas savoir d'où l'attaque peut venir. Il a diminué ses chances de
regrouper les forces efficacement, surtout en ayant à l'esprit que les
attaques slaves ont été organisées comme des raids23.
Grossissant les rangs
d’autres peuples d’origine iranienne (lesSarmates),
turco-iranienne, ou encore germanique (lesGoths),
les anciens Slaves ne formaient pas encore, au départ, des « nations » (au
sens actuel du terme).
À l’origine répartis
en de nombreuses tribus, sans doute de taille modeste, les Slaves
n'avaient pas encore d'organisation politique ou militaire à grande
échelle. L’unité de base était probablement la famille, et au-delà de
celle-ci, le regroupement en communautés villageoises agro-pastorales, lesSklavinies.Karol
Modzelewskisouligne la
similitude entre les structures sociales des anciens Slaves et celles des
anciensGermainsetBaltes.
La communauté familiale, fortement solidaire, est intégrée dans le cadre
de l'assemblée villageoise et dans celui, plus vaste, de l'assemblée
tribale autour d'un sanctuaire commun. Les décisions se prennent à
l'unanimité par acclamations, en l'absence d'un appareil étatique
permanent. L'expansion des Slaves prend d'abord la forme d'une
infiltration dans les vides laissés par les vagues migratoires desAvars,Bulgares,Hongrois...
La tactique des
Slaves, décrite par l'empereur byzantinMaurice,
relève de la guérilla : ils s'abritaient dans les forêts et les marécages,
et évitaient la bataille rangée. Un auteur carolingien les qualifie de
« grenouilles ». En tout cas, la méthode s'avère efficace contre des États
aux ressources limitées, qui ne peuvent maintenir leur armée en campagne
pour de longues périodes.
Elle est étroitement
liée aux contacts avec les peuples voisins, notamment lesVarègues,
mais aussi les empiresgermanique,byzantinetkhazar.
Auxe siècle,
à la suite des première et deuxième vagues d’invasions
barbares, le « domaine slave » atteint son extension historique (et
maximale vers l’ouest) : les langues slaves commencent alors à diverger,
ayant acquis au cours des invasions des caractères différents permettant
de distinguer parmi eux tribusoccidentales,méridionalesetorientales(sur
le planlinguistique).
La pression despeuples
germaniquesau nord et à
l’ouest (à l’époque carolingienne, lesFrancsles
arrêtent sur l’Elbe ; à l’époque ottonienne, lesSaxonscommencent
à s’étendre vers l’est), et celle despeuples
des steppesà l’est et au
sud semble avoir mis un terme à l’expansion des Slaves et les avoir fixés
dans l’espace.
Le rôle de l’évangélisation des Slaves dans la formation de leur identité[modifier|modifier
le code]
L'évangélisation des Slaves (bas-relief en céramique à Berlin).
Initiée à la fois
depuisConstantinopleau
sud, et depuisRomeà
l’ouest, l’évangélisation des Slaves s’étend également du début duixe sièclejusque
vers la fin duxie sièclepour
l’essentiel d’entre eux, du moins.
Dès lors, les Slaves
de l’Ouest et une partie des Slaves du Sud (lesCroates,
lesSlovèneset
lesDalmates),
qui avaient embrassé la religionchrétiennecatholiquedéfinie
par Rome, eurent un destin politique distinct des autres Slaves (de l’Est
ou du Sud) qui avaient embrassé le christianisme de rite grec, dit « orthodoxe »,
défini par les quatre autres patriarches (Jérusalem,Constantinople,AntiocheetAlexandrie,
bientôt rejoints parMoscou).
La division religieuse se doublait d'une division politique, puisque les
Slaves de rite latin se définissaient par rapport à leSaint-Empire
romain germanique, qui pouvait leur reconnaître ou non le titre royal,
et ceux de l'Est par rapport à l'Empire
byzantin : les Bulgares, puis lesSerbeset
enfin lesRussess'efforceront
d'obtenir le titre de « tsar »
(césar) par délégation ou succession de Byzance.
En 1440, le souverain
polonais Ladislas Warneńczyk (Ladislas
III Jagellon) fut couronnéroi
de Hongrieet, à cette
occasion, il reçut ladélégationdu
roi bosniaqueTvrtko
IIàBuda.
Ils ont discuté des possibilités de coopération contre les Turcs, mais ils
ont également souligné l'origineethniquecommune
des Bosniaques et des polonais.
L'historien croate
Vjekoslav Klaic (Poviest Bosne, 1882) a écrit ces lignes sur l'événement :
« le roi Stephen Tvrtko II et ledespoteGeorge
Brankovicespère que les
meilleurs moments viendront et ont été ravis que la Couronnehongroisea
été prise par un souverain slave de sorte qu'ils ont envoyé leur délégués
à Buda pour saluer le nouveau roi et lui demander de l'aide. »
Le biographe du roi
Vladislav a écrit ceci au sujet de la délégation bosniaque : « le roi
bosniaque a également envoyé une délégation composée de grands maris. »
Avec des histoires sur les origines de leur tribu, ils ont souligné que
les Bosniaques avaient les mêmes ancêtres que les polonais et qu'ils ont
la même langue parlée. Ils ont également déclaré que le roi bosniaque est
satisfait du fait que le roi Ladislav a réussi dans ses campagnes
militaires et ont mentionné le langage commun et origine commune.
Cet événement est
également décrit le livre Polonais appeléDzieje
Rzeczypospolitej PolskiejdeJędrzej
Moraczewski24.
Le roi Ladislas est
mort pendant labataille
de Varnaen 1444 où il a
également commandé un groupe dechevaliersbosniaques
envoyés par le roi bosniaque pour lutter contre lesTurcs.
Les structures
politiques mises en place au haut Moyen Âge par les Slaves, ou par les
peuples qui les encadraient, ne durèrent pas longtemps et sont assez peu
connues. CesSklavinies(grec :
Σκλαβινίαι, latin :Sclaviniæ),
intercalées entre les « valachies »
du bassin du bas-Danubeet
dans l'Empire
byzantinauxviieetixe siècles,
étaient le plus souvent de petites communautés appeléesKniazats(ouCanesatsdans
les chroniques en latin), mais parfois aussiBanats(« duchés
autonomes » enhongrois)
ou encorevoïvodies(« provinces
autonomes » au sein d’autres États, à ne pas confondre avec les Voévodats
roumains, dont le nom est également d’origine slave, mais qui sont des
principautés).
Comme pour la majorité
des peuples qui participèrent aux invasions, le terme d’État parfois
conféré à ces structures est contestable dans la mesure où leskhanats,
royaumes ou principautés de cette période, étaient bien éloignées de lares
publicaantique,
confondant sous un même terme les territoires, la dépendance des hommes à
l’égard d’un pouvoir personnel et les biens de ce pouvoir.
Les Slaves occidentaux
atteignirent la région deDresdeavec
lesSorabessans
doute auvie siècle :
ils disposent aujourd’hui encore d’une autonomie locale enLusace,
dans l’Allemagne orientale.
LesPolanes(les
futurs Polonais) suivaient vers l’est, eux-mêmes voisins desDrezvlianes(futurs
Biélorusses) proches desVyatiches,
établis autour deMoscou)
(futurs Russes).
Des agglomérations
modestes, nomméesgorods,grodsougrads,
furent fondées en grand nombre partout où ils se trouvaient et sont
connues pour la période kiévienne.
Si l'origine deSamoreste
incertaine, il fut le premiersouveraindes
Slaves (623–658) dont le nom estconnu ;
il a fondé l'un des premiersÉtats
slaves, une union supra-tribale généralement appelée :empire,royaumeou
l'union destribusde
Samo.
Les Slaves
s'établissent sur des territoires qui correspondent aujourd'hui à la
partie orientale de l'Allemagne, à laRépublique
tchèque, à la Slovaquie et à l’Autriche. Ils souffrirent auviie sièclede
la domination desAvarssur
la région et de l’hostilité des Francs à l’ouest : en623,
ils se révoltèrent et élurent un commerçant franc nomméSamocomme
chef.
Empire de Samo.
L’évènement le plus
célèbre de la carrière de Samo est sa victoire sur l'armée royale franque
sousDagobertIeren
631 ou 632. Provoqué par une « violente dispute dans le royaume dePannoniedesAvarsouHuns »
lors de sa neuvième année, Dagobert a mené trois armées contre lesWendes,
la plus importante étant composée deAustrasienssous
lui. LesFrancsfurent
mis en déroute près deWogastisburg(castrum
latine Wogastisburc), un lieu non identifié qui signifie « forteresse
/ château de Vogast ». Au lendemain de la victoire desWendes,
le princesorabeDervanabandonne
les Francs et se « place lui-même et son peuple en vertu de Samo » (Frédégaire).
Samo aurait même envahi laThuringefranque
à plusieurs reprises et y aurait entrepris des pillages.
Il vivait avec douze
femmes, avec qui il eut 32 garçons et 15 filles ou, selon d'autres
versions, 22 fils et 15 filles. La légende raconte que le roi, sur son lit
de mort,« appela
trois de ses fils auxquels il ordonna d'amener chacun deux flèches. Il
prit à chacun une première flèche et rompit les trois flèches une par une
sous leurs yeux. Puis il leur prit la seconde flèche et essaya vainement
de rompre les trois flèches ensemble. Vous voyez, conclut-il, si vous
restez ensemble, unis pour lutter contre l'ennemi, vous ne serez pas
brisés : dites-le à vos autres frères et sœurs ! »26.
Après que lesAvarsont
été écrasés par les Francs (à l’ouest), par les Bulgares (à l’est) et par
les Moraves et les Slovaques (au nord), la principauté de Moravie (en
République tchèque orientale et Slovaquie occidentale actuelles)
s’agrandit d’abord de laprincipauté
de Nitra(qui comprenait la
Slovaquie, laHongriedu
Nord, et l’Ukraine subcarpathique), plus tard de la Bohême (890–894) et du
Sud de la Pologne actuelle. C’est ainsi que se forma laGrande-Moravieen833.
Cet État « hérissé de villes fortifiées et de châteaux forts » (Denise
Eckaute) dut combattre lesSaxonsau
nord et lesBavaroisau
sud : il dura moins d’un siècle sous cette forme. L’empire, dirigé parMojmir
I,Ratislav,Slavomir(en),Svatopluk(871–894)
etMojmir
II, disparut en effet en907,
pour cause de querelles internes et sous les coups des tribus hongroises,
lesMagyars,récemment
arrivés dans la régiondepuis
la steppe ukrainienne (Etelköz) située à l’est desCarpates.
C’est notamment à
l’initiative de Ratislav que les missionnairesCyrille
et Méthodefurent dépêchés
en863par
l’empereurMichel
IIIpour évangéliser les
Slaves.
Auxe siècle,
la dynastie desPremyslidesy
affirma son pouvoir sous le règne deVenceslasIerde
Bohême(921–935).
Venceslas, confronté à la puissanteSaxe,
devint le vassal d’Henri
l’Oiseleuret se plaça sous
la protection dupapeafin
de consolider son pouvoir. Se heurtant à l’opposition des nobles et de son
frère en raison de cette politique qui renforçait l’autorité centrale, il
fut tué par ce dernier en935et
devint martyre à la fin du siècle.
Le fratricideBoleslavet
ses successeurs, notammentBoleslav
II(972–999),
continuèrent avec moins de succès l’œuvre de Venceslas, limités par leSaint-Empire
romain, auquel la principauté appartenait, et par la puissance
polonaise.Praguedevint
un évêché en973,
la Moravie actuelle fut conquise en1019et
c’est finalement sous le règne deVratislav
II(1061–1092) que la
dynastie obtint en1089la
couronne des mains de l’empereurHenri
IVpour avoir pris son
parti au moment de laquerelle
des investitures(1075–1122)
avec le pape.
Peu après le milieu duxe sièclese
forma également le premier « État » polonais autour deGniezno,
sous le règne deMieskoIer(ouMieszko,920–992)
qui prit le titre de roi, reçut le baptême et épousa la sœur duduc
de Bohême,BoleslasIer,
en966.
Ainsi, il choisit d’épouser le christianisme directement de Rome pour
éviter de tomber sous la domination saxonne.
Miezko s’était entendu
avec lemargravesaxonGero(mort
en965)
pour soumettre les Slaves de laBaltique.
Ayant unifié les Slaves de laVistule,
il sut profiter successivement de l’écrasement desMagyarsparOttonIerauLechfeld(955),
puis de la défaite italienne d’Otton
IIaucap
Colonne(982), tout comme
ses successeurs profiteraient de l’affaiblissement desHohenstaufenauxie siècle,
pour faire reconnaître sa royauté par l’empereur et pour constituer un
royaume polonais qui allait s’étendre deGdańskàCracovie.
Auve siècleProcopeetThéophylacte
Simocattamentionnent qu'en
577, une horde de 100 000 Slaves envahit laThraceet
l'Illyrie :Sirmium(actuelle
Sremska Mitrovica, la cité byzantine la plus importante sur leDanube),est
perdueen 582. Les débuts
de la présence slave dans l’empire
d’Orientsont contemporains
de l'arrivée desAntesauxbouches
du Danube, et desSklavènesdans
l’Illyrie,
laDalmatie,
laMésieet
laThrace.
Auparavant, les Slaves avaient déjà ravagé ces parties de l'Empire
byzantin en545–546(Thrace),
en548(Dyrrachium,
Illyricum), en550(Thrace,Illyricum),551(Illyricum),
ce qui leur avait donné une connaissance du terrain, et affaibli les
défenses impériales. Entre la fin duvie siècleet
le début duviie siècle,
l’irruption desAvarsvient
bouleverser cette relative stabilité, mais il semble que les Slaves
avaient recommencé leurs mouvements auparavant : les chroniques syriennes,
qui datent de551,
mentionnent une seconde vague d’invasion qui atteint lamer
Égée. À la fin duvie siècle,Jean
d'Éphèseécrit que « toute
la Grèce est occupée par les Slaves ». En tout cas, c’est sans doute à
cause de l’invasion des Avars que lelimesdanubien
est franchi à nouveau par les Slaves au début duviie siècle :
en609,617et619.
En617,
les faubourgs même deConstantinoplesont
menacés27.
Une fois installés en
« sklavinies »,
intercalées entre les « valachies »
existantes28,
l'empire leur accorde finalement le statut de « fédérés » (fœderati),
mais concrètement, ne contrôle plus que les côtes de lapéninsule
balkanique, où les Slaves deviendront progressivement majoritaires
dans l'intérieur : ils y laissent une empreinte particulière qui persiste
jusqu’à nos jours18.
Une fois majoritaires sur le plan démographique (si l’on excepte l’Albanie,
les côtes grecques et les terroirs montagneuxvalaquescomme
laRomania Planinaou leStari
Vlahprès deSarajevo),
lesSlaves
du Sud, d'origines diverses, vont se différencier auxixeetxie siècles :
les plus occidentaux d’entre eux, lesCarentanes(du
slave Korǫtanъ désignant alors le pays où s’installèrent les ancêtres
desSlovènes,
dont l’actuelleCarinthie),
furent confrontés auxBavarois.
Ces derniers ont arrêté l’expansion slave vers l’ouest. Les mêmes
Slovènes tombèrent ensuite sous la domination des Avars auviie siècle.
Leur aire de répartition initiale couvrait tout l’Ouest de l’actuelle
Hongrie (principautés dePribinaetKozel).
L'indépendance des Slovènes fut de peu de durée, puisqu'ils ne tardèrent
pas à passer sous la domination de l'aristocratie allemande dans les
duchés deCarinthieetCarniole.
lesCroates,
qui apparaissent initialement en Pologne (« Croates
blancs »), s’étaient établis au sud de laSave,
et avaient transformé l’Illyrieet
laDalmatieantiques
auvie siècleen
pays à majorité slave. Ils constituèrent un État portant leur nom auixe siècle,
mais qui très vite sera réuni à laHongrie.
lesSerbes,
qui apparaissent initialement dans l’actuelle Allemagne orientale, enSerbie
blanche, se sont ensuite établis au centre et à l’est des Balkans
sous la conduite duprince
de Serbie blanche, formant en outre des enclaves jusqu’en Grèce
orientale. Par la suite ils établirent un État puissant sous la dynastie
desNemanjic(voirEmpire
serbe).
d’autres peuples slavophones,
aujourd'hui disparus, se partagèrent le reste des anciennes provinces
romaines adriatiques : ainsi, lesDouklièneset
lesNarentinsremplacèrent
petit-à-petit lesIstriensenIstrieet
lesMorlaquesenDalmatie ;
ils s'intégrèrent ultérieurement aux Croates.
Les plus orientaux d’entre eux, lesSlavonsapparaissent
d'abord dans le bassin du bas-Danube,
en connexion avec la confédération irano-turcophone desBulgares,
dont ils prennent le nom et à laquelle ils donnent leur langue. Les
Slavons/Bulgares s'étendent ensuite progressivement vers lamer
Égée, absorbent la plupart desThraces
latinisés(le restant
donnera naissance aux minoritésaroumaines)
et se différencient tardivement (auxxixeetxxe siècles)
enMacédonienset
enBulgares,
aux langues encore très proches.
Comme la Baltique, l'Adriatiquea
connu la piraterie des Slaves qui ont commencé à améliorer leurs
connaissances en constructionnavaleau
contact desDalmateset
au moment où lesArabesse
mirent à attaquer les eaux de l'Empire
romain d'Orient. Vers le milieu duviie siècle,
en642,
les Slaves ont monté une expédition navale à partir de la côtedalmatevers
l'Italie et envahiSipontodans
le golfe dumont
Gargan. Par la suite, leurs raids à travers l'Adriatique ont augmenté
rapidement, ainsi que leur piraterie contre lecommerce
naval byzantinavecVenise.
En 827–828, lesSlaves
narentinssont de plus en
plus présents dans la sphère d'influence de la futurerépublique
de Venise. Un chef Narentin y est baptisé en 829, marquant un traité
entreMéranieet
Venise. Cependant, quand Venise s'affaiblit, les Narentins reprenaient
leurs raids de pirates, comme en 834/835 lorsqu'ils pillèrent et
massacrèrent plusieurs marchands vénitiens qui revenaient duduché
de Bénéventdans leSud
de l'Italie, ou en 846, lorsqu'ils attaquèrent Venise elle-même,
s'emparant de la ville voisine de la lagune deCaorle.
Après de nombreuses réussites militaires, l'auto-détermination, la liberté
et letribalismegagnèrent
en force dans le bassin de laNeretvaet
chez les Méraniens.
Auixe siècle
les piratesslaves
du Suddétruisirent le
village fortifié de Sipar (enIstrie).
Dès la seconde moitié
duixe siècle,
les Narentins commencent à changer leur mode de vie de pirates, ce qui ne
les empêche pas d'enlever contre rançon l'émissaire de l'évêqueromain
qui revenait du Conseil ecclésiastique deConstantinopledans
le milieu de mars 870. Lespaïensslaves
ont longtemps résisté à l'influence du christianisme, jusqu'à ce que
l'empereur romain orientalBasileIerde
la dynastie macédonienne ait réussi à les pacifier. Il réunifia ensuite
l'ensemble de la Dalmatie sous la domination byzantine impériale. Ils ont
été baptisés en 870.
Dès que lamarine
impériales'est retirée des
eaux de l'Adriatique, les païens reprirent leurs vieilles habitudes de
pirates, menant une offensive militaire contre les vénitiens en 886.
Ledoge
vénitienPietroIerCandianoalla
lui-même avec 12 galères dans les eaux deNeretvaen
887, et y coula 5 navires narentins dans le port deMokro.
Après avoir débarqué ses troupes près de Mokro, il en chassa les
Méraniens, en avançant à l'intérieur des terres. Le 18 septembre 887, les
Narentins se précipitèrent contre lui et le vainquirent de manière
décisive. Dans la bataille, le doge PietroIerlui-même
perdit la vie.
Cela incita la
république de Venise à renouveler son alliance anti-slave avec le roiBérengerIerd'Italiele
7 mai 888.
En649,
lesBulgares,
confédération initialement iranophone et turcophone établie dans la boucle
duDon,
furent attaqués à l’est par lesKhazars,
peuple turcophone converti aujudaïsme,
établi le long de laVolga.
Ils se scindèrent alors en deux groupes : l'un partit vers le nord et
s'établit sur la moyenne-Volga (Bulgarie
de la Volga), l'autre partit vers l’ouest et s'établit dans l'actuelleUkraine(empire
deKoubrat).
De là, les Bulgares, déjà mélangés à des Slaves, affrontèrent l'empire
d’Orient et, après avoir vaincu l’empereurConstantin
IVPorphyrogénète,
s’installèrent enMésieorientale,
sur lamer
Noire(autour deVarna,
enBulgarie).
Là, ils soumirent la population déjà majoritairement formée de Slavons,
dont ils finiront par adopter la langue.
Sous le « règne » de
leurkhan,Asparuch,
les Bulgares constituèrent un premier empire, mi-slavon, mi-valaquepar
sa population (681).
Il s’étendit progressivement, regroupant un grand territoire recouvrant
les États actuels deBulgarie,Grèceseptentrionale,Macédoine,Moldavie,RoumanieetSerbieorientale.Linguistiquementet
culturellement, la fusion qui s’opéra entre Slavons des plaines, Valaques
des montagnes, Bulgares de l’aristocratie du Khân et Grecs des côtes, se
fit au profit de la langue des Slavons, même si des témoignages
épigraphiques montrent que de nombreux éléments culturels bulgares, latins
ou grecs survécurent au moins jusqu’auxe siècle.
Religieusement, ce furent lesGrecsqui
donnèrent au royaume sareligion
chrétienne orthodoxe.
Le nouvel Empire ainsi
constitué fut l’un des plus redoutables rivaux de Byzance. Auixe siècle,
deux de ses souverains,BorisIerqui
reçut le baptême et prit le nom de Michel, puisSiméon
le Grandtentèrent même de
prendre le titre deBasileus.
Ils échouèrent à prendreConstantinople,
mais possédaient la majeure partie de la péninsule balkanique. Bien plus
tard, l’empereur byzantinBasile
IIréussit à abattre cet
empire malgré les efforts de son dernier souverain, le tsarSamuel,
et prit le titre deBulgaroctone(« massacreur
de Bulgares ») en1018.
Les « Sklavinies »
se multiplient sur l'ensemble du territoire compris entre les villes
contemporaines deVélès,Kavadarci,Prilep,MonastiretDebar.
La ville grecque dévastée deLychnidos(en)prit,
auxe siècle,
à l'époque du tsarSamuelIerde
Bulgarie, le nom slave d'Ohrid peut-être dérivé du substantifHrid,
colline.
Face aux Sklavinies,
l'Empire
byzantinréagit selon les
circonstances29 :
il tenta d'en faire sesvassaux,
de leschristianiserethelléniserà
partir des évêchés grecs locaux, mais aussi de les combattre. Il réussit
dans certains cas et notamment sur les côtes et autour des grandes villes,
plus facilement accessibles à ses forcesterrestresetnavales ;
il échoua dans d'autres cas et perdit progressivement le contrôle de
l'intérieur desBalkans,
surtout au nord de la péninsule. C'est pourquoi tant les cartes qui
figurent l'Empire comme contrôlant encore toute la péninsule auviie siècle,
que celles qui figurent son contrôle comme se limitant dès levie siècle
aux seuls abords deConstantinople,
deThessaloniqueet
d'Athènes,
sont simplificatrices et donc erronées.
Les résultats des
fouillesarchéologiquesà
Ohrid nous indiquent que les Slaves installés dans la région, ont
progressivement commencé à absorber la culture autochtone (hellénique,albanaiseetromane) :
à partir duviie siècle
une culture slavemédiévaleaux
caractéristiques spécifiques (langue
slave,christianisme
orthodoxe, traditions balkaniques communes avec les Grecs, les
Albanais et lesValaques)
émerge dans la région d'Ohrid et dans d'autres parties de la Macédoine.
Cette culture se diffuse auixe siècle
dans l'ensemble de l'État
macédonien médiéval.
SousJustinien
II, puis sous ses successeurs de ladynastie
isaurienne(717–775),
les Byzantins regagnèrent politiquement le terrain perdu en soumettant les
uns après les autres les Slaves des Balkans, mais ceux-ci formaient
désormais la majorité de la population dans la péninsule. Les populations
qui résistèrent furent chassées au nord du Danube (notamment desValaques)
et enAsie
Mineure(notamment des
Slaves). Ces mesures s’accompagnèrent de la mise en place de nouvelles
structures administratives à caractère défensif : les « thèmes »,
circonscriptions à la fois militaires et civiles gouvernées par des
« stratèges ». Ainsi, en partie sous l’action indirecte des Slaves et
ayant perdu la plupart de ses populations latinophones, l’Empire
romain d'Orientse
transforma enEmpire
byzantin, c’est-à-dire essentiellement grec. À partir du milieu duviiie siècle
les Slaves d’Épire, de Thessalie, duPéloponnèse,
deMacédoine
méridionale, des rives de l’Égéeet
des abords d’Andrinopleet
deConstantinople(en
slaveTzarigrad, la
« ville des Césars ») sont progressivement hellénisés et auxe siècle
l’Empire regagne ainsi sur le plan culturel également, le terrain qu’il
avait perdu depuis trois siècles. Cela lui permet, à la fin duxe siècle,
de mettre fin à l’existence de l'État
macédonien médiévalet de
reconquérir toute la péninsule des Balkans (reconquête achevée en 1020).
En mer Baltique, des
groupes de pirates slaves ont sévi duviiieauxive siècle.
Les Slaves de laBaltique,
dont l'agriculture n'est pas très développée au début de 800, ont un
besoin urgent de ressources. Les îlots secs étaient les seuls capables de
produire des cultures et le bétail était rare. Lelina
pu être cultivé. Il a été transformé enlinou
en toile pour les vêtements et utilisé comme une forme de monnaie. À cette
époque, les Slaves baltes ont été également connus pour l'apiculture,
échangeant leurmielet
lacireavec
les Allemands pour confectionner des cierges et pour créer l'étanchéité
des documents. Une fois que le commerce a commencé, la monnaie allemande a
circulé au sein du groupe. Il n'y a pas d'information sur cet échange
entre Germains et Slaves auixe siècle.
Pendant cette période,
il est connu que les Slaves se sont croisés avec lesDanois,
conduisant à une série d'événements fatidiques. Les Slaves de la Baltique
s'étaient engagés dans des activités de piraterie. Tandis que les Danois
ont estimé que le commerce et le piratage allaient de pair. Ce qui rend
intéressante la tentative de relations commerciales. Les Slaves de la
Baltique s'intéressent très tôt dans le développement commercial. Ils
tentent de prendre des rivières auDanemarken
vue de contrôler le commerce. Les Danois ne l'entendaient pas ainsi; il y
eut des guerres entre ces peuples.
En Europe orientale,
c'est vers l'est que les Slaves s'étendent, rencontrant au nord-est despopulations
finnoisesétablies autour
des lacs et dans laforêt
boréale, et au sud-est despopulations
turcophonesnomadisant dans
lasteppeeurasienne,
entre les bouches duDanubeet
l'Altaï.
Combats, avancées, reculs, assimilations, traités alternent. Le premier
grand État attesté se constitue auixe siècle :
c'est laRus'
de Kiev, traduite dans les sources historiques parRuthénie,
Russynie ou Roussénie (puis plus tard par « Russie de Kiev » paranachronismeenfrançais).
Auxie siècle,
c'était le plus grand État d’Europeen
superficie. Fondée à l'origine par lesVarègues,
la Rus' tire son nom duscandinaverodslagen(« le
pays du gouvernail »)30.
Initialement dirigée
par une dynastie d'origine scandinave : lesRiourikides,
rapidement slavisés, la Rus' s'étendit de lamer
Baltiqueà laVolga.
Auixe siècle,
sa capitale étaitKiev,
une cité slave qui, jusqu'au début duixe siècle,
rendit hommage auxKhazars,
mais qui fut prise par les Varègues en864.
La population de la Rus' était culturellement et ethniquement diversifiée,
comprenant des Slaves, des populationsfinnoiseset
desBaltes :
cette population fut christianisée auixe siècle,
et, lors duschisme
de 1054, resta fidèle à lafoi
orthodoxe, alors que les Slaves occidentaux suivirent l'obédience
de Rome(quant aux Slaves
méridionaux, les Slovènes et les Croates suivirent l'obédience deRome,
les autres restèrent dans celle deConstantinople).
Les règnes deVladimir
le Grand(980–1015) et de
son filsIaroslav
le Sage(1019–1054)
constituèrent l'âge
d'orde la Rus', qui avait
vu promulguer les premiers codes juridiques slaves, tel laRousskaïa
Pravda(« Véritéruthène »).
La Rus' est la plus ancienne entité politique commune à l'histoire des
trois nations slaves orientales modernes : lesBiélorusses,
lesRusseset
lesUkrainiens,
différenciés à partir duxiie siècle31.
À partir duxiie siècle,
la Rus' se divise en différentes principautés qui, après1223,
subiront le joug desMongols :
pour s'en dégager, certaines (laGalicie-Volhynieukrainienne)
intégreront leroyaume
de Pologne, d'autres (celles de l'actuelleBiélorussie)
intégreront legrand-duché
de Lituanie(qui, en1412,
s'étend de laBaltiqueà
lamer
Noire), et les plus orientales (celles de la haute-Volga)
seront ultérieurement réunies autour de laMoscovie,
pour former l'Empire
russedont le souverain
porta, dès lors, le titre detzarde
toutes les Russies. La Moscovievainquit
les Mongols en 1380puis ne
cessa de s'étendre, dépassant vers l'ouest et le sud-ouest la limite des
peuplements est-slaves pour atteindre les mersBaltiqueetNoireauxviiie siècle,
dépassant vers le sud leCaucasepour
s'implanter enGéorgieen1801,
et dépassant vers l'est l'Ouralet
progressant à travers l'Asiepour
atteindre lePacifiqueauxviie siècle.
Devenu multinational, cet empire fut transformé en république fédérative
enfévrier
1917, puis en champ d'expérimentations sociales et ethniques sous le
gouvernementcommuniste(octobre
1917–décembre 1991), qui en fit une « Union
soviétique » de 15 républiques, qui se fragmenta à l'issue de cette
période. Par conséquent, depuis 1991, les peuples slaves orientaux vivent
principalement au sein de trois États : laFédération
de Russie, laBiélorussieet
l'Ukraine,
mais, à la suite de lacolonisation
de peuplementdepuis lexixe siècle,
mais surtout durant la période soviétique, plusieurs millions sont
dispersés à travers les autres anciennes républiques soviétiques, où, à la
suite du processus derussification,
lerussereste
la principale langue de communication inter-ethnique (язык
межнационального общения)32.
Hej Sloveni(Hé, les
Slaves) est un hymne consacré aux Slaves. Ses paroles originales ont
été écrites en1834sous
le titre « Hej, Slováci » (Hé, les Slovaques) parSamuel
Tomášik. Il sert depuis comme hymne dupanslavisme,
du mouvementSokol,
ainsi que de la RFSYougoslavie,
de la République fédérale de Yougoslavie et de l'État fédéré deSerbie-et-Monténégro.
La chanson est également considérée comme le second hymne officieux desSlovaques.
Sa mélodie est basée sur leMazurek
Dąbrowskiego, l'hymne de laPolognedepuis
1926, mais elle est beaucoup plus lente et plus accentuée.
V. Zdenek,Le Monde
slave ancien, Cercle d'art, 1983.
Francis Conte,Les
Slaves, Paris, Albin Michel, coll. « Bibliothèque de l’évolution de
l’humanité », 1996.
Francis Dvornik(professeur
de Harvard, département des Études slaves), (trad. Danielle Palevski,
Maroussia Chpolyansky),Les
Slaves, histoire et civilisation de l'Antiquité aux débuts de l'époque
contemporaine[« The
Slavs, their early history and civilisation »], Seuil, coll. « l'Univers
historique », imprimerie Firmin-Didot 7-86, 1970.
Ouvrage original :Francis
Dvornik,The Slavs,
their early history and civilisation. Boston, American Academy of
Arts and Sciences, 1956.
Virginie Symaniec,La
Construction idéologique slave orientale : Langues, races et nations
dans la Russie duxixe siècle,
Éditions Petra,(ISBN978-2-84743-045-5),
2012.
↑(en)« Vladimir
Putin: Leonardo DiCaprio is a 'real man' »,Telegraph.co.uk,{{Article}} :
paramètre « année »
ou « date »
manquant(lire
en ligne [archive])
↑AlexeïTimofeïtchev,
« Mythes de l’histoire russe: le
mot «Slaves» vient-il d’«esclaves»? »,{{Article}} :
paramètre « périodique »
manquant,(lire
en ligne [archive])
↑aetbVladislav
Popovic,La
descente des Koutrigours, des Slaves et des Avars vers la mer Égée :
le témoignage de l'archéologie, Comptes-rendus des séances de
l'Académie des inscriptions et belles-lettres, Volume 12, pp.
596-648,(lire
en ligne [archive]).
↑Georges
Ostrogorsky,Histoire
de l'État byzantin, Payot, Paris, 1956.
↑Jordanès,
dans son œuvreGeticanote
par exemple :« …
Sclavini a civitate nova et Sclavino Rumunense et lacu qui
appellantur Mursianus... »in :De
rebus Geticis [archive]citant
le manuscrit deVienne ;
même siet sclavino
rumunenseest une
interpolation duxie siècle
comme cela a été supposé, elle n'en est pas moins significative.
↑Georg
Ostrogorsky, « Histoire de l'État byzantin », [compte rendu dans laRevue
des études byzantinesno 1,
vol. XVIII, 1960,p. 225-227].
↑Chronique
de Nestor, naissance des mondes russes, éd. Anacharsis, 2008 ;
Régis Boyer,Vikings
et varègues : histoire, mythes, dictionnaire, éd. R. Laffont,
2008.
↑François-Georges
Dreyfus,Une
histoire de la Russie : des origines à Vladimir Poutine,
éditions de Fallois, 2005.