Kocel

 

 

 

Statue de Koceľ (Assemblée nationale de Serbie à Belgrade)

Kocel (aussi Kocel´, Kozel, Gozil, Chozilo, Chezilo, Hezilo, Chezul), mort en 876, fut le deuxième prince de la Principauté du Balaton de 860/861 à 876.

Il était le fils et successeur de Pribina et de sa femme d´origine bavaroise. Son nom, Gozil, est d´origine bavaroise, il fut utilisé sous sa forme slave. Il est probablement né avant ou juste après que son père fut chassé de sa Principauté de Nitra par Mojmír Ier en 833. En tout cas, il accompagna son père lors de son séjour dans l´Empire bulgare. Avant d´être prince, il fut d´abord comte, au plus tard en 850, probablement du comté du Balaton, une partie de la principauté du Balaton. Cette année-là, il était présent à Blatnograd lors de la consécration de l´église de la Vierge-Marie. Il fut d´abord un vassal des Francs de Francie orientale, puis un allié de la Grande-Moravie avant de retourner sous l´influence des Francs dans les années 870. Il continua la politique de christianisation de son père. Adalwin, l´archevêque de Salzbourg consacra plusieurs églises dans son domaine en 865.

Il est surtout connu pour avoir hébergé les frères Cyrille et Méthode de Salonique pendant l´été 867 lors de leur voyage depuis la Grande-Moravie jusqu´à Rome. Ces deux missionnaires des Slaves ont instruit jusqu´à 50 élèves dans sa capitale de Blatnograd et ils ont laissé une forte impression sur Kocel. Ensuite, il soutint et développa la liturgie en langue slave. Pendant l´hiver 869/870, il demanda au pape Adrien II la nomination de Méthode comme archevêque de Sirmium, responsable de la Pannonie et de la Grande-Moravie. Cette nomination fut à l´origine de conflits avec l´archevêque de Salzbourg qui perdait le contrôle de ces domaines et fut une motivation pour la rédaction du livre « Conversio Bagoariorum et Carantanorum » qui décrit le rôle des archevêques de Salzbourg dans la christianisation de la région.

En 876, il prit part aux campagnes franques contre les Croates de Dalmatie et trouva la mort. Les circonstances de sa mort sont inconnues. Après son décès, la principauté du Balaton tomba dans les mains d´Arnulf de Carinthie.

Pribina

 

 

 

Statue de Pribina à Nitra

Pribina, aussi appelé Priwina ou Privina dans les chroniques franques, est un prince slovaque de la Principauté de Nitra (v. 825-833) fondateur de la Principauté du Balaton (v. 840-861). En Slovaquie, il est considéré comme le premier souverain des Slovaques. La principale source écrite concernant sa vie est le Libellus de conversione Bagoariorum et Carantanorum rédigé à Salzbourg dans les années 870.

On ne sait pas avec certitude si Pribina était païen. Dès 828, il laisse construire une église à Nitra qui fut consacrée par Adalram, l'archevêque de Salzbourg. C'est la plus ancienne église de Slovaquie. Elle a pu servir soit à des marchands chrétiens soit à sa femme d'origine bavaroise. De plus, la construction de plusieurs châteaux est attribuée à cette période.

Pribina est chassé de Nitra en 833 par le prince morave Mojmír Ier. La destruction des châteaux de Pobedim et Čingov est attribuée à cette guerre. Pribina se réfugie donc chez Radbod, le margrave de Pannonie, qui le fait baptiser (ou rebaptiser). Après des disputes avec Radbod, il s'enfuit en Bulgarie et essaie de persuader le Khan Malamir d'attaquer les Francs. Ayant juste conclu la paix, celui-ci refuse et Pribina repart vers la Slavonie, chez le prince Ratimir, un membre de sa famille. Mais en 838, Radbod conquiert la principauté de Ratimir et Pribina fuit chez Salacho, un prince de Carniole, une contrée qui était alors probablement déjà soumise à l'autorité de Radbod. Salacho réconcilia Radbod et Pribina.

En 839 ou en 840, Pribina reçoit un domaine peuplé par des slaves situé en Pannonie entre le Danube, la Drave et la Raab de la part du roi de Francie orientale Louis le Germanique. Actuellement, ce domaine est connu sous le nom de Principauté du Balaton. En 846 ou en 847, il en obtint la propriété perpétuelle. Dans ce domaine, il encouragea la colonisation et fut un missionnaire ardent. Il fit de sa capitale Blatnohrad une énorme forteresse, fit construire 15 églises et fut jusqu'à sa mort un vassal fidèle des rois francs. Il protégea l'empire des Francs des attaques de la Grande-Moravie, de la Bulgarie et des princes slaves du sud-ouest.

Pribina est mort en 861 pendant les combats opposant Carloman à Rastislav de Moravie (Certains historiens supposent qu'il est mort face à Carloman, lors de sa rébellion contre son père, Louis le Germanique). Son successeur fut son fils, Kocel, qui poursuivit le travail de son père.

·                            Nitra moravia 833.png

 

 

·                            Balaton principality.png

 

 

·                           

Le sud-est de l'Europe au ixe siècle

Littérature[modifier | modifier le code]

·                 A History of Slovakia: The Struggle for Survival, Stanislav J. Kirschbaum, 1995, (ISBN 9780312104030).

·                            Portail de la Slovaquie Portail de la Slovaquie

Principauté du Balaton

 

 

Balaton principality.png

 

 

Carte de la Principauté du Balaton

La Principauté du Balaton (aussi appelée Principauté de Pribina-Kocel1, Pannonie, Basse-Pannonie, principauté pannonienne, principauté transdanubienne), est l'appellation moderne d'une principauté slave située dans la partie occidentale de la plaine pannonienne, entre le Danube à l'est, la Drave au sud et Graz à l'ouest, dans la période 839/840-876.


 

 

Sommaire

  [masquer] 

·                            1La période précédente

·                            2La Principauté du Balaton

·                            3Souverains

·                            4Littérature

·                            5Note

 

La période précédente[modifier | modifier le code]

 

Pribina, le premier prince de la Principauté du Balaton

La principauté a été l'un des États slaves reliant les zones habitées par les Slaves du nord et les Slaves du sud avant d'être divisé par les conquêtes des Francs, l'arrivée des Magyars en Pannonie.

Les peuples slaves de l'époque étaient faiblement différenciés, parlant des dialectes étroitement liés de la même langue commune. Les habitants de la Principauté du Balaton ont très probablement été étroitement liés à chacun des peuples slaves voisins : les Grand-moraves (futurs Tchèques et Slovaques) au nord, les Carantaniens à l'ouest (futurs Slovènes), les Croates au sud et les Sorabes du sud (futurs Serbes) au sud-est.

L'établissement des Slaves en Pannonie a commencé à la fin du ve siècle après la chute de l'union tribale des Huns. À la fin du vie siècle, les Slaves sont devenus des sujets de l'union des tribus avares (khanat avar). Au début du ixe siècle, à cause de troubles dus à des conflits internes ainsi qu'aux attaques extérieures des Francs (dirigé par Charlemagne) et des Bulgares (dirigés par Khan Krum), le système politique avar s'effondre. Le sud-est de la Pannonie (le long du cours inférieur de la Tisza) est pris par les Khans bulgares, tandis que la Pannonie occidentale à l'ouest du Danube tombe sous la domination franque.

Ces marches de l'est de l'empire carolingien étaient initialement gouvernées par le duc de Frioul au service de l'empereur Louis le Pieux. Dans les deux premières décennies du ixe siècle, une grande partie de la Basse-Pannonie était dirigée par Ljudevit Posavski, un vassal des Francs.

 

Le sud-est de l'Europe au ixe siècle

La Principauté du Balaton[modifier | modifier le code]

Lors de la création de la Grande-Moravie au nord du Danube en 833, Pribina, jusqu'alors prince de la Principauté de Nitra est expulsé de son pays par Mojmír I de la Principauté de Moravie. Après plusieurs aventures, il reçut les territoires des Francs situés en Basse-Pannonie en 839 ou il créa la principauté du Balaton. Ce fut un geste calculé de la part de Louis le Germanique, qui visait à limiter la puissance de son préfet, Ratbod, ainsi qu'a gagner un allié (et un État tampon) contre les menaces potentielles de la Grande-Moravie et de la Bulgarie. Sa capitale était Blatnohrad (la vile de la Blatna, appelée plus tard Mosabourg, aujourd'hui Zalavár), une ville construite sur la Zala (Blatna en slave, la "rivière boueuse") entre le petit et le grand Balaton. Pribina était un duc au service de Louis le Germanique. Il fortifia la ville, son État grandit, et il le dirigea pendant deux décennies. Son État était peuplé de Carantanes, de Francs, d'Avars, de Slaves et de Germaniques divers. Pribina permit à l'archevêque de Salzbourg de consacrer des églises dans la région.

 

Statue de Kocel (Assemblée nationale de la République de Serbie à Belgrade)

Après une attaque de Carloman (lors de sa révolte contre Louis le Germanique), Kocel, le fils de Pribina, s'enfuit à la cour de Louis. Il fut bientôt rétabli dans les terres de son père. Pendant l'été 867, le prince Kocel offrit l'hospitalité aux frères Cyrille et Méthode lors de leur voyage de Grande-Moravie jusqu'à Rome alors qu'ils allaient se justifier envers le pape de l'utilisation de la langue slave comme langue liturgique. Ils firent ainsi de Blatnohrad un des centres de diffusion de la nouvelle écriture slavonne, le glagolitique. Bien que vassal des Francs, il finira par commencer à résister à l'influence des féodaux et du clergé germains et essaiera de former un archevêché slave indépendant.

Finalement, après la mort de Kocel en 876, la principauté devint à nouveau une marche de la Francie orientale, dirigée par Arnulf de Carinthie. Au cours de la guerre de succession dans l'est de l'empire franc, en 884, la région fut conquise par la Grande-Moravie. Après quelques années de paix, Arnulf reprit la guerre contre la Moravie et reconquit la Basse-Pannonie en 894. Après avoir revendiqué la couronne impériale en 896, Arnulf donne la Basse-Pannonie en fief à un autre duc slave, Braslav. Peu après, en 901, la région fut conquise par les Hongrois qui en restèrent maîtres jusqu'à nos jours.

La principauté se composait du:

·                 comté du lac Balaton - entre Veszprém et la Drave.

·                 comté de Ptuj – aux environs de Ptuj

·                 comté de Dudleb – aux environs de Graz et Blatnohrad (Zalavár)

probablement aussi:

·                 la principauté d'Etgar - entre Kőszeg et Klosterneuburg

·                 temporairement, elle comprenait également des territoires entre le Danube et la Tisza, et au sud de la Drave, dans le nord de la Serbie et dans l'est de la Croatie (Slavonie orientale).

Souverains[modifier | modifier le code]

·                 Pribina (de 839/840 à 860/861)

·                 Kocel (de 860/861 à 876)


 

Littérature[modifier | modifier le code]

·                 Kirilo-Metodievska entsiklopedia (Encyclopédie de Cyrille et Méthode), en 3 volumes, (en bulgare), [DR5.K575 1985 RR2S], Sofia 1985

·                 Dejiny Slovenska (Histoire de la Slovaquie) en 6 volumes, Bratislava (volume 1 1986)

·                 Steinhübel, Ján: Nitrianske kniežatstvo (La Principauté de Nitra), Bratislava 2004

Note[modifier | modifier le code]

1.       Hans-Erich Stier (dir.): « Westermann Grosser Atlas zur Weltgeschichte », 1985, (ISBN 3-14-100919-8), p. 59.


 

·                            Portail de la Hongrie Portail de la Hongrie 

·                            Portail de la Slovaquie Portail de la Slovaquie 

·                            Portail de la Slovénie Portail de la Slovénie

Catégories : 

·                            Histoire de la Hongrie

·                            Histoire de la Slovaquie

·                            Histoire de la Slovénie

[+]

Pannonie

 

 

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Plaine de Pannonie et La Pannonie.

La Pannonie (en latin Pannonia) est une ancienne région de l'Europe centrale, limitée au nord par le Danube et située à l'emplacement de l'actuelle Hongrie, et partiellement de la Croatie, de la Serbie, de la Bosnie-Herzégovine, de la Slovénie, de l'Autriche et de la Slovaquie.

Les habitants originaux sont les Pannoniens, peuple indo-européen apparenté aux Illyriens et aux Vénètes, qui sont envahis par les Celtes et les Boïens au ive siècle av. J.-C.

 

La Pannonie dans l'Empire romain, vers 120.

L'université de Veszprém, située à Veszprém (Hongrie), est encore appelée université de Pannonie.

 

Sommaire

  [masquer] 

·                            1Conquête romaine et organisation de la Pannonie

·                            2Empire romain, rôle-clé de la Pannonie

·                            3La réorganisation de l’Empire

·                            4De la Pannonie romaine au royaume de Hongrie

·                            5Références

·                            6Voir aussi

o                                  6.1Sources / Bibliographie

o                                  6.2Articles connexes

o                                  6.3Liens externes

 

Conquête romaine et organisation de la Pannonie[modifier | modifier le code]

En 35 av. J.-C., la Pannonie est envahie par les troupes d'Octave (qui ne porte pas encore le titre d’Auguste). Selon Suétone, Octave fut blessé deux fois pendant cette campagne. La lutte de pouvoir contre Marc Antoine accapara ensuite Octave.

Entre 12 et 9 av. J.-C., les Romains commandés par Tibère reprennent la conquête de l'Illyrie. Tibère doit intervenir à nouveau entre les années 6 et 9 apr. J.-C. pour réduire une révolte de l’Illyrie au cours d’une guerre difficile, engageant pas moins de 15 légions et autant d’auxiliaires, soit un effectif considérable compris entre 150 000 et 180 000 soldats. Après sa victoire, l’Illyrie est divisée en Dalmatie et en Pannonie ; la Pannonie est organisée en province impériale gouvernée par un légat, à la tête de trois légions.

 

Province de Pannonie, ier siècle apr. J.-C.

 

Division de la Pannonie, iie siècle apr. J.-C.

En 14, à l’avènement de leur ancien général Tibère, les légions de Pannonie et de Germanie se révoltent et exigent une solde égale à celle des prétoriens en poste à Rome. La discipline est rapidement rétablie par Drusus1, le fils du nouvel empereur, qui réorganise également la province et lance la construction de nouvelles voies de communication.

Drusus commença l'occupation de la région au nord de la rivière Drave, fondant entre 18 et 20 quelques forts romains à Aquincum  Budapest-Óbuda), Arrabona (hu) (Győr), Brigetio (hu), Gorsium (hu)2, Lussonium (hu) (Dunakömlöd (hu)), Bononia (Banoštor) et Teutoburgium (Dalj).

Tacite rapporte également qu'en 50 apr. J.-C., sous le règne de l'empereur Claude, Vannius (en), roi des Quades, fut évincé par ses propres sujets qui avaient demandé l'aide à la fois du roi des Hermundures, un certain Vibilius (en), et des Lygiens. Claude, préoccupé par ces événements mais refusant d'intervenir directement dans le conflit, ordonna au gouverneur de Pannonie, Palpiellus Istrus, « d'occuper la rive du Danube avec sa légion et des auxiliaires choisis dans le pays même » afin de garantir la protection de la faction vaincue et de dissuader les barbares victorieux d'envahir la province romaine3. La légion concernée était la XV Apollinaris, et la nouvelle forteresse dans laquelle elle fut installée était celle de Carnuntum (Bad Deutsch-Altenburg, Autriche). Par la suite, les fils de la sœur de Vannius, Vangion et Sidon, divisèrent entre eux le grand royaume des Suèves (Quades et Marcomans), mais maintinrent leur loyauté absolue envers Rome, et un conflit fut évité.

En 69, l’armée du Danube se soulève de nouveau, mais pour des raisons politiques : à Rome, les prétoriens viennent d’assassiner l’empereur légitime Galba, l’armée du Rhin a imposé Vitellius ; l’armée du Danube se rallie à Vespasien, et apporte une contribution décisive à son accession au titre d’empereur.

Vespasien se souvint de l’importance des provinces danubiennes et fonda plusieurs colonies de vétérans en Pannonie : Sirmium et Siscia. L’armée devient un facteur de romanisation des populations locales et, en tant que gros consommateur, un moteur de l'activité artisanale et commerciale. Les indigènes engagés dans les unités romaines acquièrent la citoyenneté et prennent le nom de famille de l’empereur régnant, ce qui expliquerait la présence des Flavius tel que Flavius Constance Chlore, des Valérius, des Aurelius. La Pannonie devient un carrefour des liaisons militaires et commerciales sur les axes Rhin  Balkans et Italie – Balkans, et de la route commerciale vers la Baltique. Deux routes importantes traversent d’ouest en est la Pannonie :

·                 l’une vient de l’Italie du Nord par la vallée de la Drave ;

·                 l’autre est la rocade qui longe le cours du Danube depuis la Rhétie et la Norique.

Ces deux voies se réunissent à Mursa et se poursuivent par Sirmium vers la Mésie.

Vers 105 apr. J.-C., Trajan divise la province en Pannonie supérieure à l'ouest et Pannonie inférieure à l'est. Ces qualificatifs ne sont pas seulement déterminés par le sens du cours du Danube, mais aussi par l'éloignement par rapport à Rome en suivant les itinéraires routiers : le voyageur venant d'Italie rencontre d'abord la Pannonie supérieure, puis la Pannonie inférieure. Les villes principales de Pannonie supérieure étaient  :

·                 Carnuntum, la capitale (auj. Petronell-Bad Deutsch-Altenburg) ;

·                 Brigetio (Szöny) ;

·                 Siscia (Sziszek), siège d'un atelier monétaire depuis Gallien jusque vers 410 ;

·                 Vindobona (l'actuelle Vienne), qui accueillit le quartier général de l'empereur Marc Aurèle dans sa guerre contre les Quades et les Marcomans.

Celles de Pannonie inférieure étaient :

·                 Acumincum (Szlankamen) ;

·                 Sirmium (Sremska Mitrovica) ;

·                 Mursa (Osijek) ;

·                 Aquincum (Alt-Ofen près de Budapest).

Empire romain, rôle-clé de la Pannonie[modifier | modifier le code]

 

Peuples de la Pannonie.

À la fin du iie siècle, la Pannonie prend une importance stratégique majeure pour les communications entre l’ouest et l’est de l’Empire romain, qu’il s’agisse de repousser les envahisseurs germaniques et autres qui ont franchi le Danube ou d’aller affronter un compétiteur au titre d’Empereur.

·                 Marc Aurèle repousse les Quades, les Marcomans, les Iazyges et les Sarmates, puis les affronte sur leurs territoires de 167 à 175, et de 177 à 180. Les pertes des Quades et des Marcomans sont telles que la frontière du moyen Danube resta assurée pour plus de deux générations. Marc Aurèle décède à Vienne en 180.

·                 En 193, Septime Sévère est proclamé empereur à Carnuntum par les quinze légions de Germanie, Norique, Pannonie, Dalmatie et Mésie. Arrivé à Rome, il licencie les cohortes prétoriennes et les remplace par de nombreux soldats illyriens. La force de l’armée du Danube s’impose contre les autres candidats à l’Empire, Pescennius Niger puis Clodius Albinus.

·                 En 214, Caracalla mène une tournée d’inspection sur le Danube avant de passer en Asie. Les frontières entre les deux provinces de Pannonie sont légèrement modifiées : ainsi la région de Brigetio est attribuée à la Pannonie inférieure.

·                 En 235, Maximin le Thrace installe la cour impériale à Sirmium pour mieux combattre les Sarmates et les Daces.

·                 En 248, la pression sur le Danube augmente, la Mésie est envahie par les Goths et les Vandales, les Balkans sont pillés. Les légions de Pannonie proclament empereur leurs généraux, Pacatianus, en 249 (mais il est tué par ses soldats peu après), puis Décius, qui périt en Mésie dans une expédition contre les Goths.

·                 À partir de 249, les Quades et les Sarmates envahissent la Pannonie, les Goths traversent la Mésie et ravagent les Balkans et la côte de l’Asie Mineure, tandis que les légions proclament un peu partout des usurpateurs éphémères.

·                 En 258, l’empereur Gallien décide l’envoi des troupes de Pannonie en Germanie pour renforcer la défense du Rhin contre les attaques des Francs. Furieux, le gouverneur de Pannonie Ingenuus s’insurge contre cette décision, qui expose sa province sans défense. Gallien est obligé d’envoyer contre lui son chef de la cavalerie Aureolus ; Ingenuus est vaincu à Mursa, en 258.

·                 En 259, le général Régalien, chargé de la défense de la Pannonie, profite de la capture de Valérien par les Parthes pour se faire proclamer empereur. Les Sarmates, les Quades et les Roxolans saisissent cette occasion pour franchir le Danube et balayent Régalien.

·                 En 270-271, l’empereur Aurélien rétablit la sécurité en Pannonie par ses victoires sur les Germains.

·                 En 278-279, l’empereur Probus débarrasse la Pannonie des dernières bandes de pillards germaniques. En 282, il fait entreprendre à ses soldats des travaux d’assainissement autour de Sirmium, mais ses troupes se révoltent et le mettent à mort.

La réorganisation de l’Empire[modifier | modifier le code]

Le Dalmate Dioclétien arrive au pouvoir en 284 et met fin aux usurpations en série en instaurant le système de la tétrarchie. Le Pannonien Maximien est associé au pouvoir en 285. Les tétrarques réorganisent les provinces pour en améliorer l’administration et la défense :

·                 la Pannonie inférieure est divisée en deux : au nord la Valeria, du nom de famille de Dioclétien, avec pour capitale Aquincum ; au sud, la Pannonia Secunda, avec pour capitale Sirmium ;

·                 la Pannonie supérieure est, elle aussi, divisée en deux : au nord, la Pannonia Prima, avec pour capitale Savaria (auj. Szombathely), au sud la Pannonia Ripariensis ou Savia (du nom de la Save), avec pour capitale Siscia (Sziszek).

La Pannonie, considérée dans son ensemble, conserve son importance dans les luttes de pouvoir pour l’Empire, grâce à la puissance de l’armée d’Illyrie.

·                 Dans la seconde tétrarchie, un autre Pannonien, Sévère, devient César en 305, puis Auguste en 306. Contesté en Italie par Maxence, il est éliminé en 307 par Maximien.

·                 En 308, Dioclétien, Maximien et Galère, réunis à Carnuntum, nomment Auguste l’Illyrien Licinius. Celui-ci reste cantonné en Pannonie, en Rhétie et sur les Balkans, avant de pouvoir s’imposer en Orient contre Maximin Daïa en 313.

·                 En 326 et 327, Constantin, qui a éliminé Licinius, fortifie la frontière du Danube, menacée par la pression des Goths, des Vandales et des Sarmates, ces derniers cantonnés face à la Pannonie. En 331/332, les Goths sont massacrés, tandis que des milliers de Sarmates sont accueillis dans l’Empire et répartis en Thrace, en Macédoine et en Italie. La sécurité de la frontière du Danube est rétablie pour quelques années.

·                 En 350, Magnence tue l’empereur Constant Ier et usurpe le pouvoir en Occident. La Pannonie est de nouveau l’enjeu des rivalités de pouvoir. La sœur de l’empereur Constance II pousse le maître des milices d’Illyrie Vetranio à se faire proclamer empereur, pour empêcher Magnence de prendre le contrôle de l’armée d’Illyrie. Vetranio est abandonné par ses soldats dès l’arrivée de l’armée de Constance II fin 350, et abdique. En 351, la Pannonie est le théâtre des affrontements sanglants entre les armées de Magnence et de Constance II, à Sirmium puis à Mursa.

·                 En 364, c’est encore un général d’origine pannonienne qui est proclamé empereur par l’armée : Valentinien Ier. En 375, il venait d'infliger une défaite cuisante aux Quades et aux Sarmates, qui avaient franchi le Danube et ravageaient la Pannonie, lorsqu’il meurt à Aquincum. L’armée du Danube proclame Auguste son fils Valentinien II, un enfant de quatre ou cinq ans, dont la mère Justine est régente.

Au milieu du ive siècle, la Pannonie inférieure est également impliquée dans le conflit religieux entre orthodoxes et ariens :

·                 les évêques Photin à Sirmium, Valens à Mursa et son voisin Ursace à Singidunum en Mésie sont ariens ;

·                 des conciles sont tenus à Sirmium en 351 et 357-359, à l’initiative de l’empereur Constance II ;

·                 en 376, l’évêque Ambroise de Milan impose un évêque orthodoxe à Sirmium.

De la Pannonie romaine au royaume de Hongrie[modifier | modifier le code]

En 387, les Sarmates s’emparent définitivement de la Pannonie, d’où ils menacent l’Italie à partir de 392.

En 388, Théodose Ier bat Maxime à Siscia sur la Save, et le capture à Aquilée.

En 395, l’ultime division de l’Empire romain attribue la Pannonie à l’Empire romain d'Occident. En pratique, les Romains ne dominent plus que quelques îlots de ce territoire, où les barbares se sont installés et continuent d’affluer. À partir de 400, les Wisigoths d’Alaric ne font que passer, avant d’attaquer l’Italie. Vers 440, les Romains évacuent les dernières villes menacées par les Huns. La Pannonie se trouve englobée dans l’éphémère empire d’Attila, d’où il lance ses raids sur l’empire d’Orient, puis d’Occident. Certains Pannoniens collaborent, tel Flavius Oreste, comme secrétaire d’Attila.

Après la mort du roi des Huns Attila, en 453, la Pannonie est occupée successivement par les Ostrogoths, les Gépides puis les Lombards au début des années 500. Ils s’agglomèrent avec les débris de divers peuples (Sarmates, Hérules, Ruges, Suèves, etc.). Leur roi Waccho (vers 510-540) entretient de bons rapports avec l'empire d'Orient, qui a repris la Dalmatie et bataille pour la reconquête de l’Italie. En 568, les Lombards et leurs alliés quittent la Pannonie pour l’Italie.

Ils sont aussitôt remplacés par les Avars, qui occupent le bassin du Danube, et s’emparent de Sirmium en 582. La romanisation de la Pannonie est déjà effacée, et leur présence coupe durablement la route commerciale entre la mer Adriatique et mer Baltique. Leur royaume fut plus solide et plus durable que celui des Huns ; il menaça l’empire d’Orient, puis se heurta à l’expansion vers l’est des Francs au milieu du viie siècle. Ils furent soumis par Charlemagne en 811.

Les Slaves du Sud de Ljudevit Posavski expulsèrent les Francs au (ixe siècle), les Hongrois s'installent en Pannonie en 901.

L'histoire de la Pannonie se termine ici, et s'enchaîne sur l'histoire de la Hongrie.

Références[modifier | modifier le code]

1.       Tacite, Annales, I, XVI à LII. Lire [archive] et lire (2) [archive].

2.       voir la page sur Gorsium sur le wikipedia hongrois.

3.       Tacite, Annales, XII, 29.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources / Bibliographie[modifier | modifier le code]

·                 Paul Petit, Histoire générale de l’Empire romain, Seuil, 1974, (ISBN 2020026775).

·                 Paul Petit, La Paix romaine, PUF, collection Nouvelle Clio – l’histoire et ses problèmes, Paris, 1967, 2e édition 1971.

·                 Roger Remondon, La Crise de l’Empire romain, PUF, collection Nouvelle Clio – l’histoire et ses problèmes, Paris, 1964, 2e édition 1970.

·                 Fitz, J. (1976), « La Pannonie sous Gallien » (Vol. 148). Latomas, Revue d'études latines.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Antiquité romaine

·                 Province romaine,Gouverneur romain,

·                 Liste de voies romaines,

·                 Antiquité tardive, Notitia dignitatum,

·                 Liste des diocèses de l'Empire romain tardif, Liste des provinces du Bas-Empire

Liens externes[modifier | modifier le code]

·                 « Les provinces danubiennes de l'Empire romain : Celtes, Romains, Germains » [archive], Yann Le Bohec, professeur d’histoire romaine à l’université Paris IV-Sorbonne.

 [afficher]

v · m

Provinces de l’Empire romain

 

 [afficher]

v · m

Histoire de la Hongrie et des Magyars

·                            Portail de la Rome antique Portail de la Rome antique 

·                            Portail de la Hongrie Portail de la Hongrie

 

Problématique[modifier | modifier le code]

Ce peuple n'a laissé aucun texte et aucune culture archéologique ne peut lui être attribuée avec certitude à l'heure actuelle. L'existence des Indo-Européens comme peuple est une hypothèse au second degré. Elle découle de l'hypothèse d'une langue indo-européenne et donc d'une communauté linguistique, c'est-à-dire d'un peuple avec une identité ethnique, culturelle et religieuse, qui parlait cette langue. C'est l'idée d'un peuple migrateur dont la communauté se serait étendue depuis l'âge de pierre jusqu'à l'âge du cuivre qui est généralement retenue par les spécialistes. En effet, outre les langues indo-européennes, de nombreux autres indices religieux, culturels, traditionnels, anthropologiques et même certains savoir-faire techniques, suggèrent l'existence d'un ancien peuple « indo-européen » qui se serait répandu avec sa langue, ses connaissances propres, son identité ethnoculturelle avant de se différencier géographiquement et de subir des influences diverses dans ses différentes régions d’expansion2,3. Les hypothèses concernant le foyer originel de ces Indo-Européens sont discutées.

Le foyer originel, différentes hypothèses[modifier | modifier le code]

L'hypothèse kourgane[modifier | modifier le code]

Article détaillé : hypothèse kourgane.

 

Carte représentant la migration des Indo-Européens entre 4000 et 1500 av. J.-C. selon l'hypothèse kourgane.

La thèse aujourd'hui la plus communément admise, quoique toujours incertaine, est la première à combiner données linguistiques, archéologiques et désormais génétiques. Émise par l'archéologue américaine d'origine lituanienne Marija Gimbutas, elle consisterait à identifier les Indo-Européens avec les porteurs de la civilisation des kourganes dans la steppe pontique. Cette culture du néolithique située dans la steppe pontique, dans la partie sud de l'aire entre Volga et fleuves de l'Oural, se distingue par la domestication précoce du cheval4., ce qui en ferait un acteur privilégié d'invasions5.

Les seuls vestiges de cette civilisation, des tombeaux, dits kourganes (anglais : pit-graves), indiquent qu'il s'agit d'une société patriarcale et très hiérarchisée. En effet, ces kourganes sont des tombes collectives, ce qui laisse supposer une immolation des proches (femmes et serviteurs) en cas de décès du maître, pratique retrouvé aussi bien dans l'Inde des brahmanes que chez les Mérovingiens6.

Les extensions et reflux successifs de ces tombeaux en Europe laissent imaginer trois vagues d'invasions successives. La première, datée de la fin du Ve millénaire av. J.-C. (vers - 4200), se serait d'abord limitée au Danube et à la Macédoine, provoquant entre autres l'extinction de la culture de Tisza. Pour autant, cette invasion demeurera superficielle : tantôt les autochtones repoussent les envahisseurs comme ce serait le cas des premiers atteints, les peuples de culture danubienne vivant sur les bords du Dniepr, tantôt ils les assimilent. La deuxième vague prendra place un millénaire plus tard (vers – 3300) et aura, semble-t-il, plus de succès, puisque la moitié de l'Europe est touchée : Balkans, Italie du Nord et du Centre, Allemagne du Sud et de l'Est, Europe centrale, Turquie du Nord. Si, dans les marges, l'indo-européen ne se maintient pas, il s'implante par contre durablement ailleurs. Du fait de leur ancienneté, ces premières vagues d'invasions n'ont pu être à l'origine des subdivisions linguistiques que l'on connaît aujourd'hui, entre branches grecque, celtique ou sanskrite. Il s'agit en fait d'une forme primitive d'indo-européen, antérieure aux reconstitutions effectuées par les méthodes comparatistes, et d'où est issue la branche précoce de l'anatolien7.

Ce n'est qu'à partir de la troisième vague (vers – 2800), de plus grande extension que la précédente, qu'ont dû commencer à se fixer les premières langues proprement indo-européennes, différenciées les unes des autres (comparer avec les origines des langues romanes) : d'un côté les langues italo-celtiques (proto-romanes) qui très tôt se tourneront vers l'ouest par le Danube alors que le grec se positionnera plus au sud, et d'un autre côté les langues germano-balto-slaves (aire thraco-cimmérienne), longtemps séparées par les Carpates, et qui à partir du Dniepr se déplaceront vers le nord-ouest, contrairement aux langues indo-iraniennes qui iront occuper l'aire sud-est7.

Par la suite, Marija Gimbutas précisera encore sa thèse. Elle évoquera un second homeland ou habitat primitif secondaire en Europe centrale d'où seraient parties les préformes du celtique, du germanique, du balte, du slave, de l'italique et du grec8. Selon elle, « l'expansion à partir de l'Europe centrale et en direction de l'Ouest, du Sud et du Sud-Est fut d'une énorme importance pour l'élaboration ethnique de l'Europe »9.

Plusieurs études génétiques réalisées depuis 2009, dont la première étude systématique paléogénétique de l'ADN des populations préhistoriques européennes publiée en 2015, semblent confirmer l'hypothèse kourgane10. Une migration très importante s'est produite depuis les steppes pontiques vers le centre de l'Europe puis les autres parties de l'Europe autour de -3000, en particulier de la culture Yamna vers le centre de l'Europe ce qui a donné la naissance de la culture de la céramique cordée. Ces deux cultures jouent un rôle central dans l'hypothèse kourgane11. Cette étude est considérée comme un tournant majeur dans l'étude de la préhistoire européenne12.

La thèse des kourganes demeure à l'heure actuelle la plus probable des thèses indo-européennes13.

Hypothèses alternatives[modifier | modifier le code]

L'hypothèse anatolienne[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Hypothèse anatolienne.

Cette hypothèse, développée par Colin Renfrew en 1984, situe le foyer originel des Indo-Européens en Anatolie (actuelle Turquie), dans la zone où le blé pousse toujours à l'état sauvage. Les Indo-Européens auraient été à l'origine de la culture du blé. Depuis ce berceau, l'expansion indo-européenne se serait faite à partir d'environ 8000 av. J.-C., de manière pacifique, soutenue par l'explosion démographique que permet l'agriculture, qui aurait submergée les populations environnantes de chasseurs-cueilleurs mésolithiques, peut-être cinquante fois moins nombreux, à raison d'une trentaine de kilomètres par génération.

Les premiers à quitter le berceau auraient pris la direction du Caucase (Arméniens) et de l'Asie centrale (Tokhariens), puis une seconde vague aurait traversé la mer Égée pour se répandre en Europe (Grecs, Thraces Illyriens, Italiques, Celtes, Germains, Slaves), avant qu'une fraction installée dans la steppe pontique ne prenne le chemin de l'Iran et de l'Inde, donnant naissance aux peuples scythe, sarmate, perse, mède, et à tous les peuples de l'Inde du nord parlant des langues cousines ou nièces du sanskrit.

Cette hypothèse de la migration d'un peuple paysan a trouvé peu d'échos chez les linguistes et les comparatistes, qui rappellent que la tradition formulaire des Indo-Européens n'a strictement rien à voir avec un peuple de paysans, mais montre au contraire l'image d'un peuple guerrier dont les idéaux se rapprochent de ce qu'on appelle la société héroïque de l'âge du bronze. Enfin, le refus de tenir compte des indications du vocabulaire pose des problèmes insurmontables pour cette hypothèse. Ainsi, par exemple, le substantif désignant le cheval est présent dans les différentes langues indo-européennes alors que Renfrew fait venir les Indo-Européens d'une région où le cheval a été introduit beaucoup plus tard.

L'hypothèse balkanique[modifier | modifier le code]

Marcel Otte soutient l'idée d'une longue continuité des peuples européens depuis l'arrivée des premiers hommes modernes s'imposant sur les populations néandertaliennes. Les premières manifestations du Gravettien14, précurseur des microlithes du Magdalénien qui se généralisent au Mésolithique, proviennent de cette région avec le site de Kozarnika (Kozarnikien), qui semble également le berceau de l'haplogroupe I du chromosome Y15.

Récemment[Quand ?], Renfrew s'est rallié à la proposition d'Igor Diakonov (en) qui suggèrait en 1985 le sud-est de l'Europe comme berceau des Indo-Européens au néolithique16. La région balkano-danubienne a en effet l'avantage d'être le centre des différentes voies d'une immigration progressive des Indo-Européens. Kalevi Wiik (en) est aussi un des tenants de cette théorie17.

L'hypothèse de la culture des gobelets en entonnoir de l'Europe du Nord[modifier | modifier le code]

Cette hypothèse, mise en avant par Hermann Hirt et d'autres chercheurs, a été reprise par Carl-Heinz Boettcher. La présence du nom du cuivre dans le vocabulaire reconstruit tend à resserrer les possibilités dans une culture du néolithique final ou cuprolithique.

Pour Boettcher, le mouvement des populations qui aboutit à la formation du peuple indo-européen commence dès la fin du paléolithique, lorsque le réchauffement du climat permet aux chasseurs de rennes de suivre le gibier dans la partie nord de l'Europe, débarrassée des glaces. Ils sont à l'origine de la culture proto-germanique de Hambourg (13500 ans à ) et des groupes proto-celtiques à Federmesser. Dans ces régions, ils font la connaissance des phénomènes boréaux qui marqueront leurs mythes18. Ces groupes de chasseurs pêcheurs sont à la base de la culture de Maglemose (environ 9000 à ). La remontée du niveau des mers en Europe du Nord entraîne la submersion de certains territoires occupés par les Maglemosiens (Doggerland) et les repousse vers le sud. Les héritiers de cette culture créent les cultures d'Ertebölle et d'Ellerbek19. Boettcher compare leurs activités à celles des vikings quelques siècles plus tard. Il décrit une société guerrière qui développe le compagnonnage, qui se livre au commerce et à la piraterie en remontant les cours d'eau des contrées occupées par des agriculteurs qu'ils rançonnent d'abord puis soumettent ensuite en devenant leurs chefs. Ils constituent avec eux une nouvelle culture celle des gobelets en entonnoir (-4 200 à -2 600 ans) qui constitue selon lui l'habitat originel des Indo-Européens, ce qui expliquerait les mythes de « guerres de fondation » étudiés par Georges Dumézil (Enlèvement des Sabines à Rome, guerre entre les Ases et les Vanes de la mythologie nord-germanique...) qui montrent l'union d'un groupe de guerriers avec ses chefs à un groupe de « producteurs ». La première culture indo-européenne serait ainsi issue de la néolithisation de culture d'Ertebölle et de la soumission de formes récentes de la culture de la céramique linéaire20.

Plus tard, la culture des sépultures à ocre (territoire de Dniepr-Donets) aurait été l'habitat originel des Indo-Iraniens, les Celtes, Italiques, Slaves, Germains et Baltes provenant de la culture de la céramique cordée, la culture de Baden étant quant à elle le berceau géographique des Grecs et des Hittites.

Thèse de la continuité paléolithique[modifier | modifier le code]

La théorie de la continuité paléolithique, développée par le linguiste italien Mario Alinei présuppose une évolution continue des populations européennes depuis le paléolithique récent. Les cultures se seraient engendrées au fil des temps sans apport extérieur impliquant une rupture dans l'évolution, qu'aucune recherche archéologique ne confirmerait.

Alinei rejoint les anciennes conclusions du linguiste Nicolaï Troubetzkoy, qui voit dans la famille des langues indo-européennes un ensemble d'isoglosses ne présupposant pas l'existence d'une langue-mère ou les migrations d'un peuple porteur de cette langue et de sa culture. L'anthopologue allemand Lothar Kilian penche aussi pour une origine européenne des Indo-Européens datant du Paléolithique, toutefois avec quelques distinctions21.

Une thèse proche est soutenue par le préhistorien Marcel Otte et avance : « Les Indo-Européens sont arrivés en Europe avec Cro-Magnon » et pour lequel « aucune vague migratoire ne peut expliquer la gigantesque extension des Indo-Européens. » Ainsi, l'Aurignacien (et encore plus sûrement le Gravettien qui lui succède), « cette culture radicalement différente », élimine les cultures antérieures en quelques milliers d'années (35 000-30 000 ans) en étant homogène dans tous ses aspects22.

L'héritage littéraire indo-européen[modifier | modifier le code]

C'est essentiellement par l'étude de l'héritage littéraire indo-européen que les spécialistes, linguistes, comparatistes et philologues se sont penchés sur la vision du monde que cet héritage transmettait, notamment pour l'organisation sociale avec les travaux de Georges Dumézil, les institutions (Émile Benveniste) ou encore la religion (Jean Haudry),

L'idéologie trifonctionnelle des Indo-Européens[modifier | modifier le code]

Selon l'anthropologue Georges Dumézil, l'idéologie sociale de ces peuples était originellement structurée autour de trois fonctions :

1.    la « fonction sacrée » qui regroupe ceux qui prient, qui détiennent la connaissance (les prêtres, le clergé) ;

2.    la « fonction militaire » qui regroupe ceux qui combattent, qui dominent militairement (les guerriers, la noblesse) ;

3.    la « fonction productive » qui regroupe ceux qui travaillent, qui produisent les richesses (agriculteurs, artisans, commerçants, etc.).

Les religions des peuples descendants des Indo-Européens sont également structurées autour de ces trois fonctions.

Critiques[modifier | modifier le code]

Critiques linguistiques[modifier | modifier le code]

Nikolaï Troubetskoï dans les années 1930 ou le linguiste italien Vittore Pisani dans les années 1960-70 ont remis en cause l'existence d'un indo-européen commun et d'une communauté linguistique23. Troubetskoï écrit ainsi en 1939 : « L'hypothèse d'un indo-européen primitif n'est pas totalement impossible. Mais elle n'est nullement nécessaire, et on peut très bien s'en passer »24. Il avance que les correspondances entre les langues indo-européennes s'expliqueraient par emprunt mutuel.

Plus récemment (2013), sans contester le modèle indo-européen comme modèle d'origine linguistique et de relations entre langues, le linguiste James Clackson se dit très réservé sur les hypothèses proposées concernant le foyer originel des Indo-Européens : « à partir des seules données linguistiques, sans tenir compte de la preuve de l'archéologie ou de textes anciens, il est impossible de tirer des conclusions définitives sur le homeland des locuteurs du proto-indo-européen, ou même sur l'âge de la famille des langues »25. Ces vues ont été discutées par d'autres linguistes26.

Critique de l'existence d'un foyer unique des Indo-Européens[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Mais où sont passés les Indo-Européens ?.

L'archéologue Jean-Paul Demoule a fait valoir à plusieurs reprises que l'existence d'un foyer unique des Indo-Européens reposait sur des postulats non démontrés. Après avoir publié en 1980 un article intitulé « Les Indo-Européens ont-ils existé ? »»27, puis en 1998 un autre article intitulé « Les Indo-Européens, un mythe sur mesure »28, il souligne en 2014, dans un essai intitulé Mais où sont passés les Indo-Européens ?, ce qu'il estime être les faiblesses, notamment au plan archéologique, des deux principales thèses contemporaines, l'hypothèse anatolienne et l'hypothèse kourgane29,30.

Notes et références[modifier | modifier le code]

1.       Dravidiens exclus.

2.       Jean Haudry, Les Indo-Européens, PUF, coll. « Que sais-je », 1985, p. 4-5

3.       I. Lebedynsky, Les indo-européens, faits, débats, solutions, 2014, 3e éd., chapitre IV, V, VI

4.       (en) David W. Anthony, The Horse, the Wheel, and Language: How Bronze-Age Riders from the Eurasian Steppes Shaped the Modern World [archive], Princeton University Press, 2010, p.59 et suiv.

5.       Bernard Sergent, Les Indo-européens, Payot, coll. « Bibliothèque scientifique », 1995, « Chap. VIII ».

6.       Martinet 1987, p. 51-52.

7.       a et b Lebedynsky 2009.

8.       (en) Marija Gimbutas, « Remarks on the ethnogenesis of the Indo-Europeans in Europe », dans Ethnogenese europäischer Völker, sous la dir. de W. Bernhard et A. Kandler-Palsson, Stuttgart – New York, Gustav Fische, 1986, p.9 et s.

9.       (de) Marija Gimbutas, Die Ethnogenese der europäischen Indogermanen, Innsbruck, Institut für Sprachwissenschaft der Universität Innsbruck, 1992, p. 25

10.     Sur la piste controversée des Indo-Européens [archive], Stéphane Foucart, lemonde.fr, 19 juin 2009

11.     (en) W. Haas et al., « Massive migration from the steppes is à source for Indo-European langages in Europe », Nature, février 2015 (lire en ligne [archive] [PDF])

12.     (en) Ann Gibbons, « Revolution in human evolution », Science, vol. 349, 24 juillet 2015, p. 362-366.

13.     (en) Asya Pereltsvaig, « Is “massive migration from the steppe … a source for Indo-European languages in Europe”? » [archive], sur languagesoftheworld.info, 18 février 2015

14.     Marcel Otte, « Les Indo-Européens sont arrivés en Europe avec Cro-Magnon », in Daniel Le Bris (dir.), Aires linguistique Aires culturelles. Étude de concordances en Europe occidentale : Zones Manche et Atlantique CRBC/UBO, Brest, 2012, pp. 19-51 [texte intégral [archive]]

15.     http://www.eupedia.com/europe/Haplogroupe_I1_ADN-Y.shtml [archive]

16.     (en) “On the Original Home of the Speakers of Indo-European.”, Journal of Indo-European Studies. Volume 13, 1985, p. 92

17.     (en) Indo-European in Southeast Europe [archive], Dienekes Pontikos, 2 mai 2008

18.     Boettcher 1999, p. 28.

19.     Boettcher 1999, p. 68.

20.     Boettcher 1999, p. 148.

21.     Lothar Kilian, Zum Ursprung der Indogermanen: Forschungen aus Linguistik, Prähistorie und Anthropologie, Habelt, 1983, 178 pages

22.     Marcel Otte, « Les Indo-Européens sont arrivés en Europe avec Cro-Magnon », dans Daniel Le Bris (dir.), Aires linguistique Aires culturelles. Étude de concordances en Europe occidentale : Zones Manche et Atlantique, Brest, CRBC/UBO, 2012 (lire en ligne [archive]), p. 19-51.

23.     L'arrivée des Indo-Européens en Europe [archive], Jacques Freu, Bulletin de l'Association Guillaume Budé, Année 1989, Volume 1, Numéro 1, pp. 3-41

24.     (de) N.S. Troubetskoï, Gedanken über das indogermanenproblem, Acta linguista 1, 1939, p.81-89

25.     (en) ‘The Origins of the Indic Languages: the Indo-European model’ [archive], James Clackson, in Angela Marcantonio and Girish Nath Jha (eds.) Perspectives on the origin of Indian civilization, New Delhi, 259-287., 2013

26.     Asya Pereltsvaig et Martin W. Lewis, The Indo-European Controversy. Facts and Fallacies in Historical Linguistics, Cambridge University Press, 2015, p. 37 et suiv

27.     Jean-Paul Demoule, Les Indo-Européens ont-ils existé ?, L'Histoire, 28 novembre 1980

28.     Jean-Paul Demoule, "Les Indo-Européens, un mythe sur mesure", La Recherche, Avril 1998

29.     (en) Gérard Fussman, « Mais où sont passés les Indo-Européens? Le mythe d’origine de l’Occident », Journal of Indo European Studies, vol. 43, no 3-4, 2016

30.     Jean-Loïc Le Quellec, « Mais où sont passés les Indo-Européens ? - Le mythe d’origine de l’Occident », Science et pseudo-sciences, juillet 2015 (lire en ligne [archive])

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Générale[modifier | modifier le code]

·                 (en) David Anthony, The Horse, the Wheel, and Language : How Bronze-Age Riders from the Eurasian Steppes Shaped the Modern World, Princeton, Princeton University Press, 2008 (ISBN 0691058873)

·                 Émile Benveniste, Le vocabulaire des institutions indo-européennes, Paris, Les Éditions de Minuit, 1969 (ISBN 978-2707300508 et 978-2707300669)

·                 (de) Carl-Heinz Boettcher, Der Ursprung Europas : Die Wiege des Westens vor 6000 Jahren, Röhrig, 1999 (ISBN 3861102005)

·                 Jean-Paul Demoule, Mais où sont passés les Indo-Européens ? : Le mythe d'origine de l'Occident, Paris, Éditions du Seuil, coll. « La Librairie du XXIe siècle », 2014, 742 p.(ISBN 978-2-02-029691-5) Document utilisé pour la rédaction de l’article

·                 Georges Dumézil, Mythe et Épopée I. II. III., Paris, Gallimard, 1995 (1re éd. 1968, 1971, 1973) (ISBN 978-2070736560)

·                 (en) Russell D. Gray et Quentin D. Atkinson, « Language-tree divergence times support the Anatolian theory of Indo-European origin », Nature, no 426, 27 novembre 2003, p. 435-439

·                 (de) Harald Haarmann, Die Indoeuropäer : Herkunft, Sprachen, Kulturen, Munich, C. H. Beck, 2010 (ISBN 9783406606823)

·                 Jean Haudry, Les Indo-Européens, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », 1992 (1re éd. 1981) (ISBN 213037090X)

·                 Iaroslav Lebedynsky, Les Indo-Européens : Faits, débats, solutions, Paris, Errance, 2009 (ISBN 978-2877723961)

·                 (en) The Linguistic Roots of Europe : Origin and Development of European Languages, sous la direction de Robert Mailhammer, Theo Vennemann et Birgit Anette Olsen, Copenhague, Museum Tusculanum, 2015.

·                          Marc vander Linden, « An impossible dialogue? On the interface between archaeology, historical linguistics and comparative philology », p. 1–28.

·                          Joseph Salmons, « Language shift and the Indo-Europeanization of Europe », p. 103–126.

·                 James Patrick Mallory, À la recherche des Indo-européens, Paris, Seuil, 1998 (édition française) (ISBN 2020143909)

·                 André Martinet, Des steppes aux océans : l'indo-européen et les Indo-européens, Paris, Payot, 1986

·                 (en) Asya Pereltsvaig et Martin W. Lewis, The Indo-European Controversy : Facts and Fallacies in Historical Linguistics, Cambridge University Press, 2015

·                 (en) Indo-Europeans in the Fourth and Third Millennia : Proceedings of the Conference Held Feb 4-5, 1980 in Austin, Tx (Lin), sous la direction d'Edgar C. Polomé, Ann Arbor (MI), Karoma, 1982 (ISBN 0897200411)

·                 Colin Renfrew, L'énigme indo-européenne : Archéologie et langage, Paris, Flammarion, coll. « Champs Flammarion », 1990 (édition française) (ISBN 978-2080813039) Document utilisé pour la rédaction de l’article(Compte rendu critique par plusieurs spécialistes dans Topoi n°2, 1992. [lire en ligne [archive]])

·                 Bernard Sergent, Les Indo-Européens - Histoire, langues, mythes, Paris, Payot, 1995 (ISBN 2228889563)

·                 Bernard Sergent, « Penser - et mal penser - les Indo-Européens », dans Annales. Économies, sociétés, civilisations, 37e année, n°4, 1982, p. 669-681.[lire en ligne [archive]]

Monographies complémentaires[modifier | modifier le code]

·                 Gabriel Bergounioux, « ‘Aryen’, ‘indo-européen’, ‘sémite’ dans l'université française (1850-1914) », dans Histoire Épistémologie Langage, vol. 18, n 1, 1996, p. 109-126.

·                 Gérard Fussman, Jean Kellens, Henri-Paul Francfort et Xavier Tremblay, Aryas, Aryens et Iraniens en Asie Centrale. : I : Grammaire comparée et grammaire historique : quelle réalité est reconstruite par la grammaire comparée? (Xavier Tremblay). II : Entre fantasme, science et politique (Gérard Fussman). III : Les Airiia ne sont plus des Aryas : ce sont déjà des Iraniens (Jean Kellens). IV : La civilisation de l'Oxus et les Indo-Iraniens et Indo-Aryens en Asie Centrale (Henri-Paul Francfort)., Paris, Collège de France, 2005, 346 p. (ISBN 2-86803-072-6)

·                 Merritt Ruhlen (trad. Pierre Bancel, préf. André Langaney), L'origine des langues : sur les traces de la langue mère [« The Origin of language: tracing the evolution of the mother tongue »], Paris, Belin, coll. « Débats », 1996 (ISBN 9782701117577)

Génétique[modifier | modifier le code]

·                 W. Haak, I. Lazaridis, N. Patterson, N. Rohland, S. Mallick, B. Llamas, G. Brandt, S. Nordenfelt, E. Harney, K. Stewardson, Q. Fu, A. Mittnik, E. Bánffy, C. Economou, M. Francken, S. Friederich, R. G. Pena, F. Hallgren, V. Khartanovich, A. Khokhlov, M. Kunst, P. Kuznetsov, H. Meller, O. Mochalov, V. Moiseyev, N. Nicklisch, S. L. Pichler, R. Risch, M. A. Rojo Guerra et C. Roth, « Massive migration from the steppe was a source for Indo-European languages in Europe », Nature, 2015 (DOI 10.1038/nature14317, lire en ligne [archive])

·                 Eppie R. Jones, « Upper Palaeolithic genomes reveal deep roots of modern Eurasians », Nature (journal), 2015 (DOI 10.1038/ncomms9912, lire en ligne [archive])

·                 Iosif Lazaridis, « Ancient human genomes suggest three ancestral populations for present-day Europeans », Nature (journal), vol. 513, 2014, p. 409–413 (DOI 10.1038/nature13673,lire en ligne [archive])

·                 Karl Zimmer, « DNA Deciphers Roots of Modern Europeans », New York Times, 2015 (lire en ligne [archive])

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

·                 Langues indo-européennes

·                 Indo-européen commun

·                 Proto-Indo-Européens

·                 Racine indo-européenne

·                 Vocabulaire indo-européen

·                 Langues nostratiques

Liens externes[modifier | modifier le code]

·                 Un possible foyer originel des langues indo-européennes [archive]

·                 « Le mythe indo-européen » [archive], sur France Culture, La suite dans les idées, 24 janvier 2015 (consulté le 13 avril 2015).

 [masquer]

v · m

Indo-européen

Langues indo-européennes

Albanais · Anatolien · Arménien · Balto-slave · Celte · Germanique · Hellénique · Indo-iranien · Italique · Tokharien

Carte très hypothétique de l'expansion de la culture indo-européenne

Peuples indo-européens

Albanais · Anatoliens · Arméniens · Balto-Slaves (Baltes · Slaves) · Celtes · Germains · Helléniques · Indo-Iraniens · Italiques · Tokhariens

Proto-Indo-Européens

Langue (Vocabulaire · Phonologie (en) · Lois phonétiques (en) · Alternance vocalique · Racines · Noms (en) · Verbes (en)) · Société (en) ·Religion

Études indo-européennes

Théorie de l'invasion aryenne · Hypothèse kourgane · Hypothèse arménienne · Hypothèse anatolienne · Théorie glottalique (en)

Archéologie indo-européenne

Culture d'Abashevo · Culture d'Afanasievo · Culture d'Andronovo · Culture de Baden · Culture campaniforme · Culture des catacombes ·Culture de Cernavodă · Chasséen · Culture de Chernoles (en) · Culture de la céramique cordée · Culture de Cucuteni-Trypillia ·Cultures pontiques

·                            Portail de l’anthropologie Portail de l’anthropologie

Catégorie : 

·                            Peuple indo-européen

[+]

 

Menu de navigation

·                       Non connecté

·                       Discussion

·                       Contributions

·                       Créer un compte

·                       Se connecter

·                            Article

·                            Discussion

·                           
 

Eurasie

 

 

class=noviewer srcset="//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/6/6f/Confusion_colour.svg/30px-Confusion_colour.svg.png 1.5x, //upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/6/6f/Confusion_colour.svg/40px-Confusion_colour.svg.png 2x" data-file-width=260 data-file-height=200 v:shapes="_x0000_i1051"> Ne doit pas être confondu avec Eurasisme.

alt="Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez pour voir d'autres modèles." class=noviewer srcset="//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/38/Info_Simple.svg/18px-Info_Simple.svg.png 1.5x, //upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/38/Info_Simple.svg/24px-Info_Simple.svg.png 2x" data-file-width=512 data-file-height=512 v:shapes="_x0000_i1053">

Cet article ne cite pas suffisamment ses sources (juin 2017).

Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références » (modifier l'article, comment ajouter mes sources ?).

Eurasie

alt="Carte de localisation de l'Eurasie." srcset="//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/30/Eurasia_%28orthographic_projection%29.svg/420px-Eurasia_%28orthographic_projection%29.svg.png 1.5x, //upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/30/Eurasia_%28orthographic_projection%29.svg/560px-Eurasia_%28orthographic_projection%29.svg.png 2x" data-file-width=550 data-file-height=550 v:shapes="_x0000_i1054">
Carte de localisation de l'Eurasie.

Superficie

53 990 000 km2

Population

4 600 000 000 hab.

Densité

85 hab./km2

Pays

92

Dépendances

4

Principales langues

Mandarin, arabe, persan, turc, russe, hindi, indonésien, japonais, ourdou, malais, allemand, italien, français, anglais, espagnol, arménien, géorgien, néerlandais, coréen

Fuseaux horaires

UTC-1 (Açores)
UTC+12 (Russie)

Principales villes

Tokyo, Moscou, Séoul, Bombay, Jakarta, Pékin, Istanbul, Manille, Calcutta, Londres, Saint-Pétersbourg, Dacca, Paris, Shanghai

modifier Consultez la documentation du modèle

class=thumbimage srcset="//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/4/43/Two-point-equidistant-asia.jpg/390px-Two-point-equidistant-asia.jpg 1.5x, //upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/4/43/Two-point-equidistant-asia.jpg/520px-Two-point-equidistant-asia.jpg 2x" data-file-width=2048 data-file-height=1529 v:shapes="_x0000_i1056">

 

Eurasie, avec l'Afrique du Nord et la corne de l'Afrique visibles

' class=thumbimage srcset="//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/6/6f/Earth_Eastern_Hemisphere.jpg/390px-Earth_Eastern_Hemisphere.jpg 1.5x, //upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/6/6f/Earth_Eastern_Hemisphere.jpg/520px-Earth_Eastern_Hemisphere.jpg 2x" data-file-width=2048 data-file-height=2048 v:shapes="_x0000_i1057">

 

Vue de l'hémisphère est de la Terre depuis l'espace. L'Eurasie est au nord de la photographie.

L'Eurasie est un terme géographique désignant conjointement l'Europe et l'Asie en tant que continent unique, plutôt que deux continents séparés. Ce supercontinent s'étend ainsi sur plus de 54 millions de km2 entre l'océan Atlantique, à l'ouest, et l'océan Pacifique, à l'est.

 

Sommaire

  [masquer] 

·                            1Définition

o                                  1.1Géographique

o                                  1.2Géologique

o                                  1.3Géopolitique

·                            2Géographie

o                                  2.1Environnement

·                            3Population

o                                  3.1Démographie

o                                  3.2Ethnicité

·                            4Culture

·                            5Notes et références

·                            6Annexes

o                                  6.1Bibliographie

o                                  6.2Articles connexes

 

Définition[modifier | modifier le code]

Géographique[modifier | modifier le code]

Au sens géographique, l'Eurasie est un supercontinent formé de l'Europe à l'ouest et de l'Asie à l'est. L'Eurasie est parfois elle-même incluse dans un supercontinent plus vaste encore comprenant également l'Afrique communément désigné Afro-Eurasie.

Géologique[modifier | modifier le code]

Géologiquement, la plaque eurasiatique ne comprend ni le sous-continent indien, ni la péninsule Arabique (qui est située sur une plaque tectonique détachée de l'Afrique), ni les Philippines (qui sont sur la plaque philippine), ni l'extrémité est de la Russie (située sur la plaque nord-américaine).

Géopolitique[modifier | modifier le code]

Articles détaillés : Eurasisme et Union eurasienne.

' class=thumbimage srcset="//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/c/c9/Eurasia_and_eurasianism.png/330px-Eurasia_and_eurasianism.png 1.5x, //upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/c/c9/Eurasia_and_eurasianism.png/440px-Eurasia_and_eurasianism.png 2x" data-file-width=2000 data-file-height=1038 v:shapes="_x0000_i1058">

 

Conception eurasienne de l'Eurasie, cette dernière correspond à la partie nord de la région intermédiaire.

Au sens géopolitique, l'Eurasie se réfère à une conception politique : l'eurasisme qui ancre la Russie (autrefois l'URSS) dans la masse continentale et tente de rebalancer vers l'Asie l'eurocentrisme traditionnel des élites russes. Selon cette doctrine le terme Eurasie ne désigne pas l'ensemble formé par l'Europe et l'Asie mais la zone intermédiaire entre l'Europe et l'Asie.

Aujourd'hui l'eurasisme s'exprime essentiellement à travers le processus d'intégration régionale dans un monde multipolaire. Le courant eurasien prône un rapprochement toujours plus fort et la construction de l'Union eurasienne sur le modèle de l'Union européenne s'inscrit dans cette doctrine géopolitique.

Géographie[modifier | modifier le code]

Environnement[modifier | modifier le code]

Du point de vue environnemental, il s'agit d'une entité biogéographique cohérente. Le réseau écologique paneuropéen (REP) et la stratégie paneuropéenne de la diversité biologique et paysagère qui le promeut, soutenue par le Programme des Nations unies pour l'environnement (ONU) et le Conseil de l'Europe, souhaitent développer un maillage écologique couvrant cette zone.

Population[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

L'Eurasie héberge 4,9 milliards d'habitants.

Ethnicité[modifier | modifier le code]

Au sens ethno-anthropologique, l'adjectif « eurasien » (ou « eurasienne » au féminin) peut désigner une personne métisse, née de parents respectivement blanc et asiatique. Le terme a été forgé en Indochine française1.

Culture[modifier | modifier le code]

Le groupe Muse a repris le concept politique et littéraire de l'Eurasie dans la chanson United States of Eurasia tirée de leur sixième album, The Resistance.

Notes et références[modifier | modifier le code]

1.       Médecin-Commandant Ravoux, « Aspects sociaux d'un groupe d'Eurasiens », Bulletins et mémoires de la Société d'antrophologie de Paris, 1948, vol. 9 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1948_num_9_1_2840 [archive]

Annexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

·                  Eurasie, sur Wikimedia Commons

Bibliographie[modifier | modifier le code]

·                 (en) Zbigniew Brzeziński, The Grand Chessboard [« Le Grand Échiquier »], Basic Books, 2007, 238 p. (ISBN 9780465004348, lire en ligne [archive]).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

·                 Europe

·                 Eurasisme

·                 Région intermédiaire

·                 Asie

·                 Réseau écologique paneuropéen

 [masquer]

v · m

Masses continentales de la Terre

·                  

 [masquer]

v · m

Masses continentales de la Terre

4 continents émergés

Projection orthographique de l'Amérique.
Amérique

Projection orthographique de l'Antarctique.
Antarctique

Projection orthographique de l'Afro-Eurasie.
Afro-Eurasie

Projection orthographique de l'Océanie.
Océanie

7 continents émergés

Projection orthographique de l'Amérique du Nord.
Amérique du Nord

Projection orthographique de l'Amérique du Sud.
Amérique du Sud

Projection orthographique de l'Antarctique.
Antarctique

Projection orthographique de l'Afrique.
Afrique

Projection orthographique de l'Asie.
Asie

Projection orthographique de l'Europe.
Europe

Projection orthographique du continent australien.
Australie

Continents submergés

·                            Zealandia

·                            Plateau des Kerguelen

Paléocontinents
(disparus)

Supercontinents

·                            Gondwana

·                            Laurasia

·                            Pangée

·                            Pannotia

·                            Rodinia

·                            Nena

·                            Columbia

·                            Kenorland

·                            Vaalbara

Continents

·                            Arctica

·                            Asiamérique

·                            Atlantica

·                            Baltica

·                            Cimmeria

·                            Kazakhstania

·                            Laurentia

·                            Laurussia

·                            Inde

·                            Ur

Évolution géologique future

·                            Pangée ultime

·                            Amasie

·                            Nouvelle Pangée

Continents imaginaires

·                            Atlantide

·                            Hyperborée

·                            Lémurie

·                            Kumari Kandam

·                            Méropide

·                            Mu

·                            Terra Australis

Albanais (peuple)

 

 

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Albanais (homonymie).

image illustrant un groupe ethnique image illustrant l’Albanie

Cet article est une ébauche concernant un groupe ethnique et l’Albanie.

Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants.

Albanais

Description de cette image, également commentée ci-après

Rita Ora

Populations significatives par région

 

 

Autres

Langues

Albanais (dialectes tosque et guègue).

Religions

majoritairement musulmane, orthodoxe et catholique.

Le terme Albanais (en albanais Shqiptarët) peut désigner :

·                 sur le plan politique, l'ensemble des citoyens de l'Albanie, quelles que soient leurs origines, langues et cultures ;

·                 sur le plan culturel, un groupe ethnique qui partage une culture albanaise commune, parle l'albanais comme langue familiale et est d'ascendance illyrienne. La tradition populaire albanaise, s'est assez fermement attaché à ses origines illyriennes. L'histoire de l'Illyrie est scrupuleusement enseigné dans les écoles et dans la culture albanaises. Les habits traditionnels illyriens (que l'on connaît bien grâce aux différents tableaux datant de l'époque romaine) ont été assez fortement portés en Albanie jusqu'à l'avènement du régime communiste en 19461.

·                 Au niveau génétique, les Albanais sont membres en majorité de l'haplogroupe E2,2.

 

Sommaire

  [masquer] 

·                         1Langue illyrienne et langue albanaise

·                         2Personnalités

·                         3Répartition

·                         4Notes

·                         5Annexes

o                               5.1Bibliographie

o                               5.2Liens internes

o                               5.3Liens externes

 

Langue illyrienne et langue albanaise

L'illyrien appartient, avec un certain degré de certitude, au même groupe de langues indo-européennes que l'albanais, l'albanais étant classé comme étant un groupe de langues indo-européennes à lui seul dans les langues indo-européennes encore parlée aujourd'hui, il est fort probable de dire que l'albanais est le descendant direct de l'illyrien3.

Le rapprochement entre l'albanais et l'illyrien a été fait dès 1709 par Leibniz, qui appelle l'albanais « la langue des anciens Illyriens ». Plus tard, le linguiste Gustav Meyer (1850-1900) déclara « Appeler les Albanais les nouveaux Illyriens est aussi juste que d'appeler les Grecs actuels "Grecs modernes". » La langue albanaise constituait pour lui l'étape la plus récente de l'un des dialectes illyriens. Les indo-européanistes modernes, par contre, ne souscrivent guère à l'hypothèse d'une filiation immédiate4.

La plupart des linguistes actuels soutiennent que l'albanais descend de l'illyrien5,6

La parenté directe entre les deux langues est également admise dans des ouvrages historiques7. On avance même parfois l'hypothèse que la frontière linguistique entre les dialectes guègue et tosque trouverait son origine dans la limite entre les domaines des dialectes épirote et « illyrien proprement dit » de l'illyrien8. À l'appui de ces théories, on mentionne que quelques anthroponymes albanais actuels sembleraient également avoir leur correspondant illyrien : c'est ainsi qu'à l'albanais Dash (« bélier ») correspondrait l'illyrien Dassius, Dassus, de même l'albanais Bardhi (« blanc ») correspondrait à Bardus, Bardullis, Bardyllis.[réf. nécessaire] 9,10 Quelques ethnonymes de tribus illyriennes sembleraient aussi avoir leur correspondant albanais : c'est ainsi que le nom des Dalmates correspondrait à l'albanais Delmë (« brebis ») ; de même le nom des Dardaniens correspondrait à l'albanais Dardhë (« poire, poirier »)11. Mais l'argument principal en faveur de cette thèse est géographique : les zones où est parlé l'albanais correspondent à une extrémité du domaine « illyrien »12.

En 2012 une étude du New York Times classa l'Albanais comme l'une des plus anciennes langues d'Europe apparu au même moment que le grec et l'arménien13.

Cela conduit à conclure que les langues albanaise et illyrienne, sont de toute évidence parentes, et sont issues directement l'une de l'autre. De plus, l'appartenance de l'albanais au groupe linguistique centum alors que l'illyrien appartient au même groupe constitue une preuve supplémentaire à cette hypothèse9.

Personnalités

·                 Gjergj Kastriot Skanderbeg

·                 Gjon Buzuku

·                 Clément XI

·                 Lekë Dukagjini

·                 Ibrahim Rugova

·                 Mehmet Akif Ersoy

·                 Ibrahim Pacha

·                 Mehmet Köprülü

·                 Lütfi Pacha

·                 Dramali Pacha

·                 Ghergje ler Ghica

·                 Vittore Carpaccio

·                 Sedefhar Mehmet Ağa

·                 Ali Pacha de Janina

·                 Méhémet Ali

·                 Alexander Moissi

·                 Bekim Fehmiu

·                 Isa Boletini

·                 Ali Sami Yen

·                 Zog ler

·                 Fan Noli

·                 Enver Hoxha

·                 Ismail Kadare

·                 Ernesto Sábato

·                 Mère Teresa

·                 Inva Mula

·                 James Belushi

·                 John Belushi

·                 Rita Ora

·                 Dua Lipa

·                 Bebe Rexha

·                 Lorik Cana

·                 Era Istrefi

·                 Eliza Dushku

·                 Edi Rama

·                 Adem Jashari

·                 Behgjet Pacolli

·                 Mahmut Ferati

·                 Sabri Fejzullahu

·                 Anna Hoxha

·                 Gianni De Biasi

·                 Ismail Qemaili

·                 Adnan Januzaj

·                 Xherdan Shaqiri

·                 Granit Xhaka

Répartition

Environ 55% des Albanophones actuels vivent en Albanie, 25% au Kosovo, 10% en Macédoine et 10% dans la diaspora, souvent ancienne, répartie sur de nombreux autres pays, notamment dans les pays voisins de l'Albanie : l'Italie, la Turquie et la Grèce ; mais si l'on compte comme « Albanais » tous les Italiens (« Arberèches »), les Grecs (« Arvanites ») et les Turcs d'origine albanaise passés respectivement à l'italien, au grec et au turc, les proportions changent et il y a dans ce cas plus d'Albanais dans la diaspora qu'en Albanie, Kosovo et Macédoine.

En Turquie, estimer le nombre d'Albanais est une question délicate : le chiffre de 7 500 000 descendants d'Albanais en Turquie est souvent avancé. Cette population est de nos jours totalement assimilée aux autres Turcs, et ces Albanais sont Musulmans, et parlent le Turc. Seuls une faible minorité parle l'Albanais. On reconnait souvent un descendant d'Albanais à son nom, ou patronyme, ou à ses traits, plutôt Européens Balkaniques. La Turquie, pour des raisons historiques, reste le premier pays de la diaspora Albanaise. Ils sont localisés surtout à Istanbul, en Thrace orientale, et sur la côte nord et ouest de la Turquie. Ils sont moins présents en Cappadoce, et dans l'intérieur des terres.