Statue de Koceľ (Assemblée nationale de Serbie à Belgrade)
Kocel (aussi Kocel´, Kozel,
Gozil, Chozilo, Chezilo, Hezilo, Chezul), mort en 876, fut le deuxième prince
de la Principauté du Balaton de 860/861 à 876.
Il était le fils et successeur de Pribina et de sa femme d´origine bavaroise.
Son nom, Gozil, est d´origine bavaroise, il fut utilisé sous sa forme slave. Il
est probablement né avant ou juste après que son père fut chassé de sa Principauté de Nitra par Mojmír Ier en 833. En tout cas, il accompagna son
père lors de son séjour dans l´Empire bulgare. Avant d´être prince, il fut
d´abord comte, au plus tard en 850, probablement du comté du Balaton, une partie
de la principauté du Balaton. Cette année-là, il était présent à Blatnograd lors de la consécration de l´église de
la Vierge-Marie. Il fut d´abord un vassal des Francs de Francie
orientale, puis un allié de la Grande-Moravie avant de retourner sous l´influence
des Francs dans les années 870. Il continua la politique de christianisation de
son père. Adalwin,
l´archevêque de Salzbourg consacra plusieurs églises dans son
domaine en 865.
Il est surtout connu pour avoir hébergé les frères Cyrille et Méthode de Salonique pendant l´été 867 lors de
leur voyage depuis la Grande-Moravie jusqu´à Rome. Ces deux missionnaires des
Slaves ont instruit jusqu´à 50 élèves dans sa capitale de Blatnograd et ils ont
laissé une forte impression sur Kocel. Ensuite, il soutint et développa la
liturgie en langue slave. Pendant l´hiver 869/870, il demanda au pape Adrien II la nomination de Méthode comme
archevêque de Sirmium,
responsable de la Pannonie et de la Grande-Moravie. Cette nomination fut à
l´origine de conflits avec l´archevêque de Salzbourg qui perdait le contrôle de
ces domaines et fut une motivation pour la rédaction du livre « Conversio Bagoariorum et Carantanorum »
qui décrit le rôle des archevêques de Salzbourg dans la christianisation de la
région.
En 876, il prit part aux campagnes franques contre les Croates de
Dalmatie et trouva la mort. Les circonstances de sa mort sont inconnues. Après
son décès, la principauté du Balaton tomba dans les mains d´Arnulf de Carinthie.
Statue de Pribina à Nitra
Pribina, aussi appelé Priwina ou Privina dans les chroniques franques, est un
prince slovaque de la Principauté de Nitra (v. 825-833) fondateur de la Principauté du Balaton (v. 840-861). En Slovaquie, il est
considéré comme le premier souverain des Slovaques. La principale source écrite
concernant sa vie est le Libellus de conversione Bagoariorum et
Carantanorum rédigé à Salzbourg dans les années 870.
On ne sait pas avec certitude si Pribina était païen. Dès 828,
il laisse construire une église à Nitra qui fut consacrée par Adalram,
l'archevêque de Salzbourg. C'est la plus ancienne église de Slovaquie. Elle a
pu servir soit à des marchands chrétiens soit à sa femme d'origine bavaroise.
De plus, la construction de plusieurs châteaux est attribuée à cette période.
Pribina est chassé de Nitra en 833 par le prince morave Mojmír Ier. La destruction
des châteaux de Pobedim et Čingov est attribuée à cette guerre. Pribina
se réfugie donc chez Radbod,
le margrave de Pannonie,
qui le fait baptiser (ou rebaptiser). Après des disputes avec Radbod, il
s'enfuit en Bulgarie et
essaie de persuader le Khan Malamir d'attaquer les Francs.
Ayant juste conclu la paix, celui-ci refuse et Pribina repart vers la Slavonie,
chez le prince Ratimir, un membre de sa famille. Mais en
838, Radbod conquiert la principauté de Ratimir et Pribina fuit chez Salacho, un prince de Carniole,
une contrée qui était alors probablement déjà soumise à l'autorité de Radbod.
Salacho réconcilia Radbod et Pribina.
En 839 ou en 840, Pribina reçoit un domaine peuplé par des
slaves situé en Pannonie entre le Danube,
la Drave et
la Raab de la part du roi de Francie
orientale Louis le Germanique. Actuellement, ce domaine
est connu sous le nom de Principauté du Balaton. En 846 ou en 847, il en
obtint la propriété perpétuelle. Dans ce domaine, il encouragea la colonisation
et fut un missionnaire ardent. Il fit de sa capitale Blatnohrad une énorme forteresse, fit construire
15 églises et fut jusqu'à sa mort un vassal fidèle des rois francs. Il protégea
l'empire des Francs des attaques de la Grande-Moravie,
de la Bulgarie et des princes slaves du sud-ouest.
Pribina est mort en 861 pendant les combats opposant Carloman à Rastislav de Moravie (Certains historiens
supposent qu'il est mort face à Carloman, lors de sa rébellion contre son père,
Louis le Germanique). Son successeur fut son fils, Kocel, qui poursuivit le
travail de son père.
Le sud-est de l'Europe au ixe siècle
·
A History of
Slovakia: The Struggle for Survival, Stanislav J. Kirschbaum, 1995, (ISBN 9780312104030).
Carte de la Principauté du Balaton
La Principauté
du Balaton (aussi appelée Principauté de Pribina-Kocel1, Pannonie,
Basse-Pannonie, principauté pannonienne, principauté transdanubienne), est l'appellation
moderne d'une principauté slave située dans la partie occidentale de la plaine
pannonienne, entre le Danube à l'est, la Drave au
sud et Graz à l'ouest, dans la période
839/840-876.
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·
5Note
Pribina, le premier prince de la Principauté
du Balaton
La principauté a été l'un des États slaves reliant les zones habitées par les
Slaves du nord et les Slaves du sud avant d'être divisé par les conquêtes des Francs,
l'arrivée des Magyars en Pannonie.
Les peuples slaves de l'époque étaient faiblement différenciés,
parlant des dialectes étroitement liés de la même langue commune. Les habitants
de la Principauté du Balaton ont très probablement été étroitement liés à
chacun des peuples slaves voisins : les Grand-moraves (futurs Tchèques et Slovaques)
au nord, les Carantaniens à l'ouest (futurs Slovènes),
les Croates au sud et les Sorabes du sud (futurs Serbes)
au sud-est.
L'établissement des Slaves en Pannonie a commencé à la fin du ve siècle après la
chute de l'union tribale des Huns. À la fin du vie siècle, les
Slaves sont devenus des sujets de l'union des tribus avares (khanat avar). Au début du ixe siècle, à cause
de troubles dus à des conflits internes ainsi qu'aux attaques extérieures des
Francs (dirigé par Charlemagne)
et des Bulgares (dirigés par Khan Krum),
le système politique avar s'effondre. Le sud-est de la Pannonie (le long du
cours inférieur de la Tisza) est pris par les
Khans bulgares, tandis que la Pannonie occidentale à l'ouest du Danube tombe
sous la domination franque.
Ces marches de l'est de l'empire carolingien étaient initialement gouvernées par le
duc de Frioul au service de l'empereur Louis le Pieux.
Dans les deux premières décennies du ixe siècle, une
grande partie de la Basse-Pannonie était dirigée par Ljudevit
Posavski, un vassal des Francs.
Le sud-est de l'Europe au ixe siècle
Lors de la création de la Grande-Moravie au nord du Danube en 833, Pribina,
jusqu'alors prince de la Principauté de Nitra est expulsé de son pays par Mojmír I
de la Principauté de
Moravie. Après plusieurs aventures, il reçut les territoires des
Francs situés en Basse-Pannonie en 839 ou il créa la principauté du Balaton.
Ce fut un geste calculé de la part de Louis le Germanique, qui visait à limiter la
puissance de son préfet, Ratbod, ainsi qu'a gagner un allié (et un État tampon)
contre les menaces potentielles de la Grande-Moravie et de la Bulgarie. Sa
capitale était Blatnohrad (la vile de la Blatna, appelée plus
tard Mosabourg, aujourd'hui Zalavár), une ville construite sur la Zala (Blatna en slave, la "rivière
boueuse") entre le petit et le grand Balaton. Pribina était un duc au
service de Louis le Germanique. Il fortifia la ville, son État grandit, et il
le dirigea pendant deux décennies. Son État était peuplé de Carantanes,
de Francs,
d'Avars,
de Slaves et de Germaniques divers.
Pribina permit à l'archevêque de Salzbourg de consacrer des églises dans la
région.
Statue de Kocel (Assemblée nationale de la
République de Serbie à Belgrade)
Après une attaque de Carloman (lors
de sa révolte contre Louis le Germanique), Kocel, le fils de Pribina,
s'enfuit à la cour de Louis. Il fut bientôt rétabli dans les terres de son
père. Pendant l'été 867, le prince Kocel offrit l'hospitalité aux frères Cyrille et Méthode lors de leur voyage de Grande-Moravie
jusqu'à Rome alors qu'ils allaient se justifier envers le pape de l'utilisation
de la langue slave comme langue liturgique. Ils firent ainsi de Blatnohrad un
des centres de diffusion de la nouvelle écriture slavonne,
le glagolitique.
Bien que vassal des Francs, il finira par commencer à résister à l'influence des
féodaux et du clergé germains et essaiera de former un archevêché slave
indépendant.
Finalement, après la mort de Kocel en 876, la principauté devint
à nouveau une marche de la Francie
orientale, dirigée par Arnulf de Carinthie. Au cours de la guerre de
succession dans l'est de l'empire franc, en 884, la région fut conquise par la
Grande-Moravie. Après quelques années de paix, Arnulf reprit la guerre contre
la Moravie et reconquit la Basse-Pannonie en 894. Après avoir
revendiqué la couronne impériale en 896, Arnulf donne la
Basse-Pannonie en fief à un autre duc slave, Braslav. Peu après, en 901, la région fut
conquise par les Hongrois qui en restèrent maîtres jusqu'à nos jours.
La principauté se composait du:
·
comté du lac Balaton - entre Veszprém et la Drave.
·
comté de Ptuj – aux environs de Ptuj
·
comté de Dudleb – aux environs de Graz et
Blatnohrad (Zalavár)
probablement aussi:
·
la principauté d'Etgar - entre Kőszeg et Klosterneuburg
·
temporairement, elle comprenait également des
territoires entre le Danube et la Tisza, et au sud de la Drave, dans le nord de la
Serbie et dans l'est
de la Croatie (Slavonie orientale).
·
Pribina (de
839/840 à 860/861)
·
Kocel (de
860/861 à 876)
·
Kirilo-Metodievska entsiklopedia (Encyclopédie
de Cyrille et Méthode), en 3 volumes, (en bulgare), [DR5.K575 1985 RR2S], Sofia
1985
·
Dejiny Slovenska (Histoire de la Slovaquie) en
6 volumes, Bratislava (volume 1 1986)
·
Steinhübel, Ján: Nitrianske kniežatstvo (La
Principauté de Nitra), Bratislava 2004
1. Hans-Erich Stier (dir.): « Westermann
Grosser Atlas zur Weltgeschichte », 1985, (ISBN 3-14-100919-8), p. 59.
[+]
Pour les articles homonymes, voir Plaine de Pannonie et La Pannonie.
La Pannonie (en latin Pannonia) est une ancienne
région de l'Europe centrale, limitée au nord par le Danube
et située à l'emplacement de l'actuelle Hongrie,
et partiellement de la Croatie,
de la Serbie,
de la Bosnie-Herzégovine, de la Slovénie,
de l'Autriche et de la Slovaquie.
Les habitants originaux sont les Pannoniens, peuple
indo-européen apparenté
aux Illyriens et aux Vénètes,
qui sont envahis par les Celtes et les Boïens au ive siècle av. J.-C.
La Pannonie dans l'Empire romain, vers 120.
L'université de Veszprém, située à Veszprém (Hongrie),
est encore appelée université de Pannonie.
[masquer]
·
1Conquête romaine
et organisation de la Pannonie
·
2Empire romain,
rôle-clé de la Pannonie
·
3La
réorganisation de l’Empire
·
4De la Pannonie
romaine au royaume de Hongrie
En 35 av. J.-C.,
la Pannonie est envahie par les troupes d'Octave (qui ne porte pas encore le titre d’Auguste).
Selon Suétone,
Octave fut blessé deux fois pendant cette campagne. La lutte de pouvoir contre Marc Antoine accapara ensuite Octave.
Entre 12 et 9 av. J.-C.,
les Romains commandés par Tibère reprennent la conquête de l'Illyrie.
Tibère doit intervenir à nouveau entre les années 6 et 9 apr. J.-C. pour réduire une révolte de l’Illyrie au cours d’une guerre difficile,
engageant pas moins de 15 légions et autant d’auxiliaires, soit un effectif considérable
compris entre 150 000 et 180 000 soldats. Après sa victoire, l’Illyrie est divisée en Dalmatie et en Pannonie ; la Pannonie est
organisée en province impériale gouvernée par un
légat, à la tête de trois légions.
Province de Pannonie, ier siècle apr. J.-C.
Division de la Pannonie, iie siècle apr. J.-C.
En 14, à l’avènement de leur
ancien général Tibère,
les légions de Pannonie et de Germanie se révoltent et exigent une solde
égale à celle des prétoriens en poste à Rome.
La discipline est rapidement rétablie par Drusus1, le fils du nouvel
empereur, qui réorganise également la province et lance la construction de
nouvelles voies de communication.
Drusus commença l'occupation de la région au nord de la rivière Drave, fondant entre 18 et 20 quelques forts romains à Aquincum (à Budapest-Óbuda), Arrabona (hu) (Győr), Brigetio (hu), Gorsium (hu)2, Lussonium (hu) (Dunakömlöd (hu)), Bononia (Banoštor)
et Teutoburgium (Dalj).
Tacite rapporte également qu'en 50 apr. J.-C.,
sous le règne de l'empereur Claude, Vannius (en),
roi des Quades,
fut évincé par ses propres sujets qui avaient demandé l'aide à la fois du roi
des Hermundures,
un certain Vibilius (en),
et des Lygiens.
Claude, préoccupé par ces événements mais refusant d'intervenir directement
dans le conflit, ordonna au gouverneur de Pannonie, Palpiellus Istrus,
« d'occuper la rive du Danube avec sa légion et des auxiliaires
choisis dans le pays même » afin de garantir la protection de la faction
vaincue et de dissuader les barbares victorieux d'envahir la province romaine3. La légion concernée
était la XV Apollinaris,
et la nouvelle forteresse dans laquelle elle fut installée était celle de Carnuntum (Bad Deutsch-Altenburg, Autriche).
Par la suite, les fils de la sœur de Vannius, Vangion et Sidon, divisèrent
entre eux le grand royaume des Suèves (Quades et Marcomans),
mais maintinrent leur loyauté absolue envers Rome, et un conflit fut évité.
En 69, l’armée du Danube se soulève de nouveau, mais pour des
raisons politiques : à Rome, les prétoriens viennent d’assassiner
l’empereur légitime Galba, l’armée du Rhin a imposé Vitellius ;
l’armée du Danube se rallie à Vespasien,
et apporte une contribution décisive à son accession au titre d’empereur.
Vespasien se souvint de l’importance des provinces danubiennes
et fonda plusieurs colonies de vétérans en Pannonie : Sirmium et Siscia.
L’armée devient un facteur de romanisation des populations locales et, en tant
que gros consommateur, un moteur de l'activité artisanale et commerciale. Les
indigènes engagés dans les unités romaines acquièrent la citoyenneté et
prennent le nom de famille de l’empereur régnant, ce qui expliquerait la
présence des Flavius tel que Flavius Constance Chlore,
des Valérius, des Aurelius. La Pannonie devient un carrefour des liaisons
militaires et commerciales sur les axes Rhin – Balkans et Italie – Balkans, et de la route
commerciale vers la Baltique. Deux routes importantes traversent d’ouest
en est la Pannonie :
·
l’une vient de l’Italie du Nord par la vallée de la Drave ;
·
l’autre est la rocade qui longe le cours du
Danube depuis la Rhétie et la Norique.
Ces deux voies se réunissent à Mursa et se poursuivent par Sirmium vers la Mésie.
Vers 105 apr. J.-C., Trajan divise la province en Pannonie supérieure à l'ouest et Pannonie inférieure à l'est. Ces qualificatifs ne sont pas
seulement déterminés par le sens du cours du Danube, mais aussi par
l'éloignement par rapport à Rome en suivant les itinéraires routiers : le
voyageur venant d'Italie rencontre d'abord la Pannonie supérieure, puis la
Pannonie inférieure. Les villes principales de Pannonie supérieure étaient
:
·
Carnuntum,
la capitale (auj. Petronell-Bad Deutsch-Altenburg) ;
·
Brigetio (Szöny) ;
·
Siscia (Sziszek), siège d'un
atelier monétaire depuis Gallien jusque vers 410 ;
·
Vindobona (l'actuelle Vienne),
qui accueillit le quartier général de l'empereur Marc Aurèle dans sa guerre contre les Quades et
les Marcomans.
Celles de Pannonie inférieure étaient :
·
Acumincum (Szlankamen) ;
·
Sirmium (Sremska Mitrovica) ;
·
Aquincum (Alt-Ofen près de Budapest).
Peuples de la Pannonie.
À la fin du iie siècle,
la Pannonie prend une importance stratégique majeure pour les communications
entre l’ouest et l’est de l’Empire romain,
qu’il s’agisse de repousser les envahisseurs
germaniques et autres
qui ont franchi le Danube ou d’aller affronter un compétiteur au titre d’Empereur.
·
Marc Aurèle repousse les Quades,
les Marcomans,
les Iazyges et les Sarmates,
puis les affronte sur leurs territoires de 167 à 175, et de 177 à 180. Les pertes des Quades
et des Marcomans sont telles que la frontière du moyen Danube resta assurée
pour plus de deux générations. Marc Aurèle décède à Vienne en 180.
·
En 193, Septime Sévère est proclamé empereur à Carnuntum par
les quinze légions de Germanie, Norique,
Pannonie, Dalmatie et Mésie. Arrivé à
Rome, il licencie les cohortes prétoriennes et les remplace par de nombreux
soldats illyriens. La force de l’armée du Danube s’impose contre les autres
candidats à l’Empire, Pescennius Niger puis Clodius Albinus.
·
En 214, Caracalla mène une tournée d’inspection sur le
Danube avant de passer en Asie. Les frontières entre
les deux provinces de Pannonie sont légèrement modifiées : ainsi la région
de Brigetio est attribuée à la Pannonie inférieure.
·
En 235, Maximin le Thrace installe la cour impériale à Sirmium
pour mieux combattre les Sarmates et les Daces.
·
En 248, la pression sur le
Danube augmente, la Mésie est envahie par les Goths et les Vandales,
les Balkans sont pillés. Les légions de Pannonie proclament empereur leurs
généraux, Pacatianus,
en 249 (mais il est tué par ses soldats peu
après), puis Décius, qui périt en Mésie
dans une expédition contre les Goths.
·
À partir de 249, les Quades et les
Sarmates envahissent la Pannonie, les Goths traversent la Mésie et ravagent les
Balkans et la côte de l’Asie Mineure, tandis que les légions proclament un peu
partout des usurpateurs éphémères.
·
En 258, l’empereur Gallien décide l’envoi des troupes de Pannonie
en Germanie pour renforcer la défense du Rhin contre les attaques des Francs.
Furieux, le gouverneur de Pannonie Ingenuus s’insurge contre cette décision, qui
expose sa province sans défense. Gallien est obligé d’envoyer contre lui son
chef de la cavalerie Aureolus ;
Ingenuus est vaincu à Mursa, en 258.
·
En 259, le général Régalien,
chargé de la défense de la Pannonie, profite de la capture de Valérien par les Parthes pour se faire
proclamer empereur. Les Sarmates, les Quades et les Roxolans saisissent cette occasion pour
franchir le Danube et balayent Régalien.
·
En 270-271, l’empereur Aurélien rétablit
la sécurité en Pannonie par ses victoires sur les Germains.
·
En 278-279, l’empereur Probus débarrasse la Pannonie des dernières
bandes de pillards germaniques. En 282, il fait entreprendre
à ses soldats des travaux d’assainissement autour de Sirmium,
mais ses troupes se révoltent et le mettent à mort.
Le Dalmate Dioclétien arrive au pouvoir en 284 et met fin aux usurpations en série en
instaurant le système de la tétrarchie.
Le Pannonien Maximien est associé au pouvoir en 285. Les tétrarques
réorganisent les provinces pour en améliorer l’administration et la
défense :
·
la Pannonie inférieure est divisée en
deux : au nord la Valeria,
du nom de famille de Dioclétien, avec pour capitale Aquincum ;
au sud, la Pannonia Secunda,
avec pour capitale Sirmium ;
·
la Pannonie supérieure est, elle aussi,
divisée en deux : au nord, la Pannonia
Prima, avec pour capitale Savaria (auj. Szombathely),
au sud la Pannonia Ripariensis ou Savia (du nom de la Save),
avec pour capitale Siscia (Sziszek).
La Pannonie, considérée dans son ensemble, conserve son
importance dans les luttes de pouvoir pour l’Empire, grâce à la puissance de
l’armée d’Illyrie.
·
Dans la seconde tétrarchie, un autre
Pannonien, Sévère,
devient César en 305, puis Auguste en 306. Contesté en Italie
par Maxence, il est éliminé en 307 par Maximien.
·
En 308, Dioclétien, Maximien
et Galère, réunis à Carnuntum,
nomment Auguste l’Illyrien Licinius.
Celui-ci reste cantonné en Pannonie, en Rhétie et sur les Balkans, avant de
pouvoir s’imposer en Orient contre Maximin Daïa en 313.
·
En 326 et 327, Constantin, qui a éliminé Licinius,
fortifie la frontière du Danube, menacée par la pression des Goths, des
Vandales et des Sarmates, ces derniers cantonnés face à la Pannonie. En 331/332, les Goths sont
massacrés, tandis que des milliers de Sarmates sont accueillis dans l’Empire et
répartis en Thrace, en Macédoine et en Italie. La sécurité de la
frontière du Danube est rétablie pour quelques années.
·
En 350, Magnence tue l’empereur Constant Ier et usurpe le pouvoir en Occident. La
Pannonie est de nouveau l’enjeu des rivalités de pouvoir. La sœur de l’empereur Constance II pousse le maître des milices d’Illyrie Vetranio à se faire proclamer empereur, pour
empêcher Magnence de prendre le contrôle de l’armée d’Illyrie. Vetranio est
abandonné par ses soldats dès l’arrivée de l’armée de Constance II fin 350, et abdique. En 351, la Pannonie est le
théâtre des affrontements sanglants entre les armées de Magnence et de Constance II,
à Sirmium puis à Mursa.
·
En 364, c’est encore un
général d’origine pannonienne qui est proclamé empereur par l’armée : Valentinien Ier.
En 375, il venait d'infliger
une défaite cuisante aux Quades et aux Sarmates, qui avaient franchi le Danube
et ravageaient la Pannonie, lorsqu’il meurt à Aquincum. L’armée du Danube
proclame Auguste son fils Valentinien II,
un enfant de quatre ou cinq ans, dont la mère Justine est régente.
Au milieu du ive siècle,
la Pannonie inférieure est également impliquée dans le conflit religieux entre orthodoxes et ariens :
·
les évêques Photin à Sirmium,
Valens à Mursa et son voisin Ursace à Singidunum en Mésie sont ariens ;
·
des conciles sont tenus à Sirmium en 351 et 357-359, à l’initiative de
l’empereur Constance II ;
·
en 376, l’évêque Ambroise de
Milan impose un évêque
orthodoxe à Sirmium.
En 387, les Sarmates s’emparent définitivement de la
Pannonie, d’où ils menacent l’Italie à partir de 392.
En 388, Théodose Ier bat Maxime à Siscia sur la Save, et le
capture à Aquilée.
En 395, l’ultime division de
l’Empire romain attribue la Pannonie à l’Empire romain d'Occident. En pratique, les
Romains ne dominent plus que quelques îlots de ce territoire, où les barbares
se sont installés et continuent d’affluer. À partir de 400, les Wisigoths d’Alaric ne font que passer, avant d’attaquer
l’Italie. Vers 440, les Romains évacuent
les dernières villes menacées par les Huns. La Pannonie se
trouve englobée dans l’éphémère empire d’Attila,
d’où il lance ses raids sur l’empire d’Orient, puis d’Occident. Certains
Pannoniens collaborent, tel Flavius Oreste,
comme secrétaire d’Attila.
Après la mort du roi des Huns Attila,
en 453, la Pannonie est
occupée successivement par les Ostrogoths,
les Gépides puis les Lombards au début des années 500.
Ils s’agglomèrent avec les débris de divers peuples (Sarmates, Hérules, Ruges, Suèves, etc.). Leur
roi Waccho (vers 510-540) entretient de bons
rapports avec l'empire d'Orient, qui a repris la Dalmatie et bataille pour la
reconquête de l’Italie. En 568, les Lombards et leurs
alliés quittent la Pannonie pour l’Italie.
Ils sont aussitôt remplacés par les Avars, qui occupent le
bassin du Danube, et s’emparent de Sirmium en 582. La romanisation de la Pannonie est déjà effacée, et
leur présence coupe durablement la route commerciale entre la mer Adriatique et mer Baltique.
Leur royaume fut plus solide et plus durable que celui des Huns ; il
menaça l’empire d’Orient, puis se heurta à l’expansion vers l’est des Francs au milieu du viie siècle.
Ils furent soumis par Charlemagne en 811.
Les Slaves du Sud de Ljudevit
Posavski expulsèrent
les Francs au (ixe siècle),
les Hongrois s'installent en Pannonie en 901.
L'histoire de la Pannonie se termine ici, et s'enchaîne sur l'histoire de la Hongrie.
1.
Tacite, Annales,
I, XVI à LII. Lire [archive] et lire (2) [archive].
2.
voir la page sur Gorsium sur le wikipedia hongrois.
·
Paul Petit, Histoire générale de l’Empire
romain, Seuil, 1974, (ISBN 2020026775).
·
Paul Petit, La Paix romaine, PUF, collection Nouvelle Clio – l’histoire
et ses problèmes, Paris, 1967, 2e édition
1971.
·
Roger Remondon, La Crise de l’Empire romain, PUF, collection Nouvelle Clio – l’histoire
et ses problèmes, Paris, 1964, 2e édition
1970.
·
Fitz, J. (1976), « La Pannonie sous
Gallien » (Vol. 148). Latomas,
Revue d'études latines.
Antiquité romaine
·
Province romaine,Gouverneur
romain,
·
Antiquité tardive, Notitia dignitatum,
·
Liste des diocèses de l'Empire romain
tardif, Liste des provinces du Bas-Empire
·
« Les
provinces danubiennes de l'Empire romain : Celtes, Romains,
Germains » [archive], Yann Le Bohec, professeur d’histoire romaine
à l’université Paris IV-Sorbonne.
Provinces de l’Empire romain |
Histoire de la Hongrie et des Magyars |
Ce peuple n'a laissé aucun texte et aucune culture archéologique
ne peut lui être attribuée avec certitude à l'heure actuelle. L'existence des
Indo-Européens comme peuple est une hypothèse au second degré. Elle découle de
l'hypothèse d'une langue indo-européenne et donc d'une communauté linguistique,
c'est-à-dire d'un peuple avec une identité ethnique, culturelle et religieuse,
qui parlait cette langue. C'est l'idée d'un peuple migrateur dont la communauté
se serait étendue depuis l'âge de pierre jusqu'à l'âge du cuivre qui est généralement retenue par les
spécialistes. En effet, outre les langues indo-européennes, de nombreux autres
indices religieux, culturels, traditionnels, anthropologiques et même certains
savoir-faire techniques, suggèrent l'existence d'un ancien peuple
« indo-européen » qui se serait répandu avec sa langue, ses
connaissances propres, son identité ethnoculturelle avant de se différencier
géographiquement et de subir des influences diverses dans ses différentes
régions d’expansion2,3. Les hypothèses concernant le foyer
originel de ces Indo-Européens sont discutées.
Article détaillé : hypothèse kourgane.
Carte représentant la migration des Indo-Européens entre 4000 et
1500 av. J.-C. selon l'hypothèse kourgane.
La thèse aujourd'hui la plus communément admise, quoique
toujours incertaine, est la première à combiner données linguistiques,
archéologiques et désormais génétiques. Émise par l'archéologue américaine
d'origine lituanienne Marija Gimbutas,
elle consisterait à identifier les Indo-Européens avec les porteurs de la
civilisation des kourganes dans la steppe pontique.
Cette culture du néolithique située dans la steppe pontique, dans
la partie sud de l'aire entre Volga et fleuves de l'Oural, se distingue par la
domestication précoce du cheval4., ce qui en ferait un acteur privilégié
d'invasions5.
Les seuls vestiges de cette civilisation, des tombeaux, dits kourganes (anglais : pit-graves),
indiquent qu'il s'agit d'une société patriarcale et très hiérarchisée. En effet,
ces kourganes sont des tombes collectives, ce qui
laisse supposer une immolation des proches (femmes et serviteurs) en cas de
décès du maître, pratique retrouvé aussi bien dans l'Inde des brahmanes que
chez les Mérovingiens6.
Les extensions et reflux successifs de ces tombeaux en Europe laissent imaginer trois vagues
d'invasions successives. La première, datée de la fin du Ve millénaire av. J.-C. (vers - 4200), se serait d'abord
limitée au Danube et à la Macédoine, provoquant entre autres l'extinction
de la culture de Tisza.
Pour autant, cette invasion demeurera superficielle : tantôt les
autochtones repoussent les envahisseurs comme ce serait le cas des premiers
atteints, les peuples de culture danubienne vivant sur les bords du Dniepr,
tantôt ils les assimilent. La deuxième vague prendra place un millénaire plus
tard (vers – 3300) et aura, semble-t-il, plus de succès, puisque la moitié de
l'Europe est touchée : Balkans, Italie du Nord et du Centre, Allemagne du
Sud et de l'Est, Europe centrale, Turquie du Nord. Si, dans les marges,
l'indo-européen ne se maintient pas, il s'implante par contre durablement
ailleurs. Du fait de leur ancienneté, ces premières vagues d'invasions n'ont pu
être à l'origine des subdivisions linguistiques que l'on connaît aujourd'hui,
entre branches grecque, celtique ou sanskrite. Il s'agit en fait d'une
forme primitive d'indo-européen, antérieure aux reconstitutions effectuées par
les méthodes comparatistes, et d'où est issue la branche
précoce de l'anatolien7.
Ce n'est qu'à partir de la troisième vague (vers – 2800), de
plus grande extension que la précédente, qu'ont dû commencer à se fixer les
premières langues proprement indo-européennes, différenciées les unes des
autres (comparer avec les origines des langues romanes) : d'un côté les
langues italo-celtiques (proto-romanes) qui très tôt se tourneront vers l'ouest
par le Danube alors que le grec se positionnera plus au sud, et d'un autre côté
les langues germano-balto-slaves (aire thraco-cimmérienne), longtemps séparées
par les Carpates,
et qui à partir du Dniepr se déplaceront vers le nord-ouest,
contrairement aux langues indo-iraniennes qui iront occuper l'aire sud-est7.
Par la suite, Marija Gimbutas précisera encore sa thèse. Elle
évoquera un second homeland ou habitat primitif secondaire en
Europe centrale d'où seraient parties les préformes du celtique, du germanique,
du balte, du slave, de l'italique et du grec8. Selon elle, « l'expansion à
partir de l'Europe centrale et en direction de l'Ouest, du Sud et du Sud-Est
fut d'une énorme importance pour l'élaboration ethnique de l'Europe »9.
Plusieurs études génétiques réalisées depuis 2009, dont la
première étude systématique paléogénétique de l'ADN des populations
préhistoriques européennes publiée en 2015, semblent confirmer l'hypothèse
kourgane10. Une migration très importante s'est
produite depuis les steppes pontiques vers le centre de l'Europe puis les
autres parties de l'Europe autour de -3000, en particulier de la culture Yamna vers le centre de l'Europe ce qui a
donné la naissance de la culture de la céramique cordée. Ces deux
cultures jouent un rôle central dans l'hypothèse kourgane11. Cette étude est considérée comme un
tournant majeur dans l'étude de la préhistoire européenne12.
La thèse des kourganes demeure à l'heure actuelle la plus
probable des thèses indo-européennes13.
Article détaillé : Hypothèse anatolienne.
Cette hypothèse, développée par Colin Renfrew en 1984, situe le foyer originel des
Indo-Européens en Anatolie (actuelle Turquie), dans la zone où le
blé pousse toujours à l'état sauvage. Les Indo-Européens auraient été à
l'origine de la culture du blé. Depuis ce berceau, l'expansion indo-européenne
se serait faite à partir d'environ 8000 av. J.-C.,
de manière pacifique, soutenue par l'explosion démographique que permet
l'agriculture, qui aurait submergée les populations environnantes de
chasseurs-cueilleurs mésolithiques, peut-être cinquante fois moins nombreux, à
raison d'une trentaine de kilomètres par génération.
Les premiers à quitter le berceau auraient pris la direction du
Caucase (Arméniens)
et de l'Asie centrale (Tokhariens), puis une seconde vague aurait traversé la mer Égée pour se répandre en Europe (Grecs, Thraces Illyriens, Italiques, Celtes, Germains, Slaves),
avant qu'une fraction installée dans la steppe pontique ne prenne le chemin de l'Iran et de l'Inde, donnant naissance
aux peuples scythe, sarmate, perse, mède, et à tous
les peuples de l'Inde du nord parlant des langues cousines ou nièces du sanskrit.
Cette hypothèse de la migration d'un peuple paysan a trouvé peu
d'échos chez les linguistes et les comparatistes, qui rappellent que la
tradition formulaire des Indo-Européens n'a strictement rien à voir avec un
peuple de paysans, mais montre au contraire l'image d'un peuple guerrier dont
les idéaux se rapprochent de ce qu'on appelle la société héroïque de l'âge du
bronze. Enfin, le refus de tenir compte des indications du vocabulaire pose des
problèmes insurmontables pour cette hypothèse. Ainsi, par exemple, le substantif
désignant le cheval est présent dans les différentes langues indo-européennes
alors que Renfrew fait venir les Indo-Européens d'une région où le cheval a été
introduit beaucoup plus tard.
Marcel Otte soutient
l'idée d'une longue continuité des peuples européens depuis l'arrivée des
premiers hommes modernes s'imposant sur les populations néandertaliennes. Les
premières manifestations du Gravettien14, précurseur des microlithes du Magdalénien qui se généralisent au Mésolithique,
proviennent de cette région avec le site de Kozarnika (Kozarnikien), qui semble également le
berceau de l'haplogroupe I du
chromosome Y15.
Récemment[Quand ?], Renfrew s'est rallié à la proposition d'Igor Diakonov (en) qui suggèrait en 1985 le sud-est de
l'Europe comme berceau des Indo-Européens au néolithique16. La région balkano-danubienne a en
effet l'avantage d'être le centre des différentes voies d'une immigration
progressive des Indo-Européens. Kalevi Wiik (en) est aussi un des tenants de cette
théorie17.
Cette hypothèse, mise en avant par Hermann Hirt et d'autres chercheurs, a été reprise
par Carl-Heinz Boettcher. La présence du nom du cuivre dans le vocabulaire reconstruit tend à
resserrer les possibilités dans une culture du néolithique final ou cuprolithique.
Pour Boettcher, le mouvement des populations qui aboutit à la
formation du peuple indo-européen commence dès la fin du paléolithique,
lorsque le réchauffement du climat permet aux chasseurs de rennes de suivre le
gibier dans la partie nord de l'Europe, débarrassée des glaces. Ils sont à
l'origine de la culture proto-germanique de Hambourg (13500 ans à ) et des groupes proto-celtiques à Federmesser. Dans ces
régions, ils font la connaissance des phénomènes boréaux qui marqueront leurs
mythes18. Ces groupes de chasseurs pêcheurs sont
à la base de la culture de
Maglemose (environ
9000 à ). La remontée du niveau des mers en Europe du Nord entraîne
la submersion de certains territoires occupés par les Maglemosiens (Doggerland)
et les repousse vers le sud. Les héritiers de cette culture créent les cultures d'Ertebölle et d'Ellerbek19. Boettcher compare leurs activités à
celles des vikings quelques siècles plus tard. Il décrit une société guerrière
qui développe le compagnonnage, qui se livre au commerce et à la piraterie en
remontant les cours d'eau des contrées occupées par des agriculteurs qu'ils
rançonnent d'abord puis soumettent ensuite en devenant leurs chefs. Ils
constituent avec eux une nouvelle culture celle des gobelets en entonnoir (-4 200 à -2 600 ans) qui constitue
selon lui l'habitat originel des Indo-Européens, ce qui expliquerait les mythes
de « guerres de fondation » étudiés par Georges Dumézil (Enlèvement des Sabines à Rome, guerre entre les Ases et les Vanes de la mythologie nord-germanique...)
qui montrent l'union d'un groupe de guerriers avec ses chefs à un groupe de
« producteurs ». La première culture indo-européenne serait ainsi
issue de la néolithisation de culture d'Ertebölle et de la soumission de formes
récentes de la culture de la
céramique linéaire20.
Plus tard, la culture des
sépultures à ocre (territoire
de Dniepr-Donets)
aurait été l'habitat originel des Indo-Iraniens,
les Celtes, Italiques, Slaves, Germains et Baltes provenant de la culture de la céramique cordée, la culture de Baden étant quant à elle le berceau
géographique des Grecs et des Hittites.
La théorie de la continuité
paléolithique, développée par le linguiste italien Mario Alinei présuppose une évolution continue des
populations européennes depuis le paléolithique récent. Les cultures se seraient
engendrées au fil des temps sans apport extérieur impliquant une rupture dans
l'évolution, qu'aucune recherche archéologique ne confirmerait.
Alinei rejoint les anciennes conclusions du linguiste Nicolaï Troubetzkoy, qui voit dans la famille
des langues indo-européennes un ensemble d'isoglosses ne présupposant pas l'existence d'une
langue-mère ou les migrations d'un peuple porteur de cette langue et de sa
culture. L'anthopologue allemand Lothar Kilian penche aussi pour une origine
européenne des Indo-Européens datant du Paléolithique, toutefois avec quelques
distinctions21.
Une thèse proche est soutenue par le préhistorien Marcel Otte et avance : « Les
Indo-Européens sont arrivés en Europe avec Cro-Magnon » et pour lequel « aucune
vague migratoire ne peut expliquer la gigantesque extension des Indo-Européens. » Ainsi, l'Aurignacien (et encore plus sûrement le Gravettien qui lui succède), « cette culture
radicalement différente », élimine les cultures antérieures en
quelques milliers d'années (35 000-30 000 ans)
en étant homogène dans tous ses aspects22.
C'est essentiellement par l'étude de l'héritage littéraire
indo-européen que les spécialistes, linguistes, comparatistes et philologues se sont penchés sur la
vision du monde que cet héritage transmettait, notamment pour l'organisation
sociale avec les travaux de Georges Dumézil,
les institutions (Émile Benveniste) ou encore la religion (Jean Haudry),
Selon l'anthropologue Georges Dumézil,
l'idéologie sociale de ces peuples était originellement structurée autour de
trois fonctions :
1.
la « fonction sacrée » qui regroupe ceux qui prient,
qui détiennent la connaissance (les prêtres, le clergé) ;
2.
la « fonction militaire » qui regroupe ceux qui
combattent, qui dominent militairement (les guerriers, la noblesse) ;
3.
la « fonction productive » qui regroupe ceux qui
travaillent, qui produisent les richesses (agriculteurs, artisans, commerçants,
etc.).
Les religions des peuples descendants des Indo-Européens sont
également structurées autour de ces trois fonctions.
Nikolaï Troubetskoï dans les années 1930 ou le linguiste
italien Vittore Pisani dans les années 1960-70 ont remis en cause l'existence
d'un indo-européen commun et d'une communauté linguistique23. Troubetskoï écrit ainsi en 1939 :
« L'hypothèse d'un indo-européen primitif
n'est pas totalement impossible. Mais elle n'est nullement nécessaire, et on
peut très bien s'en passer »24. Il avance que les correspondances
entre les langues indo-européennes s'expliqueraient par emprunt mutuel.
Plus récemment (2013), sans contester le modèle indo-européen
comme modèle d'origine linguistique et de relations entre langues, le linguiste James Clackson se dit très réservé sur les hypothèses
proposées concernant le foyer originel des Indo-Européens : « à
partir des seules données linguistiques, sans tenir compte de la preuve de
l'archéologie ou de textes anciens, il est impossible de tirer des conclusions
définitives sur le homeland des locuteurs du proto-indo-européen,
ou même sur l'âge de la famille des langues »25. Ces vues ont été discutées par
d'autres linguistes26.
Article détaillé : Mais où sont passés les
Indo-Européens ?.
L'archéologue Jean-Paul
Demoule a fait valoir
à plusieurs reprises que l'existence d'un foyer unique des Indo-Européens
reposait sur des postulats non démontrés. Après avoir publié en 1980 un article
intitulé « Les Indo-Européens ont-ils existé ? »»27, puis en 1998 un autre article intitulé
« Les Indo-Européens, un mythe sur mesure »28, il souligne en 2014, dans un essai
intitulé Mais où sont passés
les Indo-Européens ?, ce qu'il estime être les faiblesses, notamment
au plan archéologique, des deux principales thèses contemporaines, l'hypothèse anatolienne et l'hypothèse kourgane29,30.
1.
Dravidiens exclus.
2.
Jean Haudry, Les Indo-Européens, PUF, coll. « Que
sais-je », 1985, p. 4-5
3.
I. Lebedynsky, Les indo-européens, faits, débats,
solutions, 2014, 3e éd.,
chapitre IV, V, VI
4. (en) David W.
Anthony, The Horse, the Wheel, and Language: How Bronze-Age Riders
from the Eurasian Steppes Shaped the Modern World [archive],
Princeton University Press, 2010, p.59 et suiv.
5.
Bernard Sergent, Les Indo-européens, Payot, coll. « Bibliothèque
scientifique », 1995,
« Chap. VIII ».
6.
Martinet 1987, p. 51-52.
7.
Lebedynsky 2009.
8. (en) Marija
Gimbutas, « Remarks on the ethnogenesis of the Indo-Europeans in Europe »,
dans Ethnogenese europäischer Völker, sous la dir. de W. Bernhard et A. Kandler-Palsson,
Stuttgart – New York, Gustav Fische, 1986, p.9 et s.
9.
(de) Marija
Gimbutas, Die
Ethnogenese der europäischen Indogermanen, Innsbruck,
Institut für Sprachwissenschaft der Universität Innsbruck, 1992, p. 25
10.
Sur la piste
controversée des Indo-Européens [archive], Stéphane
Foucart, lemonde.fr, 19 juin 2009
11.
(en) W. Haas et al., « Massive migration from
the steppes is à source for Indo-European langages in Europe », Nature, février 2015 (lire en ligne [archive] [PDF])
12.
(en) Ann Gibbons, « Revolution in human evolution », Science, vol. 349, 24 juillet 2015, p. 362-366.
13.
(en) Asya
Pereltsvaig, « Is “massive migration from the steppe … a source for Indo-European
languages in Europe”? » [archive], sur languagesoftheworld.info, 18 février 2015
14.
Marcel Otte,
« Les Indo-Européens sont arrivés en Europe avec Cro-Magnon », in
Daniel Le Bris (dir.), Aires
linguistique Aires culturelles. Étude de concordances en Europe
occidentale : Zones Manche et Atlantique CRBC/UBO,
Brest, 2012, pp. 19-51 [texte intégral [archive]]
15.
http://www.eupedia.com/europe/Haplogroupe_I1_ADN-Y.shtml [archive]
16.
(en) “On
the Original Home of the Speakers of Indo-European.”, Journal
of Indo-European Studies. Volume 13,
1985, p. 92
17.
(en) Indo-European in
Southeast Europe [archive], Dienekes
Pontikos, 2 mai 2008
18.
Boettcher 1999, p. 28.
19.
Boettcher 1999, p. 68.
20.
Boettcher 1999, p. 148.
21.
Lothar Kilian, Zum
Ursprung der Indogermanen: Forschungen aus Linguistik, Prähistorie und
Anthropologie, Habelt, 1983, 178 pages
22.
Marcel Otte, « Les
Indo-Européens sont arrivés en Europe avec Cro-Magnon », dans Daniel Le Bris
(dir.), Aires linguistique Aires culturelles. Étude de concordances en
Europe occidentale : Zones Manche et Atlantique, Brest, CRBC/UBO, 2012 (lire en ligne [archive]), p. 19-51.
23.
L'arrivée des
Indo-Européens en Europe [archive], Jacques
Freu, Bulletin de l'Association Guillaume Budé, Année 1989,
Volume 1, Numéro 1, pp. 3-41
24. (de) N.S.
Troubetskoï, Gedanken über das indogermanenproblem, Acta
linguista 1, 1939, p.81-89
25.
(en) ‘The Origins of the Indic Languages: the Indo-European
model’ [archive],
James Clackson, in Angela Marcantonio and Girish Nath Jha (eds.) Perspectives
on the origin of Indian civilization, New Delhi, 259-287., 2013
26. Asya
Pereltsvaig et Martin W. Lewis, The Indo-European Controversy. Facts and Fallacies in
Historical Linguistics,
Cambridge University Press, 2015, p. 37 et suiv
27.
Jean-Paul
Demoule, Les Indo-Européens ont-ils existé ?, L'Histoire, 28 novembre
1980
28.
Jean-Paul
Demoule, "Les Indo-Européens, un mythe sur mesure", La
Recherche, Avril 1998
29.
(en) Gérard Fussman, « Mais où sont passés les
Indo-Européens? Le mythe d’origine de
l’Occident », Journal of Indo European Studies, vol. 43, no 3-4, 2016
30.
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Indo-Européens ? - Le mythe d’origine de l’Occident », Science et
pseudo-sciences, juillet 2015 (lire en ligne [archive])
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quelle réalité est reconstruite par la grammaire comparée? (Xavier Tremblay).
II : Entre fantasme, science et politique (Gérard Fussman). III : Les
Airiia ne sont plus des Aryas : ce sont déjà des Iraniens (Jean Kellens).
IV : La civilisation de l'Oxus et les Indo-Iraniens et Indo-Aryens en Asie
Centrale (Henri-Paul Francfort)., Paris, Collège de
France, 2005, 346 p. (ISBN 2-86803-072-6)
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Langaney), L'origine des langues : sur les
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La suite dans les idées, 24 janvier 2015 (consulté le 13 avril 2015).
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Eurasie |
|
Superficie |
53 990 000 km2 |
Population |
4 600 000 000 hab. |
Densité |
85 hab./km2 |
Pays |
92 |
Dépendances |
4 |
Principales langues |
Mandarin, arabe, persan, turc, russe, hindi, indonésien, japonais, ourdou, malais, allemand, italien, français, anglais, espagnol, arménien, géorgien, néerlandais, coréen |
Fuseaux horaires |
|
Principales villes |
Tokyo, Moscou, Séoul, Bombay, Jakarta, Pékin, Istanbul, Manille, Calcutta, Londres, Saint-Pétersbourg, Dacca, Paris, Shanghai |
|
Eurasie, avec l'Afrique du Nord et la corne de l'Afrique visibles
Vue de l'hémisphère est de la Terre depuis l'espace. L'Eurasie est au nord
de la photographie.
L'Eurasie est
un terme géographique désignant conjointement l'Europe et l'Asie en tant que continent unique, plutôt que deux continents
séparés. Ce supercontinent s'étend ainsi sur plus de 54 millions de km2 entre l'océan Atlantique,
à l'ouest, et l'océan Pacifique, à l'est.
[masquer]
·
4Culture
·
6Annexes
Au sens géographique, l'Eurasie est un supercontinent formé de l'Europe à l'ouest et de l'Asie à l'est. L'Eurasie est parfois
elle-même incluse dans un supercontinent plus vaste encore comprenant également
l'Afrique communément désigné Afro-Eurasie.
Géologiquement, la plaque eurasiatique ne comprend ni le sous-continent indien, ni la péninsule
Arabique (qui est
située sur une plaque
tectonique détachée de
l'Afrique),
ni les Philippines (qui sont sur la plaque
philippine), ni l'extrémité est de la Russie (située sur la plaque
nord-américaine).
Articles
détaillés : Eurasisme et Union eurasienne.
Conception
eurasienne de
l'Eurasie, cette dernière correspond à la partie nord de la région intermédiaire.
Au sens géopolitique, l'Eurasie se réfère à une conception
politique : l'eurasisme qui
ancre la Russie (autrefois l'URSS) dans la masse continentale et tente de
rebalancer vers l'Asie l'eurocentrisme traditionnel
des élites russes. Selon cette doctrine le terme Eurasie ne désigne pas l'ensemble formé par
l'Europe et l'Asie mais la zone intermédiaire entre l'Europe et l'Asie.
Aujourd'hui l'eurasisme s'exprime essentiellement à travers le
processus d'intégration régionale dans un monde multipolaire. Le courant eurasien prône
un rapprochement toujours plus fort et la construction de l'Union eurasienne sur le modèle de l'Union européenne s'inscrit dans cette doctrine géopolitique.
Du point de vue environnemental,
il s'agit d'une entité biogéographique cohérente. Le réseau écologique paneuropéen (REP) et la stratégie
paneuropéenne de la diversité biologique et paysagère qui le promeut, soutenue par le Programme des
Nations unies pour l'environnement (ONU) et le Conseil de l'Europe, souhaitent développer un maillage écologique couvrant cette zone.
L'Eurasie héberge 4,9 milliards d'habitants.
Au sens ethno-anthropologique, l'adjectif « eurasien »
(ou « eurasienne » au féminin) peut désigner une personne métisse,
née de parents respectivement blanc et asiatique. Le terme a été forgé en Indochine française1.
Le groupe Muse a repris le concept politique et
littéraire de l'Eurasie dans la chanson United
States of Eurasia tirée de
leur sixième album, The Resistance.
1. Médecin-Commandant
Ravoux, « Aspects sociaux d'un groupe d'Eurasiens », Bulletins et mémoires
de la Société d'antrophologie de Paris, 1948, vol. 9 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1948_num_9_1_2840 [archive]
Sur les autres projets Wikimedia :
·
Eurasie,
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·
(en) Zbigniew Brzeziński, The Grand Chessboard [« Le Grand Échiquier »],
Basic Books, 2007,
238 p. (ISBN 9780465004348, lire en ligne [archive]).
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Réseau écologique paneuropéen
Masses
continentales de la Terre |
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Continents imaginaires |
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Méropide ·
Mu |
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Albanais
Populations
significatives par région |
|
Autres |
|
Langues |
|
Religions |
majoritairement musulmane, orthodoxe et catholique. |
Le terme Albanais (en albanais Shqiptarët) peut
désigner :
·
sur le plan politique,
l'ensemble des citoyens de l'Albanie, quelles que soient leurs origines, langues et
cultures ;
·
sur le plan culturel,
un groupe ethnique qui partage une culture albanaise
commune, parle l'albanais comme langue
familiale et est d'ascendance illyrienne. La tradition populaire albanaise,
s'est assez fermement attaché à ses origines illyriennes. L'histoire de
l'Illyrie est scrupuleusement enseigné dans les écoles et dans la culture
albanaises. Les habits traditionnels illyriens (que l'on connaît bien grâce aux
différents tableaux datant de l'époque romaine) ont été assez fortement portés
en Albanie jusqu'à l'avènement du régime communiste en 19461.
·
Au niveau génétique, les Albanais sont membres
en majorité de l'haplogroupe E2,2.
[masquer]
·
1Langue illyrienne
et langue albanaise
·
4Notes
·
5Annexes
L'illyrien appartient, avec un certain degré de certitude, au
même groupe de langues indo-européennes que l'albanais, l'albanais étant classé
comme étant un groupe de langues indo-européennes à lui seul dans les langues
indo-européennes encore parlée aujourd'hui, il est fort probable de dire que
l'albanais est le descendant direct de l'illyrien3.
Le rapprochement entre l'albanais et l'illyrien a été fait dès 1709 par Leibniz, qui appelle l'albanais « la
langue des anciens Illyriens ». Plus tard, le linguiste Gustav Meyer (1850-1900) déclara « Appeler
les Albanais les nouveaux Illyriens est aussi juste que d'appeler les Grecs
actuels "Grecs modernes". » La langue albanaise constituait pour
lui l'étape la plus récente de l'un des dialectes illyriens. Les indo-européanistes modernes, par contre, ne souscrivent
guère à l'hypothèse d'une filiation immédiate4.
La plupart des linguistes actuels soutiennent que l'albanais
descend de l'illyrien5,6
La parenté directe entre les deux langues est également admise
dans des ouvrages historiques7. On avance même
parfois l'hypothèse que la frontière linguistique entre les dialectes guègue et tosque trouverait son origine dans la limite
entre les domaines des dialectes épirote et « illyrien proprement
dit » de l'illyrien8. À l'appui de ces
théories, on mentionne que quelques anthroponymes albanais actuels sembleraient également avoir leur correspondant
illyrien : c'est ainsi qu'à l'albanais Dash (« bélier »)
correspondrait l'illyrien Dassius, Dassus, de même l'albanais Bardhi
(« blanc ») correspondrait à Bardus, Bardullis, Bardyllis.[réf. nécessaire] 9,10 Quelques ethnonymes de tribus illyriennes sembleraient
aussi avoir leur correspondant albanais : c'est ainsi que le nom des Dalmates correspondrait à l'albanais Delmë
(« brebis ») ; de même le nom des Dardaniens correspondrait
à l'albanais Dardhë (« poire, poirier »)11. Mais l'argument
principal en faveur de cette thèse est géographique : les zones où est
parlé l'albanais correspondent à une extrémité du domaine « illyrien »12.
En 2012 une étude du New York Times classa l'Albanais comme
l'une des plus anciennes langues d'Europe apparu au même moment que le grec et
l'arménien13.
Cela conduit à conclure que les langues albanaise et illyrienne,
sont de toute évidence parentes, et sont issues directement l'une de l'autre.
De plus, l'appartenance de l'albanais au groupe linguistique centum alors que
l'illyrien appartient au même groupe constitue une preuve supplémentaire à
cette hypothèse9.
·
Zog ler
·
Fan Noli
·
Rita Ora
·
Dua Lipa
·
Edi Rama
Environ 55% des Albanophones actuels vivent en Albanie,
25% au Kosovo,
10% en Macédoine et 10% dans la diaspora,
souvent ancienne, répartie sur de nombreux autres pays, notamment dans les pays
voisins de l'Albanie : l'Italie, la Turquie et la Grèce ; mais
si l'on compte comme « Albanais » tous les Italiens (« Arberèches »), les
Grecs (« Arvanites ») et les Turcs d'origine albanaise passés
respectivement à l'italien, au grec et au turc, les proportions
changent et il y a dans ce cas plus d'Albanais dans la diaspora qu'en Albanie,
Kosovo et Macédoine.
En Turquie, estimer le nombre d'Albanais est une question
délicate : le chiffre de 7 500 000 descendants d'Albanais en Turquie est
souvent avancé. Cette population est de nos jours totalement assimilée aux
autres Turcs, et ces Albanais sont Musulmans, et parlent le Turc. Seuls une
faible minorité parle l'Albanais. On reconnait souvent un descendant d'Albanais
à son nom, ou patronyme, ou à ses traits, plutôt Européens Balkaniques. La
Turquie, pour des raisons historiques, reste le premier pays de la diaspora
Albanaise. Ils sont localisés surtout à Istanbul, en Thrace orientale, et sur
la côte nord et ouest de la Turquie. Ils sont moins présents en Cappadoce, et
dans l'intérieur des terres.